

Le secret
Quelques citations

Un secret vaut ce que valent les personnes qui doivent le garder. Carlos Ruiz Zafón
Les secrets sont des piments sur le bout de la langue. Tôt ou tard ils mettent la bouche en feu. Christian Bobin
Les secrets les mieux gardés sont ceux qui jamais n'ont été demandés. Jacques Prévert
Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables. Charles Baudelaire
Il vaut mieux souffrir son secret que de le dévoiler. Nicolas Boileau
Trois personnes peuvent garder un secret si deux d'entre elles sont mortes. Benjamin Franklin
Un secret consiste à ne le répéter qu’à une seule personne à la fois. Michel Audiard
Il n'y a rien sur quoi plane autant de séduction et de malédiction que sur un secret. Soren Kierkegaard
En amour comme en politique, le secret du succès : Faire miroiter. Grégoire Lacroix
Comment prétendons nous qu'un autre puisse garder notre secret, si nous ne pouvons le garder nous-mêmes.
François de La Rochefoucauld
Textes d'auteurs
Un secret
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
'Quelle est donc cette femme ?' et ne comprendra pas.
Félix Arvers

A une chatte
Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ces vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.
Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que nos lèvres
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas
Ton museau que ton nez termine,
Rose comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.
Pourquoi cette sérénité ?
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnants et blêmes,
Passer le printemps et l’été ?
Devant la mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s’efface,
Où va la pensée, où s’en vont
Les défuntes splendeurs charnelles ?
Chatte, détourne tes prunelles ;
J’y trouve trop de noir au fond.
Charles Cros, Le coffret de santal


Le secret
Sur le chemin près du bois
J’ai trouvé tout un trésor :
Une coquille de noix
Une sauterelle en or
Un arc-en-ciel qu’était mort.
A personne je n’ai rien dit
Dans ma main je les ai pris
Et je l’ai tenue fermée
Fermée jusqu’à l’étrangler
Du lundi au samedi.
Le dimanche l’ai rouverte
Mais il n’y avait plus rien !
Et j’ai raconté au chien
Couché dans sa niche verte
Comme j’avais du chagrin.
Il m’a dit sans aboyer :
« Cette nuit, tu vas rêver. »
La nuit, il faisait si noir
Que j’ai cru à une histoire
Et que tout était perdu.
Mais d’un seul coup j’ai bien vu
Un navire dans le ciel
Traîné par une sauterelle
Sur des vagues d’arc-en-ciel !
René de Obaldia

Le secret
Dans la foule, Olivier, ne viens plus me surprendre ;
Sois là, mais sans parler, tâche de me l’apprendre :
Ta voix a des accents qui me font tressaillir !
Ne montre pas l’amour que je ne puis te rendre,
D’autres yeux que les tiens me regardent rougir.
Se chercher, s’entrevoir, n’est-ce pas tout se dire ?
Ne me demande plus, par un triste sourire,
Le bouquet qu’en dansant je garde malgré moi :
Il pèse sur mon cœur quand mon cœur le désire,
Et l’on voit dans mes yeux qu’il fut cueilli pour toi.
Lorsque je m’enfuirai, tiens-toi sur mon passage ;
Notre heure pour demain, les fleurs de mon corsage,
Je te donnerai tout avant la fin du jour :
Mais puisqu’on n’aime pas lorsque l’on est bien sage,
Prends garde à mon secret, car j’ai beaucoup d’amour !
Marceline DESBORDES-VALMORE
Nos poèmes
LE VAGABOND
Il portait à l’épaule une étrange besace.
On disait, le voyant : « voici l’homme qui passe ».
Mais personne, jamais, n’osait l’interroger.
On ne posait nulle question à son sujet.
Légèrement voûté, appuyant sa carcasse
sur son bâton noueux, il mesurait l’espace
de son regard perdu. Quel était son projet ?
À quoi, dans son errance, pouvait-il donc songer ?
Pendant de nombreux mois, on a perdu sa trace
et dans les villages, partout où l’on jacasse,
on s’inquiétait enfin : où pouvait-il loger ?
Ou bien était-il mort dans un creux de rocher ?
Un soir on retrouva cet homme peu loquace
au fond d’un chemin creux. Sur sa figure lasse
flottait comme un sourire. Dans son bissac rongé,
des papiers délavés et du pain desséché.
Dans la seconde poche, un regard très fugace
découvrit une Bible. Aux feuillets, de la crasse
marquait les plus relus : sur l’un d’eux s’inscrivait :
« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ».
Du regard, ceux-là mêmes qui s’estimaient sagaces
se cherchèrent en silence, conscients d’une impasse.
L’homme de nulle part fut-il, un jour, l’objet
d’une cruelle erreur ?
… Qu’y pouvait-on changer ?
Jeanne FOUCHER Novembre 2023


UN SECRET
Ce coffret en bois de rose
tient en ses parois, enclose,
une énigme, m’a-t-on dit.
Serait-ce un texte inédit ?
Je saisis l’objet, l’agite,
j’écoute et là, je cogite :
Nul bruit, pas même un grelot.
Rien ! pas de méli-mélo.
Est-ce une correspondance,
des lettres en confidence,
traces d’une liaison,
preuve d’une trahison ?
La clé, dit-on, fut perdue.
Discrétion étant due,
s’impose alors le respect
que l’on doit à tout secret.
Jeanne FOUCHER Novembre 2023
Les murs ont des oreilles
Dans le souffle du vent, les murs ont des oreilles,
Les pavés écoutent, les façades sont en veille,
Les passants trop pressés, ignorants du mystère,
Traversent ce décor, sans être partenaires.
Les néons scintillent, cachant la vérité,
Sous un ciel de béton, la nuit est animée.
Ce secret, une énigme, un trésor bien gardé,
Dans les recoins de son âme, il est très ancré.
Sous le voile des étoiles, il murmure à la nuit,
Ses mots doux et subtils, sa mélodie sans bruit.
Les secrets de l'amour, les serments oubliés,
Sont des perles précieuses, dans le jardin caché.
Il se glisse en douceur, entre les mots, les gestes,
Dans les regards complices, il se love et se teste,
Le secret, ce trésor, gardien de nos tourments,
Protège nos amours, nos rêves, nos serments.
Est-ce un amour caché, une vengeance sourde,
Ou bien un pacte sombre, une promesse lourde ?
Dans cette chanson urbaine, il essaie de percer,
Le mystère du secret, qu’elle refuse à livrer.
Sous l'écho des ruelles, se glisse dans le silence,
Un joyau bien caché, une énigme en souffrance.
Le secret dans la chanson, en rimes brodé,
Se révèle aux âmes qui savent l'écouter.


Secret dans l’ombre des ruelles
Dans l'ombre des ruelles, un secret bien gardé
Sous la lueur des lampes, il reste dissimulé.
Les bruits de la cité masquent ce mystère
De ce décor urbain qui semble éphémère.
Les regards furtifs, les chuchotements discrets
Cachent une histoire que personne ne connaît.
Ce secret, en alexandrins, vous est conté
En la chanson urbaine, il va se dévoiler.
Au cœur de la ville, une tour sombre et obscure,
Un passage s’ouvre caché entre les murs.
Des pas feutrés volent sur le pavé usé
Vers l’obscurité d’une porte dérobée.
Des amants passionnés s'y retrouvent la nuit,
À l'abri des regards, ils s'aiment à l'infini.
Le monde ignore tout de leurs amours clandestines,
Dans ce coin de la ville, leur bonheur prend racine.
Secret, en alexandrins, poursuit son chemin,
Comme une mélodie dans le tumulte urbain.
Il enflamme les cœurs, crée des destins cachés,
Dans cette chanson secrète, il est révélé.
Mais attention, ami, à révéler ces mots,
Car un secret dévoilé peut causer bien des maux.
Dans l'obscurité des rues, il reste préservé,
En cette chanson urbaine, pour l'éternité.
Le secret
Qu’en est-il de ce mot fait de plume et de plomb :
Un mystère, un retrait, un pas à reculons ?
Ce mot porte déjà en lui-même une fin,
Puisque dans l’absolu il n’ira pas plus loin...
Que ce soit le secret d’un métier, d’une histoire
d’un art ou d’un gâteau, celui d’une victoire,
Un mot peut-il s’ouvrir et à la fois fermer ?
Oui si l’on est certain d’être seul concerné.
Ce peut être un devoir alors de préserver,
D’en garder le poison plutôt que l’essaimer.
En être le berceau et tombeau à la fois ;
En assumer enfin le trésor ou la croix.
Irène Gaultier-Leblond 3 octobre 2023


SECRET DIVIN
Dieu seul savait la création
Dieu seul l’a faite
Et dans la nuit qui fuit
C’est encore lui qui luit.
Dieu seul était la création
Dieu seul était.
Mais chut ! Ceci est son secret,
Ceci est son mystère,
Notre regret à tout jamais
Danièle MANOURY CAEN 8 OCTOBRE 2023
Un secret militaire.
Le bateau de pêche a coulé
avec, à bord, son équipage
et son patron bien entouré,
qui ne manquaient pas de courage.
Le chalutier, pourtant pas vieux,
fut englouti comme une pierre
et tous ces marins valeureux
périrent, laissant un mystère.
Un peu plus tard, fouillant le fond,
on finit par trouver l’épave
dont un trou cerné de marron
ornait la coque sous l’étrave.
L’enquête soupçonna dès lors
qu’un sous-marin en exercice
ne fût la raison de ces morts
causant le fatal préjudice.
Si l’on sait ce qui s’est passé
entre la France et l’Angleterre,
ce drame fut vite classé
secret d’Etat… ou militaire !
Michel BARTHA , le 16 octobre 2023.



Le secret
Tais-toi
T’ e s-toi ou T a i s-toi
Tu vois tu parles trop
espèce de robinet sans joint
tu ne t’arrêteras donc jamais de couler
Avec ta logorrhée
tu épuises tes auditoires
on te l’a dit cent fois
sois plus court enfin
quand tu parles
Et poète ça se croit
pauvre de toi
Apprends à être concis
Evite les circonvolutions
Viens sans détour à ton objet
tout en faisant preuve de nuance
Et pourquoi en pleine contradiction
as-tu choisi pour écrire le mode d’expression
le plus court la poésie faut le faire
Que ne l’appliques-tu pas à ton mode verbal
Tiens je vais te révéler un secret
le grand Victor Hugo pas si concis
que ça hélas si si plus de cent cinquante mille vers à son tableau très inspiré le bougre
enfin peut-être pas toujours n’a-t-il pas dit
un jour « La forme c’est le fond qui remonte
à la surface » pas mal hein
Mais il ne suffit pas de faire rimer pingouin avec péquin pour le faire remonter ce fond
à la surface encore faut-il que la forme conduise à l’essentiel
Et c’est quoi dis-moi
l’essentiel pour la poésie
Imbécile et ça se dit poète
l’essentiel c’est c’est
Est-ce que je sais moi
ce que c’est que l’essentiel
Mais tu as laissé entendre
que tu savais ce qu’est l’essentiel
Arrête je te fais marcher
je vais te le révéler moi
ce que c’est que l’essentiel pour la poésie
Remarque je te fais ainsi une faveur
ne le répète pas car tous les apprentis poètes ne le savent pas toujours
Or il leur appartient de découvrir ce secret
c’est à ce prix seulement qu’ils deviendront
des poètes
D’abord et ceci est une banalité
la poésie une sœur dans la littérature
ne décrit pas n’illustre pas
Et j’insiste ou elle meurt
Elle dit autre chose
Elle peut avoir plusieurs visages la poésie
être par exemple une relation au monde
« Homme libre » de Baudelaire face à la mer infinie il finit d’ailleurs par la chérir la mer
un psychanalyste se serait régalé
Mais je m’égare voici un autre visage de la poésie vue comme « un esperanto de l’âme humaine » selon Jean-Pierre Siméon
Je crois cependant que la poésie c’est cela
mais beaucoup plus que cela
elle enfin elle heu elle heu enfin
Mais enfin quoi
Bon j’y arrive y a pas le feu
Elle dévoile le réel la poésie
Elle le met à nu comme les grands romans
Elle fait apparaître à la lumière crûe
tout ce qui n’est pas perçu à l’œil nu
Une vérité supérieure comme la mer à marée basse découvre les rochers
Elle révèle
l’invisible
l’indicible
l’inexprimable
Elle éclaire
En ce sens la poésie peut être inquiétante
Elle dessille les yeux des hommes ou
des femmes toujours avec un souci minimaliste des mots et des mots courts
« Entre deux mots il faut choisir le moindre » a dit Valéry
La poésie descend dans les profondeurs
là où la lumière est faible aussi loin que possible pour remonter enfin à la surface
Et très important la poésie dans sa forme
ultime doit être musicale devenir chant
Sinon elle ne peut être
C’est pourquoi il y a si peu de lecteurs
de nos jours pour la poésie
Car elle ne se laisse pas approcher si facilement elle intimide elle fait peur la poésie
Comme de regarder le soleil en face
Mais quand la rencontre s’opère
cela devient pour chaque être
Une métamorphose
Une illumination
Une fusion de la beauté
et de la vérité du monde
Et bah dis donc tout ce déluge de mots
pour une leçon sur la concision
Je préfère me taire
Le secret d'amour
(sur l'air de "la maladie d'amour")
Il court !.. il court !..
Le doux secret d'amour,
Bravant les interdits
A la recherche de son nid.
Il chante !.. il chante !..
Dopé par cette attente,
Son amour y grandit
De jour en jour, vers l'infini...
---
C'est un secret, dit-elle,
Les yeux pleins d'étincelles.
Tout le monde a compris
Et chacun a souri.
Un sourire de tendresse
Rappelant leur jeunesse,
Au temps où leurs amours
Rimaient avec toujours.
---
Le secret fut gardé
Presque tout un été...
Quand fin août arriva
Le secret éclata...
L'histoire n'est pas finie,
Vous le savez aussi.
Les doux secrets d'amour
Existeront toujours...
---
Il court !.. Il court...
Julie - novembre 2023



Mes trésors cachés
Le secret m'a fasciné
Avec son goût d'interdit
Tous ses mystères,
Ses catimini
Et son relent d'ésotérisme...
Mais peur, il m'a fait aussi...
On parle
De secret professionnel,
De mortels secrets de famille...
Enfant
Je le croyais interdit...
Ma vie a changé
Le jour où j'ai osé
Garder pour moi quelques secrets...
Bien à moi,
Bien au chaud...
Qu'il m'amuse d'entourer
De vraisemblables vérités
Pour mieux les cacher...
Le secret, certes,
Peut être mortel.
Mais aussi
Préserver la Vie...
Julie - novembre 2023
MYSTERES DES VOLETS OU SECRETS DEVOILES
Les persiennes fermées, parfois à-demi closes
Etonnent le passant, rêvant le nez en l’air !
Les lucarnes sur cour, quelle intrigante chose !
Sur mon esprit curieux, planent de grands mystères.
Tant d’histoires se révèlent à l’abri des fenêtres ?
Que cachent les rideaux? Souvent, je m’interroge.
Quel délit voit le jour, dans le salon d’un traitre ?
A l’imagination, jamais je ne déroge.
Laissant vagabonder mes idées, en partance,
Je fleuris mes pensées, d’amour et de douceur.
Derrière les volets, on se cajole en France.
Et dans le monde entier, se rapprochent les cœurs.


DANS LE SECRET DES FLEURS
Au gré des paysages, écoutons chaque fleur,
De rivage en rivage, elles nous ouvrent leur cœur …
Qu’elles soient herbes folles, ou bien qu’elles soient sages,
Les fleurs ont la parole; elles ont un langage.
Tournesols orangés, magnanimes soleils,
Dans les champs rassemblés, vous contemplez le ciel !
Les Edelweiss se cachent dans les monts et merveilles,
Ne voulant pas qu’on sache, là où elles sommeillent…
Voici la Primevère, pour un premier amour,
Mais grâce à la Bruyère, il durera toujours…
Choisissez l’Acacia quand vous voulez séduire,
Laissez le Pétunia, c’est l’obstacle à venir…
Vous souffrez d’une absence, l’Anémone signera
Votre persévérance, ne désespérez pas !
Si vous voulez clamer l’immense joie d’aimer,
Choisissez l’Azalée, et laissez- vous guider…
Coquelicot subtil, comme un tissu de soie,
Votre ardeur est fragile, est-ce à cause de moi ?
Quelques Myosotis bleus diront à votre amour :
« Ne me dis pas adieu, ne m’oublie pas un jour ! »
« La rose comme vos yeux, ressemble à du velours »,
Voilà de doux aveux, de jolis mots d’amour !
Mimosa parfumé de Méditerranée,
Vous avez deviné ma sensibilité…
Votre amour est timide, m’a appris le Bleuet,
Courage, il faut monter, en haut des pyramides !
Pour vous qui me lisez, je cueille des violettes,
Toutes les fleurs d’été, et leur langue secrète…
Ô! Fleurs, ne cessez pas, d’offrir vos bavardages,
Je ne me lasse pas de vos précieux adages !
CONFIDENCES
Le grand cœur d’artichaut de tante Clémentine,
Sa nature bohème ont dévasté sa vie;
Ses carottes sont cuites ; elle court à la ruine;
La pauvresse n’a plus, aujourd’hui, un radis !
Si je viens vous confier ce trait de caractère,
Gardez- le bien secret, autrement tous diront
Que je dois me mêler plutôt de mes affaires
Car l’oseille d’autrui, ce n’est pas mes oignons !
Quel navet, celui-là qui ramène sa fraise,
Plaignant la pauvre pomme devenue bonne poire,
Quand d’horribles voraces ont profité, à l’aise,
De sa bonté fatale et d’un penchant notoire !
Pour garder la patate, elle sait prier le ciel,
Et ne se laisse plus raconter de salades.
Quand à toutes les sauces, on s’est bien moqué d’elle,
Elle promène partout son cœur en marmelade !
Ô ! Rage ! Ô ! Désespoir ! Ô ! Aujourd’hui, c’est la dèche !
Clémentine craint fort la fin des haricots…
Beurrer ses épinards lui donnerait la pêche,
Et elle se prend le chou pour gagner le gros lot !
Cerise sur le gâteau, elle a perdu au jeu,
N’étant plus qu’un légume, le désespoir la ronge.
Mais pour la consoler, voici un amoureux.
A reconstruire sa vie, dignement, elle songe…




LE SECRET
le secret que l’on porte
dont on a fermé la porte
lourd pourtant ce regret
bien pesant le degré !
Et pourtant tellement secret
enfoui a tout jamais
comme une nature morte
presque irréel, en sorte
la vérité j’exhorte
pour que le mal avorte
à quoi bon se rappeler
et nourrir un vieux danger
adulte devenue forte
je porte ce secret
qui m’a beaucoup blessée
enfant, innocente, et désarmée.
DANYDEB 23 09 2023
Le secret
Elle ressent souvent une sourde détresse
Mais comment oublier ce secret qui l’oppresse ?
Pour en finir avec la culpabilité
Ouvrir son cœur devient une nécessité.
Puis elle se confie
A sa meilleure amie
Libérée délivrée !
Vilain petit secret
Effacé envolé !
Aussitôt cette amie
Alors qu’elle a promis
En parle à son mari
Qui le dit au boucher
Celui-ci peu discret
S’en ouvre à l’épicier
De cousine en voisin
De voisine en cousin
Le secret qui voyage
Fait le tour du village
Et de bouche bavarde en oreilles avides
Répété à l’envi avec des mots perfides
Chacun y ajoutant un détail de son cru
Tout aussi croustillant que faux et incongru
Le secret se transforme en sordide rumeur
Puis devient calomnie pour son plus grand malheur !
Moralité :
Afin de ne pas vivre une expérience amère,
Ne manquez surtout pas l’occasion de vous taire


Romance couleur parme
Ah ! Sous une feinte sagesse
Ne nous cache pas ta couleur !
Tu plais autant par ta finesse
Que par ton arôme enchanteur.
Quand le printemps se fait attendre
Dans le jardin, dans la forêt,
Tu as souvent pour nous surprendre
Le charme d’un amour secret.
Tu es l’emblème de Toulouse ;
Revenant de Parme, un soldat
T’offrit un jour à son épouse,
Pour t’exploiter, on te garda.
Si chacun aime ta fragrance
Ou te croque en bonbon sucré,
Tu as toujours sous l’élégance
Le charme d’un amour secret.



Silence
imposer l'index sur les lèvres
enfoncer un bâillon
boucher les oreilles
contenir un cœur
qui bat trop fort
étouffer le cri
qui monte des entrailles
retenir la parole
qui cherche à jaillir
trop souvent sans raison
dans ce siècle bavard
et retrouver ainsi
le silence
qui nous ouvre aux mondes
Daniel-Claude Collin / novembre 2023
Le secret du livre
Je caresse tes pages,
lentement, chaque soir,
comme une vierge sage
et remplie de mémoire.
Pourrais-je te goûter
sans abuser de toi,
souvenir désiré
au plus profond de moi ?
Même le clair de lune
ne saurait remplacer
les rêves de fortune
de ceux qui t'ont touché.
En buvant chaque phrase
comme un nectar sacré,
je me sens plus en phase
avec ton beau secret.
Et le constant parfum
d'un érudit insigne
a embaumé ma main
à la dernière ligne.


Le secret
Mon amie Capucine
m’a confié un secret.
Il s’agit d’Halloween
qui peut nous effrayer.
Je serais très coquine
si je le divulguais.
Rassure-toi Capucine
je garderai le secret.
Mireille Marie