La musique

Quelques citations et textes d'auteurs

C'est la musique et la danse qui me mettent en paix avec le monde
Nelson Mandela
Il suffit d'ajouter "militaire" à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n'est pas la justice, la musique militaire n'est pas la musique.
Georges Clemenceau
La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore. Stendhal
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
Gérard de Nerval


La musique
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles Baudelaire
Va, chanson, à tire-d'aile
Va, chanson, à tire-d'aile
Au-devant d'elle, et dis-lui
Bien que dans mon cœur fidèle
Un rayon joyeux a lui,
Dissipant, lumière sainte,
Les ténèbres de l'amour
Méfiance, doute, crainte,
Et que voici le grand jour !
Longtemps craintive et muette,
Entendez-vous ? la gaîté,
Comme une vive alouette
Dans le ciel clair a chanté.
Va donc, chanson ingénue,
Et que, sans nul regret vain,
Elle soit la bienvenue
Paul Verlaine


Sonnet
Puisqu'il n'est point de mots qui puissent contenir,
Ce soir, mon âme triste en vouloir de se taire,
Qu'un archet pur s'élève et chante, solitaire,
Pour mon rêve jaloux de ne se définir.
Ô coupe de cristal pleine de souvenir ;
Musique, c'est ton eau seule qui désaltère ;
Et l'âme va d'instinct se fondre en ton mystère,
Comme la lèvre vient à la lèvre s'unir.
Sanglot d'or !... Oh ! voici le divin sortilège !
Un vent d'aile a couru sur la chair qui s'allège ;
Des mains d'anges sur nous promènent leur douceur.
Harmonie, et c'est toi, la Vierge secourable,
Qui, comme un pauvre enfant, berces contre ton cœur
Notre cœur infini, notre cœur misérable.
François Coppée
Nos poèmes
Les Chorégies d’Orange.
L’orchestre entame l’ouverture
et les feux plantent le décor
pour les arias d’envergure
que va chanter le grand ténor.
Botté de cuir, les manches amples,
Alagna survient… Il accourt,
cheveux grisonnants sur les tempes,
dans le rôle du Troubadour.
La musique emplit tout l’espace,
s’élève au-dessus des gradins
et l’état de grâce qui passe
prend possession des humains.
Cette voix d’or les ensorcèle
sur les ailes du bel canto
d’une manière naturelle,
sans recourir à nul micro.
Le charme d’une ville en fête
opère ainsi bon an, mal an
et, comme le climat s’y prête,
Orange, à ciel ouvert, t’attend !
Michel BARTHA May-sur-Orne, le 12 mai 2022.


La mélodie du bonheur
slam
Elle pleure dans ma tête
Cette sérénade.
Elle voudrait faire la fête
On l'en dissuade.
Ce serait provocation
Pour les malheureux.
Ceux qui chaque jour, dit-on
Sont des besogneux.
Mais sérénade rebelle
Point les écouta.
Par une autre ritournelle
Le monde enchanta.
Sa nouvelle mélodie
Réjouit nos cœurs,
Nous ramenant à la Vie
À notre Bonheur.
Elle chante dans ma tête
Cette mélodie.
Par son petit air de fête
Le malheur a fui.
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Julie - juin 2022
ACCROCHE-TOI
Accroche-toi
Aux branches de l’araucaria
Et joue fort de l’harmonica
Accroche-toi
Pleine d’émoi
Arbore fleur de camélia
Et fredonne la Traviata
Accroche-toi
Garde ta foi
Géante comme séquoia
Vibrante comme alléluia
Garde ta foi
Mais oui crois-moi
Les cloches bleues du paulownia
Carillonnent des gloria
Mais oui crois-moi
Si bien des fois
Les grappes miel des acacias
Entonnent l’Ave maria
Si bien des fois
Accroche-toi
Aux branches de l’araucaria
Et joue fort de l’harmonica
Accroche-toi !
Danièle MANOURY CAEN LE 4 JUIN 2014


MUSIQUE
Bing bang musique
En avant c’est parti
Dans la réalité de l’être
Bing bang musique.
Zi zique, boum, boum
C’est la cacophonie
L’irrégularité de l’être
Zi zique, boum, boum.
N’est pas Mozart qui veut
Alors sauve qui peut !
Bing bang musique
Zi zique, boum, boum
Mais quel bonheur de faire du bruit !
Danièle MANOURY CAEN LE 17 JUIN 2021
La musique et moi
Sans connaissance ni pratique
Mais ouverte à tous les sons,
Je suis heureuse en musique
Sans en chercher les raisons.
Elle vient à mon écoute,
Comme un ami, simplement,
M’ôtant peu à peu le doute,
La retenue, le tourment.
Du gospel à l’opéra,
Pourvu que j’entre en partage,
Je suis bien dans cette aura
Qui me verse à plein visage,
Le flot de son harmonie
Sous jazz, ariette ou fado,
Nocturne, chant, symphonie,
Chant choral ou bien solo.
C’est une vraie plénitude
D’amour, de grand et de beau,
Amie de la solitude
La musique est un cadeau.


Musique !
Le piano s’est tu. La salle, retenue,
Porte encore sans poids les notes de Schubert.
Penché sur le clavier, une main suspendue,
Retranché de la foule en son propre désert,
Le pianiste est ailleurs dans l’aura du silence
Où demeure en suspens l’inaudible entendu
Tandis que bienheureux et comblé d’ignorance
L’auditoire reçoit un savoir inconnu.
Et c’est peut-être là, dans l’Art et le partage,
Que se révèle à nous le nom de la Beauté
Inscrite sans couleur ni forme ni langage,
Mais où chacun de nous est le seul invité.
Irène Gaultier-Leblond 21 janvier 2019
(écrit après l’écoute du Pianiste russe Grigory Sokolov)
I
ouf!!! juste?,, la coque
vrille l'œuf- vif
) file le temps)
à terme:... des semences
de soleil-
de secondaires repos
– - d'adulte à terre, , ,
nourrit les paresses.(
la, petite, note,
jouit/ . des bémols
. des bébés dièses
dût sortir au soleil
sans babil jaune
l'humain neutre/


II
à la case temps
passent des sens
de saluer d'un visage
dur
de sévères
rumeurs
puisqu'il salue
lui
imberbe de trace
sa phobie des silences
stagne humain
l'ample
signal. d'adieux nuls
temps &relire
la glace ovoïde
où s'ingénie l'éternité
III
le bouge resta figé dans l'avenir car je ne sus déjouer quelle not(t)e ininterrompue par une non moins pure ni plus triste mais comme égarée sur la portée dans ce silence de miroirs impossibles jouant son propre destin en la mesure je bus une bouteille de chianti à l'exact ventre du bouge à faire se mouvoir cette note n'appartiendrait au délire de ne pouvoir s'y soustraire l'ivresse ne fit qu'accentuer son absence au milieu de toutes celles qui faute de temps d'existence de paresse se dédièrent à la mélodie quand notre solitaire avait déjà quitté le songe pour figer


IV
aucune hurleuse sise ni dormir le long pas aérien de la mesure ou efficace ou efficiente mais filet de perles spacieuses comme la grâce serait vaine d'appartenir à la musique les gymnopédies n'obsèdent aucune lutte aucune essence lestent l'instant d'un peu de sève mêlée d'absence ni partir aux mirages mais légère humble d'exister croire mais ailleurs comme naissance & souvenir musique
Soirée musicale
Sa flûte jouait un rondo
Que tous ses proches ont adoré.
Puis il invita un ami
Au pupitre, près du sofa
Qui se trouvait à l’entresol
Ils chantèrent a cappella
Et le duo fut réussi.
En ce jour de Quasimodo
L’allégresse allait crescendo.
On oublia le temps ainsi.
Quand le ciel soudain s’étoila
On a fermé le parasol
Puis gravé une clé de fa
Sur l’épaule qui a frémi.
L’artiste qui fut honoré
Avait la gamme pour credo.
cg


Fugue et toccata
Une main court sur le clavier
Tapez, tapez, c’est la musique
Une voix sonne à en rêver
Pour une joute poétique.
Accord du do, claquez les sons,
Toquez, fuguez en ré mineur
Frappez les cordes du violon
Vraie toccata avec ardeur.
Orgue et ses touches, heurtez, frôlez.
Cadencez, rythmez vos arpèges
Allegretto, jouez, vivez,
Votre vie comme un florilège.
Accord du la, claquez les sons,
Toquez, fuguez en ré mineur
Frappez les cordes du violon
Vraie toccata avec ardeur.
L’archet glissant sur chanterelle
En harmonie vit le morceau
Et Bach rêvant une merveille
Frissonne là comme un écho.
Accord du sol, claquez les sons,
Toquez, fuguez en ré mineur
Frappez les cordes du violon
Vraie toccata avec ardeur.

L’orchestre animé
VLAM fait la porte au VIOLON qui vient d’entrer
En jetant des CRINS CRINS au petit chef d’orchestre
CRICRAC CRICRAC crie la GUITARE tout essoufflée
De courir avec TAMBOURIN, un kilomètre
Pour rattraper la mesure du grand XYLOPHONE
Qui ne cesse de vibrer de tous ses DRIDRI.
Trompé, le pied pris dans le tapis, le TROMBONE
Joue en coulisse POUET POUET pour ses bons amis.
DONG-DONG, BONG- BONG s’agite Monsieur de BOURDON
DING-DONG lui répond aussitôt Madame CLOCHE
Qui tintinnabule assise près du CLAIRON
Chantant TARATATA à tue-tête de croche.
TCHAC BOUM BOUM vocifère en colère le SAXO
Près de sa copine, la fine MANDOLINE
Qui nargue de DOLIN DOLINE Mister BANJO
Blackboulant ses BIM BIM BAM BAM BOUM en sourdine.
Choquée sur sa chaise, CHHUUTTT chuchote la flûte
Charmée par les SLIF SLIF de la HARPE jolie.
Non loin d’elle, folâtre et batifole le LUTH
Offrant des TI TSI TSI à toute la galerie.
CLARINETTE et CORNEMUSE, TRIANGLE et COR
TAMBOUR et GRELOTS, VIOLONCELLE et CONTREBASSE
Dans une folle farandole, défient la mort,
Dans un étrange tintamarre de MARACAS.
Sonate d'hiver
La neige recouvrait
le grand jardin glacial
et un son de cristal
épiait l'inanimé.
Une note perlée,
par son désir fatal,
donna la liberté au calme
au calme sépulcral.
Fut-elle de Schubert
ou du divin Mozart
la vibrante chimère
au panthéon de l'art ?
Ma mémoire est peu claire
sur cet instant de gloire.
Ô sonate légère,
rappelle-moi ce soir !

Musique
Un soir, négligemment,
une rumeur sans peine
s'approche prudemment,
incertaine et lointaine.
Ce murmure indicible
est arrivé fragile.
Trouvera-t-il sa cible
avant l'ultime exil ?
C'est d'abord une note
toute simple et tranquille
dont la teneur dénote
une rondeur facile.
Qu'elle est paisible et bonne
cette amie qui nous touche
comme un son qui résonne
et qu'un rien effarouche !
Il retentit dans l'air
et se fait cristallin.
Ah ! que le ciel est fier
de cet or pur et fin !
Achevant son chemin
qui ne peut s'arrêter,
l'issue de son destin
est pleine de clarté.
Alors mû par l'envie
de se faire connaître,
son désir s'élargit.
Un grand ténor va naître.
Cet énergique son
et sa vie invincible
remplissent l'horizon
d'une foi invisible.
Car clair et triomphant
comme un air de trompette,
il s'enfle et devient grand
comme un air d'alouette.
Ah ! quel plaisir divin
jusqu'à la nuit prochaine
attendant ce tribun
à la voix souveraine !
Pourtant il se module
et se fait plus menu
comme un bruit de pendule
au lointain entendu.
Le silence essentiel
le fait alors paraître
comme un chant éternel
car il sait disparaître.

Le corbeau qui chantait faux
(fable)
Dans un joli sous-bois, quelques oiseaux chanteurs
Se retrouvaient souvent pour gazouiller en chœur
Et leurs voix se mêlaient en belle symphonie,
Chacun sa partition, en parfaite harmonie.
De nouveaux amateurs, experts ou débutants
Venaient pour partager d’agréables instants.
Tout heureux d’exercer un art jubilatoire,
Ils aimaient enchanter un fidèle auditoire.
Un corbeau déplumé jaloux de leur plaisir
Voulait se joindre à eux, mais sans y parvenir,
Car cet oiseau sinistre et de mauvais augure
En aucun cas hélas n’en avait l’envergure,
Et ses croassements sans rythme ni raison
Pour l’oreille n’étaient qu’un douloureux poison.
Quand chacun s’attelait à sa noble besogne,
Non content d’enchaîner, sans la moindre vergogne,
Fausses notes et couacs, cet oiseau de malheur
Clamait à tous les vents sa haine et sa rancœur.
Il convoitait pourtant de gérer la chorale
Et d’imposer à tous sa griffe « magistrale ».
Las de ses graillements, on ne l’écoutait point,
Il en était réduit à chanter dans son coin.
Le corvidé amer, empli de malveillance,
S’égosillait en vain dans cette indifférence.


Souvenirs, souvenirs
Je me souviens parfois de ces groupes mythiques
Qui ont si follement ébranlé nos vingt ans.
Abandonnant nos corps aux rythmes frénétiques
Qui déchiraient la nuit, nous nous sentions vivants.
Les danseurs possédés que plus rien ne dérange
Se déhanchent ravis sur des tempos guerriers
Et métamorphosés par la lumière étrange
Ils deviennent des rois ou des aventuriers.
Quand sur ses instruments, le batteur se déchaîne
En un brillant solo, l’arène se remplit
D’inoffensifs bretteurs que la cadence entraîne
Plus rien d’autre ne compte et le temps s’abolit.
La guitare électrique à la voix rocailleuse
S’exprime, saturée, en accords discordants
Qui donnent le frisson et la foule joyeuse
Se démène toujours sur ses riffs obsédants.
Et quand se fait soudain l’obscurité complice,
Les couples enlacés pour des slows ravageurs
S’étreignent tendrement et dans l’ombre propice,
Le désir grandissant accélère les cœurs.
Tous ces groupes qui ont enchanté mon jeune âge
Hélas ! n’existent plus, à jamais séparés,
Mais de nombreux fervents qui leur rendent hommage
Redonnent vie à ceux qu’ils ont tant admirés.
LE LUTHIER ET LE MUSICIEN
Troubadour, ménestrel, chantre ou compositeur,
Vous passionnez le monde au gré de vos arpèges !
Le piano, la guitare, le violon enchanteur
Et les cuivres divins me content le solfège…
Sous les feux de la rampe, triomphe un maestro ;
L’orchestre symphonique séduit le mélomane.
Quand s’élève, gracieux, l’Aria ou l’Adagio,
Des accords sublimés une harmonie émane…
M’accompagnerez-vous pour saluer d’un hommage
L’ami de l’interprète, le faiseur d’instruments ?
De ses gestes habiles, il sut au fil des âges,
Offrir au musicien les fruits de son talent…
Poète, prends ton luth et me donne un baiser…
Voilà de jolis mots que nous lègue Musset !
Mais aujourd’hui, encore, vit l’âme des luthiers.
Un patrimoine dort à l’ombre des musées.
Leurs mains qui me fascinent, pour charmer notre oreille,
Offrent au concertiste l’objet de ses désirs:
Cordes pincées, archet, la Musique est merveille.
S’élève la beauté et grandit le plaisir !
Artisans émérites, Princes d’un Art grandiose,
Brille votre génie, dignement protégé.
La renommée vous guide et vous nomme virtuoses…
A chérir votre gloire, je me suis engagée !
Les gammes envolées signent une ferveur :
Le bonheur n’attend pas le nombre des années.
Les Suites mélodieuses embelliront nos cœurs…
Artistes éternels, votre nom est gravé !






Quelle musique ?
Limonaire ou Musette, accordéon du bal,
Aux fêtes sans frontières, la musique rayonne…
Mélodie romantique ou joyeux carnaval,
Unissant leur brio, chaque tempo résonne !
Samba ou Flamenco, Tango, Jazz, Rock and roll,
Illustres ritournelles déchaînent les passions…
Quand un air sur nos lèvres honore nos idoles,
Un séduisant refrain, d’exquises partitions,
Enthousiasment l’esprit ; alors, rythmons la vie !
Je te revois
tu t’approches du piano
tu effleures les notes
et puis tu t’installes
la lettre à Élise
tes doigts s’envolent
sur le noir et le blanc
et j’écoute la mélodie
si douce si aboutie
ton visage imprégné
de gravité
ton doux visage
tout habillé
de musique
et puis et puis
pour me gâter
Chopin l’ami Chopin
où chaque fois mon cœur
s’émeut et se défait
où mon cœur éclate de joie
à cette pensée
uniquement pour moi
à présent je regarde le piano
les notes noires et blanches
si triste ce piano
si muet
de ton absence
et puis et puis
soudain
tu viens
tu vas droit au piano
tu tapotes les notes
tu t’installes
et j’attends la lettre à Élise
et j’entends Chopin
il se glisse à tes côtés
tu joues sa musique
et toi la petite note
dont tu émailles
les textes de l’ami Chopin
la petite note
indéfinissable impensable
et je tressaille
et s’invite à la fête
Beethoven
qui nous assure
qu’un jour tous les hommes seront libres
et tous Mozart Chopin
Beethoven
et toi ma fille
vous esquissez vos textes
vous scandez vos musiques
et la petite note
ta petite note
Marie-Paule DEMONT


La musique m’enveloppe
et je m’envole
elle m’étreint m’enserre
avec elle je survole
la terre
et ses planètes bleues
elle me transcende
se fait offrande
alors s’enchantent
la Voie lactée
et ses planètes orange
elle me dérange
se fait offrande
je pars sans elle
loin loin
je pense et je chemine
sans fin
la musique m’ensoleille
m’ensorcelle
se fait écrin
se fait festin
à savourer avec toi
Marie-Paule DEMONT
MUSIQUE
Moments sublimes et divins
Unissant émois et détente
Source d’audacieux levains
Inspiratrice dévorante
Que ne doit-on pas à cet art
Unanimement courtisé
Et flottant tel un étendard
pour le bonheur de l’humanité.


NOCTURNE
La douceur d’un soir de mai
enveloppe toutes choses.
Un chèvrefeuille embaumé
prélude au parfum des roses.
Le miroir du vieux bassin
luit sous la clarté lunaire
qui frissonne en son sein
tel un feu pour lucernaire.
Le doux silence habité
convoité par la pénombre
porte à la sérénité
au cœur de ce jardin d’ombre,
tandis qu’une main fervente
touchant un clavier lointain
égrène les notes tendres
d’un Nocturne de Chopin.
Jeanne FOUCHER Juin 2022
MUSIQUE
MUSIQUE, chant du cœur
Reflet de l’âme
Souffle du corps
Voix des peuples
Langage de l’univers.
MUSIQUE, ta ligne mélodique
comme une source pure
jaillit, ruisselle et se déroule.
MUSIQUE, fleuve imprévisible
somptueux et secret.
Tu véhicules en ton sein
toutes les larmes du monde.
Tu berces en tes vagues
les peines les plus lourdes,
les joies les plus sublimes.
Tu portes les rêves les plus fous
et les dures réalités.
MUSIQUE, voix qui crie la révolte
et chante l’espérance,
Par toi s’expriment
l’amour et la solitude,
le triomphe et l’abandon,
l’exaltation et la détresse.
Tu chantes Dieu, la beauté, la nature
et l’Homme tout entier.
MUSIQUE, impalpable et fugitive,
tu es la VIE.
Jeanne FOUCHER Juin 2022

POÉSIE VERTICALE (VI-20)
SE TAIRE PEUT ÊTRE UNE MUSIQUE…
Se taire peut être une musique,
Une mélodie différente,
Qui se brode en fils d’absence
Sur l’envers d’un étrange tissu.
L’imagination est l’histoire vraie du monde,
La lumière fait pression vers le bas.
La vie se répand soudain par un fil épars.
Se taire peut être une musique
Ou le vide aussi
Puisque parler c’est le couvrir.
Ou se taire est peut-être
la musique du vide.
Roberto JUARROZ (
Buenos Aires, 5 octobre 1925-31 mars 1095)
Traduction : Anne GODO, juin 2022

SILENCE
Ainsi que du fond de la musique
Surgit une note
Qui tandis qu’elle vibre croit et s’effile
Pour se taire en une autre musique,
Surgit du fond du silence
Un autre silence, tour pointue, épée,
Et monte et croît et nous suspend
Et tandis qu’il monte tombent
Les souvenirs, les espoirs,
Les petits mensonges et les grands,
Et nous voulons crier et dans la gorge
S’évanouit le cri ;
Nous glissons dans le silence
Où les silences se taisent.
Octavio PAZ (Mexico1914-1998
Prix Nobel de littérature en 1990
Prix Cervantes en 1981)
Traduction. Anne GODO- Caen juin 2022)

et un peu de prose

La danse (d'après "La danse " de Henri Matisse)
Que de mouvements rythmés au son d’une musique entraînante.
Syncopée divinatoire à la transe mène droit à l’esprit des dieux.
L’esprit s’échappe, s’envole et sur la terre immatérielle va rejoindre les airs, qui à ce moment-là, deviennent aussi réels qu’un rêve.
Qu’importe la nudité, qu’importe le costume de l’augure ou de scène ! Seul compte le mouvement du corps qui élève l’esprit.
Ne soyons pas gênés de regarder ces enveloppes charnelles.
Le tabou est en soi, pas en eux.
Le corps libéré des frusques ouvrira le chemin de la liberté et de la tolérance, car que nous soyons blancs ou noirs, que nous soyons hommes ou femmes, que nous soyons jeunes ou vieux, que nous soyons gros ou maigres, poilus ou imberbes, riches ou pauvres, notre enveloppe terrestre est similaire à celle d’un autre.
Elle est constituée de chair, de sang, d’os, de nerfs, d’organes…
Seul notre esprit diffère de celui des autres.
La culture, l’éducation, la langue, l’époque, l’âge formatent dans la volonté de ressemblance. Car l’esprit est seul, intuitif, obligé d’être là et de ce fait, malléable.
Point d’esprit fort dans son intégralité.
La force spirituelle ne s’exécute que devant des esprits qui acceptent d’être assujettis, manipulés.
© Krystin Vesterälen – 27 mai 2017
Victime d’amour
Nous sommes de passage alors que Amour perpétue la musique. Je pense savoir ce qu’il y’a dans l’imaginaire du monde, le rythme changeant dans ce monde où chantent les progrès. La musique à tête d’oiseau, au corps de la cigale poème la technologie.
Je suis un vers, je danse entre les lignes. Je nomme mon corps les instruments harmonisés, murmurant les bruits qui valsent les mélodies. La vie danse sur un terrain de pure nostalgie. Ma chorégraphie, ce serait de faire de l’être un lien unique de l’équilibre. Et que lorsque les colères se propagent dans le vide, nous ferons danser les maux dans la profondeur de chaque langue. La musique est la seule qui ne connaîtra la différence. La musique, l’éternelle clé pour inventer Amour. Amour au-delà de toutes haines. Sombre lumière.
En effet, la musique se perd dans l’espace et perdure dans les temps.
De si loin dans ce vide, de si près dans un globe ventral, je crois sentir une chose vivante et morte à la fois. Une expression venteuse. Une sensation invariable. Positive ? Négative ?
Il est prévu une évolution dégradante. Un bouleversement caricatural. Une exposition de scènes multiples. La fièvre des fantaisies.
Je ne sais pas ce que c’est. Ce dont je retiens c’est que cette chose en moi, vibre, émerveille, supplie, soumet, incruste, prend, donne, vole, usurpe, enfin se dévoile. Elle véhicule et ventile. Oui, cette chose qui gradue et provoque des émotions incroyablement inexplicables.
Nous sommes souvent poussés à prendre une direction qui ne nous ressemble, nous transforme. Nous transporte. Nous chatouille et nous balance pour ensuite nous éjecter de tout droit prétendu.
Cette chose qui nous dépasse, c’est la musique. La musique de la vie. La musique de mort. Je confirme, elle éduque. Elle rayonne. Notre musique se défie par Amour. Nous aurons cherché encore et encore. Mais chercher quoi ? Qui ?
Ce qui se trouve déjà en nous ? Y penser nous bouleverse. Alors, on continue à chercher. Il est juste question d’équilibre et de reconnaissance. Voilà ce qui me définit la musique. Pas de solutions vouloir dire nul problème, juste des actions. Des gestes.
Notre raison musique l’existence. Depuis qu’un temps est né, le début s’en est oublié. Et pourtant on ne connaîtra jamais la fin. La musique nous affame. Il faut bien commencer quelque part et c’est pour n’arriver nulle part. Voici Amour dont nous sommes tous victimes. Quelle que soit la forme, victime d’amour, on devient musique.
Il est vainqueur pour ceux qui en refusent et en rusent. Il n’est nul pouvoir, car on arrive à le balancer entre deux rires. On le SURPEUPLE. Qui est-il ? Il se nomme Amour, fils de Musique. Effectivement, il n’est pas un pouvoir ni savoir, mais une Force. Pourquoi, dans un moment ou dans un autre, on éprouve une vocation à détester, qui, nous appelons Dieu ? Peu importe son antique, son identité est Amour. Voyez-vous dans un instant ci, ou probablement dans un autre mes pensées s’interrogent : ne devrions-nous pas appeler Dieu, Amour ? Dieu est Amour, les êtres sont ses victoires. Il nous tient par la bouche et nous traîne par les langues. Il est le tout dans ce que nous ne savons pas. Il se nomme futur. Il demeure présent. Il est le passé qui tourbillonne dans le cerveau et nous entraîne toujours dans sa musique. Il est notre recherche constante, tel Amour. Puisque, il porte ce nom de dieu, on ne le voit. On ne l’entend. On le ressent sans savoir qu’il respire en nous, qu’il représente chaque élément de notre corps. Ce corps qui devient un demi-dieu et cumule les extra forces. Les nuages qui l’enveloppent, l’océan qui coule dans ces tuyaux, la rivière qui déborde dans ses veines : ce sont les triples de ses pouvoirs. L’expression de son visage. Amour savant gesticule des connaissances océaniques indomptables. Ses yeux danseront longtemps la valse du temps au rythme de l’univers.
La bonne musique, c’est de pouvoir un jour tuer la maladie et laisser le corps en bonne santé, en meilleure musique. Je parie sur l’équilibre. Un sentiment triste dont Corps répond en coup de tambour l’inondation perpétuelle de l’âme de cet amour indéfini.
Musique reste l’éternel. Amante du cœur, elle voit dans une coupe en bois, les fourmis qui dansent. Les corps qui nagent. Les esprits battant des ailes. Les arbres qui enchantent et Homme qui fascine et en ivre.
La musique en femme s’engage, se libère. En outre, l’homme musique interpelle et multiplie les interrogations. Amour lézarde et fait de nous ses victimes, ses proies, ses gloires, sa fierté … son programme de créations.
Peut-on se plaindre d’être amour, quand on veut tout savoir ? Tout vouloir ? Répondre à toutes questions ? Mais le temps lui, nous parle à sa façon, chaque instant. Le temps nous enflamme et nous brûle pareil à Amour. Le temps traite million de demandes à chaque battement. Le temps passe et nous laisse ivre d’interrogations.
Amour ne prépare pas la scène. Il improvise le film. Rien ne l’arrête. Nuls ne le devancent. D’une main ou d’une autre, il demeure amour puisque nulle ne le soupçonne Dieu. Oui je pense émouvoir le temps et surprendre Amour. Musique se répète de génération en génération tant que nous continuerons à chercher.
Voici ma musique qui définit amour. Je choisis le choix. Le choix de nommer mon corps Amour. Ce corps qui reçoit, conçoit, subit, donne, émotive, vibre, recule, sanglote, crie, avance, pleure rit … il sourit amour, et embrasse l’équilibre.
Petite enfant seulement, mes aînés me parlaient d’amour dont ils ne connaissent eux-mêmes l’existence. Ils me disaient… attention, le ciel t’observe. Sois Sagesse et respect. Je les comprise avant eux, et je répondais oui bien sûr puisque, il est plus haut ! Et il t’observe également. Je ne voyais rien de si peureux, car la terreur même était déjà sur mon toit. Ma musique c’est de chanter leurs erreurs encore vivantes. C’est extraordinaire d’avoir la curiosité de savoir, de quitter l’ignorance qui vient souvent imposer dans une musique qui bouillonne notre corps. Ma musique ne craint et reste longtemps debout sur un fil électrique. La satisfaction même d’être dans le vide et de faire partie du circuit qui lui conduit dans un réservoir jamais plein. La musique alimente le corps.
Ma musique est également de pouvoir rire de moi. Rire de mon corps. Rire de mon sens. Pleurer de ma vie et fluidité dans ma mort. Je ne suis qu’un petit être qui raisonne en amours. J’encaisse parce que je comprends. Et sans y penser, je m’attends à toutes rencontres semblables. Alors ma musique n’a de peur. Ma musique est de tout accord.
Je deviens chaque instrument même, ceux qui n’existent par l’homme, cette satisfaction. Ma musique est plus que parfaite et qui est moins qu’incroyable.
Ma musique scintillante sublime les pas. Ma musique est rêve dans un rêve. Ma musique raideur familiarise les faiblesses. La faiblesse est ce sentiment d’amour, un amour vaincu. Or la musique du corps reste puissante.
Lorsque la peur imite la musique, tout lui dépasse. Le vent qui circule dans le corps est une musique vitale. Dans mes voyages aventureux, la musique me poursuit. Pourtant il n’y a ni son ni mot.
Dans chaque lieu, naissent des lettres, troublent les mots qui dansent et forment une musique. C’est une culture.
Mariama ANGATAHI