Printemps des poètes : le désir

Textes d'auteurs
L'IDÉAL
Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d'un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien.
Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.
Ce qu'il faut à ce cœur profond comme un abîme,
C'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans,
Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans.
Charles Baudelaire Les fleurs du mal (1857)
LE DÉSIR TRIOMPHAL
Le désir triomphal, en son commencement,
Exige toutes les aisances ;
Il ignore le temps, le sort, l'atermoiement ;
Il exulte, il chante, il s'avance !
On serait stupéfait et transi de savoir,
Aux instants où l'amour débute,
Combien seront soudain précaires l'abreuvoir,
Le dur pain et la pauvre hutte !
Le cœur éclaterait comme d'un son du cor
S'il entrevoyait dans l'espace
Tant de honte acceptée humblement, pour qu'un corps
Ne nous prive pas de sa grâce.
Anna de Noailles
Extrait de: Poèmes de l'amour (1924)
AU DÉSIR
Ne meurs pas encore, ô divin Désir,
Qui sur toutes choses
Vas battant de l'aile et deviens plaisir
Dès que tu te poses.
Rôdeur curieux, es-tu las d'ouvrir
Les lèvres, les roses ?
N'as-tu désormais rien à découvrir
Au pays des causes ?
Couvre de baisers la face du beau,
Jusqu'au fond du vrai porte ton flambeau,
Fils de la jeunesse !
Encor des pensers, encor des amours !
Que ta grande soif s'abreuve toujours
Et toujours renaisse !
René-François Sully Prudhomme
Extrait de: Les épreuves (1866)
TABLEAU DE LAQUE
La ville que je veux serait je ne sais où,
Mais loin d'ici, dans l'Inde, ou près d'un fleuve en Chine.
L'air bleuirait sa tour de porcelaine fine,
Portant comme un bouffon des clochettes au cou.
La maison que je veux serait celle d'un fou,
Sans chemin pour aller à la maison voisine.
Entre les jasmins blancs et les fleurs d'aubépine
Poindrait un toit luisant de nattes de bambou.
La chambre tiède aurait des peintures de laque :
De larges oiseaux d'or, sur le clair mur opaque,
Couvriraient un lac mince ou voleraient autour ;
Et la femme aux cils fins que mon désir demande
Aurait les ongles longs et les yeux en amande,
Étoile de beauté dans ce rêve d'amour.
Albert Mérat
Extrait de : Les souvenirs (1872)
LAISSEZ PARLER
Laissez parler tous vos désirs,
Les blancs, les noirs, même les pires;
laissez parler, laisser les dire
vos doux désirs.
Désirer un petit café
la p'tite robe bleue qu'on vient de croiser
un ciel de lit, un ciel d'été
Désirs avoués
les désirs que l’on n’fera pas
les désirs que l’on n’fera plus
les désirs que l’on ne connaît pas
qu’on ne connaît plus ;
désir raté, désirata
désir à faire ou déjà fait
désir parfait ou bien mauvais
désirera
Laissez vous faire désirer
par le soleil, par un pompier
par la robe bleue qu'on vient de croiser
désir troublé.
une douche, un fruit, une p’tite sieste
Sous un ciel bleu ou sous la couette
Y consumer une cigarette
Désir tempête.
[…]
Philippe Rousseau
Extrait de: du spectacle "vos désirs sont des/ordres" (2007)
VIENT LE DESIR ...
Vient le désir de ne pas peser sur le jour
plus que le rayon de la lumière sur les livres, la table,
les outils de notre travail.
De vivre devant les choses avec un air d'absence
que donnent les grandes fatigues,
cet air de ne pas y être attaché qui les rend libres.
Amarres lâchées,
c'est alors que le monde paraît généreux, large.
Et la conscience s'allume, çà et là aux angles des meubles,
elle n'a que ce poids, rêvé, de la lumière.
Judith Chavanne
Extrait de: La douce aumône, Editions Empreintes, 2001
JE NE VEUX QU'UN REVE
Je ne veux qu’un rêve
À demi-flottant,
Que mon âme brève
Passe en voletant,
Que la brume fine
L’enveloppe aussi ;
Qu’elle s’achemine
Sans autre souci
Que celui d’errer
Avec une brise,
Sur l’arbre léger,
Sur la terre grise.
Cécile Sauvage, Fumées 1910
Nos poèmes
Désirer...
Désirer c'est rêver, désirer c'est souffrir...
L'enfant devenu grand, va devoir choisir :
Pas de goût de vivre, sans désirs associés,
Désir raisonnable ou bien fou à lier..
Ses racines plongent dans l'imagination.
Il rejette les limites de la raison.
Le désir est espérance, appétit de vivre
Au delà des leçons apprises dans les livres.
Il est indépendant, se moque du concret,
Son obsession n'est pas la vérité des faits.
Il peut se projeter dans l'avenir rêvé,
Sans bien toujours chercher à le concrétiser.
Car le désir s'éteint s'il est réalisé
Et souvent décevant, ainsi déshabillé.
Mais peut-on vivre sans désirer ?
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Un Sage disait :
- Julie - mars 2021



DÉSIR
Il est un sentiment que l’on nomme DÉSIR
qui s’attache à l’objet que l’on voudrait saisir,
impérieux parfois ou modéré, plus sage
que peut user le temps, la venue du grand âge.
Violente tornade ignorant la raison
ou vœux pieux, constant quelle que soit la saison,
sous de nombreux aspects ainsi se manifeste
ce mouvement intime actant souvent le geste.
Soit il est maîtrisé, soit trop assujettis
lui sommes-nous, suivant les faits grands ou petits,
il est signe de vie : sous son action s’affrontent
tendances et pulsions s’avérant les plus promptes.
Vecteur d’émotions et de luttes souvent
le désir sollicite notre consentement.
Source de déception et de fâcheux effets
ou donnant du bonheur s’il peut être satisfait.
Jeanne FOUCHER mars 2021
DESIR D’UN FUTUR DESIRABLE
Désir d’un joyeux avenir
Qui ne plombe pas le futur,
Qui n’écroule pas les étoiles.
Désir d’un parfait devenir
Qui ne ternit pas notre azur,
Ni ne le masque dans ses voiles.
Monde d’avant, monde d’après
Pourquoi assassiner l’hier
Si le demain n’est que cadavre ?
La terre envahie de regrets
Ne fournira que fruits amers
A l’envasement de ses havres.
Désirs immenses, désirs d’arbres
Pour que nul homme ne se navre
De n’avoir plus qu’un cœur de marbre.
Désir de vie, désirs d’envies
Même d’envies inassouvies
Pourvu que ça bouge et ça crie.
Danièle MANOURY CAEN LE 27 Février 2021





Un train (de vie) nommé désir
Restaurants étoilés, déjeuners raffinés
C’est délicieux !
Robes de couturier, jolis habits griffés,
C’est fort gracieux !
Bijoux d’or et d’argent, beau diamant ciselé,
Sont très précieux !
Logement trop petit, il faudrait en changer,
C’est judicieux !
Cette belle maison sera un nid douillet
Bien plus spacieux !
Des meubles desing, un élégant coupé,
C’est ambitieux !
Tout ce luxe a un coût et il faut emprunter,
C'est astucieux !
Mais la publicité a souvent des attraits
Bien fallacieux !
Et mordre à ses appâts peut très vite mener
Au contentieux !
I
après la décence
la lutte instinctive
- puisse la fuite
esquisser l'or
d'une lune pleine
de signes et d'éole
ses linges volent
à la molle fenêtre
ses lignes voyagent
- ébauche en exil
de hasard nocturne
liant lune et nuées
la lune (un bijou
luisant au miroir)
verse ses ondes
irréligieusement
sur les blancs seins
d'éléonore- jeux


II
comme un parfum de gammes
elle souligne son sourire
de lèvres interdites
comme parfait son sort
la petite ombre qui médite
très amoureuse- mais lucide
(son baiser n'offre que possibles)
elle envahit la conscience et le geste
et leurs mirages supposant
des larmes instantanées
(somme et rêve ivre)
que virent ainsi toutes les rumeurs
vivantes et pleines d'esthétisme
(comme de la musique éphémère)
qu'inspire le silence
d'un mets indicible
III
cette -s-quisse au soleil
pleine d'ivresse et de source
dont les nuances à peine touchent
les courbes infinies
d'un corps émis à l'âme
posant pour la rêverie
de la pluie sur la peau tiède
éveille ses paroles à venir
et des caresses mélodieuses
qui s'inspirent d'une musique
durant de s'écouter
un jeu de silence dans les gestes
se destinant en un regard
à la pluie cessant- le vent apaise
les ultimes liens du soir
bientôt la nuit l'échange avec l'île
de son exquise lueur


Le désir
désir de vivre
celui d’être libre
ivre de désirs
de tous les plaisirs ?
Le désir ?
Voltaire, Rimbaud, Baudelaire
des fous d'un autre temps
d'étourdissants poètes
qu'aucune loi n'arrête...
Le désir ?
dans leurs besoins de conquête
dehors, dedans
libres dans leur tête
mordant à pleine dents
le désir,
oui, ivres de désirs
et qu'importe l'avenir
des fous, peut-être ?
Mais combien on les regrette
le désir,
leurs vers sortis d'une tempête
faisaient tourner les têtes
chapeau bas à ces poètes d’antan
qui peut maintenant en dire autant ?
Le désir
le désir de vivre
celui d'être libre
le désir, l'homme tuant...
le prix à payer de tous les plaisirs
Le désir.
Le désir de l’inaccessible
taraude souvent le rêveur
pour un objet qu’il prend pour cible
où pour découvrir l’âme sœur ;
désir parfois inavouable
qu’il relègue au fond de son cœur,
mais qui jaillit comme le sable
des dunes sous un vent fugueur ;
désir qui le pousse à la quête
d’une chimère à l’horizon,
tel un bagnard qui ne souhaite
qu’à fuir les murs de sa prison.
Qu’importe l’effort nécessaire
pour atteindre le but final ?
Il lutte pour gagner sa guerre,
sa force vive mise à mal…
Passant ainsi son existence
à vouloir conjurer le Sort,
il rendra l’âme en son errance,
vivant d’espoir jusqu’à sa mort !
Michel BARTHA May-sur-Orne, le 19 janvier 2021.


Le désir de vivre
Douce envie de grandir au soleil des beaux rêves
Comme un don du désir au seuil des douces lèvres.
Nulle vie sans eau fraîche pour aimer et partir
Sur les chemins où prêche poésie du plaisir.
Vivre, vivre la vie, sans peur des lendemains
Croquer les calories, vivre joyeux et sain.
Vivre avec appétit, avec le goût des autres
Et dévorer d’envie sans crainte de la faute.
Vivre à cent à l’heure ou profiter du temps
Qui tisse la tiédeur inlassablement.
Avec esprit et corps, quelle joie d’exister
Contre maux et mortel au festin invité.
Vivre sans artifices, loin des masques et sans peine
À l’abri des cannisses, ignorant de la haine,
Le désir est vivant, il aime les éclats
Tous les jeux des enfants, le rythme des salsas.
Au cœur de la liesse de cet étonnement
Que l’aube manifeste comme un enchantement,
Nait ce désir d’aimer chaque nuit, chaque jour,
Chavirent au vent salé tous les coups de l’amour.
Vrai désir de la vie à jamais ode et chant
N’a de cesse que tari pour se taire un instant.
Mais il revient glorieux, affamé de soleil,
Etonné et heureux, assoiffé de merveilles.
DESIR

désir
poignard dans les reins traversé des vents contraires en chimères réticentes
désir
pétard mouillé des velléités fumée éphémère des tisons sans éclats
désir
aiguillon du jour à naître en impatience du renouvellement des promesses toujours à la dérobée
désir
face éclatante du regret ce revers qui ne s'éteint pas
désir
élan lumineux de ce qui n'a pas été et qui n'est pas encore
désir
force au devant de soi dans la poursuite pressée de ce qui s'esquive en obstination
désir
stridence de l'être projeté au-delà de lui-même à la rencontre inouïe de son obsession
désir aux tempes de fièvre harcelant la paresse des lendemains
Daniel-Claude Collin / février 2021
LES AILES DU DESIR
Sur le pont des Soupirs, un masque vénitien
S’ennuyait à mourir, une fée lui dit « Viens,
Abandonne Venise, emprunte mon sillage,
Je m’appelle la Brise, je pars vers le grand large. »
Une si jolie noce enchantera sa vie!
Nul besoin de carrosse où règne la magie !
Trêve de carnaval, le masque s’envola,
Il voulait fuir le bal dont il se sentait las…
Tel un noble héros surplombant l’océan,
Il saluait les oiseaux, les mouettes, les goélands !
En nomade du ciel, il avait pris les voiles,
Conjuguant, au pluriel, la joie, dans les étoiles !
Sur les voies éthérées, amoureux du silence,
Il savait écouter chaque vague qui danse.
Comme une émoticône de la béatitude,
Il conquit l’Hexagone, gagnant de l’altitude.
Grisé par les beautés de la Corniche d’Or,
Il se laissa porter, puis il vira de bord…
Divines sensations, flânerie sublimée,
Il dominait les monts, le vent le caressait.
Prodigieux Paradis, ineffables délices,
Il embrassa Paris, au gré de ses caprices…
Les châteaux de la Loire comblèrent ses désirs,
Etincelantes gloires, cascades de plaisirs…
Aujourd’hui, il voyage, et, fier de son prestige,
Compagnon des nuages, vers vous, il se dirige…
Le Vénitien, en fête, s’achemine vers Caen,
Pour saluer les poètes, quand viendra le Printemps.
Nul canular, ici, et au diable, les blagues !
Ne croyez pas, amis, que le masque divague,
Le visiteur du soir amorce la descente,
Pour orner nos mémoires, arrivée imminente !
Mais « Chut, c’est un secret » ; ne le colportez-pas !
Chantez, rimez, dansez et le bonheur viendra !
La poésie, au cœur, nous lirons quelques vers ;
Et nous dirons, en chœur, au revoir à l’hiver! »


Erotisme
Une plume d’aile d’ange juste au creux de mes cuisses
Pierre qui roule sous ma langue
Un caillou de rivière
Mes caresses de reine à votre corps défendant
Désir d'un soir
Quel songe inavoué saura nous enchanter ?
Une flamme endormie éloigne nos soupirs.
Nous partirons bientôt vers une autre journée.
Un désir assoupi viendra nous réunir.
Un mystère ignoré caressera notre être.
Qui saura égayer nos confuses soirées ?
Nous irons sans tarder au-delà du paraître.
Tu donneras à l'âme un goût de liberté.
Qui nous éloignera de la rive fertile ?
Un rêve de beauté guidera nos plaisirs.
Un rire immaculé se fera indocile
et le songe éploré sera notre élixir.
Marc Rébéna Le sourire des ombres


Désir
Ni vous sans moi, ni moi sans vous
L’a si bien dit Marie de France,
Quand le désir au cœur me danse
De même danse-t-il en vous.
Les yeux brûlants, la voix qui tremble,
Être deux à tout partager :
L’enfant, le temps, chaque projet,
C’est le bonheur du vivre ensemble.
Vous êtes de moi par moitié,
Je suis de vous le double même,
N’est-ce point là faveur suprême
Que se fondre pour exister ?
Il en est de vous et de moi
Comme du parfum et la rose,
Réunis dans la même osmose
Enliés dans le même émoi.
Le désir et la vie
Le désir est un diamant
Que l’on ne saurait sertir.
Fait de multiples facettes
Profond ou simple bluette,
Léger comme une caresse
Ou brûlant comme un grand feu,
Le désir se fait promesse,
Source de moments heureux.
Qu’il soit mûri ou ardent
Il colore nos envies,
Ami de tous les instants
Car le désir est la vie !
CG


Visage calme,
Regard éteint.
Ils ne demandent rien...
Sont-ils malheureux ?
Ils ne le savent pas.
Ils ont survécu,
C'est tout !
Sont-ils encore là ?
Désirs volés

On ne peut vivre sans désir...

Où sont leurs prédateurs ?
- Julie- mars2021
DESIR INTERROGATIF
Désir de nuit quand il fait jour
Pour un instant, pour un toujours,
Désir de saisir l’impossible,
D’avoir le firmament pour cible,
Tout cela est-il raisonnable ?
Est-ce mystère insondable
Que Christ soit né dans une étable
Et qu’il n’ait eu d’autre désir
Pour nous sauver que d’obéir
Que d’obéir à en mourir ?
Danièle MANOURY CAEN LE 20 JUIN 2020


HÉSITATION
Un sentiment nommé DÉSIR
cherche un objet à bien saisir.
Serait-ce Amour ou beau voyage,
sujet frivole ou idée sage ?
Il butine, capricieux
tel un papillon insoucieux
et vainement il s’éparpille.
Au petit bonheur il grappille.
Serait-il donc si négligent
ou, trop gâté, inconsistant ?
S’aimerait-il trop, tel Narcisse
fuyant tout même le caprice ?
Sans désir l’être est malheureux.
Face à la vie, il est peureux.
Soyons donc gourmands de la vie,
à sa table elle nous convie.
Jeanne FOUCHER Mars 2021
Coup de foudre
C’était un soir d’hiver, par un froid saisissant,
Dans les rues éclairées, se hâtaient les passants.
Soudain, je t’aperçus, au coin de l’avenue.
Depuis longtemps déjà, j’espérais ta venue.
Puis je fus très bientôt dans tes bras protecteurs
Respirant sur ta peau de viriles senteurs.
Lorsque tu vins enfin pour partager ma vie,
J’en fus, jour après jour, infiniment ravie.
Et c’est un long chemin que je veux parcourir
Avec toi désormais … mon beau fauteuil en cuir.


VOYAGE SURREALISTE
Le souffle de ma vie naquit de paysages,
Où jamais il ne pleut, où l’extase s’enflamme…
Cupidon me sourit, fantastique présage !
J’honore ton Eden quand il berce mon âme…
Je caresse ton corps, splendide comme une île,
Où plaines et montagnes vibrent en harmonie,
Et je fonde l’espoir d’y partir en exil…
De sa magnificence, il colore mes nuits !
L’azur de ton regard, sans l’ombre d’un nuage,
Brille comme un soleil, éclairant mon destin…
Grâce à lui, je m’évade ; fièrement, je voyage.
Je m’envole, ravie, vers d’illustres jardins…
Ta douce chevelure où mes doigts se promènent,
Se mêle à nos désirs, tous les deux enlacés.
Je découvre ton ciel et mes rêves m’emmènent ;
Comment pourrais-je, un jour, sans regret, m’en lasser ?
Tes routes enchantées m’enivrent de bonheur,
Délicieux paradis, embellie de toujours,
Et tes milliers d’étoiles illuminent mes heures ;
De leur digne lumière, elles subliment l’Amour !
Rives sages et calanques s’épousent dans l’Espace;
Mes songes me transportent et je quitte la Terre…
Quand tes lèvres m’invitent et qu’enfin, tu m’embrasses,
En ce magique instant, tu m’offres l’Univers !
Ta bouche est une porte ouverte sur le monde,
Où des chemins exquis rayonnent d’élégance !
Dans le bleu de tes yeux, mon esprit vagabonde.
Un astre resplendit, quand la volupté danse…
Mon bel imaginaire ne veut plus s’arrêter,
Délicieux Nirvana, bien plus précieux que l’or !
Je m’abandonne, heureuse, à tes nobles beautés.
Je reviendrai souvent aux pays de ton corps…
C'est presque rien
C’est presque rien, une courbe, de la soie que l’on froisse
L’ample lenteur d’une houle
Au ventre la caresse d’une histoire
Sur le sable mouillé la trace de l’écume
Et les larmes d’un très vieil amour.


Désir de vivre
Dans le désir de vivre, il y a du courage,
C’est un acte d’amour, d’espérance et de foi,
C’est l’action, c’est l’élan, l’espoir et le combat,
C’est engager aussi le chemin du partage.
Nul n’est ce qu’il devient qu’à la grâce des autres,
L’école et la famille comme premier besoin
Le maçon, ma maison, le boulanger, mon pain,
Et la terre pour tous, les miens comme les vôtres.
Il en va de la vie comme du quotidien
Un jour traîne l’ennui, l’autre chante un refrain,
C’est à lui, c’est à vous, à nous qu’il appartient
D’en creuser une ornière, ou d’en faire un destin
Vivre est le mot sacré, le désir le plus saint,
Il faut se tenir prêt à toutes occurrences,
Acquérir chaque jour outils et connaissances
En se forgeant le cœur et l’esprit de demain.

Posséder ?
Désirer ou posséder
Des ennemis jurés ?
L'eau de la rivière
file entre mes doigts.
Le parfum de la fleur,
le sourire de mon enfant
sont-ils à moi ?
Peut-on de l'Univers
Devenir les rois ?
L'on pense "posséder",
qu'en est-il en vérité ?
Si, en quelque sorte,
désirer n'est qu'illusion,
Posséder alors
le serait sans doute
bien plus encore.
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Julie - mars 2021


Désir d’enfance
Qu’y a-t-il de plus beau
Que le désir d’enfance
Guettant dans l’innocence
L’arrivée du cadeau ?
L’œil plein de convoitises,
Et le cœur rayonnant,
La main ouverte attend
Sa moisson de surprises.
Peu importe la chose
Qui fait battre des mains
La poupée ou le train,
Ou le parapluie rose !
Qu’y a-t-il de plus beau
Pour l’adulte en puissance,
Qu’un souvenir d’enfance
Aux couleurs de cadeau.
6 mars 2021


Désir
Désir amoureux pour s’envoler
Désir de douceur pour se consoler
Désir d’ardeur, d’équilibre, de résilience
Désir de combler le vide de l’absence
cette absence qui dévore les entrailles
Désir d’ailleurs qui au cœur de l’hiver nous tenaille
d’un ailleurs plus beau, plus chaud, plus riant
Désir de l’oubli bienfaisant
de luxe pour paraître
de printemps pour renaître
Désir de vivre porteur de guérison
Désir de rêve, de folie, de déraison
d’harmonie, de beauté, de poésie
d’évasion, d’imaginaire, de fantaisie
Désir de créer pour s’accomplir
de nouveautés à découvrir
Désir d’enfant pour se perpétuer
d’un peu vie en plus pour continuer
Désir d’avoir du pain, des gains, des biens
Désir d’être plus fort, meilleur …ou simplement bien
Le désir inassouvi bien souvent fait souffrir
Mais l’absence de désir lentement fait mourir
Mon Désir ?
J'ai besoin de respirer
l'infini de l'horizon...
Mais aussi de déguster
ce qui est à mes côtés.
C'est là ma contradiction.
Les étoiles me font rêver
sans désirer y aller...
Mais j'ai besoin d'explorer
la richesse des saisons,
la fleur qui s'épanouit
dans toutes les conditions.
Toute cette vie cachée
qui est bien trop oubliée.
Et que l'on s'en va chercher
comme des désespérés
dans des rêves insensés.
Mon désir serait ainsi :
Bonjour la vie... d'ici !
Julie - avril 2021

Au cours de ce mois de mars, quelques-unes d'entre nous ont accepté d'envoyer des poèmes pour s'associer au thème de travail du Pôle de vie sur les droits des femmes. Voir le recueil ci-dessous.
