Novembre 2020 : La liberté

Quelques textes d'auteurs
Liberté
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard
Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Ma bohème
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Arthur Rimbaud
La liberté
Ce n'est pas partir, c'est revenir,
Et agir,
Ce n'est pas prendre, c'est comprendre,
Et apprendre,
Ce n'est pas savoir, c'est vouloir,
Et pouvoir,
Ce n'est pas gagner, c'est payer,
Et donner,
Ce n'est pas trahir, c'est réunir,
Et accueillir.
-
La Liberté,
Ce n'est pas s'incliner, c'est refuser,
Et remercier,
Ce n'est pas un cadeau, c'est un flambeau,
Et un fardeau,
Ce n'est pas la faiblesse, c'est la sagesse,
Et la noblesse,
Ce n'est pas un avoir, c'est un devoir,
Et un espoir,
Ce n'est pas discourir, c'est obtenir,
Et maintenir.
-
Ce n'est pas facile,
C'est si fragile,
La Liberté,
Jacques Prévert
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire
La peau minérale des tyrans emmaillote l'espace
Multiplie ses écailles sur les cités avares de portes sur les bouches plâtrées
Pourtant
plus nue que l'herbe
et grosse de printemps
La
Vie
Trame sans fin la débâcle des idoles
Ranime l'éclat de l'eau sur les fleuves de sang
Pourtant
plus aiguë que la foudre
La
Vie
Tranche les nœuds de la peur
Condamne les nuits en arme
Et nomme
à faire frémir de douceur toutes nos clairières inavouées
Nomme la parole ouverte
Respire déjà en chacun.
Andrée Chédid
Vos nom, prénom…
Ne cherchez pas à lire mon nom sur mes papiers,
J’ai lavé mes empreintes et j’ai perdu mon âge.
Appelez-moi fumée, appelez-moi nuage,
Laissez le reste en blanc sans rien me demander.
Je n’ai jamais volé que mes instants de chance,
Je n’ai jamais tué que le temps qui passait.
Mes poches sont percées, mais je garde en secret,
Le coquillage bleu du fond de mon enfance.
Vous n’avez pas le droit de prendre mes bretelles…
Ouvrez-moi cette porte …. rendez-moi mes lacets!
Je n’ai rien demandé, simplement je passais.
Si je n’ai pas de nom, c’est que nul ne m’appelle.
Je suis très bien ainsi, laissez-moi m’en aller.
Je ne mendiais pas, n’étais même pas ivre.
Et s’il faut à tout prix mettre un nom sur vos livres,
Appelez-moi nuage, appelez-moi fumée.
Francis Blanche
Nos poèmes
Le prix de la liberté.
Au-dessus de la nappe en sommeil de l’étang,
leur vol formant un Vé sous un ciel insondable,
des colverts vont au sud, le corps balourd et lent,
vers un abri promis et sûr d’un lointain hâble.
Ils entendent soudain les cris d’un appelant
les priant d’interrompre un moment leur voyage,
et voient dans la pénombre un cousin ressemblant
à s’y méprendre aux airs d’un vrai canard sauvage.
Ivres de liberté, mais de fatigue aussi,
c’est vers ce beau miroir que les portent leurs ailes,
où l’esclave de l’homme a bêtement choisi
de suivre ses instincts, attirant les femelles.
Le chasseur, qui guettait du fond d’un gabion,
fait tonner son fusil et l’atmosphère vibre
et, dès qu’a retenti la détonation,
un oiseau tombe à l’eau, déjà mourant…mais libre !
Michel Bartha May-sur-Orne, le 30 septembre 2020.


La liberté
Partir ou rester ?
S'en aller, ici, ailleurs
cherchant le meilleur
peut-être là, à mes pieds,
mais partir, dans mes pensées,
voyager – voyager !
Regardant l'extérieur
pour mon accord intérieur
mais s'en aller,
retrouver un avenir meilleur
en pensées
seule dans mes idées
partie ailleurs,
réconciliée,
avec l'odeur de liberté
s'en aller, rester,
imaginer un monde meilleur
emportée par l'immensité
gagnée par la chaleur
d'une mer de toute beauté
prête à me faire
voyager – voyager
et connaître la liberté
Danydeb (oct 2020)
LA LIBERTE DE PENSER
La liberté de mes pensées
n'a pas de cage
elles s'évadent contre mon gré
de mes envies, de mes idées
de mes projets peu sages
ou pas réalisables !
Peu importe l'âge
il faut partir, s'en aller
vers d'autres mirages
quitter le sol et ses pavés
ou les marécages
boueux, innommables
le prix de la liberté
c'est l'incertitude
parfois la solitude
aveuglée, l'étude rude
poussée par le désir
de pouvoir s'affranchir
des obstacles à franchir
peu importe les portes fermées
sans posséder les clés
aller, aller, toujours aller
avec ses drôles d'idées
tourner la page
et s'évader de son cahier
dehors, sur les plages
épris de liberté
vivre vivre en paix
sa peau sauvée
sentir vibrer son être entier
avec la vie réconciliée.
Danydeb (octobre 2020)

le pas au bord du vide
ses signes dans l'eau
des po(i)nts dans l'oeil
relient les rives l'oeil
plat l'oeil avide plie
ces lignes désarticulées
une empreinte comme une île
parmi le désert du vent
distille le passé vrille
comme un mirage
le temps si peu virile
-sa courbure-
saigne comme un bout de plume
(entre les joncs diurnes)
arrachée à un cygne
dame satirique
recherche signe
strict -malgré la lune-
elle courbe destine
sa marche talentueuse
entre les rimes
à de plats sentiments
de messieurs sans rancune
cette in(dé)cision de la goutte
à la force du vide échappe
au vent la perle en équilibre
joue son éclat au mouvement
d'œil indécent et fige
la peur aux profondeurs
le regard vain ou rigide
fond entre les formes jusqu'à
aveuglement des lignes jusqu'au
point immobile qui au sien
ressemble comme éloignée
cette île misée en silence
la rayer -rire ou temps utile
une larme sur la peau tremble
durant l'ombre d'un chant terrible
contre l'absente sérénité
durant l'inexacte force
du temps instable et stérile
un lointain rythme- la chute
distraite d'un sentiment divers
égaie la flamme à l'inverse
d'un jeu inouï mais semblant
au guide de guingois riant
à l'attraction du style



[(sup)/(trans)] port de la bougie
baveuse & blanche
ce crâne voue 100 ans
d'inexistence aux
indifférences supputant
de la pensée bouillie
du mépris de quelques
planches neuronales
allume l’œil dilué
d'un cercle en un carré
pourri de fumées noires
qui de taire ou de fuir
s'enfonce en mauvais songe
un crachat en bord de lèvre
putride pend le crâne
déporte la bougie
dans cet antre exact
où les lignes s'étirent
par la fenêtre la lune
dépense ces pages
dont des pans décomptent
à quelle (s) lumière (s)
quelles matières
(ô) sain(t)es dis(t)ances
un petit ravage
de bambin libre
qui ignore les tours qui ne
brillant le destinent à l'
alouette sous décompte
où son chant pâle existe
sans force à l'alibi émis
par la loi prodigieuse
où les rêves de l'enfant persistent
à se noyer entre les algues
qui se re(com)posent
d'une mouette sans noiceur
ses rives fantas(ma)tiquement
voile contre voile
puisque le lest d'une voix
s'est atterré parmi les sangles
qui unissent à la matière
moins le cauchemar d'origine
les lignes d'un itinéraire fibreux
de refuser l'éclat des vagues


Liberté
L : Comme des ailes volant au vent
Malgré les grandes peurs du moment.
I : Comme un petit point sur un grand mât,
Phare à l’opposé de la doxa.
B : Comme un bateau hissant ses voiles,
Vogue le cœur léger loin du mal.
E : Comme eux qui se sont battus pour elle,
Avec courage et l’âme rebelle.
R : Comme l’air d’un ailleurs qui attire
Femmes et hommes qui souhaitent agir.
T : C’est le temps qu’il faut pour la sauver
Des 6 et des diktats imposés.
É : Pour prendre son élan vers le large,
Et, à tout jamais, tourner la page.
Dès mon réveil
Dès mon réveil par mon chemin coutumier
Qui traverse ma vie et mes rencontres
J’ai marché légèrement et sereinement
Tout enveloppée de joie et de légèreté
Je ne sais où mènent mes pas
Mon cœur fait la fête et mon esprit le bonheur.
Que m’importent les lois, les volontés
De fer qui se brisent contre la vérité.
Aujourd’hui je vois la couleur du ciel
Les rayons briller sur les pétales
Plus d’âge, plus de vieille ou de jeune
Tout luit sous le heaume de la vérité.
Doucereuse est la voie ouverte
Je dors et je m’éveille
La destinée me guide
Et rien ne peut la briser.
J’aime mon destin, ma vie
Passée, présente et future
Et toi, tu ne pourras la déchirer
Malgré tes forces doctrinaires.
© Krystin Vesterälen – 30 octobre 2020


Liberté
entre génétique héritage éducation rencontres
traumatismes et catastrophes
publicité obsédantes et médias sociaux anonymes
grandiloquence fallacieuse
quelle place pour la liberté
illettrisme pour certains crétins abyssaux
qui la confondent avec leur caprice leurs pulsions de bêtise
égocentrée
sur leur tout petit
moi
corseté de selfies
la liberté n'est pas davantage solitude cet abandon sans aucun partage
ma liberté n'existe pas sans celle des autres
la liberté est mosaïque de toutes les couleurs
aux contours vivants parfois rugueux
aux combinaisons aléatoires
et non pas rails rouillés pour on ne sait
quel Auschwitz communautaire ou quel goulag fanatisé
Daniel-Claude Collin / novembre 2020
MEURTRE
Entre l’enclume et le marteau
La liberté prise en étau
Se tort, s’aplatit et grimace
Agonise, meurt et s’efface.
CAEN LE 11 SEPTEMBRE 2020


POEME EPIQUE INACHEVE
Et les grands oiseaux libres
Qui sont heureux de vivre
D’un coup d’aile sont ivres
Un cri résonne et vibre.
C’est l’immense clameur
Qui nait éclate et meurt
Cri de mille rameurs
Qui soudain, et sans peur
Rejetteraient les rames,
La misère et ses hardes
Pour mieux rejouer le drame
Qui enclenche les armes.
CAEN LE 18 SEPTEMBRE 2020
C’EST SIMPLE !
C’est simple la liberté :
On chausse ses beaux souliers
Et on traverse la rue
Vers un chemin sans issue.
C’est simple !
CAEN LE 8 JUILLET 2020


PENSE-BETE
Penser chaque soir d’été
A entrouvrir la fenêtre
Pour bien laisser s’envoler
La grosse mouche du jour
Qui danse sa sarabande
Obstinée et obsédante
Près des vitres de ma chambre
Chemin vers la liberté.
CAEN LE 27 JUIN 2019
TOLERANCE
Mots interdits, cris étouffés
Où se trouve la liberté ?
Droit à l’erreur, à différence,
Droit au respect, à déférence
Mots interdits, cris étouffés
Imbuvable est le réchauffé.
J’ai mes idées. Tu as les tiennes
Mais de la paix soyons gardiennes.
Buvons donc à notre santé
Je t’offre une tasse de thé.
N’aie pas peur du qu’en-dira-t-on
Demain nous nous en moquerons
Car vois-tu c’est fort de café
De boire petit doigt levé
Allons entrechoquons nos bocks
Et posons sur les starting-blocks
Nos mots en liberté lâchés
Que les puristes vont lyncher.
CAEN LE 8 OCTOBRE 2016

L’eau de la Liberté
Sur le sable doré, paisiblement assis,
Il regarde la plage et il se sent bien seul…
Illustre vétéran venu en Normandie,
Pour ses chers compagnons, l’onde fut un linceul…
Son visage creusé par les sillons de l’âge,
Sait que les souvenirs n’ont pas pris une ride.
Aujourd’hui, la jeunesse, oubliant ce naufrage,
Offre son corps trop blanc à un soleil timide.
Le vieillard se souvient, et il verse des larmes.
Il se revoit, marchant, dans le limon rougeâtre…
D’espoir en désespoir, au milieu du vacarme,
Il fut l’acteur vaillant d’un lugubre théâtre :
« Océan, entends-tu s’élever ma complainte,
Dans ma mémoire encore, résonnent les canons.
Les indignes blockhaus ont laissé une empreinte,
Guidant le promeneur vers de noirs horizons…
La bourrasque zélée n’en faisait qu’à son aise,
Enchaînant le destin à sa force guerrière,
Et les flots capricieux se heurtaient aux falaises,
S’envolant, sans vergogne, et livrant leur colère…
Quand le sang jaillissait de toutes nos blessures.
D’une ardeur fraternelle, les soldats combattaient.
Le deuil, à nos oreilles, entonnait son murmure,
Noyant des corps meurtris que la mer transportait.
Nous cherchions, sur la rive, un abri de fortune,
Mais la lande se muait en sinistre spectacle…
Des hommes agonisaient sur le sable des dunes,
Et chacun attendait l’impossible miracle…
La victoire naquit d’un tragique six Juin,
Brisant des innocents, si loin de leur patrie…
Pour défendre la France, nous vous donnions la main,
Mais, de la Liberté, connaissez-vous le prix ? »
Au cœur de ses pensées, le poète mesure
Le bonheur d’être libre ; alors, il prend conscience
Qu’au prix de vies perdues, immense démesure,
L’eau, au gré de l’Histoire, fut source d’espérance !

APPRENTISSAGE
Quand certains s’abandonnent à leur triste existence,
D’autres partent au combat, à l’assaut de leurs peurs.
Et toi, mon cher bambin, tu dois saisir ta chance.
Nous sommes tous égaux; cultive ta ferveur !
Ne crains jamais la pluie des vilaines rumeurs !
Avance librement et passe entre les gouttes.
Danse sous le ciel gris, pour que ta joie demeure !
Il n’est pire ennemi que ce que tu redoutes…
Hardiment, suis la voie que tu as dessinée…
Partout, où que tu sois, tu es un être unique.
Toujours, sème l’amour et la fraternité.
Un soleil brillera, si tu le revendiques !
Répands la tolérance au goût de liberté !
Dignement, dans ce monde, vogue vers l’infini…
Façonne, au gré du temps, ta personnalité.
Chaque jour, sans faillir, chante et choisit ta vie !
Sais-tu qu’en maintes places, si tu veux bien les voir,
De merveilleux jardins viendront s’offrir à toi ?
Tes nuits s’éclaireront d’une lueur d’espoir;
Alors, à la tristesse, succédera la joie!
Fais d’un échec ta force et le succès viendra.
Le monde des possibles est à toi, mon enfant !
Au-delà des nuages qui sèment les tracas,
Ta bonne étoile brille et danse au firmament…






Vivre comme un lézard ...
Vivre comme un lézard au soleil
Vivre comme une bulle de savon
Vivre pour la trace de l’écume
Vivre pour le chaud de la terre
Vivre légère contre le poids du vent
Vivre insouciante et sans mémoire
Vivre comme on danse sur un fil
Vivre les bras ouverts en balancier
Vivre comme une plume
Vivre comme un petit flocon
Vivre comme un bateau de papier blanc
Vivre au hasard, à la dérive
Comme un ballon bien lisse qu’on a lâché soudain en direction du ciel



Oyez ! Oyez !
bonnes gens !...
Liberté, Liberté…
Elle n’a jamais eu autant de prix
Lorsqu’ on est surpris
Par des attentats, des menaces,
Par des passionnés pleins d’audace.
Triste sort des peuples qui tombent
Sous le joug de dictateurs sans scrupules
Sous couvert de belles paroles, vous manipulent.
Servitude, esclavage et pauvreté au plus grand nombre.
Heureux de se sentir libre de penser,
D’exprimer ses valeurs, de critiquer,
De croire, d’être soi-même.
Respirer dans un monde qu’on aime.
Aujourd’hui encore, de faux espoirs sont un leurre.
Des extrémistes, des groupes de pression.
Des lobbies sont à la manœuvre à l’unisson.
Pour s’enrichir, défendre leurs valeurs.
Liberté, bien fragile, bien précieux,
Dont on n’a pas toujours conscience des enjeux.
Dans notre vie, notre corps, notre esprit.
Protégeons-la, défendons-la contre les impies.
Toute religion pour grandir
A eu besoin de ses martyrs.
Doit-on vraiment les imiter
Pour sauver notre "liberté" ?
Violence engendre la violence
Nous le savons par expérience.
Civilisée comme sanglante,
Quel bien pourrait-on en attendre ?
N'y a-t-il pas d'autres moyens
Plus humains et plus malins,
Qui à tous donneraient l'envie
De notre liberté chérie ?
"Cherchons ! cherchons !
mes bonnes gens..."
Chante le ménestrel d'antan.
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Titre 3
Souvenirs ! souvenirs !
ou « Hommage à nos bus »
ma navette spatiale

Un soleil printanier
S'éveille doucement
Caressant le quartier
En plein confinement.
Le silence apaisant
Prête à la rêverie...
Et soudain je me sens
Partie pour l'infini...
°°°
Quand un sourd glissement
Me sort de ma torpeur.
Un ami rassurant
Arrive à ma hauteur.
Un bus de nos cités
Qui, en confinement
N'a cessé d'assurer
Un service constant...
Il est vide et pourtant
Je le ressens vivant...
°°°
Et me voici émue,
Dans un temps suspendu...
Ce bus, il est banal
Mais en réalité,
C'est ma navette spatiale
Vers d'autres libertés.
Julie - novembre 2020
Liberté ? ...
La lourde porte se referme
derrière lui...
Mais cette fois, il est dehors.
Enfin libre !
Dix années de prison
C'est très long !
De cette vie nouvelle
que va-t-il faire ?
Au nom de sa liberté,
Il a fait n'importe quoi.
Sa mère, il a fait pleurer
De la liberté d'autrui
il s'est largement moqué.
Aujourd'hui,
son fils de 10 ans
l'attend...
Il a décidé
de ne plus détruire,
d'utiliser sa liberté
pour construire...
Construire le Monde
Construire LA Vie...
Pour et avec Son enfant.
Julie - novembre 2020

Vérité.
La liberté de chacun,
Si haute soit sa puissance,
S’arrête juste où commence
La liberté du voisin.

Omaha Beach
Oui, c’était eux, ils arrivaient !
Marée déferlant d’outre-monde,
Aube de gloire et d’hécatombe,
Héros des Saintes Libertés
Affrétés de notre espérance
Bravant la mort et la souffrance
En s’engageant jusqu’au défi
A l’assaut sanglant des falaises
Combattants de vase et de glaise
Honneur à eux ! Gloire et Merci !
Ce poème a été composé avec des enfants de CM2 de l'école de Séné dans le Morbihan en 1989, pour le bi-centenaire de la révolution et calligraphié par un ami.

Maudit blues
Quand la violence jaune et noire déferle dans les rues et pollue nos écrans
Caillassage pillage fumée cris chaos
Fuir
Quand l’infiniment petit nous menace
Ennemi invisible voleur d’air de parfum de saveur de vie
Peur virale effroi masqué
Respirer
Quand des voix discordantes nous cernent et nous agressent
Contradictions cacophonie incohérence décadence
Ignorer
Quand notre liberté si chèrement acquise est attaquée de toutes parts
désagrégée en fragments résignés
écorchée en lambeaux sanglants
S’évader
Quand les chagrins du passé resurgis à fleur d’âme
naufragent le pâle esquif de l’espoir
Quand la culpabilité s’accroche aux épaules comme un singe malfaisant
sac à dos trop lourd fardeau de tourments carcan de douleur
Oublier
Quand l’envie d’ailleurs se fait impérieuse
Partir avec l’aimé à des années-lumière de ce pandémonium
Revenir à l’éternel été de nos années-couleur
Boire à la source enchantée qui allège les maux et donne aux mots des ailes
Renaître
Peut-être ?
Quand les fleurs vénéneuses nées dans l’ombre des pensées insomniaques enfantent des rejets malsains
qui ligotent la joie de vivre étouffent le bonheur
Trancher
Mais se libère-t-on jamais des fers que l’on se forge ?

LIBERTE
LIBERTE ! Mot souverain,
Mot magique te plein de vie,
Espoir de beaux lendemains
pour le captif qui t’envie.
Pourvoyeuse de bonheur,
toi qui nous donnes des ailes
et dilates notre cœur
suscitant ainsi le zèle.
Mais qui en connaît le prix
hormis ceux qui l’ont perdue
et farouchement appris
toute reconquête ardue ?
LIBERTE ! Combien sont morts
en ton nom pour ta victoire,
pour défendre ce trésor
et ceux qui veulent y croire.
Mot trop souvent galvaudé,
invoqué pour faribole,
qui doit être respecté,
car il n’a rien de frivole.
Lors, me hante une question,
le doute me sollicite :
La liberté d’expression
peut-elle être sans limite ?
Puis-je impunément provoquer
par mes œuvres, mes paroles ?
Où commence la responsabilité
pour rendre à chacun son rôle ?
Jeanne FOUCHER Novembre 2020


La liberté privée de libertés
Tu es dans mes pensées les plus secrètes
Je vois ton visage si proche de moi
Tu es ma moitié, je suis la tienne.
Pourtant si ton souffle est entendu
Pourtant si mes oreilles écoutent
Le vent de la liberté, de l’indépendance
S’ouvrant sur l’horizon serein de respect
Ne l’est plus. Brimée, brisée, l’idée ne surgit plus.
La pensée reste et emprisonnée ne naît plus.
- Ouvrez la cage ! dirait le philosophe.
- Détruisons la cage ! dirait le syndicaliste.
- Que la prison devienne ouverture, dirait le sage.
- Les pensées sont inutiles, dirait le politique.
- Toutes les pensées sont libres, dirait l’humaniste.
© Krystin Vesterälen – 28 novembre 2020