Citations & textes d'auteurs
Offrande
“La musique.
C'est un cadeau de la vie.
Ça existe pour consoler.
Pour récompenser.
Ça aide à vivre.”
Michel Tremblay
Michel Saint-Jean

“A la naissance d’un enfant, si sa mère demandait à sa bonne fée de le doter du cadeau le plus utile pour lui, ce cadeau serait la curiosité.” Eleanor Roosevelt
“Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil.” Christian Bobin
“La liberté, c'est un cadeau
qu'on se fait à soi-même.”
Louis Gauthier
“Hier était l'histoire, demain sera un mystère, aujourd'hui est un cadeau, c'est pour cela qu'on l’appelle "présent".”
Jdan Noritiov
“A petit saint, petite offrande.”
Proverbe français
Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je donnerai mes yeux à la femme que j’aime.
Je lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.
Je te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant de couchants et tant de mers et tant de roses.
Ces yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur le terrible autel de l’antique Eleusis,
Sur Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur la lente Arabie avec ses caravanes.
J’ai vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes, parmi les chants et les lourdes odeurs.
Venise qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et Florence qui fut la maîtresse de Dante.
J’ai vu l’Hellade où pleure un écho de syrinx,
Et l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,
J’ai vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.
J’ai vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.
Au hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai vu la Chine même avec ses faces jaunes…
J’ai vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et les étangs sacrés près des temples hindous,
Ces temples où survit l’inutile sagesse…
Je te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !
Je reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.


J'ai, quelque jour, dans l'Océan,
Mais je ne sais plus sous quel cieux
Jeté, comme offrande au néant,
Tout un peu de vin précieux...
Qui voulut ta perte, ô liqueur ?
J'obéis peut-être au devin ?
Peut-être au souci de mon coeur,
Songeant au sang, versant le vin ?
Sa transparence accoutumée
Après une rose fumée
Reprit aussi pure la mer...
Perdu ce vin, ivres les ondes !...
J'ai vu bondir dans l'air amer
Les figures les plus profondes...
Poème de l'amour
Quand je t'ai raconté l'histoire
De mon amour grave, inquiet,
J'ai pensé que je t'effrayais,
J'ai cru que tu n'y pourrais croire.
Mais sans honte, sans peur, sans gloire,
Tu m'as dit que tu me croyais.
- Tu m'as dit ces mots nécessaires,
D'une voix sûre, et doucement;
Quel autre cadeau peux-tu faire
À ce coeur qui jamais ne nient
Que de constater simplement
Mon immense dépouillement ?...
Anna de Brancovan, comtesse de Noailles


Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon