Les poèmes de janvier

2021
2021
la fin du bal masqué
bal des maudits bal des incertitudes
bal des exploits et des insuffisances vantardes
bal des crétins en réseaux hurleurs d'insanités
bal des chercheurs à la poursuite d'une vérité éperdue
2021
pour nous remettre la tête à l'endroit
à l'envers aussi mais pour la poésie
la seule folie qui vaille
réfractaire à l'abandon inhumain de l'espoir
2021
libérer enfin nos sourires
libérer nos mots bredouillés bâillonnés
et nous lancer dans un bal léger
cousu main
2021
caresseur de nos poèmes-soleils
de nos poèmes-nuages
aux issues inouïes
alors que la chouette
rêveuse invétérée
hulule à l'insomniaque impatient
des nouvelles de la nuit inexacte.
2020
Vingt et vingt
Vains nos vœux de bonne santé
Vains nos désirs d’évasion et nos envies d’ailleurs
Vains nos souhaits de respirer à visage découvert
Vains nos rêves de liberté
Vain le besoin de serrer nos proches dans nos bras déshabités
2021
Un petit rien de plus qui changera tout
Un furtif éclat de lumière au fond du tunnel
Un brin d’espérance pour chasser les papillons noirs
Un grain de folie pour oublier
Un soupçon de poésie pour s’évader
Rêvons ensemble à une bonne année

Rondels sur les animaux

La Chasse
Les cris des chiens, les voix du cor
Sonnent dans les bois de Ferrières;
L’écho de ces rumeurs guerrières
Épouvante le frais décor.
Les habits d’écarlate et d’or
Resplendissent dans les clairières;
Les cris des chiens, les voix du cor
Sonnent dans les bois de Ferrières.
Les meutes ont pris leur essor,
Et le cerf dans les fondrières
Fuit, sentant leurs dents meurtrières;
Mais partout il retrouve encor
Les cris des chiens, les voix du cor.
Théodore de BANVILLE
La pêche
Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d’or de la Loire
Glacés d’argent sur leur nageoire
Et mieux vêtus que des varlets.
Teints encor des ardents reflets
Du soleil et du flot de moire,
Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d’or de la Loire.
Les beaux captifs, admirez-les !
Ils brillent sur la terre noire,
Glorifiant de sa victoire,
Jaunes, pourprés et violets,
Le pêcheur vidant ses filets.
Théodore de BANVILLE
Nos textes

Les bêtes à bon Dieu.
Aux sept points noirs, des coccinelles
ont les élytres rouge sang,
cadeaux d’un bon Dieu complaisant
aux plantes qui languissent d’elles.
Secouristes des pousses frêles
contre le puceron gênant,
aux sept points noirs, des coccinelles
ont les élytres rouge sang.
Discrètes et combien fidèles,
leurs larves sont, bon an, mal an,
une aide aux semeurs de talent
ravis de contempler les ailes
aux sept points noirs des coccinelles !
Michel BARTHA : May-sur-Orne, le 14 octobre 2020.


AIMEZ
Les faucons, les colimaçons,
Les espadons et leurs rapières,
La moule ou bien l’huitre perlière
Et ce gonflé de tétrodon
Qui nage dans les chauds lagons
Sont animaux à part entière.
Les faucons, les colimaçons,
Les espadons et leurs rapières,
Ainsi que les roses saumons
Qui font course alevinière
Pour une mort bien saisonnière
Aimez les tous plus que raison.
Les faucons, les colimaçons,
Les espadons et leurs rapières.
Danièle MANOURY CAEN LE 8 JUILLET 2020
Le rossignol
Le chant d’oiseau était parfait
Dans l’aube encore ensommeillée,
Du buisson à la canopée
La forêt musicalisait.
Où était-ce, où se cachait,
D’où venait la voix enchantée ?
Le chant d’oiseau était parfait
Dans l’aube encore ensommeillée.
Ce fut la chouette ébouriffée,
Près de son nid gonflé de frais,
Qui découvrit émerveillée
Le rossignol enfantelet.
Le chant d’oiseau était parfait.




Miel et bourdonnements
Dans la ruche, pour le meilleur,
L’abeille œuvrait de bonne grâce
En recueillant dans sa besace
Un nectar aux mille saveurs.
Mais un gros bourdon querelleur
Aspirait à prendre sa place.
Dans la ruche, pour le meilleur,
L’abeille œuvrait de bonne grâce.
Pourquoi faut-il que par malheur
Une rivalité tenace
Gâche la paix et la menace ?
Que se taise l’usurpateur
Dans la ruche, pour le meilleur !
Le rondel du chat
Ainsi va le choix de l’amour,
De tous temps, sur la terre entière !
Tu le sais bien, chat de gouttière
Miaulant ta tendresse glamour
Pour Mélody la chatte fière
Qui te dédaigne nuit et jour.
Ainsi va le choix de l’amour,
De tous temps, sur la terre entière !
Depuis que la vie est sur terre,
Aveugle au cœur autant que sourd,
L’homme ou le chat n’a d’yeux que pour
La seule apparence première…
Ainsi va le choix de l’amour !


Animaux en rondel(les)
l'homme au sommet d'un monde prédateur
orque requin mérou barracuda
aigle avocette alouette gypaète
lion léopard once tigre panthère
guêpe frelon moustique chauve-souris
grizzli girafe okapi crocodile
orque requin mérou barracuda
l'homme au sommet d'un monde prédateur
python vipère scorpion anaconda
orque requin mérou barracuda
virus variant en alphabets chiffrés
et mon rondeau malade dé-rimé
l'homme au sommet d'un monde prédateur
Daniel-Claude Collin / janvier 2021
I
que je consente à ce cafard
déambulant sur ma fenêtre
ne laissera ce rayon naître
à la faveur de son hasard
corps et esprit- mêmes bavards-
supposent la clarté connaître
que je consente à ce cafard
déambulant sur ma fenêtre
happant ce désireux regard
d'y voir à l'aise avant que d'être
ce spleen dans la bride d'un prêtre
blessant la bête ainsi hagard
que je consente à ce cafard
II
du spleen à six pattes
passeur de rêves corrompus
il aura fait (peut- être) ce qu'il a pu
pour se ficher entre les lattes
de mon plancher- de mon cerveau névropathe
de ces neurones rompus
du spleen à six pattes
passeur de rêves corrompus
où il chemine avant qu'éclate
de ce fiel noir apparu
ô cafard imbu et impru-
dent qui dévore un peu écarlate
du spleen à six pattes


III
ô cafard vieil accord de la mélancolie
d'un chant relie esprit et corps
qu'un soleil sans décor
sa noire parhélie
qui divulgue ,,,, ;;:. !
l'ombre frustre
ô cafard
( )
///////////////////////////
--------------------- ²
un feu... des voix
l'effet qui se délie
ô cafard vieil accord-----------------------


L’AVENTURIER DU NATUROSPACE
Un papillon surréaliste
Echappé du Naturospace,
Un papillon déploie ses ailes.
Au port d’Honfleur, il fait du zèle.
Avec bonheur, grand bien lui fasse !
Pour se réjouir du temps qui passe,
Il s’offrira une vie belle,
Echappé du Naturospace,
Un papillon déploie ses ailes.
L’animal, de voler se lasse !
La fantaisie, soudain, l’appelle.
Adieu les fleurs en ribambelle…
Il nagera, avec audace,
Echappé du Naturospace.

À MON CHAT
À toi, mon chat, mon compagnon
je dédie ce petit poème
pour te dire combien je t’aime,
silencieux, calme, mignon.
Certes, varient les opinions
à ton égard, mais quand bien même
à toi, mon chat, mon compagnon
je dédie ce petit poème.
Comment dire cette fusion
malgré ton air un peu bohème ?
Liberté étant notre thème
voilà qui soude cette union
à toi, mon chat, mon compagnon.
Jeanne FOUCHER Janvier 2021

AUX ANIMAUX
Que vous soyez grands ou petits,
vous avez votre raison d’être
et non celle de disparaître,
de tant de rôles investis.
Sans vous, animaux mes amis,
la nature serait bien piètre.
De belles qualités nantis,
vous pourriez nous servir de maîtres.
C’est ainsi qu’étant avertis
et cherchant à mieux vous connaître
sans toujours vouloir vous soumettre,
vous devons respect par édit,
que vous soyez grands ou petits.
Jeanne FOUCHER Janvier 2021

Autres textes sur les animaux
La baleine échouée
Toi qui t’échoues sur nos plages
Ton ventre blanc exposé au soleil
Couchée sans vie sur le dos.
Ton absence nous fera beaucoup de peine
Ton chant harmonieux nous manquera
Ton ballet élégant dans les eaux
Troublées par les rayons de lune
N’enchantera plus la magie de l’instant.
Finis nos yeux émerveillés.
Ta peau si délicate
Tes yeux maternels
Ta force tranquille
N’apaisera plus la main du plongeur.
Krystin Vesterälen - 20 septembre 2017

Le poisson rouge
ritournelle
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Il tourne en rond, il tourne en rond
Le poisson rouge du bocal.
Il a bien appris sa leçon
On lui a dit que c'est normal.
Il tourne en rond, il tourne en rond.
L'univers et son horizon,
Une relation amicale,
Il ne sait pas ce qui est bon
Le poisson rouge du bocal.
Il tourne en rond, il tourne en rond.
L'homme vivant sans idéal
Ressemble fort à ce poisson.
Il s'est perdu dans les détails
Il ne sait plus quel est son nom.
Il tourne en rond, il tourne en rond.
Ce n'est pas vraiment le bocal
Qui limite nos ambitions.
C'est d'accepter comme normal
De ne pas avoir d'horizon.
Et de sans fin tourner en rond.
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Julie - janvier 2021

Désolée !
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J'ai un vieux vice caché
Qu'il me faut vous avouer
Bien que ce soit très gênant :
"Je rêve d'un steak saignant".
On me dit anthropophage
Que c'est vilain à mon âge,
Mais je ne supporte pas
Ces affreux steaks au soja.
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Julie - janvier 2021

Et pour finir, un rondel hivernal

L’orage,
Les pleurs de l’eau, les cris du vent
Grondent au milieu des rochers ;
Ondes et troubles carnassiers
Tourmentent le lit du torrent.
Les elfes cachés dans les haies,
Se lamentent sous la feuillée ;
Les pleurs de l’eau, les cris du vent
Grondent au milieu des rochers.
Les trombes déploient leur tourment
Et les esprits des cieux, des prés,
Tonnent et éclairent la vallée ;
Pluie et feu, partout on entend
Les pleurs de l’eau, les cris du vent.