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Voyage

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Quelques citations

 "​Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine.... Elle est mortelle !"  Paulo Coelho

"Lorsqu'elle s'enfuit, la route est la seule amante qui vaille la peine d'être suivie"     Sylvain Tesson

 "Le plus beau voyage, c'est celui qu'on n’a pas encore fait"  Loïck Peyron

"​Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux"    Marcel Proust

"​On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va"   Christophe Colomb

"Voyager c'est naître et mourir à chaque instant"   Victor Hugo

"Celui qui veut voyager heureux doit voyager léger"     Antoine de Saint-Exupéry

"Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace" Alexandra David-Néel

"Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve"   Guy de Maupassant

Voyager rend modeste. Vous voyez quelle petite place vous occupez dans le monde" Gustave Flaubert

Nos poèmes

Itinéraire                                                                 

 

Qui cherche à dessiner notre humble itinéraire ?

Je sais que notre amour est comme un long voyage.

Une femme étonnée inspire le mystère.

Un ange endimanché délivre son message.

 

On songe à nous guider vers d'autres territoires.

Nous sentons-nous grisés par l'ultime aventure ?

Une flamme inspirée apporte sa victoire.

Le goût de nos baisers éloigne nos blessures.

 

Laisserons-nous charmer par l'ultime élixir ?

Un visage éclairé arbore son espoir.

La larme d'un instant oublie son repentir

et le rire embrasé illumine le soir.

 

Marc Rébéna.

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Voyage       

 

                                

Atteindrons-nous un jour le rivage éternel ?

Un visage étonné nous offre son mystère.

Un sourire enjoué délivrera l'appel.

Le miracle ignoré sera notre repère.

 

Qui viendra nous chercher à l'aube des journées ?

Un village attendri rira de nos humeurs.

Serons-nous habités par l'insigne ferveur ?

Nous serons captivés par l'ultime beauté.

 

Un souffle enamouré éloigne nos erreurs.

Une aurore enjouée délivre nos clartés.

Le vent de liberté désarçonne nos peurs

et l'ardeur étoilée ranime nos baisers.

 

Marc Rébéna

UN VOYAGE

 

seule sans bagage

page après page

je pars en voyage

 

j’ai oublié l’espace temps

dans la lecture du roman

avec les personnages

je me laisse emporter

 

peu importe le vent

ou bien, où sont les nuages

je suis dedans

dans ce roman

 

je voyage, voyage

mes yeux fixés sur la page

mon corps absent

du bruit du mouvement

 

la fin, j’attends impatiemment

je vis hors du temps

la tête en voyage

et je passe un bon moment

 

 

Danydeb

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LE VOYAGE

 

je pars en voyage

assise, sans bouger

sur mon canapé

voyage, voyage

les yeux rivés

à regarder la télé

 

Que de beaux paysages

en France, à l'étranger

une admirable diversité

et je pars voyager

 

 

je reste à m'étonner

pourquoi n'y suis-je pas allée ?

Voyage, voyage

 le temps m'est compté

c’est raté à mon âge …

Pourtant je connais

ces pays dits étrangers

je les ai absorbés

j'ai mes préférés

certes je n'irai, jamais !

 

Voyage, voyage

les yeux fermés, ces images

assise sans bouger

sur mon canapé

qui me font rêver ..

 

Sagement filmées

pour le monde entier

sans y mettre les pieds

je les connais

ces paysages

 

puis-je vous en parler ?

Histoire de vous étonner

et de faire un beau voyage

jeunesse, surtout, voyagez !   

 

 

Danydeb       

Périple

Ô toi qui reviens de voyage

Ô dis-moi, moi, toi qui en reviens,

Est-il vrai comme dit l’adage

Que pareils sont tous les chemins ?

 

Est-il vrai, comme dit Homère

Qu’il n’est terre ni cieux meilleurs

Que celle et ceux de notre père

Est-il vrai toi qui viens d’ailleurs ?

 

Toi qui n’as, pour les satisfaire,

Que tes uniques volontés,

As-tu vérifié si la terre

A pour tous les mêmes bontés ?

 

As-tu retenu les granges

N’ont pas pour tous le même grain,

Que plus dures y sont les vendanges,

Plus pauvre en est souvent le vin ?

 

Savais-tu qu’après la frontière,

C’est toi qui serais l’étranger

Portant partout, et ta manière

Et ton regard pour voyager ?

 

Que tu ne serais dans la ville

Où le sol même est souvenir,

Sillon éphémère et fragile,

Qu’une empreinte sans devenir ?

 

Et dis-moi, quand s’offrit l’Histoire

Dans son immuable grandeur

Avais-tu fermé ta mémoire

Pour regarder avec ton cœur ?

 

Devant Athènes et Acropole,

L’Olympe, Delphes et tous les ports

En oublias-tu as-tu la parole

Pour communier avec ton corps ?

 

Ô toi qui reviens de voyage

Lourd d’un passé partout écrit

Tu croyais grandir davantage

Et tu en reviens plus petit.

 

Irène Gaultier-Leblond

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Le temps des voyages

 

Il est fini le temps de nos voyages,

Il ne reviendra plus.

Ils sont rangés depuis longtemps nos bagages,

Et la valise ne s’ouvre plus.

La serrure est rouillée.

 

Du mouvement des vagues, du frôlement des ailes,

L’immensité du monde était réelle.

Restent les souvenirs : Venise et ses gondoles,

Vienne, Budapest, Prague, Oslo, Tyrol…

Les photos sont brouillées.

 

Le temps s’est déployé, nos corps recroquevillés,

Nous ne chercherons plus nos billets.

 

Nous reste encore le village,

En guettant la fin du voyage,

Voyage de la vie,

Et le départ pour l’autre monde,

Aspirés par des ondes infinies

Où le mystère abonde.

 

Jocelyne Corbel – juin 2024

Muse vagabonde

 

Ma muse est partie en voyage

En emportant mes plus beaux mots

Ton abandon, muse volage

Est la source de tous mes maux.

 

 

Ma plume se sent dédaignée

Et n’écris plus comme autrefois,

Chargée de toiles d’araignée

Elle me blâme quelquefois.

 

Elle aura bientôt sa revanche,

Même si j’ai l’esprit ailleurs,

Car remplir une page blanche

Reste toujours un vrai bonheur.

 

Et quand me manquent nos échanges

Qui animaient les vendredis

J’ai la rime qui me démange

D’écrire des vers inédits.

Martine Desgrippes Devaux

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Omaha, voyage sans retour

 

Il avait dix-huit ans, toi, tu n’existais pas

Sur la terre asservie, il vint dans la tourmente,

Et le danger rôdait à chacun de ses pas,

Sous le poids du barda, la peur était présente.

 

Tu contemples, songeur, la croix de marbre blanc,

Une question t’obsède : était-il volontaire ?

Loin de son Tennessee, pour un destin sanglant,

A-t-il contre son gré supporté ce calvaire ?             

 

Le calme n’est troublé que par les cris d’oiseaux

Sur le sable doré que la vague caresse.

Comment imaginer qu’un jour de juin ces eaux

Ont connu la fureur, les tirs et la détresse ?

 

Voici quatre-vingts ans aujourd’hui révolus,

En ces lieux de mémoire où l’on s’étonne et vibre.

Toi, tu as dix-huit ans et lui n’existe plus.

Il a donné sa vie afin que tu sois libre.

 

Martine Desgrippes Devaux

Voyage

 

 

bras levé bien haut

regard rivé au petit au tout petit écran

MOI

devant le taj mahal

MOI

devant la tour eiffel

MOI

devant la muraille de chine

MOI

devant le mont saint michel

MOI

devant la statue de la liberté

MOI

devant le pont du gard

MOI

devant big ben

MOI

devant le palais des doges

MOI

devant stonehenge

 

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mais où est le voyage

 

 

Daniel-Claude Collin/ juin 2024

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BALADE PARISIENNE

 

 

Ah ! J’aimerais parfois qu’il me pousse des ailes,

Pour explorer Paris en ses mille beautés !

Mon ardeur affamée, à la gaité, se mêle,

Et nul épuisement ne saurait m’arrêter.

 

Si la Vie Parisienne enchanta  Offenbach,

Je vous offre la mienne : heureuse  résonnance…

M’accompagnerez-vous vers un tendre flash-back,

Voyage dans le temps et joyeux plein des sens !

 

Boutiques du Boul ’Mich* et du Quartier Latin,

Mode stylée, libraires répondront à  mes vœux…

Jardin du Luxembourg, s’amusent les bambins ;

Voguez, petits bateaux, sur l’onde et dans leurs yeux !

 

Eternel Deux- Magots*, Procope* légendaire,

Et vous brasserie Lipp* à Saint- Germain- Des- Prés,

Ecrivains et artistes, égéries d’après-guerre,

Parlez-moi de Paname où j’aime tant flâner…

 

Amis du French Cancan, partez vite en goguette.

A Montmartre, souvent, dansent mes rêveries…

Au bal du populaire Moulin de La Galette,

Certains s’encanaillaient ; c’était le Paradis…

 

Mais qui ne rêva point du Canal Saint Martin,

Et de l’Hôtel du Nord ? Ecoutons d’Arletty :

« Atmosphère ! Atmosphère ! », Belleville et Pantin…

Le talent, quand il brille, ne connaît pas l’oubli !

 

Divine Tour Eiffel, éprise de la Seine,

Exaltée par les peintres, inspirant les auteurs,

Chacun, avec brio, œuvre à te mettre en scène,

Et le monde s’envole rejoindre tes hauteurs !

 

Du Louvre incontesté à l’Opéra Garnier,

Et de l’Arc de triomphe à la Cinémathèque,

Un charisme sans fard exaucera vos souhaits,

Vous embrasserez l’Art et le prestige avec !

 

Tandis que le Pont Neuf* regrette sa jeunesse,

Pont Royal, Bir- Hakeim, de l’Alma, Mirabeau,

Toujours  les pieds dans l’eau, se contemplent sans cesse…

Heureux, comme leurs frères, ils jouent à être beaux.

 

Ile de la Cité ou bien Ile Saint Louis,

Admirables fleurons, imprimés dans l’Histoire,

Sublime Notre-Dame, fière Conciergerie,

Traversent les années et ornent nos mémoires…

 

Ma Capitale, ma Muse, agapes de l’esprit,

Tes splendeurs infinies charment le troubadour…

Je n’oublierai jamais ce que tu m’as appris,

Et mes rimes seront messagères d’amour…

 

Monique Renault

 

*Deux –Magots, Procope, Brasserie Lipp, Café de Flore : célèbres Cafés parisiens, dans le quartier de  Saint-Germain-des-Prés

*Le Boul’Mich : nom familier pour  le Boulevard Saint- Michel

*Le pont Neuf est le plus vieux pont de Paris

Double Menton

Hier et Aujourd’hui…

                      

Jamais dans aucun pays du monde, je n’avais ressenti cette sensation de bonheur total  Franz Liszt, à propos de Menton

 

Du haut lieu de prestige, au citron célébré,

Quand le charme s’installe, il s’embrase et vous happe.

De la carte postale, à l’esprit subjugué,

Qui vous conte Menton, dignement vous attrape…

 

De soleil en ciel bleu, amarrée au rivage,

Eprise d’une perle, à l’éclat sans pareil,

J’aimerais que la vie me ramène au village,

Pour m’enseigner encore ses multiples merveilles…

 

De l’aristocratie, en quête de douceur,

A la modernité qui, du rêve s’enivre,

Les augustes palaces, invincibles, ne meurent,

Et de mes yeux levés, jaillit la joie de vivre…

 

Les jardins exotiques, savamment dessinés,

Ensorcèlent mon cœur qui bientôt, reviendra…

Quand il voit peu à peu, ses chagrins décimés,

Amoureux, il chérit la douce Riviera …

 

Le poète a aimé ces beautés qui m’enchantent :

Ruelles et  églises, bucoliques coteaux,

Et il  les célébra comme on aime une amante.

Dans la Brise, murmure la voix de Jean Cocteau…

 

 Photos de l’auteur : Fresques  J. Cocteau Musée du Bastion

 Monique Renault

La villa Arnaga d’ Edmond Rostand à  Cambo-les-Bains -

 Pasaïa

Maison Louis XIV à  St-Jean-de- Luz

EUSKAL HERRIA   (Pays Basque)

 

                     

Si le poulet Basquaise exalte votre goût,

Au sud de l’Hexagone, existe un paradis

Que l’Espagne partage avec un amour fou.

De ses précieux attraits, je m’enivre aujourd’hui !

 

La montagne divine, symphonie pastorale,

Et la Bidassoa française ou ibérique,

Troubleront votre cœur, d’un charme sans égal,

Quand vous  les quitterez, vous serez nostalgique.

 

Les stations balnéaires, Biarritz, Saint- Jean- de- Luz

Vous ensorcelleront, comme de bonnes fées…

A Bidart, Hossegor, où les vagues s’amusent,

Pour votre grand plaisir, apprenez à surfer !

 

Et si vers Compostelle, vous marchez sans fléchir,

Elisez une halte à  Saint Jean- Pied-de Port…

Les maisons de grès rose abritent des sourires.

Des hôtes vous accueillent  où le pèlerin dort !

 

Les églises typiques et prestigieux châteaux,

Vous conteront l’Histoire qui les rendit glorieux.

L’architecture insigne vous révèle un berceau,

Que l’on nomme Extea, ancré sous le ciel bleu.

 

Les maisons colorées amoureuses de l’eau,

Bercent dans mon esprit un rêve à Pasaia,

Une chambre, un salon, chers à Victor Hugo :

Dans ce havre de paix, sa plume s’extasia !

 

Dansez beaux souvenirs, sur l’air du Fandango !

Ecoutez,  dans le vent, une voix qui résonne,

Fabuleuse Opérette du prince Mariano ; 

Il sut parler d’amour beaucoup mieux que personne…

 

Avant de vous quitter, je vous ferai l’éloge

De la gastronomie, succulentes recettes,

Au flan à la cerise, jamais je ne déroge.

Je parfume mes rimes au piment d’Espelette !

 Monique Renault

 Je partirai      

                                   

Pour me libérer des chaînes

Qui m’entravent et me soumettent

Au vent salé du poète

Qui fait s’envoler les peines.

Pour glisser entre les flots

Gais comme une symphonie,

Bercés d’une joie inouïe

Qui aspire vers le haut,

Je partirai.

Pour une terre sans haine,

Et que l’hiver blanc se glace,

Pour que l’été le remplace,

En des jours qui vont et viennent

Sans violence ni rudesse,

Pour trouver la sérénité,

Et oublier la détresse

Pour vivre enfin cette paix,

Je partirai.

Pour voguer sur les nuages

Et glisser sur les ruisseaux

Quand l‘océan fuit l’orage

Où vacille un adagio,

Pour demeurer sans bagages

Comme le vol des oiseaux,

Libres en ce dernier voyage

Dénué d’inutiles maux,

Je partirai.

Brigitte Vivien

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Baie d’Halong

 

J’ai vu Halong, le dragon de la mer,

Ses milliers de bosses et d’ilots calcaire,

J’ai senti son souffle me bercer les nuits

Sur ma vieille jonque hélas blanchie.

 

De Tête d’homme à l’île de la Théière,

Du Coq de combat vers le Chien de pierre,

En sampans, de lagons en grottes étranges,

Des enfants me sourient comme des anges.

 

Aux frais lotus de l’été

Quelques orchidées se mêlent,

Au fond de la baie dorée,

Où volent des poissons sans ailes,

Où plongent des pêcheurs de perles

Près des îlots de l’archipel.

 

J’ai écouté des histoires, des légendes

Emergées de la brume fascinante.

Un jour, Jaan-Lennart, je t’emmènerai

Sur les rivages du Dragon de la Baie.

Brigitte Vivien

Les échos d’Asie

J’ai mis de la brume sur mes tongs

En voguant dans la Baie d’Halong,

J’ai entendu le fleuve jaune

Pleurer des larmes qui tonnent.

 

J’ai vu les rizières émeraudes,

Sous l'aube en pagode,

Les Monts sacrés qui se dressent,

Les moines safran qui se pressent.

.

J’ai vu les serpents de pierres danser

Et les lanternes scintiller,

De vieux temples murmurer

De millénaires secrets.

J’ai senti les marchés se dorer

D'épices écarlates,

J’ai souri aux belles et délicates

Aux sourires sincères,

Apanage des âmes fières.

 

Des rivages du Japon,

Aux steppes de Mongolie,

Les échos d'Asie se rêvent,

Comme une magie douce qui s'élève.

Brigitte Vivien

Impressions de voyage

 

 

          Je me réveille sous un ciel d'aube, où les premières lueurs éclairent d’or le sinople des rizières. Au loin, les montagnes sacrées dressent fièrement leurs sommets enveloppés de mystères anciens.

          Dans la fraîcheur matinale, je marche parmi les pagodes aux toits courbés, saluant le jour naissant. Les temples hiératiques, gardiens du temps, m'accueillent en silence. Je respire l'encens qui imprègne l'air, écoutant les mantras résonner doucement, échos de la sagesse millénaire. Les moines en robe safran glissent en silence, figures sereines dans ce sanctuaire de paix.

          Je me perds dans les marchés animés, où les épices explosent en mille couleurs chatoyantes et parfums envoûtants. Les sourires des marchands, les rires des enfants, leurs gestes accueillants, me font du bien.

          Les festivals illuminent la nuit de lanternes colorées et de dragons dansants. Quand les tambours résonnent et vibrent dans l'air, je suis transportée par la magie de ces célébrations, où le passé et le présent se rejoignent en une harmonie parfaite.

          Chaque pas, chaque souffle est une découverte. Le Vietnam se dévoile, riche d’une mosaïque de cultures, de paysages et de traditions.

          Je me sens à la fois petite et immense dans cette terre où chaque instant est un voyage, chaque rencontre un trésor. Et dans ce périple, je trouve une partie de moi-même, un voyage intérieur aussi vaste et profond que l'Asie elle-même.

          Brigitte Vivien

Voyage ! Voyage !

 

 

 

- "J'irai où tu iras !"

 

- "Mais pourquoi tu dis ça ?

Serait-ce ta façon

D'écrire une chanson ?"

 

- "Rester auprès de toi,

C'est important pour moi...

 

- "J'irais où tu iras !

A moins que t'aimerais

Aller, là où j'irais ?"

 

- "Et si on décidait

Ensemble où on allait ?"

 

               -----

 

 

Julie - juin 2024

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       Voyage dans le Présent !

 

 

De l'Infini, faisons partie.

En perpétuel devenir

Au quotidien de notre Vie.

 

C'est sacrément enthousiasmant !

Mais tellement insécurisant !

 

Tout bouge et change, sans arrêt.

On naît, on grandit, on meurt.

Pourquoi ? souvent on ne le sait.

 

Ainsi pour mieux se rassurer

Des pères Noël on s'est créés.

Et pour éviter les questions,

On se noie dans les distractions.

               

Et si le Bonheur consistait

A prendre la Vie comme elle est ?

 

De fuir en tous sens, arrêter,

Et le présent savourer

En ses trésors les plus cachés.

 

A la Vie participer,

Au mieux de nos facultés.

 

Sans oublier que c'est aussi,

Un rayon de cet Infini,

Qu'un jour nous contemplerons

En plénitude d'horizons.

             

                ---------

Julie - juin 2024

Prendre le temps ?

 

"Comment faire pour s'arrêter

Quand son moteur est branché,

Depuis tellement d'années ?

 

Combien j'aimerais pourtant

Du monde écouter le chant,

Rêver, cheveux dans le vent...

oOo

Sa réflexion fut troublée

Par la soudaine arrivée

De son tout petit dernier.

 

Sa petit' main dans la sienne

Doucement il l'entraîne

Où le chemin les mène.

 

Les couleurs ont changé

Il apprend à respirer

Le temps a l'air oublié.

 

Chaque fleur a son parfum

Et les oiseaux leur refrain,

Partout de nouveaux chemins.

oOo

Le voyage de la vie

Ne sera jamais fini

Tant que les yeux d'un enfant

Illumineront le temps.

 

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                                                              Julie - juin 2024

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Armor Argoat

 

 

D’un côté l’Armor comme un miroir du ciel

Avec son souffle sa rumeur la vie quoi

Ses éclats de la nuit qui se mêlent au jour

Ses plages infinies aux corps prolongés de femmes

Ses abers dont je me demande parfois si c’est la mer ou la terre

Ses odeurs dans le vent qui m’emportent

Comme des souvenirs de voyage

De l’autre côté l’Argoat la partie sombre de la Bretagne

Avec ses bois de charbonniers ses talus ses prés

Ses maisons grises de granit qui fument paisiblement

Le grognement sourd des sangliers dans la nuit

Le cri perçant des buses en haut des arbres

Le meuglement des vaches rentrées le soir

Les vipères écrasées sur la route

Les mille bruits répétés au fond des gorges des ruisseaux à truites

Les rochers du Golven plus hauts que des tours

La salle du diable toute prête avec sa toile cirée

Contée par maman qui nous effrayait tant

Kergrist-Moêlou que l’on aperçoit au loin du haut de ses collines

Avec la maison du grand-père dernière chaumière

Du village chantée par le poète Frédéric Bonhomme

Et les étangs noirs du château de Goudemail à Lanrodec

Leurs reflets changeant à la lumière du jour

Je sais depuis longtemps l’Armor ou l’Argoat

Sont les mêmes faces de mon cœur d’enfant

Ma matrie mon pays la terre de mes morts

A qui je dois le meilleur de mon être

Mon premier amour laissé à l’état de lettre morte

Bernard Denouel

L’arrivée de la bière

 

Une taverne au fin fond de la campagne polonaise une grande baraque en bois tout autour des champs des chevaux sur la route passent les paysans avec leurs longues carrioles bringuebalantes une Pologne comme celle des années cinquante un paysage triste et noir

 

C’est l’heure de l’arrivée de la bière une longue chaîne humaine joyeuse transvase le précieux liquide dans des seaux à partir du camion jusqu’à l’établissement

 

Nous entrons dans la grande salle le brouhaha est indescriptible les Polonais boivent la bière dans d’énormes chopes la fumée le bruit des voix les interpellations

 

Un couple nous invite à sa table nous avons droit chacun à une chope d’un vin sucré qui tient à la fois de l’hydromel et du vin cuit il fait chaud nous offrons la deuxième tournée de bière un Polonais fraternise avec moi et m’embrasse sur la bouche au moment où je vais aux toilettes en s’écriant kolega kolega

 

L’homme à la table un paysan assez jeune costaud nous offre sa sœur en mariage comme il vendrait une vache une jeune femme bien en chair nous sommes quatre garçons Éric le seul d’entre nous à parler polonais décline poliment l’offre en notre nom à tous le Polonais comprend et ne nous en veut pas

 

 

Notre sortie est quelque peu compliquée  prudemment nous décidons d’attendre quelques heures pour reprendre la route nous nous approchons d’un sympathique cheval en attendant Eric filme la scène

Bernard Denouel

Une invitation au bain

 

Il faut imaginer Sua sous le chaud soleil d’Equateur

 

Un village minuscule de carte postale perdu à l’écart du monde

 

Quelques maisons de pêcheurs de couleur toutes en bois face au Pacifique immense infini

 

Des fleurs monstrueuses en guise de jardins

 

A cet endroit sous le chaud soleil la mer brille comme un toit d’ardoise

 

Il n’y a personne sur la plage hormis

un couple homme et femme allongés

 

Ils contemplent la mer immobile

 

Pas un souffle de vent sous ce soleil brutal

 

Soudain une femme venue de nulle part

aux cheveux noirs en robe colorée jusqu’aux pieds s’avance résolue un chaudron

à la main

 

D’un geste gracieux elle balance

son chaudron vers la mer

 

L’eau prend alors une couleur jaune visqueuse qui s’étale peu à peu au milieu

des méduses

 

Effarés les deux amants sans se regarder

repoussent leur bain au lendemain

Bernard Denouel

Muisne Equateur

 

 

A Muisne on entend les cris des marchandes noires descendantes d’esclaves sur

le marché tropical

 

L’une d’elles m’interpelle familièrement

en français

 

Sur les étals les fruits explosent de couleurs

 

Nous avançons la plage apparaît soudain immense et solitaire

 

Le Pacifique lèche doucement le sable blanc

 

Tout au fond près des palmiers on aperçoit des cabanes vertes bleues ou rouges montées sur pilotis

 

Nous ne tarderons pas à deviner pourquoi

 

Brusquement la plage se couvre de petits crabes rouges comme si elle se mettait en mouvement

 

Ces crabes sont des milliers ils grouillent de partout

 

Nous passons la nuit dans les cabanes

 

Le matin nous retrouvons le sable blanc

Bernard Denouel

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NAZARE *

 

Ciel d’un bleu profond et mer d’émeraude

au travers desquels passent en maraude

envols de mouette et grands goélands.

Le soleil pénètre le sable blanc.

Sur la falaise perché, le village ;

en contrebas, toute blonde, la plage.

 

Jadis, petit port actif : NAZARE

accueille maintenant les corps dorés

des estivants, joueurs ou alanguis.

Plus loin, de noirs rochers, tels des épis,

griffent la vague qui s’effrange.

 

Une barque vieille, insolite, étrange,

touchant rappel voulant maintenir

ce qui n’est plus qu’un pâle souvenir.

 

Sur la grand-place, non loin de l’église

un maigre pêcheur, buriné, devise

avec les gens. Il vend des bibelots

pour touristes, des pantins à grelots.

Il a gardé son vieux bonnet de laine ;

maintenant, il débite des calembredaines.

Une femme effeuille ses sept jupons

pour nous, les curieux qui la regardons.

 

Images dépassées d’un folklore

confirmant qu’une ère vient de se clore.

 

* Petit port de pêche portugais jadis très actif.                 

 

                Jeanne FOUCHER

SOUVENIR DE SIENNE

 

Je voyageais en Italie

en la Toscane lumineuse.

SIENNE la brune m’a saisie.

Je me sentis soudain heureuse.

 

J’évoque son fier campanile,

son Campo — place en éventail —

et cette foule juvénile

s’éparpillant sur le grand mail.

 

Je vois, du Palio, les parades

et la fête haute en couleurs,

les étendards, les galopades

s’entrecroisant avec ardeur.

 

Avec, en frange, les boutiques

composant de chauds camaïeux

ombrées de teintes rouge brique,

d’ocres, de bruns, comblant les yeux.

 

Sa cathédrale somptueuse

avec ses riches pavements :

la polychromie lumineuse

de ses marbres mis savamment.

 

Et Gaïa, la belle fontaine,

ses doux sujets de marbre blanc

veillés par la louve romaine

aux mamelons surabondants.

 

Les pigeons fantasques s’abreuvent

aux jaillissements du bassin,

semblant vouloir mettre à l’épreuve

ce grand calme marmoréen.

 

Ah ! combien j’aimerais aller

par grand soleil ou sous la lune,

aux arcades déambuler

et te revoir, SIENNE, ma brune.

 

Jeanne FOUCHER

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VOYAGE

 

Ce matin-là, je suis partie tôt,

voulant voyager incognito.

J’espérais faire des découvertes

au cœur d’une nature bien verte.

 

Surpris ! Des fils d’argent, ténus,

balisaient mon chemin entrevu.

Étais-je dans des filets tombée ?

Mauvais début pour une échappée.

 

 

Cependant qu’à mes pieds j’aperçois

tels des hanaps d’or tendus vers moi

comme veulent sans doute les us,

des coupes profondes de crocus.

 

Confortée, je poursuis mon chemin.

Une humble branche me tend la main.

Le muguet agite ses clochettes

comme pour dire : la voici ! Chouette !

Tandis qu’au sommet d’un cerisier

un merle dodu s’égosillait.

 

Ah ! Vraiment, j’ai fait un beau voyage !

— Où ? — Dans mon jardin et … sans bagage.

 

Jeanne FOUCHER

faire le tour de la terre à l'envers

sur une aile de colombe géante

égarée dans le ciel comme un rêve

qui sépare les nuages de leur ombre

sur le sol d'ironie insensible

survoler moscou et les steppes constantes

paris qui danse avec ses ponts

devant venise et ses pigeons bavards

les plages tahitiennes qui s'invitent

à l'inclinaison d'un palmier

que le vent déchaine jusqu'au japon

dont les belles aux joues roses assument l'exil

voir le jour s'achever sur vienne

comme une plaie intense sur la toile

survivre aux violons de hongrie

aux lentes architectures de chine

danser avec les folies de rio

et les rythmiques africaines

raser le reste du monde ivre

que le soleil boucle à l'est chantant

d'une rémige égarée entre les saisons

ill Ludo 1.jpg

le pied sur la frontière

entre le désert et l’esprit

active le garde- barrière

et sa mitraille improvisée

je tourne sur moi- même

avec l’envie de le rayer

de l’auteur- égalité

 

il m’écrase les arpions

avec sa crosse rouge

brûle mes papiers officiels

et mes papiers officieux

les lèche et les arrache

à l’attraction temporelle

et goûte le néant

 

un esthète fasciste est né

entre son pays et le rêve

d’une secrète appréhension

il porte une barbe épaisse

où se repose le bourdon d’été

je n’aurais franchi la frontière

que privé d’images

ce lecteur savant

tout ce que supporte la valise

de chaos et d’espérances secrètes

la main qui l’empoigne le jette

au passé et à l’indifférence

seule sur la ligne encombrée

elle seule sait ce qu’un voyage

oublie de règles et de projets

 

la foule est à sa place

et conduit cette victime

qui voit des îles dans son ombre

là où elle ignorera son but

chargée de linges et de nécessité

de psychiatrie et de déserts

 

ses sœurs sur le tapis mécanique

ont déjà vécu leur destin

saoulées de coups et de fouilles

chargées de pays et d’abandon

celles qui lui ressemblent

pourrait quitter ce monde

mais la main tient la bride

et émigre à l’intérieur

semper plus altus

et des dérives de grandeur

que le voyage rassénère

par sa menée vers les visages

qui ne donnent qu'en la lueur

d'un regard instinctif

qui ne sait que s'égarer

 

les mains offertes comme des dieux

à l'étranger venu y voir

du labeur et de l'humanité

une poignée de vers altiers

qui se disputent le don

à l'ami venu d'ailleurs

pour oublier sa poésie

la terre d'immense poussière

pousse son train parmi les étoiles

qui ne comptent que détours

et les distances s'appellent

comme elles appellent le voyageur

à parfumer son pas

de rêveries éphémères

 

toute la lumière dirige

l'espace dans l'éternité

que la planète habite en exil

émigrée d'un néant froid

lui ne compte que ses vers

sous des effets de lune

qui ne persiste qu'en mortelle

Portugal

 

Fantôme d’une révolution

qui avait pourtant commencé

dans les fleurs

 

Ce matin je te le dis

un parfum d’œillets

me monte aux narines

 

Et ce n’est pas encore

le printemps

Bernard Denouel

ill Bernard 6.jpg

L’œil de la mer (Moerski Oko)

 

Quand de la terre

on apercevait L’œil de la Mer

 

nul ne savait

si c’était nuage ou montagne

 

Il regardait le toit du Monde

se consumer en flammes invisibles

 

laissant errer dans l’espace

d’immenses sourires

qui enveloppaient la mer

 

Il semblait se fondre la nuit

dans des profondeurs sidérales

 

puis venait le jour

et tout recommençait¨          

Bernard Denouel

L’étang noir de Malbork

 

Tôt ce matin la lune morte

saignait blanc au creux

des dernières ombres de la nuit

 

Au pied des arbres morts

l’odeur âcre des roseaux

odeur intemporelle venue de la terre

 

Alors que les eaux noires de l’étang

se diluaient imperceptiblement

sous un souffle maléfique

 

Les rats affolés se réfugiaient

par milliers derrière l’enceinte

du château de briques rouges

 

J’emportais ton visage tremblant

comme un espoir dans la lumière

des étoiles fuyant entre les vagues du ciel

Bernard Denouel

La maison du pêcheur

 

Sous le masque invisible de la nuit

l’ombre bleue se déchire

 

Un témoin prétend avoir vu le soleil

mourir dans la mer à dix huit heures

 

mais je ne le crois pas

 

Des bribes de jour sont restées

accrochées entre les interstices des murs

 

tandis que la pluie obsédante martèle

avec un son de tambour

 

les toits de tôle ondulée

vagues pétrifiées

 

Englouti au fond de l’abysse des draps blancs j’écoute la maison silencieuse

 

gros navire ventru

qui se traîne sur son flanc droit

 

volets fermées bois de marine

qui claquent dans le vent chaud

 

Et loin très loin

le bruit incessant du ressac

le phare rouge qui plonge son œil incandescent

 

et la voix du vieux pêcheur qui murmure doucement il n’y a plus de poisson

il n’y a plus de poisson

 

Ses yeux malicieux brillent

dans le noir de son visage

Bernard Denouel

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