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Exposition de poèmes au Pôle de vie de Venoix
Aimons toujours ! Aimons encore !

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Les amoureux.

 

 

Assis dans ce jardin où ils sont seuls au monde

Au milieu de la foule et les yeux dans les yeux,

Les mains entrelacées, timides malgré eux,

Ils tendent l’un vers l’autre une ferveur profonde.   

 

Elle oublie devant lui sa joyeuse faconde,

Il a perdu d’un coup son discours amoureux,

Et le silence entre eux a le goût merveilleux

Des mots qui se diront plus tard en joie féconde.

 

C’est l’hiver sur les doigts mais pour eux c’est l’été

Il n’est pas de frisson pour la saison d’aimer….

Il efface des yeux le chapeau à défaire,                    

 

Du regard elle en fait autant de son côté,

Chacun attend de l’autre une audace première …

Ils sont les amoureux que nous avons été.

 

Irène Gaultier-Leblond

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Mots fléchés.

 

 

QUAND Eros tend son arc, il prend ton cœur pour cible,

OR, à ce jeu cruel, le plus souvent tu perds,

MAIS l'amour, quel qu'il soit, te fait dire des vers,

PUISQUE la voix te vient de sa flèche invincible.

 

COMME élu, tu sens naître un élan indicible,

PUIS l'hymne du bonheur s'élève dans les airs,

OU, pauvre infortuné, tu chantes tes revers,

CAR la muse Erato t'a promu son disciple.

 

CEPENDANT Cupidon décoche un nouveau trait

ET le miroir menteur embellit ton portrait,

SINON c'est bien la fin, pour toujours, de la rose...

 

SI l'angelot joufflu pratique encor ce sport,

AVEC les ans, son bras devenu bien moins fort,

ENFIN te permet-il de rêver d'autre chose !

 

Michel BARTHA

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A LA VIE !  A L’AMOUR !

 

Tu viens donner ta main à la jolie fillette !

Bonjour, charmant bambin ; déjà l’amour te guette.

Ta divine Princesse illumine tes yeux,

Et  tes douces promesses répondront à ses vœux….

 

Petit Prince grandit, embrassant son destin,

Puis, un jour, il vous dit, croisant votre chemin:

« Quand ta beauté me grise et tes yeux me chavirent,

Vers leur Terre promise, permets-moi de partir.

Que la musique est belle, en cet instant si doux!

Oh ! Ne sois pas rebelle, dansons joue contre joue !

Eclaire ton sourire, divine Eléonore,

Ne laisse pas mourir le feu qui me dévore ! 

Partageons le bonheur d’un gracieux rendez-vous…

Mais je tremble de peur quand mon désir est fou !

Partons à l’aventure; soyons conquistadors !

Elevons nos murmures; chantons : « Conquis, j’t‘adore ! »

Hissons, bien haut, les voiles, embarquons pour Cythère…

Décrochons notre étoile ; brillera la Lumière !

 

Emois d’adolescence ou rêves de senior,

Faire le plein des sens, à tout âge, vaut de l’or !

Nul souci n’est le temps, inventons, sans détour,

A quatre-vingt printemps, de jolis mots d’amour.

 

Saisissez votre plume, si vous n’osez lui dire,

Quand  l’ardeur vous consume, hâtez-vous donc d’écrire

Quelques lignes en prose, ou un tendre poème.

C’est ainsi que l’on ose lui déclarer: « Je t’aime !»

MONIQUE RENAULT

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Amour

 

 

L’Amour, chante Carmen, est enfant de Bohème

qui ne connaît de loi. Certes, s’il est passion

qui rend aveugle et sourd, gare à la dérision.

Est-ce là le bonheur assuré pour qui aime ?

 

Ce mot éveille aussi le sentiment suprême

de partage, d’écoute au cœur en condition :

C’est l’amour d’une mère fidèle à sa mission.

C’est un trésor caché, délicieux poème.

 

Il est lumière aussi pour qui erre en la nuit,

un sourire, un regard qui chassera l’ennui.

À l’être qui perd pied viendra la main tendue.

 

N’en déplaise à Bizet, nombreux sont les aspects

que présente l’Amour aspirant à la paix :

Don pour l’humanité en recherche éperdue.

 

Jeanne FOUCHER

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Rêve d'amour      

 

 

 

Qui nous acclamera à l'aube d'un éveil ?

Un sourire avisé indique le chemin

Je songerai un jour à te prendre la main.

Un rire illuminé éloigne le sommeil.

 

Tout concourt à l'amour au rythme de l'instant.

Je sais que ton appel ignore ma raison.

Notre aurore nouvelle égaiera nos moments.

Un rêve immaculé guide notre saison.  

 

Pourquoi nous transporter vers d'autres territoires ?                         

Le pardon délivré apporte sa lumière.

Je rêve calmement à d'insignes victoires

et le dernier baiser attend en solitaire. 

 

Marc Rébéna                                                      

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Amour de printemps

 

Cherchant à repousser la froidure et ses drames

Un timide printemps embellissait le ciel

D’un généreux soleil qui réparait les âmes,

Et la vie, ce jour-là, avait le goût du miel.

 

Soudain, je l’aperçus, au détour d’une allée :

L’homme était sculptural, comme seuls sont les dieux,

Sa très grande beauté me captiva d’emblée,

Son visage parfait ensorcela mes yeux.

 

Il était avenant et de haute stature,

La lumière, extasiée, le nimbait de clarté

Et jouait à loisir sur sa musculature,

Tout son corps irradiait la sensualité.

 

Contemplant sans pudeur sa nudité glorieuse,

Je doutais cependant qu’un beau jour il m’aimât,

Et je dus m’arracher à sa vision gracieuse.

L’homme resta de marbre et le musée ferma.

 

Martine Desgrippes Devaux

le visage

-art poétique-

 

 

regarde bien plus loin que cet enfer des choses cette fraise blanche qui sourit à la chance insultante des prières je suis la danse et vous prie que l'instant se déverse en surdose mon art universel le visage des roses dont l'agonie surplombe une gaîté en transe déplore une caresse où le don de l'errance lie la folie du geste à sa phobie des choses

si visage à tarir un visage intangible une larme rougit ta pommette pour cible pour ne rien y cueillir qu'un silence éternel la beauté risquera dans la matière ultime d'éveiller ce désir de miracle charnel le bonheur de ton fruit féminin hors l'abîme

 

Ludovic Duclos

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Mona Lisa.

 

 

 

Recommencé jour après jour

par la main divine du Maître,

ce tableau d’humeur ou d’amour

devait-il, au grand jamais, naître ?

 

Sourdant de ce portrait secret,

la sensualité passive

semble émaner d’un mal discret

qu’un soupçon de sourire avive.

 

Est-ce la mort de son enfant

qui rend si triste cette mère,

et qui conjure cependant

le sort par la pose éphémère ?

 

Léonard garda sa Lisa

sans songer à la mettre en vente,

chef d’œuvre qu’il réalisa

et dont l’énigme encor nous hante.

 

Michel BARTHA 

Je serai seul ce soir

Il le fallait

Je vais décomposer les gestes pour occuper le silence

 

La barrière est ouverte

Ta voiture s’éloigne

L’au revoir de ma main ne peut la retenir

 

Les objets ont de la mémoire

Dit-on

Mais ce soir ils ne savent que clamer ton absence

 

Tu ne rentreras pas

Ce soir

Le lit est grand je lirai tard

 

Je retarde l’heure d’aller me coucher

Cette nuit seul

Je ne trouverai pas ton corps pour échouer ma dérive

 

L’amour peut-il

N’être qu’un sable

Où s’épuisent nos peurs

 

Imaginer mourir ensemble

Calme les angoisses

De vivre malgré et encore

 

La voiture s’engage

Les phares écartent la nuit

Les chiens entament le rituel d’accueil tu rentres enfin

 

Daniel Claude Collin

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CHAGRIN SOLITAIRE

 

A travers monts, à travers dunes

Où Neil Armstrong a bien marché

« Un grand pas pour l’humanité ! »

Oh Séléné, oh belle lune

 

 

A travers monts, à travers dunes

Personne ne s’est étonné

Ne s’est ému, apitoyé

Que tu venais, oh belle lune

 

De perdre ta virginité.

Seul ton Pierrot, ma douce lune

En cataracte a pleuré.

 

                                                                            Danièle MANOURY

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blasons plastiques 

 

 

 

le visage

     -eau – forte-

 

       la carte du tendre sous acide un sourire

de cuivre à caresser d'une cible les doigts

en pointes enclines à se figer en poètes

leur force s'enfante un enfer sanguin et

d'acier-

       d'indigences d'aveugle en indifférences

grises je pose l'ivresse en altitude

        sous la douceur

        inerte

       des tempes en fuite

       pour des clartés

       instinctives

 

Ludovic Duclos

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Le goût de tes lèvres.

 

Je me souviens du goût qui surfait sur tes lèvres,

comme un esquif léger se jouant de la mer.

Je m’y penchais souvent pour éteindre mes fièvres

grâce à son tourbillon candide et doux-amer.

 

J’y dégustais un puits d’arômes et d’épices

dont chaque molécule exaltait la fraîcheur.

Les contours de ta bouche étaient des ondes lisses

que le miel et la fraise ourlaient en frère et sœur.

 

Ô combien j’avais faim de ces baisers si tendres,

ne pouvant l’assouvir que par tes dix-neuf ans...

Mon cœur se consumait, mais, caché sous ses cendres,

un amour éternel y défiait le temps !

 

 

Michel BARTHA

ENTRE PEAUX

 

 

Je me maquille et je me grime,

En bleu, vert, rouge, orange ou blanc…

Peindre le corps n’est pas un crime.

Je suis l’Indien à l’œil ardent…

 

Accompagnons nos frères noirs,

Quand le Djembé entre en musique …

Chantons, dansons, à la Mémoire

De tous les peuples de l’Afrique !

 

Japonais, Chinois, Asiatique,

Qu’on nomme «  Jaunes »  et c’est étrange,

Partout, semez votre réplique :

« Tel un velours, je suis peau d’ange ! »

 

Riez, couleurs, et en avant !

Fuyez, chagrins et grise mine…

Point de furie, nul guet-apens,

Vive la Paix qui s’enracine…

 

Musiciens, peintres et troubadours,

Embellissez notre destin !

Que votre élan sème l’amour,

A la croisée de nos chemins !

 

Joyeusement, dansez nos teintes !

Respectons- nous ; point de nuances…

Lorsque la haine sera éteinte,

Naîtra la fleur de l’espérance !

 

Homme, Femme, Enfant, quelle importance ?

Ne cherchons pas à être roi.

Mais pour aimer notre existence,

Ayons la force d’être SOI !

MONIQUE RENAULT

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Flamme éveillée

 

 

 

Qui saura éveiller nos désirs oubliés ?

Un souvenir ailé guidera nos mirages.

Un mystère éclairé bénira nos baisers.

Un miracle enflammé rira de nos outrages.

 

Le sourire enflammé conduira nos désirs.

Une fièvre espérée délivrera l'envie.

Une source oubliée sera notre élixir.

Un rythme étincelant soutiendra nos lubies.

 

Oublierons-nous un jour le premier de nos rêves ?

Une flamme espérée rira de nos amours.

Nous cueillerons l'amour et sa première sève

et le rêve ignoré caressera nos jours.     

 

Marc Rébéna                                              

Coup de foudre

 

C’était un soir d’hiver, par un froid saisissant,

Dans les rues éclairées, se hâtaient les passants.

Soudain, je t’aperçus, au coin de l’avenue.

Depuis longtemps déjà, j’espérais ta venue.

Puis je fus très bientôt dans tes bras protecteurs

Respirant sur ta peau de viriles senteurs.

Lorsque tu vins enfin pour partager ma vie,

J’en fus, jour après jour, infiniment ravie.

Et c’est un long chemin que je veux parcourir

Avec toi désormais … mon beau fauteuil en cuir.

 

Martine Desgrippes Devaux

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Tes yeux.

Ne te semble-t-il pas étrange

qu'après tant de temps écoulé

mes sens fassent encor vendange

de l'amour que je t'ai voué ?

 

Et que ton parfum impalpable

qui se disperse au gré du vent,

fugitif mais inimitable,

demeure toujours émouvant ?

 

Ou que ta peau, quand je la touche,

éveille en moi le souvenir

de nos vingt ans dont le sang rouge

ne brûlait que pour nous unir ?

 

Si le soleil de ton sourire

fut jadis le feu de mon ciel,

il est resté mon point de mire

au noyau blanc torrentiel.

 

Hélas ! au seuil de chaque aurore,

à l'instant où s'ouvrent tes yeux,

l'ultime étoile s'y dévore...

Mais je ne t'en aime que mieux !

Michel BARTHA

Ma main sur ta main

Un sourire cerne tes yeux

La mort inutile se détourne et s’assied.

 

Ta main est petite

Dans la mienne

Vient-elle à me manquer je ne suis plus rien

 

Une goutte d’eau

Sur tes reins

Éclat de soleil que je cueille d’un doigt

 

La frontière que dessinent

Ton cou et ton épaule

Appelle mes regards mais j’ai les doigts si froids

 

Le long de ton épaule

Dans mille petits baisers

Je bois le soleil je bois les années

 

Ton corps et la nuit

Ton corps et le soleil

Ton corps et les heures rendues

 

Daniel Claude Collin

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Corbinières

 

 

 

Je me souviens de Corbinières,

Petit pont, petite rivière,

Une colline et des bruyères,

Un chemin dans la sapinière,

Je me souviens de Corbinières.

 

Sur tes talons de dix-sept ans

Couraient les miens, de seize à peine,

Je ne voyais, flottant au vent,

Que ta nuque aux boucles d’ébène

Et ton allure bondissant

À l’assaut des crêtes prochaines ;

Je n’entendais, fuyant devant

Dans le souffle de chaude haleine,

Que l’écho porté par le vent

De ta voix ignorant la mienne

Car tu courais, joli garçon,

Peut-être après une chanson,

Car tu courais, ô ironie,

Peut-être après une autre amie.

 

Irène Gaultier-Leblond

AMOUR FRILEUX

 

 

Qu’importe qu’on te nomme Éros ou Cupidon

Que tu sois de nos cœurs un inconstant vigile,

Petit dieu trop malin furetant, si agile,

Cruel parfois ou bien dispensateur de don.

 

Il me semble léger, ce regard céladon

Qui choisit et rend fort … ou tellement fragile

Ceux qui se rencontrent, faibles comme l’argile.

Alors, en cas d’échec, qui demande pardon ?

 

« Je t’aime, moi non plus ». Est-ce là ton langage 

Au parler ambigu ? Que contient ton message ?

Serais-tu inconscient ou manipulateur ?

 

Un brasier dévorant ou bien flamme éphémère ?

Tu es pour les humains le permanent mystère.

Quel sens peux-tu donner à ce mot : le BONHEUR ?

 

  Jeanne FOUCHER 

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BLEU, GRIS, COULEURS DE MER

 

 

 

 

Cheveux de jais, cheveux d’ébène,

Bleu de mes veines, gris de mes peines,

Un fleuve carmin coule en mes veines,

Lave de suie coule en mes peines

Mais translucides sont les pluies

Des larmes salées que j’essuie.

 

La mer répand sur mes joues blêmes,

Etale ses métaux, ses gemmes

Mais ce poème que j’essaime

Te dit bien mal combien je t’aime.

L’aigue-marine s’est enfuie :

Ton regard prend couleur de suie.

 

                                                         

Danièle MANOURY

Appuyée contre moi

Tu parles

Je n’écoute pas bien     

La lumière se distrait sur ta joue

 

Tu n’as pas parlé

Je ne t’ai rien dit

Nous savions pourtant l’essentiel

 

Un regard rapide

Un sourire à peine

Et de concert nous nous éloignons immobiles

 

Quelquefois nous restons seuls

L’un près de l’autre

L’un contre l’autre mais un sourire renoue le lien

 

Daniel Claude Collin

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PREMIER AMOUR

 

J’allais quitter un âge et vivre intensément,

Au soleil de l’amour, en un rêve enchanté …

Viendraient se profiler les merveilleux moments,

Et les doux sentiments de mes tendres années.

 

Le grand jour arriva et je fus étonnée,

Lorsqu’enfin, je reçus tes caresses exquises…

Timide adolescente, apprenant à aimer,

Je ne te conte pas quelle fut ma surprise.

 

Du frisson amoureux, je découvrais en moi,

Les nobles sensations, jusqu’alors inconnues…

Ne voulant plus quitter ces merveilleux émois,

Je te cherchais, mon Prince, en parfaite ingénue.

 

Enivrée de plaisir, alors, je mesurais,

Au gré de nos étreintes, heureuse et exaltée,

De nos fougueux élans, la joie démesurée,

L’euphorie de grandir, et le temps s’arrêtait…

 

Les délicieux baisers, lors de nos promenades,

En ponctuaient le cours, sur un joli nuage…

Mon cœur s’enthousiasmait ; il battait la chamade ;

Au revoir, mon enfance, et je tournais la page !

 

Rencontrant, aujourd’hui, de jeunes amoureux,

Je souris tendrement à ces gosses qui s’aiment.

J’illumine ma vie et me chauffe à leur feu…

Savent-ils, en ce monde, tout le bonheur qu’ils sèment ?

 

 MONIQUE RENAULT

Amour secret

Qui sera le recours de nos vertes années ?

Un amour insensé enchante nos prières.

Un souffle immaculé éloigne nos repères.

Une flamme allumée ignore nos méfaits.

 

Quel sourire habité nous rendra débonnaires ?

Un rire familier égaiera nos pensées.

Nos ombres emmêlés se feront solidaires.

Un songe inanimé sera notre apogée.

 

Une étreinte glacée emporte nos mystères.

Un rêve inespéré attend notre arrivée.   

Nous marcherons charmés dans la nuit solitaire                           

et le ciel étoilé attendra nos baisers.

 

Marc Rébéna

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Un amour de dragon

 

Je dois vous garder, ô princesse

Captive de ma sombre tour,

Vos larmes et votre détresse

Me tourmentent jour après jour.

Bien que j’éprouve de l’amour,

Je ne suis qu’une bête infâme.

Sans tout brûler aux alentours

Comment vous déclarer ma flamme ?

 

J’aimerais tant une caresse

Ou que vous me disiez « bonjour »

Mais je ne suis que maladresse

Et pour vous faire un brin de cour

Je me souhaiterais troubadour.

Dragon je suis, c’est là mon drame !

Sans embraser vos beaux atours

Comment vous déclarer ma flamme ?

 

J’étais de très haute noblesse,

Arborant pourpoint de velours.

Hélas, une fée vengeresse

De ma vie a changé le cours.

Ce sortilège est sans recours,

A moins d’aimer une belle âme

Et d’en être chéri en retour.

Comment vous déclarer ma flamme ?

 

Princesse, mon cœur est bien lourd,

C’est un baiser que je réclame.

Alors, je saurai pour toujours

Comment vous déclarer ma flamme.

 

Martine Desgrippes Devaux

blasons musicaux

 

la peau

fugue-

 

 

     la lumière rebondit sensuellement sur ses blancheurs saigne les limites hasardeuses de la beauté saisie la peau bouleversée par son ivresse implore la fugue d'une caresse

     tout le jour ce piège à silences sursoit à l'angle de la prière minimale aux cris exsangues de la couleur

     la nuit les seins sont la censure de regards dingues

 

Ludovic Duclos

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Le crépuscule d'un dieu.

 

 

Devenus des fardeaux au départ des congés,

compagnons de tout poil, amis à quatre pattes

sont jetés en enfer par des âmes ingrates,

pour être, par la soif et par la faim, rongés.

 

Perdus sur des chemins qu'un maître avait longés,

peut-être en prise avec des remords disparates,

ils ne regagneront plus jamais leurs pénates,

car la mort se saisit de leurs corps allongés.

 

Vous qui n'avez pour cœur qu'un triste bloc de marbre,

ne laissez pas vos chiens mourir au pied d'un arbre,

attachés d'une corde et les privant d'adieu.

 

Souvenez-vous ! hier, ce regard, qui se voile,

étincelait encor des lueurs d'une étoile,

plein d'amour idolâtre envers l'homme, son dieu.

 

 

Michel BARTHA

Et pour finir, le poème de Victor Hugo :

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Aimons toujours ! Aimons encore !...

 

Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !

L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le cœur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !

Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand cœurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !

Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !

Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !

Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !

 

Les poètes cherchent les belles.

La femme, ange aux chastes faveurs,

Aime à rafraîchir sous ses ailes

Ces grand fronts brûlants et rêveurs.

 

 

Venez à nous, beautés touchantes !

Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !

Ange ! viens à moi quand tu chantes,

Et, quand tu pleures, viens à moi !

 

Nous seuls comprenons vos extases.

Car notre esprit n'est point moqueur ;

Car les poètes sont les vases

Où les femmes versent leur cœurs.

 

Moi qui ne cherche dans ce monde

Que la seule réalité,

Moi qui laisse fuir comme l'onde

Tout ce qui n'est que vanité,

 

Je préfère aux biens dont s'enivre

L'orgueil du soldat ou du roi,

L'ombre que tu fais sur mon livre

Quand ton front se penche sur moi.

 

Toute ambition allumée

Dans notre esprit, brasier subtil,

Tombe en cendre ou vole en fumée,

Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "

 

Tout plaisir, fleur à peine éclose

Dans notre avril sombre et terni,

S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,

Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "

 

L'amour seul reste. O noble femme

Si tu veux dans ce vil séjour,

Garder ta foi, garder ton âme,

Garder ton Dieu, garde l'amour !

 

Conserve en ton cœur, sans rien craindre,

Dusses-tu pleurer et souffrir,

La flamme qui ne peut s'éteindre

Et la fleur qui ne peut mourir !

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