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L'absence

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Citation & textes d'auteurs

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L'absence de ce qu'on aime, quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré. Molière

- Qu'il faut donc aimer quelqu'un pour le préférer à son absence. Jean Rostand

L'absence est le plus grand des maux.

Jean de La Fontaine

Si quelquefois un peu d'absence fait grand bien, quelquefois beaucoup d'absence fait grand mal. Madame de Sévigné

Qu'importe le temps, qu'importe le vent, mieux vaut ton absence que ton indifférence. Serge Gainsbourg

L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ? Marcel Proust

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.  Lamartine

L'absence ne fait mal

que de ceux que l'on aime.

Pierre Corneille

Je me trouve fort bien de l'absence des gens que je n'aime pas. Roger de Bussy-Rabutin

L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu. 

François de la Rochefoucauld

                        Les séparés  

 

N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.

Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.

J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,

Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes,

Ne demande qu’à Dieu... qu’à toi, si je t’aimais !

Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,

C’est entendre le ciel sans y monter jamais.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;

Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.

Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.

Une chère écriture est un portrait vivant.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :

Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;

Que je les vois brûler à travers ton sourire ;

Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.

                        N’écris pas !

Marceline Desbordes-Valmore

En ton absence je ne puis

Être plus ou moins seule. Aucune

Voix qui console, aucun appui

N'atténuerait mon infortune ;

 

Il faudrait qu'un autre être soit,

Qu'il brille à mes yeux ! qu'il s'oppose

À ton image, à tes exploits !

Mais pourquoi l’espérer ? Pourquoi ?

- Implacable métamorphose,

Dans mon esprit actif, adroit,

C'est toi seul qui redeviens toi !

 

Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 Victor Hugo

Quinze longs jours encore et plus de six semaines

Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines

La plus dolente angoisse est celle d’être loin.

On s’écrit, on se dit comme on s’aime ; on a soin

D’évoquer chaque jour la voix, les yeux, le geste

De l’être en qui l’on mit son bonheur, et l’on reste

Des heures à causer tout seul avec l’absent.

Mais tout ce que l’on pense et tout ce que l’on sent

Et tout ce dont on parle avec l’absent, persiste

A demeurer blafard et fidèlement triste.

Oh ! l’absence ! le moins clément de tous les maux !

Se consoler avec des phrases et des mots,

Puiser dans l’infini morose des pensées

De quoi vous rafraîchir, espérances lassées,

Et n’en rien remonter que de fade et d’amer !

Puis voici, pénétrant et froid comme le fer,

Plus rapide que les oiseaux et que les balles

Et que le vent du sud en mer et ses rafales

Et portant sur sa pointe aiguë un fin poison,

Voici venir, pareil aux flèches, le soupçon

Décoché par le Doute impur et lamentable.

Est-ce bien vrai ? tandis qu’accoudé sur ma table

Je lis sa lettre avec des larmes dans les yeux,

Sa lettre, où s’étale un aveu délicieux,

N’est-elle pas alors distraite en d’autres choses ?

Qui sait ? Pendant qu’ici pour moi lents et moroses

Coulent les jours, ainsi qu’un fleuve au bord flétri,

Peut-être que sa lèvre innocente a souri ?

Peut-être qu’elle est très joyeuse et qu’elle oublie ?

Et je relis sa lettre avec mélancolie.    

 

Verlaine

La nuit n’est jamais complète.

Il y a toujours, puisque je le dis,

Puisque je l’affirme,

Au bout du chagrin

Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée

 

Il y a toujours un rêve qui veille,

Désir à combler, faim à satisfaire,

Un cœur généreux,

Une main tendue, une main ouverte,

Des yeux attentifs,

Une vie, la vie à se partager.     

 

Paul Eluard

 L’adieu 

J’ai cueilli ce brin de bruyère.

L’automne est morte, souviens-t’en.

Nous ne nous verrons plus sur terre

Odeur du temps, brin de bruyère,

Et souviens-toi que je t’attends.

Guillaume Apollinaire

Mauvaise mémoire

Mais quel était ce souffle aux pavés de l’aurore ?

Quelle était cette odeur de légumes jetés,

ce linge au noir balcon comme un signal glacé ?

Quel était ce regard qui me surveille encore ?

 

Mais quelle était mais quelle était dans cette ville

cette fumée ? et ce silence ? et tout à coup

ces heurts ces coups de feu de bataille civile ?

Quelle était la clameur qui venait jusqu’à nous ?

 

Quel était votre nom quel était mon visage

Que faisions-nous ainsi l’un à l’autre inconnus ?

Sans savoir qui je suis sans savoir qui je fus

Je revois une main qui se tend sous l’orage

 

un visage qui pleure, une porte fermée.

 

Jean TARDIEU, Le Démon de l’Irréalité 1946

Nos poèmes

EPILOGUE  D’UN AMOUR


 

 

Pourquoi n’es-tu pas là, à embrasser la vie,
A me parler tout bas, et à sourire aussi ?

C’est toi qui m’as donné la force du sublime,
Toi, qui m’as révélé le bonheur qui anime…

C’est ainsi que privé de ta douce lumière,
Je passe mes journées, aux portes de l’enfer.

Sisyphe  est apparu, roulant sa lourde  pierre ;
Tant d’illusions perdues ! Je soupire et j’espère…

Mes jours couleur d’ennui, sans  la moindre espérance,
Répondent à mes nuits, remplies de ton absence.

Et puisqu’une autre femme a capturé ton cœur,
Vacillera ma flamme, sans crise, ni rancœur.

S’il est vrai que l’amour, parfois, donne des ailes,
Ne croyons pas, toujours, qu’il sera éternel !

De temps en temps, rêveur, Cupidon désarmé,
Las de  toucher les cœurs, aime se reposer…

Si tu ne reviens pas, il me faudra poursuivre ;
Je ne sombrerai pas, car j’ai choisi de vivre !

Permets que je te donne un ultime baiser,
Et que je m’abandonne, avant de t’oublier…

 Monique Renault
 

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une histoire- malgré- aucun bénéfice

sinon la lueur d'une lune écrasée

par tant de lunatiques écœurés

par leur visage dans un lac frigide

qui ne retient rien du temps incidé

par des instants réfugiés dans la nuit

des rêves et des faiseurs de pluie

pour que les restes se faufilent

à l'aune des ultimes projets

avant fermeture des portes

et cessation définitive

des actes créateurs et des protubérances

qui naissent à l'envers des jardins

(source inutile intitulée précoce)

Ludovic Duclos

                      Chagrin d’amis

 

Le pauvre Rutebeuf avait cent fois raison

Lorsqu’en vers émouvants, il chantait sa tristesse.

Le vent voleur d’amis souffle en toute saison,

Emportant avec lui des fragments d’allégresse.

Il arrive parfois qu’un hasard bienheureux

Place sur notre route un homme ou une femme

Au sourire avenant, au regard chaleureux,

Jouant de beaux accords qui enchantent notre âme.

 

Le chemin de la vie semble moins rocailleux

Quand après un fou rire ou une confidence,

Épaule contre épaule, on avance joyeux,

Car l’on est riche alors de cette connivence.

 

Bien des années plus tard, que sont-ils devenus,

Compagnons de jeunesse, amis inséparables ?

Ces liens qui ne sont plus étaient-ils si ténus

Que le temps a brisé ces chaînes misérables ?

 

L’horizon s’assombrit lorsque le cœur a froid,

Vaine constatation d’une logique amère !

Si l’idée d’être seul nous pétrifie d’effroi

Le remède n’est pas sur nos écrans de verre.

 

Où sont les réunions et les veillées d’antan ?

Oublions internet, ses futiles chimères,

Et la télévision rien qu’un fugace instant,

Pour offrir à autrui des sentiments sincères.

Martine Desgrippes Devaux

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L'absence

 

 

un ressenti

un besoin

un vide

un manque

tu es parti

près ou loin

et c'est le silence

mon cœur avide

tourne au ralenti

un manque

de toi, prends soin

secouée par le manque

des frissons rapides

le ressenti d'un moins

d'une longue absence

qui ne rime à rien

un vide stupide

en vain, tout tangue !

 

 

danydeb

Plus  Jamais

 

Toi que joyeusement j’écoutais

Avec les oreilles de mon cœur

Que n’es tu vivant encore ?  Plus jamais

L’aube n’éveillera le bonheur

D’entendre chanter nos jours ensemble.

 

 

Les tendres souvenirs me harcèlent

Frappent en averses d’émotions.

Que la vie sans toi devient cruelle !

A l’aune de ta disparition

Les heures enténébrées se ressemblent.

 

 

Comment vivre sans toi, à présent

Puisqu’il me faut poursuivre une route

Où le bonheur est évanescent ?

La sente abrupte fleurit de doutes

Quand le ressouvenir nous rassemble.

 

 

M’entends-tu,  ô mon amour absent ?

Nous ne cheminerons plus ensemble.

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L’ABSENCE

 

Au creux de l’absence gît le silence

oiseau déserteur fuyant la souffrance.

Que reste-t-il au fond d’un cœur défait,

saisi de vertige, espoir sans effet ?

Rien que la béance d’un trop grand vide

plongeant corps et âme en état languide.

 

L’absence signe la disparition.

Elle pèse sur toute inspiration,

impose le joug de la solitude

qui, bon gré mal gré, devient habitude.

 

Cependant n’est-il pas paradoxal

qu’en cette vacuité, au final,

l’absent au cœur toujours sera présent,

le souvenir tenace l’imposant ?

 

Jeanne FOUCHER   Novembre 2021

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Il pleut dans mon cœur !

 

  

Il pleut, le ciel est bas.

Je suis triste sans toi

Mon p'tit resto sympa !

 

Je n'suis pas vaccinée.

Me voilà condamnée

A de toi me passer.

             ___

 

Combien de temps encore

Vais-je rêver dehors,

D’un bon petit café

Dans mon coin préféré ?

 

D'où, selon l'occasion

Et mon inspiration,

Je pouvais échanger

Ou bien me reposer...

 

Laissant ma plume aller

Au fil de mes pensées,

Au gré de mes soucis,

Nourrie de mes envies.

              ___

 

Il pleut dans mon cœur !

Et je n'ai pas trouvé

Comment te remplacer.

 

           ---------

Julie - 31 octobre 2021

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                                                                                                      ABSENCE

 

 

 

Peur du vide, néant de l’être : ABSENCE

Tant de fureur pour disparaitre : ABSENCE

Que sont devenus mes  ancêtres ? ABSENCES

J’aurais tant aimé te connaître ! ABSENCE

Oh ma mémoire s’enchevêtre : ABSENCE

Ne pas savoir avant de naître : ABSENCE

J’ai fermé portes et fenêtres : ABSENCE

D’amour seul ne puis me repaître : ABSENCE

 

 

 

Silence éclaboussant de l’être

Ton souvenir fera renaître

Plus vivace ce qui n’est plus.

L’ABSENCE me rend cœur perclus !

 

 

                                                             

Danièle MANOURY    CAEN LE 12 JUIN 2021

Absence

 

 

Mardi jour de malaise urgences médecins inquiets fuite à la maison pourtant

je ne voulais pas être là

 

Mercredi effacé aucun souvenir encore

 

Jeudi poigne de fer dans la poitrine naufrage de l'esprit

urgence absolue pompiers SMUR massages vigoureux deux arrêts cardio-respiratoires

deux défibrillations agitation extrême malgré les sangles du brancard cris

mais je n'étais pas là

 

à Falaise branle bas aux urgences salle de soins continus branchements  multicolores mesures

sérums divers surveillance arrachement nocturne d'une perfusion

mais je n'étais pas là

 

Vendredi transfert à Caen examens divers pose d'un stent

agitation sur la table d'opération sédatifs impuissants

retour en chambre double parole précipitée à propos de poésie

chute nocturne au pied du lit de mon voisin

mais je n'étais pas là

 

Samedi en matinée rentrée à Falaise ambulance puis salle de soins continus

conversation confuse entrecoupée de silences

avec Jeanne inquiète de mon état

mais je n'étais pas là

 

Samedi en fin d'après midi retour dans mon corps

enfilé comme un gant

J'étais enfin de nouveau là

mais en désordre

 

Certaines parties de moi n'étaient toujours pas là

 

Daniel-Claude Collin / novembre 2021

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L’Absence

                               

Comme une rose qui s’effeuille,

Comme de l’eau qui se tarit

Comme une voile sur l’écueil

Qui gronde, tourmente et rugit

 

Comme le cœur gros qu’on arrache

Comme les noires pensées amères

Qui la torturent à coup de hache

Comme un grand vide sur la terre

 

À vivre et à mourir d’ennui

Comme une peur du lendemain

Petite mort tout alanguie

Comme le noir dès le matin

 

 Qui trouble ses sens sans éveil

Comme des sons de l’au-delà

Venus hanter son court sommeil

Des nuits des jours jusque là-bas

 

Où s’échouent désir et amour

De son navire de souvenirs

Orné de roses pour toujours

Et lesté de pleurs et de rires

 

Comme sa peine qui s’efface

Comme son chagrin en dormance

Dont sa souffrance perd la trace

 

Enfin elle renait de l’Absence.

 

                                                              Brigitte Vivien

Absent.

 

 

Installé près de la fenêtre,

le collégien, un jour de mai,

a fini par envoyer paître

tout enseignement dans le pré.

Il semblait très loin de la classe

et de la voix du professeur,

rêvant d’un vol d’oiseaux qui passe,

du bleu du ciel ou d’une fleur.

 

Il était pourtant bon élève,

disaient de lui les gens souvent…

Alors pourquoi soudain sa grève

des cours avec cet air absent ?

 

C’était l’école buissonnière

que faisait ainsi le garçon,

mentalement, à sa manière,

une forme d’évasion !

Michel BARTHA       May-sur-Orne, le 11 octobre 2021.

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Photo de Robert Doisneau

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            Absence

 

Matin d’été ! Une clairière….

J’ouvre mon corps à la lumière,

Le ciel infuse un rose-blanc,

Les arbres me saluent, sans vent.

Le calme de ces monts d’Arrée

S’irrigue au goût de la rosée

Qui perle de tendres festons

La pourpre des rhododendrons

Tandis que se devine et point

Le lac de Brennilis au loin.

Tout me pénètre de douceur,

Je suis en apnée de bonheur

 

 … Et tout à coup un vide intense

M’interpelle en me saisissant

D’où survient au cœur cette absence 

Glaciale comme le néant ?

Je cherche des yeux, j’interroge,

Rien ne bouge, rien ne déroge

Du brin d’herbe à la canopée,

Comprenant, soudain alertée,

Ce vide, ce froid, abyssaux :

« Il manque le chant des oiseaux ! »

 

C’était au moment du barrage

Et du nucléaire entrepris

Qui sacrifia le pâturage

Et fit se déserter les nids.

 

Et puis, un jour, finalement,  

Ce fut le démantèlement

Qui rendit grâce à la rosée, ...

Plus belle, d’avoir été blessée ;

Empoissonna les eaux du lac,

Releva les buissons en vrac,

Remodela champs et coteaux

Et rendit leur chant aux oiseaux

 

Irène Gaultier-Leblond

Blessure

Quelle annonce nouvelle étonnera ton nom ?

Je marche sans raison au son du souvenir.

Convoquer l'avenir en guise d'oraison,

ne fait que prolonger mon étrange martyr.

 

Une ombre jaune et verte a traversé le ciel.

Faut-il de ton retour présumer l'existence ?

Tout amour délaissé décante l'essentiel

et mon appel blessé aiguise la souffrance.

 

Un songe est suspendu aux nuages de fer.

Est-ce l'amour banni et sa morte saison ?

Rien ne s'échappera de ce règne d'enfer.

Une aube vaporeuse élargit l'horizon.

Marc Rébéna          Le sourire des ombres

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LE POETE DE SETE (1921-1981)

Hommage pour le centenaire de sa naissance :

Bon anniversaire, Georges Brassens (22 octobre1921- 22 octobre 2021)

 

Brisant les conventions, tu fus tendre voyou,

Rimant avec ferveur, glorifiant les poètes,

Amoureux de la Jeanne, de ta Puppchen, surtout,

Sommeillant, éternel, sous le ciel bleu de Sète…

Saurons-nous, sans faillir, te rendre un bel hommage,

Effeuiller, de tes mots, tant de subtilités ?

N’ignorons pas ton Art et tes précieux adages…

Sous le grand chêne, alors, nous irons  méditer…

 

Troubadour, je t’honore, toi qui m’as tant charmée.

Mes rimes, dans le vent, sont l’écho de ma joie …

Ecoute ma chanson, à l’ombre du cyprès,

Dis à Paul Valéry que le poète est roi !

 

Ton regard vif pétille comme un exquis champagne ;

Toi, le libre penseur et prince de l’humour,

Contre vents et marées, tu partis en campagne.

Ton verbe pertinent résonnera toujours …

 

Pour guérir nos blessures, ta parole est un baume !

S’il est vrai que  Le temps ne fait rien à l’affaire,

Tu n’es jamais absent, au diable, le fantôme !

Trompettes, jouez en chœur ! Brassens est centenaire ! 

Monique Renault

Georges Brassens : - Je suis un voyou - Jeanne - Le grand chêne- Le temps de fait rien à l’affaire - Le fantôme- Trompettes de la renommée-

je ne suis plus celui d'alors

dont les ombres plaisaient aux murs

et semblaient planer- des images

qui ne se voient que dans le soleil

(achevé) lorsqu'il bave ses effusions

sur les corps déjà gisants

dans l'espace des décors brûlés

par une caresse uniforme

je suis lointain par métaphore

mais inexistant par nécessité

je me lave les mains aux flammes

dont l'achèvement est mirage

je doute encor des étincelles

allumant la cigarette- d'un écho

Ludovic Duclos

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Rien que du sable

 

 

Absent du paysage

un passage à vide

et je suis livide

lorsque tu disparais

 

alors qu'hier je te voyais

 

des vagues, rien que du sable

vagues anonymes silhouettes

comme un miroir aux alouettes

qui se moque et m'accable

 

mais tu n'es pas là …

 

j'invente des images

pour que tu m'arrives

tel que je te voyais

hier, sur la plage

 

alors mes souvenirs s'activent

et rend mon cœur tout sage

je m'imagine une nouvelle page

où tu reviens de là-bas

 

mon bel amour étranger

étrange abstraite image

comme on voit les rois mages

marquer le sable de leur pas

 

de ton cœur coule limpide

l'amour que tu vas me donner

mais la plage est toujours vide

seuls les souvenirs arrivent

 

voilà, pour moi tu n'es plus là ! 

 

Danydeb

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                       Absente 

 

 

 

C’est réglé, ce matin, je ne vais pas en cours,

Je flâne avec plaisir dans la douce lumière

Et d’un pas guilleret, sans remords, je parcours

Les rues encotonnées d’une brume légère.

 

Je vais, le cœur allègre, heureuse d’observer

Les feuilles voletant en pluie multicolore,

Je foule les chemins, enchantée d’esquiver

Algèbre et postulats, Thalès et Pythagore.

 

Dans ce sombre bahut, pourquoi nous obliger

À aimer la physique et les mathématiques,

À subir les discours d’un prof désagrégé ?

L’existence sans eux serait plus poétique !

 

Dans le ciel se profile un superbe arc-en-ciel,

Le bois est odorant de l’averse récente.

À cette heure, déjà, le prof a fait l’appel

En face de mon nom, il a écrit « absente ».

Martine Desgrippes Devaux

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     L'Absent 

 

 

Ô toi qui nous a quittés

Tu me laisses la blessure

D'éternelle déchirure...

 

Un pan de moi, s'en est allé

Laissant une béante plaie

Qui ne cicatrise jamais...

 

Mais voici que bizarrement

Si la douleur n'est pas partie

Plus légère me suis sentie...

 

La vie, je l'affronte autrement.

Je te sais tout près de moi,

Pourtant plus libre dans mes choix.

 

Ô toi ! que je sens présent

Dans une absence habitée,

N'oublie pas

de parmi nous rester !

 

----

 

Et puis, il y a aussi

D'autres qui sont partis.

Dont j'avoue honnêtement,

Avoir difficulté...

A les regretter !

 

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                                                               Julie - novembre 2021

                          UN PRETRE PASSAIT…..

Un prêtre  passait par là (Il en portait l’habit)

Le cimetière de Mai en avait l’air ravi.

Le cimetière chantait, l’église se taisait.

L’église, toute fermée, semblait la seule tombe :

C’était l’absence, l’ombre, le néant, la pénombre.

Repliée sur elle-même, elle ne donnait du ciel

Qu’un souvenir lointain, souffle superficiel.

Les cantiques fervents à la gloire de Dieu

N’élevaient plus aux cieux leurs accords mélodieux,

Les crédules espérances qui font la différence

Et vénèrent Marie au beau pays de France.

Autour de l’église, close, tellement inféconde

Aucun symbole de paix, nul envol de colombe.

La nature fertile nourrie du sang des morts

Puisant toute sa force de l’alchimie des tombes

Semblait moins étrangère, plus proche de la vie

Que cette église vide qui sans cesse se renie,

Que ce bâtiment vide déserté des vivants :

L’universelle mère rejetant ses enfants.

Les morts imposent respect du fait de leur absence

L’église claquemurée  en si  profond silence

Sait elle que pour Dieu il n’est point de saisons,

Nulle  épidémie pour taire les oraisons ?

Mais après tous les renoncements, les trahisons

Qui donc aurait le cœur de le lui reprocher ?

La mer fait bien du sable avec tous ses rochers.

Un prêtre passait par là (Il en portait l’habit)

Le cimetière de Mai en avait l’air ravi.

                                                                                               Danièle MANOURY        CAEN LE 10 OCTOBRE 2021

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Absences

 

Lorsqu’elle s’était égarée en ville,

toujours souriante, elle disait :

« Oui, parfois, j’ai des absences. »

 

Ses enfants, qui n’étaient pas tranquilles

sans vouloir la heurter, murmuraient :

« Ah ! maman et ses absences… »

 

Oubliant leurs fréquentes visites

elle se disait seule souvent

se plaignant de leur absence.

 

Sentait-elle sa mémoire en fuite

et que rien n’était plus comme avant ?

Mystère de ces absences…

 

Mais bientôt, de semaine en semaine,

elle en vint à oublier leurs noms

qui s’estompaient dans l’absence.

 

Les heures, les mois, en débandade

défilaient, confus, en son esprit

sans repères, dans l’absence.

 

Visiblement, elle était malade,

Alzheimer l’investissait sans bruit

et la noyait dans l’absence.

 

Et un soir, apparemment sereine,

discrètement elle s’éteignit.

Ce fut son ultime absence.

 

Jeanne FOUCHER Novembre 2021

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Absence et légèreté

 

 

 

L’absence je vous dis

N’est pas toujours cruelle

Lorsque votre mari

S’esquive, oh, l’infidèle !

Sur ce chagrin géant

Pleurez, mais pas longtemps !

 

 

L’absence je vous dis

Monsieur, est agréable

Si un jour votre amie

Vous semblait haïssable !

Fuyez assurément

Tempête et mauvais temps !

 

 

L’absence je vous dis

N’est pas toujours mortelle

Loin de tous vos soucis

La vie redevient belle.

 Savourez cet instant

A vous les bons moments !

 

 

L’absence je vous dis

Est parfois chimérique

Un manque fait d’ennui,

D’incidents chaotiques.

Riez, riez souvent,

Quotidiennement, 

Écrivez tout autant !

 

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                Symbole

 

L’épine peut piquer soudain

La main ouverte sur la fleur,

Ainsi en est-il du chagrin

Qui blesse au moment du bonheur.

 

L’éphémère est une douleur

Qui naît et s’éteint en silence,

Le parfum survit à la fleur,

La tendresse survit à l’absence.

 

La vie et la fleur qui se donne

Sont des dons si providentiels

Qu’on les reçoit pour naturels   

Et n’en rendons grâce à personne.

 

Pourtant rien ne nous appartient,

Le prodige en est ce bonheur

Qui nous en reste au fond du cœur,

Doux et tendre comme un parfum.

 

 

Irène Gaultier-Leblond        2 novembre 2021

j'ai appris l'intensité du vide

l'instant cité dont la parole est inepte

ils ont volé pour rien

la statue d'or n'a plus de secret

les pauvres vont à l'aventure

dans le jardin des puissants hâbleurs

puis assassins ils s'en retournent

le diplomate insulte le poète- quelle victime

le sens de la leçon qui nous sépare

sent déjà la fin des palabres

nous ne haïrons plus l'espace

tant que nous serons intimes du vide

Ludovic Duclos

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                      Douce absence

              

Il n’aime pas apprendre et les cours l’importunent.

Brillant par son absence, on se moque de lui.

Il rêve et il sourit, petit Pierre dans la lune,

Quand l’école buissonnière lui offre un paradis.

 

L’orthographe l’épuise, la grammaire l’assomme,

Et les mathématiques le tuent impunément…

Faut-il donc tout cela pour devenir un homme ?

L’élève s’interroge, le soir, en s’endormant.

 

Sa place reste vide sur les bancs de la classe.

Il se fait géographe, explorant les chemins.

Et tant pis pour l’Histoire et les rois qui l’agacent !

Les leçons attendront, alors, jusqu’à demain.

 

Serait-ce la paresse ou bien la nonchalance,

Tandis que du travail, je vante les vertus ?

Mais l’enfant, je le sais, est heureux quand il pense,

Au Petit Nicolas *et au cher Ducobu !*

 

Chaque jour, il se rit de ma consternation.

Cependant, je l’adore, ce garçon tête en l’air !

Ce matin, je l’ai vu, joyeux, dans sa maison,

Lisant, à haute voix, Le cancre de Prévert.

Monique Renault 

Attention, l’abus d’absences est dangereux pour la rentrée…  (prochaine)

*Le petit Nicolas : Goscinny-Sempé-*  Ducobu : Zidrou-Gody

          Trompeuse attente

 

 

« Viens dans les bois, le soleil brille,

Allons découvrir la jonquille.

— Ah ! Tes projets sont bien tentants !

Mais je ne peux car je L’attends.

— Viens donc chez nous, jouer aux cartes,

Pour le goûter, j’ai fait des tartes.

— J’aimerais, mais, sans te froisser,

Je dois rester, Il va passer.

— Oh ! Tu es donc demeurée seule

Tournant en rond comme une aïeule !

— Il fait presque nuit maintenant,

Il ne viendra plus, c’est navrant !

— Comme je te vois malheureuse !

Tu étais donc si amoureuse ?

— Mais pas du tout, c’est le plombier

Que j’attendais pour mon évier. »

Martine Desgrippes Devaux

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     Si mon fils savait

 

 

si mon fils savait

le mal qu'il me fait

en me privant d'Amour

 

j'attends jour après jour

un signe, un simple bonjour !  

 

Qu'il me demande comment je vais

se rappelant un peu de ce passé

et combien lui et moi on s'aimait !

 

 

Si mon fils savait

le mal qu'il me fait

me racontant tout à tour

 

ses projets, mais sans détour

pour partager un diner

avec ses desserts préférés

 

si mon fils savait

le mal qu'il me fait

 

de ne pas téléphoner

le jour x du calendrier

d'une année de plus... à me souhaiter

 

si mon fils savait

qu'année après année

privée de son Amour

j'ai du mal à marcher !

 

J’attends jour après jour

une marque de son Amour

dans son cœur enfoncé.

ne sachant plus le montrer

 

si mon fils savait

combien sa mère est désespérée

d'être ainsi délaissée

 

il faut que vous sachiez

combien le silence est lourd

sans entendre les mots d'Amour

des enfants qu'on a tant aimés

 

 

Danydeb 27 septembre 2021

moi qui survis à l'événement

la trace la plus lourde existe

parmi les effets et les ondes

(du spleen dans les coins)

la cible en dégoût

du passage stérile

de la poussière risque le soleil

une montée de paradis

(le seul silence erre au nuage)

si tu pressens cet exil

qu'il s'élance depuis l'infini

si tu reviens vers l'ange étrange

je te verrai entre les signes

retourner la vie comme le vent

t'étioler en soupirs

Ludovic Duclos

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PRECIEUSE  MAIN

Poésie en hommage  à la Langue des signes

 

A la main qui s’envole,

Et qui œuvre en silence,

Quand d’absentes paroles

Lui offrent tant de sens…

 

Lentement, dans l’espace, dansant au gré des signes,

Nos gestes attentifs, dignement esquissés,

Miment, remplis d’espoir, des symboles insignes,

Autant de mots traduits, du fond de nos pensées…

 

Corps et âme s’épousent et captivent nos yeux…

Pour bavarder, en chœur, nul besoin de la voix !

Découvrons les secrets d’un langage précieux.

Partageons nos idées et suivons notre voie …

 

Monique Renault

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