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Le corps

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Quelques citations

Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester. Proverbe indien

La lecture est à l'esprit ce que l'exercice est au corps. J. Addison

Je n'appartiens à personne ; quand la pensée veut être libre, le corps doit l'être aussi. Alfred de Musset

La beauté de l'apparence est seulement un charme de l'instant ; l'apparence du corps n'est pas toujours le reflet de l'âme. George Sand

Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit. Jean-Jacques Rousseau

La femme est le chef-d’œuvre de Dieu surtout quand elle a le diable au corps ! Alphonse Allais

Le cœur donne la direction ; le cerveau la solution et le corps la concrétisation. Luis Fernandez

Les maladies de l'âme sont plus funestes que celles du corps. Cicéron

Mon corps est mon journal, et mes tatouages ​​sont mon histoire.  Johnny Depp

L'homme ne pourra jamais cesser de rêver. Le rêve est la nourriture de l'âme comme les aliments sont la nourriture du corps.        Paulo Coelho

Quelques textes d'auteurs

« La Gigue »

Les Talons

Vont

D’un train d’enfer,

Sur le sable blond,

Les Talons

Vont

D’un train d’enfer

Implacablement

Et rythmiquement,

Avec une méthode d’enfer,

Les Talons

Vont.

 

Cependant le corps,

Sans nul désarroi,

Se tient tout droit,

Comme appréhendé au collet

Par les

Recors

La danseuse exhibe ses bas noirs

Sur des jambes dures

Comme du bois.

 

Mais le visage reste coi

Et l’œil vert,

Comme les bois,

Ne trahit nul émoi.

 

Puis d’un coup sec

Comme du bois,

Le danseur, la danseuse

Retombent droits

D’un parfait accord,

Les bras le long

Du corps.

Et dans une attitude aussi sereine

Que si l’on portait

La santé

De la Reine.

 

Mais de nouveau

Les Talons

Vont

D’un train d’enfer

Sur le plancher clair.

 

Marie Krysinska (1877)

Violette 

 

Recueil : Les névroses (1883).

De violette et de cinname,

De corail humide et rosé,

De marbre vif, d'ombre et de flamme

Est suavement composé

Ton joli petit corps de femme.

 

Pour mon amour qui te réclame

Ton reproche vite apaisé

Est ce qu'est pour la brise un blâme

De violette.

 

Ton savoir a toute la gamme ;

L'énigme craint ton œil rusé,

Et ton esprit subtilisé

Avec le rêve s'amalgame :

Mais ta modestie est une âme

De violette.

Maurice Rollinat (1846-1903)

« Naïade moderne »

 

Les remous de la mer miroitaient dans ta robe.

Ton corps semblait le flot traître qui se dérobe.

Tu m’attirais vers toi comme l’abîme et l’eau ;

Tes souples mains avaient le charme du réseau,

Et tes vagues cheveux flottaient sur ta poitrine,

Fluides et subtils comme l’algue marine.

 

Cet attrait décevant qui pare le danger

Rendait encor plus doux ton sourire léger ;

Ton front me rappelait les profondeurs sereines,

Et tes yeux me chantaient la chanson des sirènes.

Renée Vivien,   Études et Prélude (1901)

Albert Samain.jpg

Les corps 

 

Les Grecs, pour honorer une de leurs Vénus,

Inscrivaient Callipyge au socle de la pierre.

Ils aimaient, par amour de la grande matière,

La vérité des corps harmonieux et nus.

 

Je ne crois pas aux sots faussement ingénus

A qui l'éclat du beau fait baisser la paupière ;

Je veux voir et nommer la forme tout entière

Qui n'a point de détails honteux ou mal venus.

 

C'est pourquoi je vous loue, ô blancheurs, ô merveilles,

A ces autres beautés égales et pareilles

Que l'art même, hésitant, tremble de composer ;

 

Superbes dans le cadre indigne de la chambre,

L'amoureuse nature a, d'un divin baiser,

Sur votre neige aussi mis deux fossettes d'ambre.

Albert Mérat (1840-1909)   Recueil : L'idole (1869).

Xanthis 

Au vent frais du matin frissonne l'herbe fine ;
Une vapeur légère aux flancs de la colline
Flotte ; et dans les taillis d'arbre en arbre croisés
Brillent, encore intacts, de longs fils irisés.
Près d'une onde ridée aux brises matinales,
Xanthis, ayant quitté sa robe et ses sandales,
D'un bras s'appuie au tronc flexible d'un bouleau,
Et, penchée à demi, se regarde dans l'eau.
Le flot de ses cheveux d'un seul côté s'épanche,
Et, blanche, elle sourit à son image blanche...
Elle admire sa taille droite, ses beaux bras,
Et sa hanche polie, et ses seins délicats,
Et d'une main, que guide une exquise décence,
Fait un voile pudique à sa jeune innocence.
Mais un grand cri soudain retentit dans les bois,
Et Xanthis tremble ainsi que la biche aux abois,
Car elle a vu surgir, dans l'onde trop fidèle,
Les cornes du méchant satyre amoureux d'elle.


Albert Samain (1858-1900)Aux flancs du vase (1898).

2024

BONNE ANNEE !

 

Une chaumière et un cœur

Surtout au cœur de l’hiver.

Bonne année, la lune est rousse,

Bonne année, la maison rit.

Rit de toutes ses fenêtres

Eclairées. La cheminée

Fume, l’hiver se consume,

Bonne année, le toit blanchi

S’est enveloppé d’hermine,

Il n’attend que le printemps

Pour se répandre en pleurs

Car des pleurs naissent des fleurs.

Bonne année ! Plein de bonheur !

Une chaumière et un cœur

Surtout au cœur de l’hiver

Et que partout dans le monde

Il n’y ait plus de misère

Que seuls les toits dégoulinent

Lorsque renaît le soleil

Une chaumière et un cœur

De l’amour et du bonheur.

BONNE ANNEE !

 

Danièle MANOURY

Danièle ill bonne année.jpg

2024...

 

ouverture pour orchestre et soliste

 

 

 

 

pousser une porte encore

la main résolue

la main hésitante

car s'il est des continuités en attente

il est aussi des ruptures

imprévues

ou des irruptions

à l'affût d'une heure propice

 

pousser une porte encore

à moitié écran

à moitié vitrail

seuil ou nouvel élan

 

sur quel pied danserons-nous

cette nouvelle marelle à douze cases

jaillirons-nous

chuterons-nous

funambules aériens ou clochant du pied

 

pousser une porte encore

d'un appui vigoureux

d'une pression du bout des doigts

pousser une porte encore

car l'espoir est tapi derrière

qui attend notre regard

sur ses horizons ouverts

 

 

Daniel Collin

2024

ce livre dont vous êtes le héros

 

 

 

tourner la page

une page de plus

une page inconnue

sera-t-elle émaillée

de mots doux

de maux durs ?

 

tourner la page

avec curiosité

avec circonspection

avec confiance

 

tourner la page

sur les bonheurs passés

les déceptions

les angoisses

en faire des souvenirs

 

tourner la page

rayer les mots chargés de peur

barrer les phrases ampoulées des donneurs de leçon

gommer les paragraphes désenchantés

déchirer les chapitres porteurs d’effroi

puis

tremper sa plume dans l’espoir

et s’inventer un bel avenir

Martine Desgrippes Devaux

Nos poèmes

À corps et à cris

 

Avant

 

il y avait des yeux

 

Ô ces milliers d’yeux

ces yeux d’enfants

ces yeux bleus verts noirs ou marron

ces yeux clairs yeux rieurs

ces yeux mobiles

 

Et des cris des cris des cris

de cours de récréation

 

Et

 

puis

 

rien

 

un rien

 

plus rien

 

le silence

 

Pas ce silence entre les mots

pas ce silence de respiration

pas ce silence d’écoute

 

non

 

un silence coupé au couteau

un silence d’après

un silence sans oreilles

un silence sans voix

 

Et des volutes de fumée

et des volutes blanches

de la poussière

une odeur de chlore

une odeur douçâtre dans l’air

 

Et toujours des yeux

des yeux d’enfants

levés vers le ciel

 

et dans leurs yeux

ouverts sur ce ciel

qui est bleu

 

de petits nuages blancs

 

on dirait des mobiles

poussés par le vent

Bernard Denouel

ill Bernard.jpg

Corps en transe, danse.

Au rythme lancinant de la nuit étoilée,

Le corps des ombres noires se laisse emporter,

Comme des éclats qui tourbillonnant en harmonie,

Épouse la fête en une cadence inouïe.

Les gestes endiablés, s'animent, libres, effrénés,

Comme des feuilles au vent, s’envolent en tournoyant.

Les pas et les rondes jouent un rôle grimé,

Un ballet enivrant, un mystère étonnant.

Les peaux se frôlent dans cette chorégraphie,

L'énergie circule, vibrant dans chaque pli,

Les danseurs, corps à corps, fusionnent en harmonie,

Unissant leurs éclats dans la transe infinie,

Puisent en l'univers la source d'inspiration,

Pour créer cette danse, pure création,

Un écho de passion, de joie et de douleur,

S'élevant dans l'espace, en quête d’un ailleurs.

Leur cœur tambourine au rythme du temps qui passe,

Et dans ce fol tourbillon, l'instant seul efface,

Les soucis du monde, les douleurs et les peines,

Restent ces corps, en une danse souveraine.

 

Brigitte Vivien

Chant du corps                     

 

La clé de Sol a pris la clé des chants

Que m’emportent les pluies de glace,

Les pluies de l’eau, les pluies de-là

Les pluies de l’au-delà.

 

Trainent, étirent ce corps

Vers tous ces manants

 

Fugue la clé

Hélas de farce,

Hélas de Fa.

 

La clé de Sol a pris la clé des chants

Enivre la terre de gaie vie, de gai Si.

 

Qu’elle se noie, la sève écarlate du vent,

Fugue la clé,

Vent de folie

Vent de Mi !

Je fugue Sol, je fugue Ré, je fugue La.

Le corps s’enfuit au fond des bois.

Brigitte Vivien

ill Brigitte 2.jpg

Les corps de la poésie

 

 

poésie   en attente dispersée aux quatre vents

des choses          des lieux        des images         des êtres

des nuages aussi souvent

poésie   présence dissimulée fragrance imperceptible

au cœur du temps ordinaire

au-delà des voiles anonymes d'un quotidien

qui nous échappe en nos habitudes

 

et pourtant

la ligne qui fuit sous nos pas pressés

l'arbre nu qui nous rend le ciel en hiver

la lumière sur un quai que cajolent les vaguelettes paresseuses

la silhouette gracieuse

qui fend la foule aux épaules rentrées

un rire qui réveille le jour gris

la pensée oubliée que l'on retrouve au détour d'un hasard

le sourire sans égal de celle que l'on aime

 

mais aussi la poésie brutale impitoyable

des misères  des malheurs

des regards éperdus et des petitesses

du désespoir rampant dans les caniveaux des richesses

des laissés pour compte

des espérances lacérées d'égoïsme et d'indifférence

gros titres bien-aimés des médias en continu

engraissés de noirceurs

 

tout cela crée la chair d'une poésie vivante

qui ne détourne pas la tête

dans son désir profond de sublimer la réalité de l'humain

au dessus de sa déchéance ordinaire

vers une raison de vivre

encore et malgré

 

 

 

Daniel-Claude Collin / Janvier 2024

MON CORPS

 

Il s’est lancé à corps perdu

Dans la bataille de la vie

  Mon corps

Et moi j’ai fait ce que j’ai pu

Je l’ai suivi toute ma vie

    Mon corps

 

Il faudra bien qu’un jour au port

Entre deux eaux, deux flottaisons

      Mon corps

Il m’abandonne sans remords

Impudique défloraison

     Du corps

 

Jamais ne m’a appartenu

N’est que cédé en usufruit

   Mon corps

C’est un prêté pur un rendu

Là où il part, là je le suis

     Mon corps

 

 

Danièle MANOURY    CAEN le 29 juin 2023

CORPS ACCORD

 

 

 

 

LE CORPS ACCORD

JOUIR SANS REMORD

AMOR AMOR

J’AIME MON SORT

ESPRIT ET CORPS

L’ENTENTE D’ABORD

POUR ARRIVER A BON PORT

SANS FAIRE AUCUN TORT

ALORS, ALORS

AMOR, AMOR,

JOUIR SANS REMORD

CORPS A CORPS

AVEC TON ACCORD

ARRIVER A BON PORT

J’AIME NOTRE SORT

TOUT AU BORD

DE L’EXTASE RECORD

ALORS ALORS

TOI D’ABORD

ACCORD ACCORD

L’AMOUR D’ABORD

ET LE CORPS LE CORPS

ALORS ALORS

AMOR AMOR

EST LIE NOTRE SORT.

 

 

Danydeb

Image

 

La belle Népalaise au soleil, les seins nus,

Le lait coulant encore sur sa peau d’ambre brune,

Installait auprès d’elle, sous un dais de fortune,

Son bébé nouveau-né aux appétits repus.

 

Elle enduisit ses mains d’un baume composé

De vanille, cannelle et de frangipanier,

Dont elle recouvrit le petit corps doré

Puis commença le geste antique et répété. 

 

Masser tout doucement les cheveux, le pourtour

Du front, le petit nez, le lobe des oreilles

Chaque once de la peau requérant les merveilles

De ses mains prodiguant le bien-être et l’amour.

 

Le dos de la maman brillait sous le soleil

Comme brillait la peau de l’enfant sous l’onguent

Les petits pieds, les mains s’agitant vivement

Avant de recevoir l’huile couleur de miel 

 

Le bébé gazouillait, la maman répondait

Dans un écho léger de dialogue enchanté.

Rien ne comptait pour eux, tout était étranger

À l’osmose créée qui les enveloppait.

 

J’étais clouée de joie, tous gestes suspendus 

Retenant l’émotion me débordant, heureuse

Devant cette beauté offerte et généreuse :

Une image gravée que je n’oublierai plus.

 

Irène Gaultier-Leblond   28 décembre 2023

Corps en accord…

Ou pas.

 

Des pièces qui s’emboîtent, s’organisent,

Le corps en accortise,

Des systèmes qui démarrent, se soutiennent,

S’enchaînent…

Des os, des muscles, des nerfs, des organes,

Mais le crâne.

Et partout des cellules, par milliards,

Qui s’accaparent

D’enzymes, d’hormones, de sang…

Mais de l’eau, des ruisseaux dans tous les sens.

Nos sens,

La main, la peau pour la caresse,

Des poils qui se dressent,

La peau aime

      Poème.

 

Respect du corps, de soi. Soin.

L’image qu’on donne à voir,

Parfois contradictoire.

Respect du corps de l’autre. Mouvement.

Dehors et dedans.

Tissu vivant.

 

Des yeux qui regardent

Le cerveau qui te dit c’est l’oiseau qui bavarde,

Le parfum c’est la rose

Cueille-la si tu l’oses.

Dans ta bouche la crème

Est un poème.

 

Géographie du corps : ses ouragans, ses tempêtes,

Ses maladies abstraites.

Une panne, un crabe, un microbe

Et la vie se dérobe.

 

Jocelyne Corbel le 17/01/ 2024

ill Jocelyne 2.jpg

Un trésor...

 

Nous admirons le nouveau-né,


Si petit aux bras de sa mère,

Et la merveille bien cachée

De tout ce qu'il sait déjà faire.

 

Ce corps si extraordinaire

Ne cessant de nous étonner,

Comment ne pas être en colère

De le voir si peu respecté.

 

Des machines, nous fabriquons,

Faisant notre juste fierté,

Mais jamais, n'éclipseront

De notre corps, la beauté...

 

 

Julie - janvier 2024

Le mal aimé

 

Toi le corps, tu es adulé !

Celui qu'il nous faut bichonner

Sa jeunesse à conserver

Pour un rêve d'éternité...

 

Par d'autres, tu es méprisé,

Accusé de tous les péchés.

L'humanité tu as pourrie,

Ce sont des dieux qui nous l'ont dit.

 

Je refuse ces deux versions...

Il ne sera jamais question

Que tu sois un bouc émissaire

Ni un objectif éphémère...

 

A l'Univers, nous sommes liés,

Notre corps à considérer

En plein cœur de cet horizon,

La mesure de nos ambitions.

 

Julie - janvier 2024

  Corps ou Esprit ?

 

 

Dites-moi ! dites-moi donc ?

Notre Esprit a-t-il un Corps

Ou notre Corps un Esprit ?

 

Ouah ! ouah ! ouah ! quelle question ?

Laissez-moi la répéter

Que je puisse la digérer ?

 

"Notre Esprit a-t-il un Corps

Ou notre Corps un Esprit ?"

En fait, j'avais bien compris...

 

Nos ancêtres les gaulois

Se moquaient bien de tout ça,

Je vais quand même essayer.

 

Quand je regarde l'Histoire

Il semble bien que le Corps

Ait fabriqué l'Esprit.

 

Toutefois dans notre vie,

On constate que l'Esprit

Est le chef à la manœuvre...

 

Mais que le corps aussi

Sait prendre les commandes

Quand cela lui dit...

 

Alors, j'aimerais conclure

Que "je suis Corps et Esprit"

Et que c'est très bien ainsi...

 

Julie - janvier 2024

Le sourire des yeux ?

 

Nos ancêtres disaient

Que les yeux étaient

De l'âme le reflet...

Est-ce vrai ? je ne sais.

 

On pourrait dire aussi

Que leur technologie

Est une merveille

A nulle autre pareille.

 

Mais c'est leur magie

Quand ils nous sourient

Qui, à chaque seconde

Change le cours du monde.

              ---

Or, c'est l'épidémie

Et ses masques honnis

Qui m'ont fait retrouver

Leur saveur cachée.

 

Un sourire des yeux

Echangé en passant,

Et je vois la Vie

Tout autrement...

 

 

Julie - janvier 2024

Otez-moi d'un doute !

 

 

 

J'ai peur

à juste titre,

de ma dépendance éventuelle

à l'Intelligence Artificielle...

---

Mais,

aujourd'hui,

suis-je vraiment rassurée

d'être entre les mains

de notre Administration,

quel que soit

son niveau,

etc

?

----

 

 

Julie - janvier 2024

Message à l'Intelligence Artificielle

 

 

Bonjour l'I.A,

 

I.A. ? c'est ainsi déjà

que l'on ose te nommer...

Voudrais-tu bien excuser

cette familiarité ?

 

On te dit un cerveau

sachant bien exploiter

toutes les données

qu'on te fait ingurgiter...

 

Si magnifiquement,

que certains sont arrivés

à te croire douée

de notre humanité.

 

Mais permets-moi

de te dire : "Méfie-toi !"

Un corps humain, tu n'as pas,

et la différence est là...

 

Ressens-tu quelque chose ?

Tu ne vois, ni ne goûte pas...

As-tu chaud ou bien froid ?

et caetera...

---

Tu es une machine,

une superbe machine,

mais seulement une machine.

---

Sans doute, le sais-tu déjà !

Mais pour toi et pour moi

il est bon que cela

reste clair entre nous.

 

Au fait, dis-moi :

"être une machine"

ça fait quoi ?

----

Julie - janvier 2024

 Intègre

 

Du tout tu es partie

Ta peau filtre le monde

Lorsque tu te nourris

 

Tu baignes en l'infini

Que ton âme inonde

À chaque fois que tu ris

 

Temps et espace finis

Oh ! disgrâce profonde

Bride ton énergie 

 

Humain, corps et esprit 

Que ta vie soit ronde

Pour préserver autrui

 

Le 31 octobre 2022

 

Kevin Zagni

petits babils d'ange bambin

on te comprend déjà à l'heure

de t'éveiller les membres en l'air

pour accueillir l'existence

corps à la nudité facile

de poser parmi les sourds

qui te piratent tes mimiques

 

 

cuisses potelées ventre blanc

tu ris- tu te forges les traits

tu devines le silence

derrière chaque parole

ton minuscule nez sent

le parfum des absents

tu as inventé l'insouciance

 

Ludovic Duclos

                        envolé le rêve

 

                        entre nerfs vagues

                        & longues synapses

                        l'adieu au crâne

                        pour le cœur

                        et au monde

                                                           

                                                                                                                                          s'exécute sans décompte

                                                                                                                                          ni trauma céphalique

                                                                                                                                          aux couleurs inverses

                                                                                                                                          de son image sur l'aile

                                                                                                                                          simple de l'envol

                                                                                                                                          d'un neurone adieu

                                                                                                                                                       noradrénaline &                                  

                                                                                                                                          l'heureux transmetteur  

                                                                                                                                          adieu

 

                        de ce message

                        aux charmes décharnés

                        d'un, visage aboli  

                        par la coupe d'un organe

                        au singulier regard

                        plutôt l'espace

                        l'errance horizontale

                        pour crânes ici

                        ne pouvant reposer

 

                        ceux d'un minotaure

                        et d'une volute einstein 

 

                                                                                                         Ludovic Duclos

Ton petit corps

  

Ton petit corps contre mon cœur

D’une douceur incomparable

Si vigoureux, si vulnérable

C’est une dose de bonheur !

 

Ton corps tout chaud tout contre moi

Comme du pain sorti du four

Fait oublier les mauvais jours

Les corps aimés devenus froids.

 

Et dans mes yeux tes yeux si bleus

Ont un regard plein de promesses

Qui semble empli d’une sagesse

Venue tout droit de tes aïeux.

 

Je te cajole doucement

Ces gestes tendres, c’est notoire

Restent gravés dans ma mémoire :

Je les ai faits pour ta maman.

 

Et dans ma main tes petits doigts

Happent les miens en possesseurs

Pour les serrer avec ardeur,

Ils sont chaque jour plus adroits.

 

Tu grandiras, tu changeras,

J’espère que main dans la main

Nous ferons un bout de chemin

Et que demain nous sourira.

Martine Desgrippes Devaux

ill Moi.jpg

LE CORPS A SES RAISONS

 

Lorsque le clown paraît devant les enfants sages,

Les nuances et les formes s’épousent sur son corps…

Faux cheveux et couleurs habillent son visage.

Les bambins applaudissent ; heureux, ils crient : « Encore ! »

 

Sous les mains d’un sculpteur, se profile une femme ;

Les courbes se répondent et séduisent nos yeux …

L’homme lui donne vie et lui offre son âme.

Pygmalion, de son œuvre, devint très amoureux !

 

 Le judo et le ski, la lutte ou autre sport,

Livrent leurs mouvements, la force et l’endurance.

Quand l’esprit passionné s’immisce dans le corps, 

Au rugby, au football, chacun saisit sa chance.

 

Libre à vous de choisir votre motivation.

Votre main se prépare à écrire un poème.

En toutes circonstances, le corps a ses raisons.

L’important n’est-il pas de faire ce que l’on aime ?

 

Monique Renault

LE MIME

 

 

 Haïku

 

Le mime sourit

Sans voix il bouge son corps

La foule applaudit.

 Monique Renault

Les statues de Florence.

 

 

 

Comme on peut voir sur les statues

qui hantent l’air de la cité,

dans les parcs ou le long des rues,

tout respire l’antiquité.

 

Des personnages de légende

au corps parfait sont mis à nu,

somptueux cadeaux en offrande

à chaque touriste venu.

 

Ils représentent par leurs formes

des champions prodigieux

ou des êtres parfois hors normes

issus du Parnasse des Dieux.

 

Si leurs bras sculptés dans la pierre

n’ébauchent qu’un geste figé,

l’un des plus beaux arts de la Terre

les garde pour l’éternité !

 

Michel BARTHA 

May-sur-Orne, le 14 décembre 2023.

Vanité

 

 

 

Miroir, ô mon miroir

Dis-moi que je suis belle

Priait la jouvencelle

Au cœur empli d’espoir.

 

Ton délicieux visage

Ton sourire avenant

Reflètent, mon enfant

Une charmante image.

 

Je le dis sans détour

Ta silhouette gracieuse

Et ta bouche enjôleuse

Appellent à l’amour.

 

Mais tu es peu de choses

Et le temps est ingrat,

Ta beauté fanera

Comme fanent les roses !

Martine Desgrippes Devaux

LES ZIGUES DU ZIGZAG

          

Théâtre du zigzag, frappez fort les trois coups !

Enchantez nos mémoires, fantasques comédiens !

Que l’euphorie éclate, rions comme des fous !

C’est pour vous applaudir que vers vous, je reviens …

 

Vous, les rois de l’humour, de la subtilité,

Fantaisistes précieux, éclairez notre vie !

Mon chagrin s’évanouit, vous le subtilisez,

Burlesque tintamarre, joyeux charivari !

 

J’observe la gestuelle, j’écoute vos paroles,

J’admire l’expression  du corps en mouvement…

Une passion enjouée et nos rires s’envolent…

Je me glisse, soudain, dans le cœur d’un enfant.

 

A foison, chaque fois, vous nous livrez vos blagues …

D’ingénieux calembours, vous  magnifiez la scène !

Ouf ! Vous apparaissez et vous m’offrez vos gags…

De l’air que je respire, vous êtes l’oxygène !

 

Dans ce monde morose, œuvre la bonne humeur,

Quand les jeux de mots fusent et  charment  la pensée.

Vos dignes parodies enfantent le bonheur ;

Je le reçois, ce soir, dans un havre de paix !

 

Monique Renault

Cette sculpture de Graham Ibbeson, représentant William Web Ellis (1806 -1872), a été offerte par la ville de Rugby à Menton où il mourut et où il est inhumé.

La légende du Rugby

Quand d’une action frivole, naît un glorieux envol…

 

Briser les règles et les enjeux

Méritait-il quelque supplice ? 

Il n’en fut rien, alors tant mieux,

Point de sanction,  pour Web Ellis* !

 

Mythique ville de Rugby,

Vous célébrez l’homme en question,

Qui au football, geste interdit,

Prit dans ses mains, le gros ballon.

 

Comme un projectile rebondit,

Une idée germa peu à peu…

En Angleterre, un sport naquit…

Vive l’audace ! Nul désaveu…

 

Le joueur qui ne tournait pas rond,

Malgré lui, inventa  l’ovale,

Le  succès lui donna raison :

De match en match, brille la balle…

 

Jolie légende, on veut y croire,

Quand la passion nourrit son feu !

Goûtez, William,  l’immense gloire :

Le monde acclame votre jeu !

 Monique Renault

 

 

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TOUS LES PERES ONT UN CORPS

 

Ça commence par deux sillons profonds creusés dans la chair blanche

Deux parenthèses autour de sa bouche sans lèvres

Comment embrasse-t-on lorsqu’on n’a pas de lèvres

Toute possibilité d’un sourire est définitivement anéantie par cette double protection

Ce rempart dissuasif

Ces deux rides qui ont commencé le labour de son visage

Toute éventualité d’un mot tendre est également vaillamment défendue par ces deux lignes astringentes

Puis très vite le reste du visage se grillage

Le front se tanne et se durcit comme un vieux cuir

Derrière on ne voit que des ombres

On ne sait plus ce qu’elles disent

Elles sont sévères et retenues

Je les imagine encore menaçantes

Les joues se relâchent

Il voudrait plutôt qu’elles se creusent mais elles lui échappent

Le menton s’épaissit s’alourdit

La tête a du mal à tenir droit

Il y va de sa fierté mais il y va mal

Ce sont tout le temps des envies de sommeil

Le poids des armes qu’il faudrait déposer

Les yeux aussi changent

On les voit mal sous les plis multipliés des paupières

Juste une lueur de bleu qui devient laiteux

Un ciel trop pur qui se couvre de brume

Me voit-il encore ?

Sur les tempes la peau est griffée

Je voudrais poser un doigt sur cette vaine écriture mais je n’ose pas encore

Le nez est toujours d’aigle mais il pourrait aussi être d’un mort

Quelque chose d’émacié une lame étrangement aiguisée

Qui couperait court à tous mes discours

Narines pincées

La bouche sans lèvres qui cherche périlleusement l’air quand le corps renonce et s’endort

Un ronflement à chaque lampée pour m’assurer qu’il vit encore

Le crâne est dégarni depuis longtemps déjà

Une jeunesse qui a déserté de bonne heure

A ça je suis habituée

Quelques mèches grises résistent

Des cheveux fins sur lesquels je voudrais souffler pour en mesurer la tragique légèreté

Mais je n’ose pas

Le corps est maigre il l’a toujours été

Mais maintenant il est fragile et menacé d’extermination

Au bord d’un renoncement

Deux mains qui s’agrippent en haut du précipice

Un réflexe de survie

J’hésite à y entendre un appel au secours

Il ne marche plus qu’à pas comptés

Ralenti par de grandes fatigues qu’il n’aura bientôt plus la force de maîtriser

Et je voudrais dire Donne-moi le bras papa mais je n’ose pas

D’autres le diraient mais pas moi

Les mains au bord du précipice

De grandes et longues mains qui n’ont pourtant jamais touché de piano

Maigres maintenant

Hésitantes comme celles d’un aveugle

Même plus capables de me filer une baffe

Même plus capable de cette caresse trop longtemps empêchée

De si belles mains

Les ongles toujours propres mais jaunis et friables

Les mains qui s’abandonnent

Qui n’écrivent plus qui ne choisissent plus les mots

Qui ne plantent plus de fleurs au jardin

Il devient très vieux après avoir été vieux

Après avoir été jeune

Les mains lâchent le bord de la falaise

Je ne sais pas les retenir

Je voudrais

Mais je ne sais pas

Cette avancée très progressive de la mort sur son corps m’effraie

Me bouleverse

Comme de la mousse qui envahit un mur une forteresse

De la rouille qui gagne le fer

Bientôt je n’aurai plus peur

Bientôt ce corps sera inoffensif et réclamera des soins

Ce corps autrefois si solide si contenu si retenu si contredit

Si opaque pour moi si menaçant parfois

Bientôt sur le front blême d’un père complètement mort j’oserai poser la douceur hésitante d’une main

Sur ce front blême qui devient froid j’oserai

Enfin

J’oserai enfin.

 

Véronique Garrigou

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Exposition de poèmes au Pôle de vie de Venoix

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