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Le rêve

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“Une place pour les rêves Mais les rêves à leur place.”            Robert Desnos

“Un rêve sans étoiles est un rêve oublié.”    Paul Eluard

“On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves : c’est que c’est fait pour être rêvé.”             Coluche

La poésie, c'est ce qu'on rêve, ce qu'on imagine, ce qu'on désire et ce qui arrive, souvent. La poésie est partout comme Dieu n'est nulle part. La poésie, c'est un des plus vrais, un des plus utiles surnoms de la vie.                  Jacques Prévert

Appelons poésie une création par l'image et le rêve.                 Jules Renard

“Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité.”           Antoine de Saint-Exupéry

“L'amour est le seul rêve qui ne se rêve pas.”     Paul Fort

“Nous sommes le rêve d'un dormeur qui dort si profondément qu'il ne sait pas qu'il nous rêve.” Jean Cocteau

Rêves d'auteurs

Mon rêve familier   

 

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine

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LE RÊVE D’UN CURIEUX

Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : « Oh ! l’homme singulier ! »
— J’allais mourir. C’était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d’horreur, un mal particulier ;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s’arrachait au monde familier.

J’étais comme l’enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle…
Enfin la vérité froide se révéla :

J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j’attendais encore.

Baudelaire

Fin du rêve          

                 

Le rêve, serpent traître éclos dans le duvet,

Roule autour de mes bras une flatteuse entrave,

Sur mes lèvres distille un philtre dans sa bave,

Et m'amuse aux couleurs changeantes qu'il revêt.

 

Depuis qu'il est sorti de dessous mon chevet,

Mon sang glisse figé comme une tiède lave,

Ses nœuds me font captif et ses regards esclave,

Et je vis comme si quelque autre en moi vivait.

 

Mais bientôt j'ai connu le mal de sa caresse ;

Vainement je me tords sous son poids qui m'oppresse,

Je retombe et ne peux me défaire de lui.

 

Sa dent cherche mon cœur, le retourne et le ronge ;

Et, tout embarrassé dans des lambeaux de songe,

Je meurs. — Ô monstre lourd ! qui donc es-tu ? — L'Ennui.

 René-François Sully Prudhomme.

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Phantasma      

J'ai rêvé l'archipel parfumé, montagneux,

Perdu dans une mer inconnue et profonde

Où le naufrage nous a jetés tous les deux

Oubliés loin des lois qui régissent le monde.

 

Sur le sable étendue en l'or de tes cheveux,

Des cheveux qui te font comme une tombe blonde,

Je te ranime au son nouveau de mes aveux

Que ne répéteront ni la plage ni l'onde.

 

C'est un rêve. Ton âme est un oiseau qui fuit

Vers les horizons clairs de rubis, d'émeraudes,

Et mon âme abattue est un oiseau de nuit.

 

Pour te soumettre, proie exquise, à mon ennui

Et pour te dompter, blanche, en mes étreintes chaudes,

Tous les pays sont trop habités aujourd'hui.

Charles Cros (1842-1888) 

Recueil : Le collier de griffes posthume1908.

Les songes et les fleurs   

 

 

Viens, si tu veux rêver d'amour,
Viens tresser ta couronne au fond de la campagne :
Voici l'heure, hâtons-nous, ô ma jeune compagne !
Les songes dans les fleurs se cachent tout le jour.

De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ;
Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin :
Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes,
Les songes et les fleurs ne seront plus demain.

Viens chercher le fragile espoir,
L'amandier le balance en sa fleur argentée :
Viens ! nous le saisirons sur la tige agitée ;
Dans un rêve d'amour il est doux de le voir.

De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ;
Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin.
Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes,
Les songes et les fleurs ne seront plus demain.

Ne pose jamais sur ton sein
L'effroi du meurtrier, la sombre mandragore ;
De sa tige brisée un cri s'échappe encore,
Avec le rêve affreux qui poursuit l'assassin.

De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ;
Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin :
Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes,
Les songes et les fleurs ne seront plus demain.

Cherchons celui qui vient des cieux ;
Il console en dormant la douleur méprisée :
Des larmes de la nuit la vanille arrosée
Parfume son sourire et son vol gracieux.

De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ;
Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin :
Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes,
Les songes et les fleurs ne seront plus demain.

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Recueil : Romances (1830).

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Contrerime XIX. 

Circé des bois et d'un rivage
Qu'il me semblait revoir,
Dont je me rappelle d'avoir
Bu l'ombre et le breuvage ;

Les tambours du Morne Maudit
Battant sous les étoiles
Et la flamme où pendaient nos toiles
D'un éternel midi ;

Rêves d'enfant, voix de la neige,
Et vous, murs où la nuit
Tournait avec mon jeune ennui...
Collège, noir manège.

Paul-Jean Toulet.

Nos rêves

le mot rêve ressemble à un nuage

(lui- même tient sa grâce de son nom)

et s'il pleut sur cette image

c'est qu'il achève de chanter

les belles figures du ciel

l'œil qui s'éveille- sous la paupière

a déjà dansé toute la nuit

il se peut qu'un stratus lui sourit

pendant que le rêve anime le réel

(ne dissimulant- par tact- aucun secret)

le mot rêve résonne en cette nuit

qui médite lentement ton regard caché

du noir au blanc comme en plein soleil

il se peut qu'un sauvage s'y immisce

et c'est toute l'histoire qui s'en mêle

                fugace et relative

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à un niveau d'incidence lévitant

                     parmi les stratus itinérants

entre les tours raides de l'église

                       je me vois entre ces nuages

songeant au pré         texte inefficace

qui rend sa somme au sonneur

et évite les vents de glace

martyrisant l'ombre de l'objet même

 

comme l'acte ne veut pas se voir

dans le reflet envoyé depuis la rivière

où je pêche le saumon mort

et joue ma distance de l'in      fini

avec les cartes de l'in          décence

depuis des creux d'immense morgue

qui cauchem            ardent dans des déserts

et des suppliques à l'amour mort

Ludovic Duclos

Le rêve

 

un rêve éveillé

m'accompagne et veille

un ami caché

vit à mes cotés

transforme en merveilles

toute ambiante morosité

la vérité améliorée

pour voir le bon coté

 

je rêve éveillée

le moche en veille

pour mieux marcher

refusant la pure vérité

sous un ciel étoilé

la terre sommeille

et moi toujours je rêve

 demandant au ciel de m'aider  

 

Danydeb

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L’enfant rêveur

 

Ainsi que l’eût pu faire un corbeau en jaquette,

Ainsi tu pérorais inutile et savant

Sur le néant,

Devant l’enfant distrait qui rêvait dans sa tête

À la mouche posée sur le coin du tableau,

À la bille perdue, aux pieds dans le ruisseau,

À l’ample balançoire au jardin de papy

Le mercredi.

L’enfant parfois, cueillait, tout bas, près de l’oreille,

Un mot qui lui faisait comme un doux bruit d’abeille

Et ne le gênait pas,

Quand la voix

S’enfla d’une question heurtant l’âme candide :

Qu’est-ce que le vide ?

Et l’enfant répondit, plein d’un docte savoir :

C’est tant que ma maman ne m’a pas dit bonsoir.

 

Irène Gaultier-Leblond

LA  FARANDOLE DES  REVES

  

 

Artisan de mes rêves, poète, viens vers moi !

Dès que l’aube se lève, mets mon cœur en émoi…

Et toi, le philosophe, virtuose des idées,

Lorsque  je t’apostrophe, éclaire mes pensées !

 

Ô! Jolie sérénade, quand brille Séléné*,

Cupidon, en balade, se plaît à me charmer…

Apollon flamboyant me séduit, me courtise;

Les Arts sont mes amants, la Musique me grise…

 

Précieuse méridienne, quand brille le soleil,

Derrière les persiennes, je pense, je sommeille…

La sieste est souveraine, le grand sage l’honore...

Les songes vous emmènent, cultivons ce trésor!

 

Pour ton cœur en déroute, ne va pas voir le mage ;

Il sèmerait le doute, le Maître des mirages…

Mais quand le clown sourit, faisant naître nos rires,

Qu’elle est belle, la vie, et quels doux souvenirs !

 

L’Amérindien m’a dit : « Prends ce capteur de rêves,

Les cauchemars maudits s’évanouiront sans trêve.

Seul, un enchantement réjouira ta mémoire,

Pour savourer le Temps du matin jusqu’au soir. »

 

Aujourd’hui et demain, forgeons de beaux projets …

Dessinons un chemin, réalisons nos souhaits !

Rêvons  nos vies, en paix, ou bien vivons nos rêves,

Mais n’acceptons  jamais qu’un désespoir s’élève !

 

*Séléné : La lune (mythologie grecque)

 

Monique Renault

 

 

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Le rêve

 

 

défini réducteur que « le » rêve

clos ainsi au carrefour des études psychologiques

sociologiques métaphysiques allégoriques

chimériques transatlantiques rimailleriques

et pourquoi pas oniromantiques

à moins qu'il ne se recroqueville à l'obsession du ravissement

irréel  endimanché

qui tambourine dans la tête

et assèche les horizons

simple objet tripoté par les maniaques

 

« rêver »  s'avère bien autre chose

mouvement chamboulement imaginaire incoercible

voyage inattendu au bout de chemins inconcevables

re-création de mondes esquissés

qui s’entre-déchirent ou s'aiment à la folie

pour le spectateur que nous sommes

souvent convié à ce carnaval intérieur

où le moi n'est pas moi mais chimère incongrue

qui danse à féerie que veux-tu

puis très souvent oublie

tout

ou partie

 

 

Daniel-Claude Collin / février 2022

ÉNIGME

 

Ces rêves insistants et troublants

qui s’imposaient à moi souvent

étaient-ils porteurs de messages

pour que j’en fasse bon usage ?

 

Lors, il me fallait dans la nuit

avancer seule et sans bruit

dans un lieu insolite, étrange

rempli d’images qui dérangent.

 

Ce pouvait être une forêt

dont les grands arbres m’encerclaient

ou bien les eaux d’une rivière

me bousculant dans sa colère.

 

Parfois soudain je surgissais

chez des inconnus sidérés

et moi, déroutée et confuse

je me morfondais en excuses.

 

Enfin un réveil angoissé

mettait fin au rêve insensé.

Mais toujours et quoi que je fasse

s’imposait l’idée d’une impasse.

 

J’ai souvent recherché l’origine

de ces songes et j’imagine

qu’ils étaient comme le reflet

d’obstacles, d’échecs camouflés.

 

Jeanne FOUCHER   Février 2022

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Je rêve ...

 

Le vent m'invite sur son aile

Vais-je le suivre dans le ciel ?

M'envoler vers les galaxies

Et côtoyer les infinis ?

 

Parmi les étoiles jouer

Comme en un jardin enchanté ?

De là-haut découvrir la terre

L'admirer dans tous ses mystères ?        

                      ---   

Or le vent vient me susurrer

D'autres projets pour m'allécher

Me faisant alors hésiter

Avec d'autres réalités :

 

La mer avec ses horizons

Et la magie de ses grands fonds ?

Voguer en sous-marin cristal ?

Capter les aurores boréales ?...

                      ---

Et moi ? et moi ? et moi ?

C'est le refrain que je perçois

Dans l'herbe fraîche de mon pré

Où je viens de me réveiller.

 

La fourmi et le coquelicot,

L'eau cristalline du ruisseau

Se rappellent à ma rêverie.

Ils ont peur que je les oublie...

 

Julie - février 2022

                                                                    Rêve éveillé

 

 

Qui nous fera sortir de la morte saison ?

Une larme sacrée annonce notre éveil.

Nous n'ajouterons rien aux mornes trahisons.

Une femme ignorée sera notre pareille.

Quelle aube sans souci délivrera le ciel ?       

Une flamme bénie caressera le jour.

Le mystère infini extirpera le fiel.

Nous marcherons légers à l'abri des vautours.

 

Je sais que toute attente éloigne l'ironie.

Une aurore de pluie traverse l'horizon.

D'un miracle inouï nous garderons l'envie

et le rêve éveillé apporte sa saison.                          

                                                                     

                                                                      Marc Rébéna                                                 

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Cauchemar

 

Quand la journée s’achève et que l’ardeur s’enfuit,

Quand la pendule affiche un peu plus de minuit,

Le moment est venu, pour mon futur bien-être,

D’aller enfin dormir. Dormir, rêver peut-être ?

Oui, l’obstacle est bien là. Morphée et ses pavots

M’emporteront alors vers des mondes nouveaux.

Quelle errance sans fin, quelle impossible quête

Sera le coryphée de mes terreurs secrètes ?

Serai-je poursuivie par un monstre inhumain ?

Quel spectre du passé croiserai-je en chemin ?

Blottie sous l’édredon, près de celui que j’aime

Sauvée de la noirceur par quelque exquis poème,

Je glisse peu à peu dans un sommeil léger

Et mon âme assoupie commence à voyager.

Périple fabuleux et plein de fantaisie

Qui m’entraîne en un lieu qui ressemble à l’Asie.

Dans le jour incertain, des arbustes en fleurs

Prennent étrangement d’improbables couleurs

J’avance à pas feutrés et soudain je discerne

Une allée qu’illumine une vieille lanterne...

J’ignore où cette voie peut mener, néanmoins,

J’ose m’aventurer sur les pavés disjoints.

La route s’étrécit, la nuit se fait opaque,

Je ralentis le pas, redoutant une attaque.

Plus forte, cependant, est la curiosité,

Je plonge imprudemment dans cette obscurité.

Tout à coup, grimaçants, de terrifiants visages

Surgissent du néant me barrant le passage.

Et il ne semble pas qu’ils me veulent du bien,

Car ils sont de ces lieux les antiques gardiens.

Hélas, je ne peux fuir cette sinistre escouade,

Je reste pétrifiée, mon cœur bat la chamade …

 

… Et je m’éveille enfin avec soulagement

Mais n’éprouvant pourtant aucun délassement !

Martine Desgrippes Devaux

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REVES

 

 

Rêves aborigènes

Qui dressent leurs troncs bleus

Sur une terre rouge

Des temps paléocènes,

Où donc les ai-je vus ?

 

 

Les rêves fumigènes

D’une terre de soufre

Sertissant l’émeraude

D’une  eau nauséabonde        

Où donc les ai-je vus ?

 

Les rêves halogènes

D’une terre de sable

Qui, très souvent chavire

Sur ses bases instables,

Où donc les ai-je vus ?

 

Ne serais-je ma foi

Qu’un atome exogène

Qui traverse les rêves,

Ne les capture pas ? 

 

 

                                                              Danièle MANOURY     CAEN LE 14 JUIN 2021

Rêve éveillé.

 

 

Sans m’occuper du temps dehors,

dès que le drap de la nuit tombe,

je ferme les poings et je dors,

seule activité qui m’incombe.

 

Et je sais qu’en closant les yeux,

jusqu’à ce que le jour se lève,

malgré les plus chers de mes vœux,

je ne ferai plus aucun rêve.

 

C’est ainsi depuis maintenant

les temps enfuis de mon jeune âge,

sauf quelque cauchemar venant

troubler ma paix de son mirage.

 

Mais à la place, j’ai bien mieux

à faire quand le jour m’éveille :

rêver d’un avenir heureux

qu’un ciel sans masques ensoleille !

 

 

Michel BARTHA      May-sur-Orne, le 4 janvier 2022.

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LE PARTAGE DE MINUIT

   
Quand scintille la lune et que le jour s’enfuit,
Dans toutes les maisons, se ferment les paupières.
Les rêves, peu à peu, caressent  mon esprit.
Alors, un autre monde apporte sa lumière…

Point de sombre mirage, mais un jardin d’Eden…
Elégante et céleste, en sa robe irisée,
Une Muse me parle, elle efface ma peine ;
Sa voix tendre murmure des strophes enchantées :

« Je m’appelle Calliope *et j’offre l’éloquence.
Je règne en poésie, amie des troubadours.
De l’Ode ou du Sonnet, je chéris l’élégance ;
Célébrons notre nuit, au tempo de l’Amour ! »

Ô ! Symphonie de mots joyeux et délectables !
Je glisse doucement dans l’âme d’un poète,
Savourant l’aventure, à jamais mémorable,
D’un instant délicieux et d’une noble fête !

Euterpe* me séduit de sa flûte magique.
Un piano, une harpe ont traversé le Temps.
Dans le ciel éthéré, brille l’astre idyllique,
Quand s’élève, divin, le Sacre du Printemps !

Pygmalion* amoureux  sculpte une Cariatide…
De ses couleurs, le peintre illumine une toile.
Apollon rayonnant  m’accompagne et me guide…
Je m’élance, aérienne, et  touche les étoiles !

Sous les feux d’un théâtre, excellent les artistes.
Le rideau pourpre vole au-dessus de la scène…
Sur la piste dorée, charmante trapéziste,
Qui pourrait oublier ta grâce souveraine ?

La clé des songes m’offre une extase sublime,
Mille joies en partage, au Pays des Merveilles.
Je voyage gaiement sur le flot de mes rimes,
Naviguant vers une île, embellie de soleil.

Terpsichore* me salue d’une charmante danse…
Je m’éveille et j’écris d’une plume inspirée.
L’heure bleue me sourit en subtiles nuances…
Dans mon esprit heureux, mes rêves sont gravés !


Monique Renault

*Pygmalion ; sculpteur-(Mythologie grecque) -*Apollon: Dieu des Arts et de la Lumière 
Les Muses en Mythologie :*Calliope : Poésie-Eloquence- *Euterpe : Musique- *Terpsichore : Danse

 

La famille rêvée 

 

Rêver d'un beau bateau

Et de parcourir les flots

Rêver de la vie de château 

Et de goûter au luxe rétro

 

Rester finalement à quai

Les poches aux fonds percés

Est le plus grand bienfait

Que l'amour nous ait donné 

 

Notre rêve est présence 

Pas juste une espérance 

Notre histoire a du sens

En toi belle j'ai confiance

 

Kevin ZAGNI

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La fin du poème

Opacité

Obscurité

On jouait à quoi ?

On rêvait de quoi ?

Rime légère, fluide

Plume et rond dans l’eau

A cloche-pied

A pieds joints

Le nez dans l’herbe

Les yeux au ciel

Comme un vertige

Comment as-tu fait pour me retrouver ?

J’étais si loin

Porte fermée

Cadenassée

Rai de lumière dans le couloir

Voix assoupies

Le drap jusqu’aux yeux

Le frais au fond du lit

Dehors il fait si froid

Dehors il fait si noir

Et ces oiseaux qui crient

N’aie plus peur

Je suis là

Demain il fera jour. Et chaud

Nous serons au creux de tout 

Il ne faut pas pleurer

Les larmes vont te noyer ...

 

... Comme un voyage

Ou un jardin

Voler peut-être

Se cacher dans un arbre pour attendre le jour

Comme du vin qui coule sur le mur

Verre fracassé

Etrange fureur

Une ombre fraîche qui te rend fou

Etre ailleurs être absent être seul

Tu n’y comprends plus rien

Sans la rumeur du monde

Sans les éclats de voix

Et les froides colères

Tout ce temps perdu

Et ce qu’il reste à vivre

Rugissements

Feulements

Miaulements

Celles qui nous déchireront d’un coup de patte

Violence

Douceur

A quoi jouait-on ?

De quoi rêvait-on ?

Je ne sais plus

Nous mourrons de faim

De soif

De froid ou de peur

Nous mourrons.

 

Véronique Garrigou

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Un rêve sous l’oreiller

                                                  A mes parents

 

Dans le cœur de ma nuit je vous ai rencontrés.

Quarante ans… Tout ce temps sans vous,

L’amour et les chagrins intacts

Mais l’incrédulité je l’avoue.

Dans vos regards je suis entrée,

J’ai cru que la mort était inexacte

Et supposée.

Quelques secondes de contact,

Perdue dans votre absence j’étais désemparée.

 

Dans le cœur de ma nuit je vous ai rencontrés,

Me suis réveillée seule, comment vous rattraper ?

Mes draps sont vides

Et mon rêve s’attarde sous l’oreiller.

 

Jocelyne CORBEL

Le 27 janvier 2022

si belle qu’elle s’explique avec les dieux

d’un contour d’œil tout de silence

déviant la larme avant le spleen

si son absence s’explique par les yeux

les dieux hideux feront le ménage dans la poussière

c’est une muse secrète et dissidente

à la langue blanche d’images épanouies

c’est une muse combattante- les parques trichant

et médisant même de la grâce au soleil

même les anges sont sur le cul- répètent

le vers parfait qu’elle inspire aux poètes

dans une ivresse orphique et bacchusienne

tenant le miracle du bout des ailes

et lévitant tel un délice- étrange et arche

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de l'amnésie dans les veines

et du sursis pour ces traces

qui ne sont plus que poussière

la sensualité des sphères

résume les hasards de l'espace

comme un crapaud la chance

d'un prince pour sa princesse

 

une dormeuse névrotique

qui poétise dans son sommeil

ses rêves sont si élastiques

qu'elle ne ressent pas ce baiser

qui passe comme passe le temps

sans souvenir que la lumière

sur des chimères s'acharnant

Ludovic Duclos

Endormie, comme la belle au bois dormant,

attendant, toute seule, son prince charmant.

Voyager dans des contrées remplies de luminosité,

de chevaliers et d'épées.

Avoir peur de soi-même,

de son regard,

de son miroir

dans un cauchemar qui ne toucherait pas à sa fin.

Enfin, se réveiller à l'aube pour partir travailler,

le rêve, ce doux moment de liberté.

 

 

Maxime Lewczuk

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J’aime mes rêves si chers

Parce qu’ils ne valent rien.

Ils tourbillonnent dans l’air

Sous l’épée d’un chérubin.

Dans une clarté obscure,

Ils jouent, dansent et caracolent

Semant le chaos, augures

De mes pensées qui s’envolent.

Je vois de lointains pays

De landes et de prairies sombres

Qui souffrent au cœur du maquis

Entre l’abîme et les ombres.

Ici, des marches de pierres

Là, un lac d’images et d’ondes.

Y naît une âme qui erre

Au-dessus des eaux profondes.

Tout n’est que fuite et brouillon

Et mes pensées marécages

S’enfuient comme une chanson

Qui sonne au loin du rivage.

Brigitte Vivien

« Je dis que le rêve est une autre vie

Et que d’autre vie, on n’a jamais trop. »

 

Le rêve

 

Le rêve est une évanescence

Qui m’enveloppe d’une aura

Où s’infuse une connaissance

Dont j’ignorais qu’elle fût là.

 

C’est là qu’une autre vie commence

Comme un cadeau qui n’est qu’à moi

Je l’accepte en toute innocence

C’est une faveur qui m’échoit

 

Où se rejoignent en silence

L’éphémère, le cœur, l’émoi,

Le sourire, l’enfant, la danse,

Et j’en use selon mon choix

Irène Gaultier-Leblond

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LE RÊVE

 

Je suis ombre, je suis lumière,

intemporel bien qu’éphémère,

je divague, mais bien présent

j’interpelle tout en passant.

Bien qu’inconsistant, je m’impose

par l’énigme que je propose.

 

Image floue, vague impression

de réel, quête d’intuition,

de déjà vu ou bien d’étrange,

chose insolite qui dérange,

curieux et troublant scénario

qui, au cœur fera froid ou chaud.

 

Tissé de brume impondérable

tel un fin voilage, impalpable,

vaisseau fantôme inquiétant

qui nous entraîne sous l’autan

vers des rives dont les arcanes

auraient besoin d’un fil d’Ariane.

 

Tel est le rêve évanescent

qui parfois plane sur nos nuits

et jusqu’aux abysses descend,

indifférent au temps qui fuit

 

Jeanne FOUCHER     Février 2022

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UBIQUITE

 

Mes rêves vont partout

Ce sont des rêves fous

Qui vont à Tombouctou

Au bras d’un tourlourou.

 

Mes rêves vont partout

Je vais, que voulez-vous,

A Ouagadougou

Sur l’aile d’un hibou.

 

Mes rêves sont bien fous

Je vais même à Corfou

Courir le guilledou

Avec un garçon roux.

 

Mes rêves sont filous

Ils auraient rendez-vous

Au bras d’un andalou

D’un hidalgo jaloux.

 

Mes rêves sont près de vous

Ce sont des rêves doux

Ils vont cueillir les choux

Un beau jour du mois d’août.

 

                                                              Danièle MANOURY 

MOUEN OU TOURVILLE SUR ODON 1978

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BONNE NUIT LES PETITS

 

Ô ! Désirs merveilleux, à l’orée de mes nuits…

Je dévore des yeux, Nicolas, Pimprenelle,

Je n’ai plus peur du Noir, lorsque la lune luit,

Et des milliers d’étoiles brillent dans mes prunelles…

 

Sur un nuage blanc, merveilleux rendez-vous,

Un ours tendre et bizarre me parle et  je m’endors…

Tel un marchand de  rêves qui m’offre les plus doux,

Ulysse, dans le ciel, sème du sable d’or…

 

« Là, j’éteins la lumière… » Dit gros Nounours, ému !

Je traverse le Temps, alors que mon cœur danse…

Ô ! Souvenirs exquis et  je tombe des nues :

Pourquoi sont-ils si beaux, les souvenirs d’enfance ?

 

Monique Renault

  Et si c'était vrai ?           

 

           (conte)

 

Le petit Loir dans son trou noir

Vient enfin de se réveiller.

Il s'était endormi un soir

Il y a un millier d'années...

 

Sortant le museau de son trou

Ses yeux se sont écarquillés,

Ne reconnaissant pas du tout

Le monde qu'il avait quitté.

 

Les grands immeubles ont disparu

La nature est plus foisonnante,

Et cet oiseau qui le salue

Parle d'une paix qui l'enchante.

 

Le chat danse avec la souris,

Des enfants jouent dans le jardin.

Coule un air de belle harmonie

Qui remplit le cœur de chacun...

 

Or, tout à coup, il se souvient

De la peur qu'il a refusée.

Le Monde était sur le déclin.

L'Homme en train de l'assassiner.

 

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L'oiseau voit son étonnement.


Doucement, il va lui chanter

Ce que l'on raconte aux enfants

De l'Histoire de l'Humanité :

 

 "Les animaux ont pris la main

Et l'homme a enfin reconnu

Qu'il s'égarait sur le chemin"...

Et le miracle est advenu !

 

                                                              Julie - février 2022

Le rêve

 

je rêvais les yeux ouverts

d'un tout autre univers

le paradis sur terre

 

le père éternel moins sévère

mes rêves cassèrent ….

je rêvais d'une autre vie

pour satisfaire mes envies …

 

Je rêvais d'un homme « sagittaire »

les deux pieds sur terre

je rêvais d'un miracle...du fils de Dieu

des regrets des hommes après ses adieux...

 

Je rêvais, vrai, le père Noël

pour faire à l'enfant la part belle

Je rêvais à la maladie interrompue

par l'intelligence des hommes vaincue

 

je rêvais à l'arrêt de la misère

de mes sœurs et frères

je rêvais d'une autre planète

où rien ne s'achète

 

je rêvais à l'amitié

et à sa longévité

je rêvais à la rose du petit Prince

une rose, dans ses doigts minces

 

je rêvais, je rêvais

toutes ces années

mon cœur ouvert

les yeux fermés ...

 

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... et je me suis réveillée

sous un ciel couvert

d'un hiver sur terre

entre ciel et mers

 

où on se croise les yeux fermés

les hommes allant vers,

malgré leur rêve inachevé

leur sol malmené

 

aux couleurs bleus et verts

que tout homme sain espère,

croyance et rêve apaisent

les actes d'Adam et Eve

 

 

première erreur de l'humanité

dont on n’a pas fini de parler

 

je rêve, l'esprit ouvert

de mon père, de ma mère

dont j'ai pris la relève

pour que rien ne s'achève.

 

Des rêves imaginés

par tous les écoliers

l'enfance inachevée

dont il faut se méfier

 

les deux pieds sur terre

faible est la chair

depuis bien des années

et d'un dieu oublié.

 

DANYDEB               18 01 2022

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Oser

 

Oser parler de nous

Oser rêver de liberté 

J'irai voir Katmandou

Et les grandes forêts 

 

Oser un jour le voyage

Oser l'insécurité 

Écrire un reportage 

Au cœur des cités 

 

Oser partir ensemble 

Oser vivre en amitié 

Et que nos cœurs tremblent

Sans jamais se toucher

 

Kevin Zagni

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Rêve incandescent

 

Ô rêve incandescent illuminant mon être,

je te dois une extase au fond de ma tristesse.

Saurais-tu m’apporter au bout de l’allégresse

un soupir souverain transcendant le paraître ?

 

La nuit douce et sereine éloigne mon mystère

par sa ténèbre amie remplissant mon décor.

Serait-ce le début d’une fin délétère

pour mon âme éthérée respirant sans effort ?

 

Une étoile allumée éclairant mon sommeil

s’approche de mon lit entouré de lumière.

Qui attend de mon être un insondable éveil

pouvant transfigurer un homme faible et fier ?

 

Une lune fidèle attendrit l’atmosphère

de son doux rayon blanc plein d’étrange beauté.

Mon corps tout reposé lui fait une prière

en attendant sans peur un réveil adoré.

 

Marc Rébéna

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