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Novembre 2020 : La liberté

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Quelques textes d'auteurs

Liberté


Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard

Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Ma bohème 

 

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal ;

J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;

Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.

Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.

Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud

La liberté

 

Ce n'est pas partir, c'est revenir,

Et agir,

Ce n'est pas prendre, c'est comprendre,

Et apprendre,

Ce n'est pas savoir, c'est vouloir,

Et pouvoir,

Ce n'est pas gagner, c'est payer,

Et donner,

Ce n'est pas trahir, c'est réunir,

Et accueillir.

-

La Liberté,

 

Ce n'est pas s'incliner, c'est refuser,

Et remercier,

Ce n'est pas un cadeau, c'est un flambeau,

Et un fardeau,

Ce n'est pas la faiblesse, c'est la sagesse,

Et la noblesse,

Ce n'est pas un avoir, c'est un devoir,

Et un espoir,

Ce n'est pas discourir, c'est obtenir,

Et maintenir.

-

Ce n'est pas facile,

C'est si fragile,

La Liberté,    

Jacques Prévert

L’homme et la mer

 

Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

 

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remords,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles Baudelaire

La peau minérale des tyrans emmaillote l'espace

Multiplie ses écailles sur les cités avares de portes sur les bouches plâtrées

Pourtant

plus nue que l'herbe

et grosse de printemps

La

Vie

Trame sans fin la débâcle des idoles

Ranime l'éclat de l'eau sur les fleuves de sang

Pourtant

plus aiguë que la foudre

La

Vie

Tranche les nœuds de la peur

Condamne les nuits en arme

Et nomme

à faire frémir de douceur toutes nos clairières inavouées

Nomme la parole ouverte

Respire déjà en chacun.

 

Andrée Chédid

Vos nom, prénom… 

 

Ne cherchez pas à lire mon nom sur mes papiers,

J’ai lavé mes empreintes et j’ai perdu mon âge.

Appelez-moi fumée, appelez-moi nuage,

Laissez le reste en blanc sans rien me demander.

Je n’ai jamais volé que mes instants de chance,

Je n’ai jamais tué que le temps qui passait.

Mes poches sont percées, mais je garde en secret,

Le coquillage bleu du fond de mon enfance.

Vous n’avez pas le droit de prendre mes bretelles…

Ouvrez-moi cette porte …. rendez-moi mes lacets!

Je n’ai rien demandé, simplement je passais.

Si je n’ai pas de nom, c’est que nul ne m’appelle.

Je suis très bien ainsi, laissez-moi m’en aller.

Je ne mendiais pas, n’étais même pas ivre.

Et s’il faut à tout prix mettre un nom sur vos livres,

Appelez-moi nuage, appelez-moi fumée.

Francis Blanche

Nos poèmes

Le prix de la liberté.

 

 

Au-dessus de la nappe en sommeil de l’étang,

leur vol formant un Vé sous un ciel insondable,

des colverts vont au sud, le corps balourd et lent,

vers un abri promis et sûr d’un lointain hâble.

 

Ils entendent soudain les cris d’un appelant

les priant d’interrompre un moment leur voyage,

et voient dans la pénombre un cousin ressemblant

à s’y méprendre aux airs d’un vrai canard sauvage.

 

Ivres de liberté, mais de fatigue aussi,

c’est vers ce beau miroir que les portent leurs ailes,

où l’esclave de l’homme a bêtement choisi

de suivre ses instincts, attirant les femelles.

 

Le chasseur, qui guettait du fond d’un gabion,

fait tonner son fusil et l’atmosphère vibre

et, dès qu’a retenti la détonation,

un oiseau tombe à l’eau, déjà mourant…mais libre !

 

Michel Bartha   May-sur-Orne, le 30 septembre 2020.

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La liberté

 

Partir ou rester ?

S'en aller, ici, ailleurs

cherchant le meilleur

peut-être là, à mes pieds,

 

mais partir, dans mes pensées,

voyager – voyager !

 

Regardant l'extérieur

pour mon accord intérieur

mais s'en aller,

retrouver un avenir meilleur

en pensées

 

seule dans mes idées

partie ailleurs,

réconciliée,

avec l'odeur de liberté

 

s'en aller, rester,

imaginer un monde meilleur

 

emportée par l'immensité

gagnée par la chaleur

d'une mer de toute beauté

prête à me faire

 

voyager – voyager

et connaître la liberté

 

 

 Danydeb     (oct 2020)

LA LIBERTE DE PENSER 

 

La liberté de mes pensées

n'a pas de cage

elles s'évadent contre mon gré

de mes envies, de mes idées

de mes projets peu sages

ou pas réalisables !

 

Peu importe l'âge

il faut partir, s'en aller

vers d'autres mirages

quitter le sol et ses pavés

ou les marécages

boueux, innommables

 

le prix de la liberté

c'est l'incertitude

parfois la solitude

aveuglée, l'étude rude

poussée par le désir

de pouvoir s'affranchir

des obstacles à franchir

 

peu importe les portes fermées

sans posséder les clés

aller, aller, toujours aller

avec ses drôles d'idées

tourner la page

et s'évader de son cahier

 

dehors, sur les plages

épris de liberté

 vivre   vivre en paix

sa peau sauvée

sentir vibrer son être entier

avec la vie réconciliée.

 

Danydeb    (octobre 2020)

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le pas au bord du vide

ses signes dans l'eau

des po(i)nts dans l'oeil

relient les rives l'oeil

plat l'oeil avide plie

ces lignes désarticulées

 

une empreinte comme une île

parmi le désert du vent

distille le passé vrille

comme un mirage

le temps si peu virile

-sa courbure-

saigne comme un bout de plume

(entre les joncs diurnes)

arrachée à un cygne

 

dame satirique

recherche signe

strict -malgré la lune-

elle courbe destine

sa marche talentueuse

entre les rimes

à de plats sentiments

de messieurs sans rancune

Ludovic Duclos

cette in(dé)cision  de la goutte

à la force du vide échappe

au vent la perle en équilibre

joue son éclat au mouvement

d'œil indécent et fige

la peur aux profondeurs

 

le regard vain ou rigide

fond entre les formes jusqu'à

aveuglement des lignes jusqu'au

point immobile qui au sien

ressemble comme éloignée

cette île misée en silence

 

la rayer -rire ou temps utile

une larme sur la peau tremble

durant l'ombre d'un chant terrible

contre l'absente sérénité

durant l'inexacte force

du temps instable et stérile

 

un lointain rythme- la chute

distraite d'un sentiment divers

égaie la flamme à l'inverse

d'un jeu inouï mais semblant

au guide de guingois riant

à l'attraction du style

Ludovic Duclos

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[(sup)/(trans)] port de la bougie

baveuse & blanche

ce crâne voue 100 ans

d'inexistence aux

indifférences supputant

de la pensée bouillie

 

du mépris de quelques

planches neuronales

allume l’œil dilué

d'un cercle en un carré

pourri de fumées noires

qui de taire ou de fuir

s'enfonce en mauvais songe

 

un crachat en bord de lèvre

putride pend le crâne

déporte la bougie

dans cet antre exact

où les lignes s'étirent

 

par la fenêtre la lune

dépense ces pages

dont des pans décomptent

à quelle (s) lumière (s)

quelles matières

 

(ô) sain(t)es dis(t)ances

Ludovic Duclos

un petit ravage

de bambin libre

qui ignore les tours qui ne

brillant le destinent à l'

alouette sous décompte

où son chant pâle existe

sans force à l'alibi émis

par la loi prodigieuse

où les rêves de l'enfant persistent

à se noyer entre les algues

 

qui se re(com)posent

d'une mouette sans noiceur

ses rives fantas(ma)tiquement

         voile contre voile

puisque le lest d'une voix

s'est  atterré parmi les sangles

qui unissent à la matière

moins le cauchemar d'origine

les lignes d'un itinéraire fibreux

de refuser l'éclat des vagues    

 

Ludovic Duclos

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    Liberté                 

 

L : Comme des ailes volant au vent

       Malgré les grandes peurs du moment.

I : Comme un petit point sur un grand mât,

      Phare à l’opposé de la doxa.

B : Comme un bateau hissant ses voiles,

       Vogue le cœur léger loin du mal.

E : Comme eux qui se sont battus pour elle,

       Avec courage et l’âme rebelle.

R : Comme l’air d’un ailleurs qui attire

       Femmes et hommes qui souhaitent agir.

T : C’est le temps qu’il faut pour la sauver

       Des 6 et des diktats imposés.

É : Pour prendre son élan vers le large,

       Et, à tout jamais, tourner la page.

Brigitte Vivien

Dès mon réveil

 

Dès mon réveil par mon chemin coutumier

Qui traverse ma vie et mes rencontres

J’ai marché légèrement et sereinement

Tout enveloppée de joie et de légèreté

 

Je ne sais où mènent mes pas

Mon cœur fait la fête et mon esprit le bonheur.

Que m’importent les lois, les volontés

De fer qui se brisent contre la vérité.

 

Aujourd’hui je vois la couleur du ciel

Les rayons briller sur les pétales

Plus d’âge, plus de vieille ou de jeune

Tout luit sous le heaume de la vérité.

 

Doucereuse est la voie ouverte

Je dors et je m’éveille

La destinée me guide

Et rien ne peut la briser.

 

J’aime mon destin, ma vie

Passée, présente et future

Et toi, tu ne pourras la déchirer

Malgré tes forces doctrinaires.

 

© Krystin Vesterälen – 30 octobre 2020

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Liberté

  

 

 entre génétique héritage éducation rencontres

 traumatismes et catastrophes

 publicité obsédantes et médias sociaux anonymes

grandiloquence fallacieuse

 

quelle place pour la liberté

 

illettrisme pour certains crétins abyssaux

qui la confondent avec leur caprice leurs pulsions de bêtise

égocentrée

sur leur tout petit

moi

corseté de selfies

 

la liberté n'est pas davantage solitude cet abandon sans aucun partage

ma liberté n'existe pas sans celle des autres

 

la liberté est mosaïque de toutes les couleurs

aux contours vivants parfois rugueux

aux combinaisons aléatoires

 

et non pas rails rouillés pour on ne sait

quel Auschwitz communautaire ou quel goulag fanatisé 

 

 

 

Daniel-Claude Collin   / novembre 2020

                                                            

  MEURTRE

 

 

Entre l’enclume et le marteau

La liberté prise en étau

Se tort, s’aplatit et grimace

Agonise, meurt et s’efface.

                                                              Danièle MANOURY                                  

CAEN LE 11 SEPTEMBRE 2020     

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 POEME EPIQUE INACHEVE

 

Et les grands oiseaux libres

Qui sont heureux de vivre

D’un coup d’aile sont ivres

Un cri résonne et vibre.

 

C’est l’immense clameur

Qui nait éclate et meurt

Cri de mille rameurs

Qui soudain, et sans peur

 

Rejetteraient les rames,

La misère et ses hardes

Pour mieux rejouer le drame

Qui enclenche les armes.

Danièle MANOURY

CAEN LE 18 SEPTEMBRE 2020

                                                                                                                                                   C’EST SIMPLE !

 

 

C’est simple la liberté :

On chausse ses beaux souliers

Et on traverse la rue

Vers un chemin sans issue.

         C’est simple !

 

Danièle MANOURY

CAEN LE 8 JUILLET 2020

 

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                                                                               PENSE-BETE

 

Penser chaque soir d’été

A entrouvrir la fenêtre

Pour bien laisser s’envoler

La grosse mouche du jour

Qui danse sa sarabande

Obstinée et obsédante

Près des vitres de ma chambre

Chemin vers la liberté.

Danièle MANOURY

CAEN LE 27 JUIN 2019

                             TOLERANCE 

 

 

Mots interdits, cris étouffés

Où se trouve la liberté ?

Droit à l’erreur, à différence,

Droit au respect, à déférence

Mots interdits, cris  étouffés

Imbuvable est le réchauffé.

J’ai mes idées. Tu as les tiennes

Mais de la paix soyons gardiennes.

Buvons donc  à notre santé 

Je t’offre une tasse de thé.

N’aie pas peur du qu’en-dira-t-on

Demain nous nous en moquerons

Car vois-tu c’est fort de café

De boire petit doigt levé

Allons entrechoquons nos bocks

Et posons sur les starting-blocks

Nos mots en liberté lâchés

Que les puristes vont lyncher.

Danièle MANOURY

CAEN LE 8 OCTOBRE 2016

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L’eau de la Liberté

 

Sur le sable doré,  paisiblement assis,

Il regarde la plage et il se sent bien seul…

Illustre vétéran venu en Normandie,

Pour ses chers compagnons, l’onde fut un linceul…

 

Son visage creusé par les sillons de l’âge,

Sait que les souvenirs n’ont pas pris une ride.

Aujourd’hui, la jeunesse, oubliant ce naufrage,

Offre son corps trop blanc à un soleil timide.

 

Le vieillard  se souvient, et il verse des larmes.

Il se revoit, marchant, dans le limon rougeâtre…

D’espoir en désespoir, au milieu du vacarme,

Il fut l’acteur vaillant d’un lugubre théâtre :

 

«  Océan, entends-tu s’élever ma complainte,

Dans ma mémoire encore, résonnent les canons.

Les indignes blockhaus ont laissé une empreinte,

Guidant le promeneur vers de noirs horizons…

 

La bourrasque zélée n’en faisait qu’à son aise,

Enchaînant le destin à sa force guerrière,

Et les flots capricieux se heurtaient aux falaises,

S’envolant, sans vergogne, et livrant leur colère…

 

Quand le sang jaillissait de toutes nos blessures.

D’une ardeur fraternelle, les soldats combattaient.

Le deuil,  à nos oreilles, entonnait son murmure,

Noyant des corps meurtris que la mer transportait.

 

Nous cherchions, sur la rive, un abri de fortune,

Mais la lande se muait en sinistre spectacle…

Des hommes agonisaient sur le sable des dunes,

Et chacun attendait l’impossible miracle…

 

La victoire naquit d’un tragique six Juin,

Brisant des innocents, si loin de leur patrie…

Pour défendre la France, nous vous donnions la main,

Mais, de la Liberté, connaissez-vous le prix ? »

 

Au cœur de ses pensées, le poète mesure

Le bonheur d’être libre ; alors, il prend conscience

Qu’au prix de vies perdues, immense démesure,

L’eau, au gré de l’Histoire, fut source d’espérance !

Monique Renault

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APPRENTISSAGE
 

Quand certains s’abandonnent à leur triste existence,
D’autres partent au combat, à l’assaut de leurs peurs.
Et toi, mon cher bambin, tu dois saisir ta chance.
Nous sommes tous égaux; cultive ta ferveur !

Ne crains jamais la pluie des vilaines rumeurs !
Avance librement et passe entre les gouttes.
Danse sous le ciel gris, pour que ta joie demeure !
Il n’est pire ennemi que ce que tu redoutes…

Hardiment, suis la voie que tu as dessinée… 
Partout, où  que tu sois, tu es un être unique.
Toujours, sème l’amour et la fraternité.
Un soleil brillera, si tu le revendiques !

Répands la tolérance au goût de  liberté !
Dignement, dans ce monde, vogue vers l’infini…
Façonne, au gré du temps, ta personnalité.
Chaque jour, sans faillir, chante et choisit ta vie ! 

Sais-tu qu’en maintes places, si tu veux bien les voir,
De merveilleux jardins viendront s’offrir à toi ?
Tes nuits s’éclaireront d’une lueur d’espoir;
Alors, à la tristesse, succédera la joie!


Fais d’un échec ta force et le succès viendra.
Le monde des possibles est  à toi, mon enfant !
Au-delà des nuages qui sèment les tracas,
Ta bonne étoile brille et danse au firmament…

 

Monique Renault
 

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Vivre comme un lézard ...

Vivre comme un lézard au soleil

Vivre comme une bulle de savon

Vivre pour la trace de l’écume

Vivre pour le chaud de la terre

Vivre légère contre le poids du vent

Vivre insouciante et sans mémoire

Vivre comme on danse sur un fil

Vivre les bras ouverts en balancier

Vivre comme une plume

Vivre comme un petit flocon

Vivre comme un bateau de papier blanc

Vivre au hasard, à la dérive

Comme un ballon bien lisse qu’on a lâché soudain en direction du ciel

 

 

Véronique Garrigou

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Oyez ! Oyez !

bonnes gens !...

Liberté, Liberté…

 

Elle n’a jamais eu autant de prix

Lorsqu’ on est surpris

Par des attentats, des menaces,

Par des passionnés pleins d’audace.

 

 

Triste sort des peuples qui tombent

Sous le joug de dictateurs sans scrupules

Sous couvert de belles paroles, vous manipulent.

Servitude, esclavage et pauvreté au plus grand nombre.

 

 

Heureux de se sentir libre de penser,

D’exprimer ses valeurs, de critiquer,

De croire, d’être soi-même.

Respirer dans un monde qu’on aime.

 

 

Aujourd’hui encore, de faux espoirs sont un leurre.

Des extrémistes, des groupes de pression.

Des lobbies sont à la manœuvre à l’unisson.

Pour s’enrichir, défendre leurs valeurs.

 

Liberté, bien fragile, bien précieux,

Dont on n’a pas toujours conscience des enjeux.

Dans notre vie, notre corps, notre esprit.

Protégeons-la, défendons-la contre les impies.

 

 

Daniel Villeray

Toute religion pour grandir

A eu besoin de ses martyrs.

Doit-on vraiment les imiter

Pour sauver notre "liberté" ?

Violence engendre la violence

Nous le savons par expérience.

Civilisée comme sanglante,

Quel bien pourrait-on en attendre ?

 

N'y a-t-il pas d'autres moyens

Plus humains et plus malins,

Qui à tous donneraient l'envie

De notre liberté chérie ?

 

"Cherchons ! cherchons !

mes bonnes gens..."

 

Chante le ménestrel d'antan.

 

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                                                                   Julie novembre 2020

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Titre 3

Souvenirs ! souvenirs !                                                                                                                   

 

ou « Hommage à nos bus »

ma navette spatiale

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Un soleil printanier

S'éveille doucement

Caressant le quartier

En plein confinement.

 

Le silence apaisant

Prête à la rêverie...

Et soudain je me sens

Partie pour l'infini...

          °°°

Quand un sourd glissement

Me sort de ma torpeur.

Un ami rassurant

Arrive à ma hauteur.

 

Un bus de nos cités

Qui, en confinement

N'a cessé d'assurer

Un service constant...

 

Il est vide et pourtant

Je le ressens vivant...

          °°°

Et me voici émue,

Dans un temps suspendu...
 

Ce bus, il est banal

Mais en réalité,

C'est ma navette spatiale

Vers d'autres libertés.

Julie - novembre 2020

Liberté ? ...

La lourde porte se referme

derrière lui...

Mais cette fois, il est dehors.

Enfin libre !

 

Dix années de prison

C'est très long !

 

De cette vie nouvelle

que va-t-il faire ?

 

Au nom de sa liberté,

Il a fait n'importe quoi.

 

Sa mère, il a fait pleurer

De la liberté d'autrui

il s'est largement moqué.

 

Aujourd'hui,

son fils de 10 ans

l'attend...

 

Il a décidé

de ne plus détruire,

d'utiliser sa liberté

pour construire...

 

Construire le Monde

Construire LA Vie...

Pour et avec Son enfant.

 

Julie - novembre 2020

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Vérité.

La liberté de chacun,

Si haute soit sa puissance,

S’arrête juste où commence

La liberté du voisin.

Irène Gaultier-Leblond

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          Omaha Beach

Oui, c’était eux, ils arrivaient !

Marée déferlant d’outre-monde,

Aube de gloire et d’hécatombe,

Héros des Saintes Libertés

Affrétés de notre espérance

Bravant la mort et la souffrance

En s’engageant jusqu’au défi

A l’assaut sanglant des falaises

Combattants de vase et de glaise

Honneur à eux ! Gloire et Merci !

Irène Gaultier-Leblond.

Ce poème a été composé avec des enfants de CM2 de l'école de Séné dans le Morbihan en 1989, pour le bi-centenaire de la révolution et calligraphié par un ami.

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Maudit blues

 

 

Quand la violence jaune et noire déferle dans les rues et pollue nos écrans

Caillassage           pillage         fumée         cris       chaos

Fuir

 

Quand l’infiniment petit nous menace

Ennemi invisible   voleur d’air     de parfum        de saveur   de vie

Peur virale           effroi masqué

Respirer

 

Quand des voix discordantes nous cernent et nous agressent

Contradictions     cacophonie          incohérence         décadence

Ignorer

 

Quand notre liberté si chèrement acquise est attaquée de toutes parts

désagrégée en fragments résignés 

écorchée en lambeaux sanglants

S’évader

 

Quand les chagrins du passé resurgis à fleur d’âme

 naufragent le pâle esquif de l’espoir

Quand la culpabilité s’accroche aux épaules comme un singe malfaisant

sac à dos trop lourd      fardeau de tourments   carcan de douleur

Oublier

 

Quand l’envie d’ailleurs se fait impérieuse

Partir avec l’aimé à des années-lumière de ce pandémonium

Revenir à l’éternel été de nos années-couleur

Boire à la source enchantée qui allège les maux et donne aux mots des ailes

Renaître   

Peut-être ?

 

Quand les fleurs vénéneuses nées dans l’ombre des pensées insomniaques enfantent des rejets malsains

qui ligotent la joie de vivre     étouffent le bonheur

Trancher

 

Mais se libère-t-on jamais des fers que l’on se forge ?

Martine Desgrippes Devaux

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LIBERTE

 

LIBERTE ! Mot souverain,

Mot magique te plein de vie,

Espoir de beaux lendemains

pour le captif qui t’envie.

 

Pourvoyeuse de bonheur,

toi qui nous donnes des ailes

et dilates notre cœur

suscitant ainsi le zèle.

 

Mais qui en connaît le prix

hormis ceux qui l’ont perdue

et farouchement appris

toute reconquête ardue ?

 

LIBERTE ! Combien sont morts

en ton nom pour ta victoire,

pour défendre ce trésor

et ceux qui veulent y croire.

 

Mot trop souvent galvaudé,

invoqué pour faribole,

qui doit être respecté,

car il n’a rien de frivole.

 

Lors, me hante une question,

le doute me sollicite :

La liberté d’expression

peut-elle être sans limite ?

 

Puis-je impunément provoquer

par mes œuvres, mes paroles ?

Où commence la responsabilité

pour rendre à chacun son rôle ?

 

Jeanne FOUCHER Novembre 2020

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La liberté privée de libertés

 

Tu es dans mes pensées les plus secrètes

Je vois ton visage si proche de moi

Tu es ma moitié, je suis la tienne.

Pourtant si ton souffle est entendu

Pourtant si mes oreilles écoutent

Le vent de la liberté, de l’indépendance

S’ouvrant sur l’horizon serein de respect

Ne l’est plus. Brimée, brisée, l’idée ne surgit plus.

La pensée reste et emprisonnée ne naît plus.    

    - Ouvrez la cage ! dirait le philosophe. 

    - Détruisons la cage ! dirait le syndicaliste. 

    - Que la prison devienne ouverture, dirait le sage. 

    - Les pensées sont inutiles, dirait le politique. 

    - Toutes les pensées sont libres, dirait l’humaniste.

 

 

© Krystin Vesterälen – 28 novembre 2020

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