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Février 2021 : le temps (qui passe)

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Textes d'auteurs

Quand vous serez bien vieille

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :

Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

 

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

 

Je serai sous la terre et fantôme sans os :

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

 

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

 

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578

Heures

Aumône au malandrin en chasse

Mauvais œil à l’œil assassin !

Fer contre fer au spadassin !

– Mon âme n’est pas en état de grâce ! –

 

Je suis le fou de Pampelune,

J’ai peur du rire de la Lune,

Cafarde, avec son crêpe noir…

Horreur ! tout est donc sous un éteignoir.

 

J’entends comme un bruit de crécelle…

C’est la male heure qui m’appelle.

Dans le creux des nuits tombe : un glas… deux glas

 

J’ai compté plus de quatorze heures…

L’heure est une larme – Tu pleures,

Mon cœur !… Chante encor, va – Ne compte pas.

 

Tristan Corbière, Les Amours jaunes 1873

Bien souvent je revois…

Bien souvent je revois sous mes paupières closes,

La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,

Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,

Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,

Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,

Le ciel de mon enfance où volent des colombes,

Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené

Tout petit, la maison riante où je suis né

Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,

Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,

À qui mes souvenirs les plus doux sont liés.

Et son sorbier, son haut salon de peupliers,

Sa source au flot si froid par la mousse embellie

Où je m’en allais boire avec ma sœur Zélie,

Je les revois ; je vois les bons vieux vignerons

Et les abeilles d’or qui volaient sur nos fronts,

Le verger plein d’oiseaux, de chansons, de murmures,

Les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres,

Et j’entends près de nous monter sur le coteau

Les joyeux aboiements de mon chien Calisto !

 

Théodore de Banville, septembre 1841

Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine 

Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine ;
Puisque j'ai dans tes mains posé mon front pâli ;
Puisque j'ai respiré parfois la douce haleine
De ton âme, parfum dans l'ombre enseveli ;
[...]
Puisque j'ai vu briller sur ma tête ravie
Un rayon de ton astre, hélas ! voilé toujours ;
Puisque j'ai vu tomber dans l'onde de ma vie
Une feuille de rose arrachée à tes jours ;

Je puis maintenant dire aux rapides années :

- Passez ! passez toujours ! je n'ai plus à vieillir !

Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ;

J'ai dans l'âme une fleur que nul ne peut cueillir !

Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre

Du vase où je m'abreuve et que j'ai bien rempli.

Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre !

Mon cœur a plus d'amour que vous n'avez d'oubli !

- Victor Hugo. Les chants du crépuscule 1836

De l’enfant que j’étais, au vieillard devenu…

Il était beau le temps

Où mes pommettes roses

S’érigeaient au vent.

Les genoux écorchés

Par les ronces

Au bord des sentiers oubliés,

Je m’en souviens encore.

Les feuilles mortes

Se sont envolées,

Ont tout emporté

Avec elles,

Souvenirs et passé.

De l’enfant que j’étais

Il ne me reste plus que

Des rides,

Des sourires,

Des cheveux blancs.

Au vieillard devenu,

J’ai oublié le temps…

 

Sandrine Davin

Avant que je sois né…

Avant que je sois né ces sentes odorantes

Recevaient déjà l’ombre aimable de leurs ifs.

L’esprit régnait serein sur les fleurs d’amarantes

Cachant presque l’entrée du jardin aux massifs…

 

Des enfants y ont ri, jouant à cache-cache,

Ont grandi, sont partis oubliant leurs secrets

Puis revenus bien vieux revoir sans qu’on le sache

L’endroit des temps heureux qu’à mon tour j’aimerais !

 

Maintenant c’est moi seul qui entends le murmure,

Accompagné de chants d’oiseaux ensorceleurs :

Deviendrai-je bientôt cette ombre de lémure

Que d’autres verront quand ces lieux seront les leurs ?

 

Jean-Charles Dorge, L’Exil du jour 2012

💕Je bouscule le Temps

Pour qu'il se hâte

Oublieuse de ses marques

Sur mon corps déjà piégé

Je défie le Temps

Souverain il me toise

Tandis que je m'effrite

Année après année

Je dynamite le Temps

Il explose

Je me moque de ses gouffres

J'invente des échappées

J'ai effacé le Temps

Je n'ai plus d'âge

Je suis au présent

Je vise l'inexploré !💕

 

Andrée Chedid- (Rythmes)

Nos poèmes ...

Des mots

Tout s’écrit, tout se crie,

Mais le temps passe

Et les mots qui coulent sont en vain,

Le temps passe

Et je suis la pente ou le ravin,

Le temps pèse

Et le ciel appuie sur mon destin.

J’ai trop bu de causes et de pourquoi,

J’ai trop vu d’ahuris et de narquois,

J’ai trop lu de folies et de philosophies.

Le temps passe

En vain.

 

Si j’accrochais ma plume aux heures qui s’écoulent,

Si elle suivait la courbe qu’elles dessinent,

Si je pouvais compter les mots

Et les peser.

Mais le temps passe

Et les mots qui coulent sont en vain.

Si je pouvais mieux dire tout ce que je ressens,

Si je pouvais mieux lire ce que les autres sont,

Si je pouvais écrire en égrenant des mots,

Des vrais, des purs, des fulgurants

Et les sécher.

Mais le temps pèse

Et les mots qui coulent sont en vain.

Jocelyne Corbel

Extrait du recueil "Le fil du temps" septembre 2002

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Le temps qui passe…

 

 

Le temps qui passe se ressemble

jour après jour, nuit après nuit

et, bien qu’on soit toujours ensemble,

un petit bout de soi s’enfuit.

 

Pourtant le virus nous confine

entre les murs de nos maisons…

Comment se pourrait-il, in fine,

qu’un jour nous disparaissions ?

 

Boire et manger c’est nécessaire,

car il faut sustenter le corps

et, pour l’esprit, comme un repère,

demeure la lecture alors.

 

Un peu de chacun peut survivre

grâce à l’adresse de sa main,

et ce qu’il a conçu délivre

bien des secrets de l’être humain.

 

Epargnés par la mort des heures,

il reste aussi tous nos écrits

disséminés, comme des leurres,

le long des échos de nos cris !

Michel BARTHA 

May-sur-Orne, le 30 novembre 2020.

Aux confins 

 

 

Danseur de corde sur les lignes tendues

du calendrier inflexible

il y a peu     hier peut-être          je

entre les heures entre les jours

dévoreurs d'années au gré des nuits

en déchirures d'orages   en broderies d'étoiles

au matin comme au soir ouverts

 à mes désirs

                       à mes rêves  

                                                 à mes démons

au cœur des brouillards asservis

d'ignorance       

                       d'indifférence     

                                                 d'égarement

danser en déséquilibres aguicheurs

des jours étroits          

                              a u x      j o u r s     s a n s     f i n

le cœur étourdi ou léger selon le sacre des paroles

 

 

Puis en cette heure brève

cœur lacéré

deux coups de griffe rageurs

abîme soudain exaspéré d'attendre encore

fuite éperdue  du temps      esprit égaré        nuit brutale

 

Les gens en charge des secours m'ont ramené

d'outre là-bas

leurs bras leur souffle m'ont arraché deux fois

à la signature avide

 

 

 

Mais     « elle »

 

« elle » m'a signalé

« elle » m'a asséné sa présence

« elle » s'est dressée en moi

« elle » me tient la bride courte

horizons hagards  

                            rêves en errance désormais

« ombre » intérieure

en spectatrice qui assigne le monde à sa guise

pour un moi-étranger- intime   tout juste libre de penser

m'épuiser d'élans avortés

                                         en échappées sans longues promesses

 

 

Daniel-Claude Collin / 2020

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Le temps

 

Je m’en allais en m’baladant,

La tignasse au grand vent,

L’esprit libre pensant,

Et la pomme croquant.

 

Je revenais bien heureux,

L’étincelle au fond des yeux,

Tel un penseur preux,

À en faire des envieux !

 

Au passé comme au présent,

Traversant le temps,

Je vous croise souvent,

Les hommes, les femmes, les gens.

 

Kevin Z.

MEMOIRE D’UN PRINTEMPS

  

Souvenirs de jeunesse, illuminant nos jours,

Nous vivions exaltés par des pensées rebelles

Et nous nous élancions, accrochés à l’Amour…

Il est vrai qu’en ce temps, nous déployions nos ailes…

 

Nous écoutions Brassens, Brel ou Léo Ferré.

Les Beatles, Rolling Stones, déchaînaient les passions.

Nous dansions sur un slow ou un rythme effréné,

Brandissant l’étendard de la révolution !

 

Quand  nous voulions crier, refusant les murmures,

Vers une renaissance, avançait l’avenir…

Affiches et slogans habillaient tant de murs…

Nous écrivions l’Histoire ponctuée de nos désirs !

 

Les rues se nourrissaient de manifestations…

Pour recueillir les fruits de la persévérance,

Nous tentions de résoudre d’ingrates équations…

Nous cultivions la joie  d’une grande espérance.

 

Façonnés d’idéaux et de valeurs humaines,

Au nom de l’amitié, nous combattions alors…

Dans de tristes usines, pour juguler sa peine,

L’ouvrier faisait front et il y croyait fort !

 

L'esprit des philosophes éclairait l'étudiant.                         Les voix de Jean Paul Sartre et De Beauvoir Simone

S’ élevaient avec force, quand  leurs cœurs véhéments

Militaient sans relâche, brillant à La Sorbonne.

                                                            

Si le passé éclaire chaque moment présent,

A l’heure des bilans, mon destin s’achemine.

J’en remonte le cours; je me fonds dans l’instant

D’un poème envolé que ma plume dessine…     

                       

Monique Renault

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Vanité

 

 

 

Miroir, ô mon miroir

Dis-moi que je suis belle

Priait la jouvencelle

Au cœur empli d’espoir.

 

Ton délicieux visage

Ton sourire avenant

Reflètent, mon enfant

Une charmante image.

 

Je le dis sans détour

Ta silhouette gracieuse

Et ta bouche enjôleuse

Appellent à l’amour.

 

Mais tu es peu de choses

Et le temps est ingrat,

Ta beauté fanera

Comme fanent les roses !

Martine Desgrippes Devaux

Le slam du temps qui passe

 

Il y a le temps qui passe et le temps qui revient,

Celui qui me dépasse, celui qui me retient.

 

Celui qui me poursuit et qui me fait courir,

Le temps qui déconstruit et qui me fait languir.

 

Il y a le temps des autres, jamais le temps à soi ;

Le mien comme le vôtre sans qu’on sache où il va.

 

Le temps de la clepsydre, le temps chronométré

Le temps de savoir vivre, ou de savoir compter.

 

Il y a le temps sans fin d’aujourd’hui comme hier

Du mal et de la faim, de la honte et la guerre…

 

Il y a tout ce temps et pourtant, et pourtant

Il y a le printemps et il y a l’enfant.

 

Il y a le temps des fleurs, et le temps du partage 

Et puis celui du cœur et celui du courage

 

Il y a le plaisir des unes avec les uns,

Il y a le désir et il y a demain.  

 

Il y a ce temps-là qui espère malgré tout

Et c’est pour ce temps-là que je reste debout.

 

Irène Gaultier-Leblond  29 janvier 2021

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JOUR GLISSANT

 

 

 

Le jour glissant glissait

En fermeture Eclair

Sur robe espace temps.

 

La lune éclaboussait

Etalait son mohair

Lambeaux d’or et d’argent.

 

Le jour glissant glissait

Vers  nouveau jour impair

D’un soleil jaillissant.

 

Une aube apparaissait

Nouveau chant, nouvel air,

Jour nouveau et pourtant,

 

Le jour glissant glissait

En fermeture Eclair

Sur robe espace temps.

Danièle MANOURY  CAEN LE 26 JUILLET 2020

                                                          

Bonheur des saisons

Bonheur de printemps

Très clair

Qui tinte haut et juste

Qui se dit à voix pleine

Dans un ciel sans nuage

Enfin

Le manteau qu’on retire

Le visage au premier soleil

La fenêtre qu’on ouvre

Et tous ces petits risques qu’on prend avec délice

Ne plus se méfier de l’air du temps

Enfin.

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Bonheur d’automne

En plein novembre

Intact, précieux, toujours inattendu

En pleine nuit

En pleine pluie

En pleine déroute

Soudain, la splendeur sauvage des arbres fauves

Comme un éclat de soleil dans un morceau de verre

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Bonheur d’été

Très excessif

Presque trop mûr, presque trop lourd

L’odeur des chaumes, la soif d’eau et de rivière

Le goudron qui fond en bulles noires

Quelque part, en sourdine

Le sang qui cogne aux tempes

L’imperceptible ennui des heures de sieste

Au ventre, un désir vague comme une houle.

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Bonheur d’hiver

Lent et silencieux

Des branches noires sur un ciel rouge

La terre est froide et en sommeil

On sait pourtant que le printemps s’y cache

Et qu’un matin très pur

Il y aura sous la fragilité de la neige

La tenace témérité de la première fleur de l’année

             Ce temps qui ne passe pas !                         

 

Le temps passé est très pressé

Le temps présent traine des pieds.

Où sont donc les belles années,

Qui célébraient la liberté ?

 

C’est dès lors, écouter et lire.

Boire, manger, dormir, écrire.

Attendre encore sans sourire,

Pour qui est vieux, déjà mourir.

 

Tchatcher sur les réseaux, de rien,

De tout et croire au magicien

Qui nous fera le plus grand bien,

Quand sera prêt le grand vaccin.

 

Ce temps hostile ne bouge pas,

Comme figé dans ses frimas.

On entend Abracadabra

Proclamé par tous les médias.

 

Le bon vieux temps est révolu,

Ce temps nouveau n’écoute plus,

Car, de bon sens, est dépourvu,

Mais riche de gros corrompus.

 

D’êtres cupides et hypocrites,

De vrais véreux en visite,

De faux hippocrates en orbite,

Aimant l’autosatisfecit.

 

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Tant que l’on rit, voyage et chante,

Tant que l’on danse sur scène brillante,

Tant que la muse sera soignante,

L’idée du temps n’est pas prégnante. 

 

Ce temps est passé par ici,

Or, de guerre lasse démenti,

Il sera jeté aux oublis,

Des moments tristes et pervertis.

 

Il repassera donc par-là,

Rayonnant de tous ses éclats,

Libre et vibrant sans omerta,

Ce sera fête à l’opéra !

Brigitte Vivien

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I

 

plein- instant malgré le sort

(à) de divines étoiles qui comptent

leur pulsation aux notes du cœur

une parole de danses éprises

d'une séminale clarté (par l'outrance)

 

navré sous l'horloge pendue

il ignorera le shoot des aiguilles

et les ralentissements du doute

la feuille qui s'immisça- et s'épuise

aux belles proies d'un projet

(si le silence- si l'absence)

 

sous les arbres sous le vent digressent

d'ignorantes petites études

qui prennent le temps par paresse

et pour hâter la solitude

de(s) nuages inconstants

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III

 

 

peine à l'oubli qui s'y terre

l'absent ne sachant plus son nom

ouvre son visage au sourire

que lui tend le désespoir

avec sa rime passagère

(sa limite secrète)

 

dose à l'instant éprouvé

qui s'agite dans son ombre

comme un fou sans sa bannière

il plie et s'avance

il ne pavoise qu'ivre

et plaie sans patience

- le cri heurté

 

honte à qui persévère

le projet d'un événement

accuse toutes les horloges

indécemment il se retourne

(ce pervers vibrant)

un baiser sur la lune

Ludovic Duclos

II

 

soudain le vent déplie les nuages

de formules en vagues tristes quittant

le ciel pour le rêve attentif

et l'espace des horloges

qui remuent dans les angles

s'ils suivent la distance

 

de vieux écrits qui patientent

(l'argent comme du sang tourne)

exigeant qu'on les lapide

et qu'on traduise cette présence

avec la même langue qu'on respire

 

du souci invoqué sur la page

rien ne résiste- que l'écoute

la délicate esquisse de l'oubli

sommant la nuit de revenir

tel il s'invente

                       tel il glisse

                                         et se fixe

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Le temps qui passe

Le temps passe sans merci

Amenant la nostalgie.

 

Ma jeunesse il a repris,

Ses amours et ses envies.

Il a remporté aussi

Un bon paquet de soucis.

 

Certes oui ! passe le temps,

C'est son rôle évidemment.

Sans lui tout serait figé

A jamais déterminé.

 

Le temps fait germer la graine,

Engendra l'espèce humaine.

Il faut bien le reconnaître

C'est le temps qui m'a fait naître.

 

Si la nostalgie surgit,

C'est que le temps est aussi

Synonyme de "fini".

 

oOo

 

Alors, pas trop ne pleurons !

Et de l'instant profitons !

Il est nouveau chaque fois,

Mais il ne reviendra pas.

 

Le temps passe, c'est ainsi !

La Vie est dans l'Aujourd'hui,

Ce moment d'éternité

Sans cesse renouvelé.

 

----------

 

                                                                                                              Julie - février 2021

Au milieu de deux temps

 

Matin tonitruant et agité,

Que je vis aujourd’hui.

Après une tonique soirée,

Empreinte d’une douce folie.

 

Matin tonitruant et agité,

Que je vis aujourd’hui.

Avant que nous soyons mariés,

Et nous aimions pour la vie.

 

Aujourd’hui est une belle journée,

Au milieu de deux temps,

Auprès de ma bien-aimée,

Et d’un nouveau commencement.

 

Kevin Z.

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Dès le premier moment de la naissance

En ce jour de réjouissance

 

Les larmes de joie en abondance

Enfin la vie en indépendance

Nu devant la Connaissance

Fière de son importance

Avec l’âge en clairvoyance

Nourrisson descendance

Colorant de sa confiance

Exhalant l’alliance

 

Antre de l’aisance

 

Lumière de bienveillance

Aucunement la distance

 

Vite la délivrance

Inévitable attirance

Entrez, dépendance !

Instable allégeance

Leçons d’enfance

Livres d’adolescence

Ecrits de la déchéance

Souvenirs d’élégance

Souvenirs d’obligeance

Examen à votre convenance

 

© Krystin Vesterälen – 03 février 2018

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   Le temps

 

Où est-il passé, le temps

Que ne vit jamais personne

S’attarder plus que le vent ?

Jamais on ne l’emprisonne.

 

La seconde à peine offerte

S’écoule sans revenir.

Vouloir le temps retenir

Ne serait que folle perte.

 

Ils ont filé, leurs printemps

En ravissant leur jeunesse.
Mais à cumuler les ans

Les ont saupoudrés de sagesse.

 

Jamais n’est perdu, le temps,

Celui où la joie essaime.
Qu’il est heureux le moment

De faire ce que l’on aime !

CG

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NOSTALGIE

 

Où sont mes poèmes d'antan

où sont mes vers

éclos de mon cœur d'enfant

ignorant de la guerre 

 

que me dicte mon cœur ?   

 

que sont devenus mes rêves de naguère

de mon âme en gerbe jaillissant

par milliers et par cents

formant tout mon univers'

 

Qu'est devenu mon cœur ?

 

...hardi et fier,

vous tous mes amants

meurtri, blasé de vos tourments

d'aujourd'hui ou bien d'hier

 

Oh, mes chers père et mère

bercée encore de vos prières

tout mon être vous est reconnaissant

de se rappeler la douceur de ces ans….

 

 

Je ne sens plus ce cœur 

Maintenant...

 

danydeb

TEMPS PRESSE

 

Pressé comme toujours : « Je ne fais que passer »

me dit-il en courant. — Bon, à bientôt peut-être ?

« — Je ne reviens jamais. Ne puis me le permettre »

me lança-t-il enfin.  « N’ai pas où me poser »

 

De fait, comme le vent il passe et puis s’envole

et nous, pauvres humains, restons sur notre faim

à la traîne toujours, accumulant sans fin

rêves audacieux ou projets plus frivoles.

 

Pourquoi vouloir courir après ce temps narquois

Est-ce pour le tuer par des enjeux futiles

à défaut d’autres buts sans doute plus utiles ?

Savoir mieux le gérer nous serait bon parfois.

 

Jeanne FOUCHER  Février 2021

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Comme le temps passe

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Orphée

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Le temps du jour

 

De la fleur aux pétales-paupières,

Le temps des saisons

Aux arbres renaissants,

Le temps si long

Des montagnes de pierre,

Modelées par la pluie des siècles

Qui s'écoulent.

 

Le temps seconde

De la puce qui saute,

Le temps suspendu

Du chat noir aux aguets,

Le temps lourd et puissant

Qui trompe l'éléphant,

Le temps de la vie qui s'écoule,

Tout simplement.

 

Jocelyne Corbel

Le temps qui passe

 

 

le temps navigue

au long cours

en un long cabotage

d'un jour à l'autre

 

Le temps s'effeuille

en éphémérides implacables

aussitôt dénudées

aussitôt rechargées

 

 

le temps navigue à vue

sans horizon plausible

d'escale en écueil

et d'écueil en escale

 

Le temps fait du cabotinage

quand il s'étire

aux heures d'été

pour mieux nous leurrer

 

 

le temps navigue à vue

à courte vue pour nous

ignorants et pressés

 

mesurés à quelle aune

 

 

Daniel-Claude Collin / janvier 2021

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Clepsydre.

 

Chimère tout ça disait-on 

De chaque nouvelle invention !

Et le bélinogramme est né,

Et la fée électricité.

Icare s’est fait déborder

Et le stylo s’est éclipsé

Sous le SMS encodé.

L’inventeur offre la lumière,

Le suivant l’outil et la main,

Avant d’être à leur tour demain

Ancêtres d’une autre chimère…

Ainsi s’écoule la clepsydre,

Ainsi le temps, ainsi la vie !

N’évoquera plus la bougie

Que la brodeuse dans un livre.

 

Irène Gaultier-Leblond

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LE TEMPS SUSPENDU

 

 

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame,

Las, le temps non, mais nous  nous en allons…

Vos rimes, cher poète, assombrissent les âmes…

Je sais, Monsieur Ronsard, que vous aviez raison !

 

Les heures qui défilent, les minutes me pèsent….

J’ai ôté, ce matin, les aiguilles de l’horloge.

Mon âge est immobile, alors j’en suis fort aise !

Au carcan de l’horaire, désormais je déroge…

 

 Monique Renault

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                                                                                                                                                                  COULEUR

 

Couleur du temps

Coule l’heure du temps

Est-elle grisaille que cisaille une tenaille ?

 

Couleuvre du temps

Coule l’œuvre du temps

Est-elle la ride translucide qui se dessine

 

En ombre sur l’étang

En nombres sur les temps

Eclair, anguille, grenade, torpille qui s’éparpille ?

                                                                                Ce temps qui pleure

Plus qu’à son heure

Pour un sonneur

Qui s’égosille et éparpille toutes ses trilles

 

Regard des astres

Répand  désastres

Temps qui s’enfuit en une nuit à l’infini

 

Temps qui se meurt

Pour un semeur

D’éclat de billes, regard de fille, qui entortille

 

A la bonne heure

Répand  bonheur

Doré, soyeux comme les yeux d’un doux chartreux.    

Danièle MANOURY             CAEN LE 2 FEVRIER 2021

En deux temps trois mouvements

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Mouvant et fugace,

Espiègle bruissement d’ailes,

Ainsi va le temps.

  * - * - *

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Plutôt que courir

Après le temps perdu

Penser une halte.

  * - * - *

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D’avoir fait son temps,

Tant de Bien il a semé,

N’eut aucun regret.

 

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S’écoule le temps.

De l’instant qui caracole

Cisèle un diamant.

  * - * - *

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Quand vient l’anicroche,

De patience et de temps

Peut naître merveille.

  * - * - *

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Temps

 

Quand je serai grand …

s’impatiente l’enfant bâtisseur d’avenir

Si j’avais su …

se lamente l’adulte encombré de regrets et de remords

alourdi de rancœurs et de rancunes.

 

Temps

qui parfois nous console,

mais toujours nous vole

force et beauté,

innocence et illusion.

 

Temps

dont les heures s’allongent sans fin

ou s’enfuient à tire d’aile.

 

Temps

implacablement compté.

Envolées à jamais ces parcelles de vie

que l’encagement nous dérobe !

 

Temps

que l’on peut perdre ou retrouver,

gaspiller souvent, tuer parfois.

Juste vengeance !

car il nous entraîne dans un voyage sans retour,

wagonnet halluciné d’un manège diabolique.

Est-ce le néant au bout du chemin ?

 

Qui est-il ?

Chronos, vénérable vieillard aux ailes noires ?

Ou bien Cronos, titan sanguinaire dévoreur d’enfants ?

 

Pour oublier le sablier 

prier … peut-être, créer … sans doute,

vivre l’instant présent

assurément !

Martine Desgrippes Devaux

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LE TEMPS QUI PASSE

 

Où t’en vas-tu, ô Temps, toi qui toujours fais place

à nos lendemains et qui nous quitte sans bruit,

insaisissable et prompt, si souvent trop fugace

comme l’eau qui s’écoule entre nos doigts et fuit.

 

Tu te fais lent parfois et cela nous agace

car l’attente pénible est porteuse d’ennui.

Plus souvent, tu nous presses et cela nous harasse

tant nous avons à faire et, surtout, nous séduit.

 

Insensible à nos plans frisant parfois l’audace,

tu passes indifférent à nos rêves fortuits

et nous nous retrouvons comme au fond d’une impasse

inquiets et déçus en redoutant la nuit.

 

Mais il arrive aussi que, clément, tu effaces

un souvenir pesant, songe qui nous poursuit.

Tu nous permets alors de faire volte-face

et, d’un revirement, nous cueillons tous les fruits.

 

Jeanne FOUCHER     Février 2021

Quand le passé fait envie    

 

Souvenirs regrets nostalgie

pour tous c'est cela la vie

un tourbillon géant puis l'accalmie

avec les ans l'ambition est partie

 

Sous les yeux quelques photos

qui emportent bien des années plus tôt

vous les enfants tout juste ados

et moi avec moins de kilos

 

la philosophie a pris le pas

s'est substitué à nos combats

sur le papier nos amours les voilà

bonheur des jours anciens et d'être là

 

Tom Laura exposés sur les murs

posent innocents gais et purs

à leur taille leur âge se mesure

ils sont l'espoir qui rassure

 

Comme on aimerait jusqu'au Ier janvier

ne pas égrener les feuilles du calendrier

ni se contenter des feuilletons à la télé

parce que la vie se passe à côté

 

quand celle-ci n'est plus qu'une illusion

le cœur battant pour des romans-feuilletons

qu'il est bon d'avoir des « rejetons »

pour que de son amour on fasse don

 

Tout est alors axé sur les gamins

le bonheur des anciens est dans leurs mains

ils rient et souffrent de leurs chagrins

ils prient pour influencer leur destin

 

les yeux toujours tournés sur les photos

dans leur fauteuil bien au chaud

les vieux aux années tournent le dos

pour se retrouver quarante ans plus tôt

 

souvenirs regrets nostalgie

pour tous c'est cela la vie

un tourbillon géant puis c'est fini

avec les ans le passé fait envie

 

      danydeb

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Nie le temps...

Pour confirmer le titre les rimes ne sont que nie et  temps…

 

 

Oser le prononcer, ce temps,

En litanies,

Et le compter en décennies

Ou en printemps.

 

Oser le raconter, le temps,

En calomnies,

Fleurir ses heures bénies

De plaisirs indéfinis,

Tous finis

Depuis longtemps.

 

Oser rêver le temps,

Combler ses insomnies

Des joies d'antan,

Dans la dysharmonie

De l'instant.

 

Jusqu'à y renoncer, au temps :

Douce agonie.

Va-t-en.

Dernière cérémonie.

 

Jocelyne Corbel

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L’envol des jours

 

Passent les jours et les semaines,

Les jours de joie, les jours de gêne,

Jours de départ et jours d’étrennes,

Jours où l’on court à perdre haleine,

Jours de cadence enfin sereine,

Jours de sagesse ou de fredaines,

Amours qui vont, amours qui viennent.

Printemps couleur de porcelaine,

Hivers obscurs comme l’ébène.

 

Le sablier sans fin égrène

Les vieux accords de sa rengaine.

L’issue, hélas, en est certaine

Il faut un jour quitter la scène.

La nostalgie demeure vaine

Quand ceux qu’on aime, un jour de peine,

Partent et jamais ne nous reviennent.

Mais la mémoire est incertaine,

Au fil des jours ils ne deviennent

Que souvenance un peu lointaine,

Clichés sépia, photos anciennes.

Martine Desgrippes Devaux

 Le temps d’un Haïku

 

 

 

                Les années s’effacent

Le temps entre mes doigts glisse

                Toute une vie passe

 

 

Monique Renault

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... et un peu de prose

L’horloge d’espoir

Une force d’espérance

Au regard de cette horloge rompue entre deux temps, la douce dame commence réellement à comprendre que le passé doit enfin cesser de l’envahir. Dans la chronologie de sa vie, au fil des ans, c’est comme si l’avant s’était endormi, que les jours présents permettaient une coupure pour que fleurisse l’après. Cette femme oublie et entraperçoit un futur ouvert à la lumière, positif ! Dans cette rupture, ses valeurs propres, celles qu'elle a toujours senties comme fondamentales, les meilleures, les vraies, celles qui la constituent, Madame décide de les conserver précieusement, comme un héritage.

L’horloge symbolise le temps qui passe, sonne les heures et annonce les matins, puis les nuits de Lune. Avec les fragments de l’horloge cassée, les temps anciens s'effacent, leur souvenir s'adoucit. Les yeux ouverts, elle regarde au loin vers l’avenir, là où le temps présent s'étire en perspective, dans les lueurs de moments de vie agréables… Le passé, personne ne peut y revenir ou le changer, alors c’est décidé : il est l’heure de laisser la place au bon temps, plein de clarté et de douceur ! Cela la soulage, la réconforte et l'entraîne irrémédiablement dans une démarche constructive.

Depuis la rencontre avec Advocacy, les choses ont changé, la vie est plus légère, l’horizon s’est éclairci : son âme s’est enrichie de ces rencontres si belles et chaleureuses. L’autre année, elle vivait à Paris, pressée dans la capitale : une vie rude... Un beau jour, la voyageuse est venue s’installer dans cette région normande, méconnue, mais choisie, pour y voir la vie autrement, prendre du recul, avoir une approche différente, mieux gérer ses émotions, ses sentiments et apprendre à connaître d’autres personnes aimables et gentilles, qui partagent les valeurs enfouies en son être sensible.

Et ceux-là lui apportent tant de bienfaits... Oui ! Quelle chance ! Des amis nouveaux, ils ont permis d’intimes et rassurantes conversations ! Des rencontres inattendues, elles lui ont redonné le sourire ! Des sorties opportunes, elles lui ont fait découvrir ces nouveaux espaces ! Des marches longues, elles lui ont appris à respirer profondément ! Une bouffée d'oxygène qui lui fait entrevoir plus de sérénité… Sujette au rêve, elle se projette dans cet espace convivial et citoyen, prise dans l’action d’une dynamique qui la stimule et la porte, sur ces terres d’espérance.

C'est cela qui resplendit : cet espoir doucereux qui la baigne, pénètre son cœur friable et son âme endolorie... C'est ce nid duveteux et apprécié, structuré autour d’elle par les présences amicales, qui renforce son envie de vivre et sa recherche de nouveaux moments bienheureux, encore et encore, au rythme de la trotteuse qui inlassablement bat le temps. Ici, elle ose exprimer ses ressentis, interagit et participe à la construction vivifiante et commune. C'est ainsi que s'écoulent des jours meilleurs dans un rythme calme, dans une chaleur tout humaine, dans la lumière renaissante...

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Résumé

Ce portrait dépeint une personne éprouvée par la vie, dont le passé fut difficile. Elle est heureuse car une page se tourne… Au sein de l'association Advocacy Normandie, elle est parvenue à retrouver une vie sociale et à rompre l'isolement.

Kevin Z

https://solidaire-et-responsable.org/

RÉFLEXION SUR LE TEMPS

 

                Il y a quelques jours, j’ai rencontré un ami qui venait vers moi, la mine défaite.

— Ah ! me dit-il, je suis navré, j’ai perdu mon temps !

                Intriguée, je le regarde :

— Montand ? L’acteur, le chanteur, Yves Montand … ? Mais il est mort …

— Non ! Mon temps, T.E.M.P.S. J’ai perdu tout mon temps ! Et comme l’on dit que

« le temps c’est de l’argent », vous vous rendez compte, quelle perte !

                Dubitative, je risquai :

— Oh ! vous savez, ça arrive à tout le monde…

lorsqu’il enchaîna :

— J’ai beau chercher partout, au fond des tiroirs, dans mes placards, à la cave,

au grenier ; en vain !

Je ne retrouve rien ! Il est vrai que l’on dit « Temps perdu ne se rattrape jamais », alors, vous comprenez, je commence à désespérer…

                Quant à moi, de plus en plus perplexe sur l’intégrité mentale de mon ami, mais ne voulant pas le blesser, je cherchais une issue à ce dilemme lorsqu’une idée, que je qualifierai modestement de géniale, me vint à l’esprit :

— Écoutez, lui dis-je avec l’enthousiasme de celui qui a fait une trouvaille, écoutez, il y a peut-être une solution : je connais quelqu’un qui, comme vous, est parti à la recherche du Temps Perdu. Je ne sais s’il l’a retrouvé, mais il pourrait peut-être vous aider…

— Ah oui ! Donnez-moi son adresse…

— C’est que … il n’est plus de ce monde.

— Ah ! (mine déconfite de mon interlocuteur)

— Mais, j’y pense, il a beaucoup écrit. Je peux vous procurer ses livres. Ah, j’allais oublier son nom : Marcel Proust, n’oubliez pas !

— Ah ! Merci mille fois !

                Visiblement rasséréné, il prit congé. De mon côté j’étais assez contente de m’en être si bien tirée.

                Il n’empêche, cela m’a amenée à quelques réflexions sur le TEMPS, réflexions que je peux vous livrer … si toutefois cela ne vous ennuie pas ? Parce que je peux en rester là. Non ? Alors je continue.

 

Donc je me suis dit : au fond, le temps, c’est quoi ?

On parle de Temps fort, de Temps rares, de Temps précieux, de Temps douloureux, pénibles, de Temps durs. Mais au fait je n’en ai jamais tenu dans ma main pour juger de leurs qualités palpables, tangibles à tous ces temps.

                Alors, qu’est-ce que le Temps ?

                Certains, comme l’ami dont je vous ai parlé, disent l’avoir perdu, comme on perd sa clé, sa carte d’identité. Dites-moi, c’est donc si grave de perdre son temps ?

                D’autres me disent : « Je cours toujours après le temps » ou bien « Oh ! vous savez, par les temps qui courent, il faut s’attendre à tout ! »

                Il est vrai que des plaisantins nous avaient prédit que le temps allait s’arrêter de courir le 21 décembre 2012*, autrement dit la fin des temps. Eh bien, c’est loupé ! La terre continue de tourner et le temps court toujours…

                Cependant que d’autres affirment péremptoirement à tel ou tel quémandeur : « Oh moi, je n’ai pas le temps ! »

                Ah bon ! me dis-je, on peut donc vivre en dehors du temps comme on vivrait en dehors de sa maison et dire « je n’ai pas le temps » comme on dirait « je n’ai pas de voiture ou je n’ai pas ceci ou cela » ? Comme c’est étrange…

                D’autres encore cherchent à le tuer par des actions futiles. Comprenne qui pourra.

                Par ailleurs, j’ai entendu des réflexions du genre : « Oh moi, je prends mon temps », ou bien « moi, j’ai tout mon temps », ou d’autres encore comme « Ah ! de mon temps, c’était bien mieux ».

                On peut donc s’approprier le temps ? Tiens donc ! c’est curieux…

 

                On parle aussi d’un temps de chien, d’un temps pourri, d’un temps radieux, mais ça, c’est une autre histoire.

                En définitive, après toutes ces considérations, je ne suis guère plus avancée.

 

Le TEMPS, on ne peut le saisir ni le retenir puisqu’il coule comme l’eau entre les doigts. Alors, je vous le demande, à quoi bon la supplique du poète : « Oh temps suspends ton vol » ? (Tiens, il aurait aussi des ailes, le Temps ?) Il est vrai qu’on parle bien de « l’aile du Temps ». Tout cela me paraît bien compliqué.

 

                En conclusion : le TEMPS, on ne peut le saisir, on ne le voit pas – ne dit-on pas encore « je ne vois pas le temps passer » ?

                Alors, c’est comme le vent ?!

                                                                               Le TEMPS ne serait-il que du vent ?

 

                                                                                                                                              JEANNE FOUCHER  janvier 2013

Si vous avez une réponse, S.V.P. donnez-la-moi.

* Écrit en janvier 2021. Allusion à …. ?

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