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Jeu poétique
Monorime

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Quelque citations & textes d'auteurs

Vouloir jouer aux échecs contre soi-même, est aussi paradoxal que de vouloir marcher sur son ombre.   Stefan Zweig

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude.   Blaise Pascal

Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes.  Marcel Pagnol  Marius

Les chevaux ont un sixième sens qui les dissuade de parier sur les humains.  W.C. Fields

Il y a toujours une part de liberté à jouer... J'aime les ouvreurs de fenêtres, les désobéissants rieurs, ceux qui dansent avec la vie !  Alexandre Jardin

Je rappelle qu'aux échecs, si la victoire est brillante, l'échec est mat.  Coluche

Le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé.    Mark Twain

Peut-être ne paraît-on jamais si parfaitement à l'aise que lorsqu'on joue un rôle.    Oscar Wilde

 Jouer, c'est vivre. Car vivre, c'est espérer.    Tristan Bernard

On peut en savoir plus sur quelqu'un en une heure de jeu qu'en une année de conversation.  Platon

LES HIBOUX

 

Ce sont les mères des hiboux

Qui désiraient chercher les poux

De leurs enfants, leurs petits choux,

En les tenant sur les genoux.

 

Leurs yeux d’or valent des bijoux

Leur bec est dur comme cailloux,

Ils sont doux comme des joujoux,

Mais aux hiboux point de genoux !

 

Votre histoire se passait où ?

Chez les Zoulous ? Les Andalous ?

Ou dans la cabane bambou ?

A Moscou ? Ou à Tombouctou ?

 

En Anjou ou dans le Poitou ?

Au Pérou ou chez les Mandchous ?

Hou ! Hou !

Pas du tout, c’était chez les fous

Robert Desnos

 

"Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne

Faisait voler la grive à travers l’air atone,

Et le soleil dardait un rayon monotone

Sur le bois jaunissant où la bise détone."

Paul Verlaine

Bientôt bientôt finira l’août

Reverrai-je mon petit Lou

Mais nous voici vers la mi-août

Ton chat dirait-il miaou

En me voyant ou bien coucou

Et mon cœur pend-il à ton cou

Dieu qu’il fut heureux ce Toutou

Pouvoir fourrer son nez partout

Mais je n’en suis pas jaloux

Les toutous n’font pas d’mal aux loups

Guillaume Appolinaire

OS ET À NONOX

 

Dans l’éparpillement de la bâtarde box

Pêle-mêle défont, étrange paradoxe,

La vaine panoplie et l’absurde équinoxe

Sur une table de dissection en inox.

 

Paradigme immobile en l’effet du Botox

La victime s’attend aux piques du stomoxe

Cruel, bombination de la mouche orthodoxe

Carcan bombé noir qui déjoue le Flytox.

 

Dans la poudre de riz aux reflets de la boxe

Pleinement s’évertue Achille contre Eudoxe

Hors du cadre, mêlant la belette et le fox

 

Mais au nœud qui devait les unir, nulle Ptoxe !

Vaine machination, amas hétérodoxe

Que vantera la toux en matière d’intox.

Olivier Salon (poète OuLiPien)

Nos poèmes

Tout en carton

 

 

Quittant bientôt mon canton

Je dois remplir des cartons

Et c’est un vrai marathon !

Mon gros livre de Platon

Aussi lourd que du béton

Tous mes romans-feuilletons

Et mon recueil de dictons

Puis ma robe de coton

Agrémentée de festons

Et fermée par des boutons

Mon chaud blouson de mouton

Gilet fluo de piéton

Rouge à lèvres en bâton

Quelques bijoux en laiton

Deux ou trois boîtes de thon

Un grand sachet de croûtons

Mes jolis petits santons

Sans oublier le veston

Légué par oncle Gaston.

Celui-ci était Breton

Un tantinet faux jeton.

Il élevait des moutons

Bravant le qu’en-dira-t-on

Il chantait sur tous les tons

De sa voix de baryton

Il finit à Charenton !

Assez parlé du tonton

Revenons à nos cartons

Mais « arrêtez ! » me dit-on

Car ces vers de mirliton

Ne sont pas de très bon ton !

 

Martine Desgrippes Devaux

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accroché à l'étoile la plus encline

pierrot- gymnaste enjôle colombine

sa pâleur principale ne supporte la farine

qu'au spectacle indécis où se devine

la réalité d'un geste de gourgandine

que s'amie esquisse  -très enfantine

tandis que pierrot soudainement dessine

 

un arc- en- ciel de mille couleurs divines

sorties de sa vêture de mousseline

comme un ange que son auréole fascine

(c'est ainsi qu'on attrape une angine)

tous deux retourneront à l'origine

en se donnant des baisers en sourdine

jusqu'à la mort qui les destine

 

Ludovic Duclos

Jeux de mots.

 

Les mots,

comme autant d’oiseaux,

quittent ma bouche en « O »

et s’envolent aussitôt,

en menant en bateau

tous les badauds

qui musent près de l’eau

du vaste lac d’Oô,

sous un ciel indigo

exempt de maux.

 

Ils cherchent leur alter ego

pour former un duo,

laissant des exvotos

conçus avec brio

au temple nouveau

de la Muse Erato.

 

Michel BARTHA:   May-sur-Orne, le 21 janvier 2024.

La Musique

 

 Haïku

La Musique au cœur

Toujours chasse la douleur

Jaillit le bonheur

 

Monique Renault

Mon  inventaire

 

 

 

Dans le jardin de ma grand-mère,

J’ai rencontré deux oiseaux verts,

Une cigale, en plein hiver,

Un goéland, fuyant la mer,

Un pigeon sur un réverbère,

Sur la pelouse, des primevères,

Une tortue retardataire,

Une taupe creusant la terre….

Dans le grenier de mon grand-père,

J’ai découvert des billes, en verre,

Un amusant masque de fer,

Quelques outils, sur l’étagère,

Des lettres écrites pendant la guerre…

Mais tout cela, c’était hier,

Car, aujourd’hui, je suis à Hyères.

Sous, les palmiers, mon esprit erre,

Soudain, je pense à Jacques Prévert,

A ses « Paroles » et à ses vers…

Comme il est bon de ne rien faire !

 

 

 

Monique Renault

Cézanne Renoir

Haïku

 

La Sainte Victoire

Cézanne Auguste Renoir

Ornent nos mémoires                  

                                                                    Monique Renault

À LA ROSE

 

Je te contemple, ô ma rose

et tu me dis tant de choses

ce matin, sitôt éclose,

tant de promesses encloses.

 

 

Je te respire, ô ma rose.

Sur toi mon regard se pose,

tu es si belle et je n’ose

t’importuner de ma glose.

 

Tu me dis ce qui s’oppose :

la beauté, sublime cause,

la vie brève, une autre clause,

chantées en vers ou en prose.

 

Tu peux blesser ô ma rose :

l’épine fait ecchymose !

De même la vie propose

joie, peine, à chacun sa dose.

 

Jeanne FOUCHER    février 2024

AU DIEU ÉOLE - dansant sur une rime

 

 

Lorsque, capricieux Éole,

tu prends le large et tu t’envoles

songes-tu à des fariboles

lâchées en farandoles folles ?

 

Ou penses-tu à faire école

pour t’assurer le monopole

d’un exploit ou de la parole

te dotant d’un joli pactole ?

 

Lorsque tu grondes et caracoles

dans les cimes que tu affoles

c’est le monde que tu isoles

le défiant de tout contrôle.

 

Mais si, clément, tu nous cajoles,

berce-nous comme une gondole

glissant sur l’eau telle une yole

emportant nos rêves frivoles.

 

Jeanne FOUCHER  février 2024

Le temps, en spirale, déroule son journal

 

Le temps, en spirale, déroule son journal

En lignes inégales, dans une vie qui s’étale.

Les mots s'entrelacent et tissent la grande toile.

 

Les articles décrivent les routes astrales

Pour les plus chanceux qui font leur show musical,

Tandis que d’autres glissent en la vallée finale

Où les maux se lisent en cascade brutale.

 

Sous le ciel d'émail et sur l'écho du corail,

Dans les rimes du poète, fier d'un idéal,

D’un univers sidéral, de mers de cristal,

Le tourbillon qui passe emporte la morale,

Que la nuit déshabille d’un regard spectral

Révélant de tristes émotions qui s'empalent

En titres majuscules où l'âme se dévoile

En un temps en spirale, déroulant son journal.

 

Brigitte Vivien

Tonne l’automne.

 

 

Au creux du vallon vert, l'écho résonne,

Simple murmure puis un souffle qui tonne.

Au gré des vents, c’est un air qui fredonne

La mélodie du poème d'automne.

Dans la pénombre, le soleil s'étonne,

Du crépuscule où la lune rayonne

Tendant l’oreille à l’écho monotone

D’un horizon lointain, rêve qui sonne.

 

Brigitte Vivien

Woke

                                              

 

Ploc ploc ploc

tombe la pluie sur la tête des wokes

j’en peux plus doc

sauve-moi des wokes

sers-moi un double woke

ô Shadock pompe le woke

me rend dingue le woke

woke woke dadou woke woke

petit rock avec un woke

il était un petit woke woke

il était un petit woke woke

ohé ohé petit woke

stop les wokes

fais dodo calin mon petit woke

fait dodo t’auras un petit woke

vous manque un seul woke

et tout est dépeuplé woke woke

tends la main à tes frères petit woke

et tu iras mieux au pays des wokes

surtout ne te perds pas dans la grande forêt des wokes

ploc ploc ploc

tombe la pluie sur la tête des wokes

 

 

Bernard Denouel

D’après Jean Tardieu

« Etude de pronoms »                        

                             

 

Toi et moi

seuls sous les toits

toi moi moi et toi

ce ciel par-dessus les toits

avec la lune pour toi et moi

wouah 

ah toi toi toi

toi toujours allongée contre moi

pourtant me disais-je haïssable moi

pourquoi moi

je meurs maintenant loin de toi

toi qui croyais en moi

comme j’ai faim de toi

mal de toi

hors de moi

j’aimerais être toi

toi toi toi toi

toujours toi

à jamais toi

 

Bernard Denouel

Jeu des rimes

 

Dans l'immense maison

Des petits enfants blonds

Trouvent le temps bien long.

 

Pour pas tourner en rond

N'ayant pas de ballon

Ils prennent des melons.

 

Ça ne fait pas de bonds

Mais à manger c'est bon

Meilleur qu'un papillon.

              ----

Beau petit papillon,

Ils te regarderont

Voler vers l'horizon...

 

Tel un caméléon

Qui en toutes saisons

Dans nature se fond...  

 

Julie - février 2024

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Souvenirs ! souvenirs !  

ou Jeu sur une rime             

 

Une comptine d'autrefois

à dire le plus rapidement possible

 

Il était une fois

une marchande de foie

qui vendait du foie

dans la ville de Foix.

 

Elle se dit, ma foi

c'est la première fois

et la dernière fois

que je vends du foie

dans la ville de Foix.

 

Ouf !        

                                                  

Julie - février 2024

Une seule rime ?

 

Une seule rime, pourquoi ?

Mais aussi, disons, pourquoi pas ?

J'aurais préféré deux ou trois...

Et pour parler de quoi, déjà ?

 

Me voici, dans de beaux draps

J'hésite entre le "cinéma"

Ou bien alors le "chocolat".

Au son d'un bel opéra....

 

Y a aussi le "tournoi"

Qui pourrait être lauréat.

Un tournoi et tous ses combats

Ce peut être un sujet sympa ?

 

Parler de la vie d'autrefois,

Ses richesses et tous ses tracas...

Enfin écouter la voix

Des vieux, dans tous leurs états ?

 

Je n'ai rien décidé, je vois.

Aussi, arrêtons-nous là

On verra pour une autre fois...

 

Julie - février 2024

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LE JEU

 

  

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

L’intelligence artificielle

Bête, méchante, universelle,

Celle qui fait couler des bielles,

Se retourner les manivelles,

Se défriser le vermicelle

Dans le bouillon des écuelles

Est-elle réelle, est-elle virtuelle ?

Qui donc en tire les ficelles ?

Mettez votre pare-étincelles

Elle vous grignote la cervelle

Vole vos données personnelles

Au dogmatisme vous attelle

De propagande vous harcelle

Vous vous retrouvez sous tutelle.

L’intelligence artificielle

Tel un produit pour la vaisselle

Vous shampooingnera la cervelle

Vous la coupera en rondelles

La jettera à la poubelle.

Fin d’une humanité charnelle

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

 

Danièle MANOURY     CAEN le 10 janvier 2024

AIE, AIE, AIE ! ! !

 

Mon poème n'a ni queue ni tête. Aie, aie, aie !

Pourtant je dois avancer vaille que vaille.

À moi, génie de la trouvaille !

Mais au pied de la Grande Muraille

des rimailleurs en mal de rimaille

je défaille

malgré le rail

malgré le travail

malgré les ripailles, les épousailles... et coetera-ille ...

Je braille, je braille !

Je suis guetté par une faille

dans l’immense pagaille qui m'assaille.

Je dois y jeter mon tramail.

Me faudra-t-il recourir à la mitraille

de ces mots-chevilles grenaille

des dictionnaires au vitrail-éventail

des œuvres en bataille

jetées de ci de là, étripailles en semailles

des poèmes échoués ? Aie, aie, aie, aie !!!

 

 

Daniel-Aie! - Claude-Aie ! Collin-Aie ! / Février Aie ! 2024

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HOMMAGE

 

 

J’admire « mère courage »

qui malgré son âge

a saisi ses bagages

pour un autre voyage

 

laissant ses avantages

désolée du ratage

le cœur en rage

sans faire de tapage

 

laissant son ancrage

afin de tourner la page

vers un autre paysage

et une vie bien plus sage

 

hommage à toute mère courage

plus d’enfant en bas âge

se fixant un autre rivage

et un bonheur au passage

 

faisant fi des orages

quand l’amour est une cage

la liberté pour image

se sauve « Mère courage »

 

Danydeb  01/2024

erreurs légitimes ?

 

 

Nos erreurs qu’on croit légitimes

à quoi cela rime ?

 

Bien assise sur ma cime

je me penche sur l’abîme

 

j’estime – je m’estime

en droit légitime

 

à quoi cela ça rime

de penser aux maximes

 

pour que les idées ancrées s’abîment ?

Et nous pousse au crime …

 

LÉGITIME

peu importe les maximes

 

le monde s’anime

par-delà cimes et abîmes

 

peu importe si ça rime :

... les gens s’abîment

 

prisonniers des erreurs légitimes

dans le brouhaha qui s’anime !

 

Danydeb

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Retour de marché

 

Monsieur Dumollet

revient du marché,

le chapeau baissé,

le pas chahuté,

le nez cabossé

rouge violacé

et fessier serré

Qu’est-il arrivé ?

Il a bien mangé,

bien bu, bien roté,

mais a oublié

juste de payer

et c’est l’hôtelier

furieux et frustré

qui l’a expulsé

d’un poing sur le nez

et d’un coup de pied

Juste bien placé….

Monsieur Dumollet,

Rentré du marché

chapeau relevé,

sourire discret.

il a bien mangé,

bien bu, bien roté,

Un peu de retrait

pour se réparer

et il sera prêt

à recommencer.

 

Irène Gaultier-Leblond  11 janvier 2024

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