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Saisons

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Quelques citations et textes d'auteurs

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“Calendrier :

il perd ses feuilles en toutes saisons.” 

Roger La Ferté

“O saisons ô châteaux.

L'âme n'est pas sans défauts.”  Arthur Rimbaud

Un homme peut jouir de toutes les saisons de la vie, mais une femme n'a droit qu'au printemps !”   

           Jane Fonda

Il n'y a rien de plus triste qu'un temps de saison en hiver.”  José Artur

La Terre nous fait attendre ses présents à chaque saison mais on recueille à chaque instant les fruits de l'amitié.”

            Démophile

“L'automne est une saison sage et de bon conseil.”   

Félix-Antoine Savard

Acceptez les ans, la spirale des saisons, le vertige des plantes qui se désespèrent, reprennent espoir et vont au feu.”

 Alain Borne

“Il vaut mieux dater d’un siècle que d’une saison.”  Alfred Capus

Le printemps

 

Te voilà, rire du Printemps !

Les thyrses des lilas fleurissent.

Les amantes qui te chérissent

Délivrent leurs cheveux flottants.

 

Sous les rayons d’or éclatants

Les anciens lierres se flétrissent.

Te voilà, rire du Printemps !

Les thyrses de lilas fleurissent.

 

Couchons-nous au bord des étangs,

Que nos maux amers se guérissent !

Mille espoirs fabuleux nourrissent

Nos cœurs gonflés et palpitants.

Te voilà, rire du Printemps !

Théodore de Banville

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Nuits de juin

 

L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte

La plaine verse au loin un parfum enivrant ;

Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,

On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

 

Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;

Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;

Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,

Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

Victor Hugo   Les rayons et les ombres

Automne malade

 

Automne malade et adoré

Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies

Quand il aura neigé

Dans les vergers

 

Pauvre automne

Meurs en blancheur et en richesse

De neige et de fruits mûrs

Au fond du ciel

Des éperviers planent

Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines

Qui n’ont jamais aimé

 

Aux lisières lointaines

Les cerfs ont bramé

 

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs

Les fruits tombant sans qu’on les cueille

Le vent et la forêt qui pleurent

Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

Les feuilles

Qu’on foule

Un train

Qui roule

La vie

S’écoule

Guillaume Apollinaire Alcools, 1913

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Bonjour

Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s’est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d’ailes,
il a soif de grand jour et d’air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d’un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !"

Paul Géraldy

L’hiver

 

C’est l’hiver sans parfum ni chants.

Dans le pré, les brins de verdure

Percent de leurs jets fléchissants

La neige étincelante et dure.

 

Quelques buissons gardent encor

Des feuilles jaunes et cassantes

Que le vent âpre et rude mord

Comme font les chèvres grimpantes.

 

Et les arbres silencieux

Que toute cette neige isole

Ont cessé de se faire entre eux

Leurs confidences bénévoles.

 

– Bois feuillus qui, pendant l’été,

Au chaud des feuilles cotonneuses

Avez connu les voluptés

Et les cris des huppes chanteuses,

 

Vous qui, dans la douce saison,

Respiriez la senteur des gommes,

Vous frissonnez à l’horizon

Avec des gestes qu’ont les hommes.

 

Vous êtes las, vous êtes nus,

Plus rien dans l’air ne vous protège,

Et vos cœurs tendres ou chenus

Se désespèrent sur la neige.

 

– Et près de vous, frère orgueilleux,

Le sapin où le soleil brille

Balance les fruits écailleux

Qui luisent entre ses aiguilles.

Anna de Noailles Le cœur innombrable

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Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud

Nos poèmes

SAISONS

 

Fraîche brise

Eau qu’irise

l’aube rose

qui se pose

sur les étangs.

 

C’est le PRINTEMPS !

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Ciel flamboyant

Blés ondoyants

Chaudes moissons

Maigres buissons

Satiété.

 

Enfin l’ETE !

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Frondaisons d’or

Eau qui s’endort

Souples roseaux

Foule d’oiseaux

qui s’étonnent.

 

Déjà l’AUTOMNE !

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Neige blanche

Noires branches

Poudreux frimas

Traître verglas

Aux vents ouverts.

 

Voici l’HIVER !

 

Jeanne FOUCHER

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ça change tout l'temps !..

ça change tout l'temps !..

ça change tout l'temps !..

 

un peu d'humour !

 

 

Comment m'habiller tantôt ?

Que me dit la Météo ?

"Nuages avec éclaircies" ?

J'ai besoin de plus précis...

 

Ça change tout l'temps !

Que fait le Gouvernement ?

 

Mon fils se met de la partie !

Il a encor' beaucoup grandi,

Je dois revoir tous ses habits...

 

Ça change tout l'temps !

Que fait le Gouvernement ?

 

Les horaires de bus modifiés...

Et l'orage qui est arrivé...

La météo s'est trompée.

 

Ça change tout l'temps !

Que fait le Gouvernement ?

 

Covid, ce n'est plus un secret

Encore une fois muterait...

Quant aux saisons n'en parlons pas

Quatre par an, c'est la cata !

 

Assez ! de tous ces changements !

"Changeons" de Gouvernement !

--------                                                                            Julie - avril 2022

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Le printemps de Vivaldi

 

 

Je dois téléphoner à l’administration

Pour résoudre un problème. Un gentil fonctionnaire

M’apportera bien sûr, la bonne solution,

Et ce renseignement m’est vraiment nécessaire.

 

Je fais le numéro, personne au bout du fil,

Mais un air printanier agrémente l’attente.

Le concerto s’égrène en un phrasé subtil

Qui rehausse gaiement la mélodie charmante.

 

La pause se prolonge, il faut être patient

Et savoir apprécier cet air plein d’allégresse

Qui évoque le chant des oiseaux insouciants

Célébrant du printemps la grâce enchanteresse.

 

Mais ce fâcheux retard gâche l’après-midi,

L’allègre ritournelle à présent m’insupporte

Et je vais sans tarder détester Vivaldi.

Quant au correspondant, que le diable l’emporte !

Martine Desgrippes Devaux

sentimental et presque en terme

le délire des feuilles

dans l'espace du vent

un couple en balade d'opinion

parmi les promeneurs racés

aux hanches réduites à la lueur

naissante dans la brume

 

une impression un peu plus précise

d'orange et de rouge en rêve

perplexe nuance ou suicide

comme une pensée monotone

jusqu'au bout figée sur sa fleur

dénuée de robe et rigoureuse

d'une rime intermédiaire

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la terre oublie un instant

(extrait d'une écriture folle)

à la blancheur perpétuée

par le soleil dans le silence

des gestes sus et des réponses

dont les questions inutiles

unissent la parole- il neigera

 

il neigera longtemps sur les ruines

et les pins pointus- overdose

de fuite jusqu'à l'absence

aux verres roses de vin tardif

qui fêtent la nuit dissidente

paix à ces âmes mêlées de flammes

qui pactisent autour du brasero

Ludovic Duclos

Paysages caméléons

 

 

Notre Terre varie, lorsque passe le Temps,

Elle me conte la vie, dans le souffle du vent…

Les poètes, en ce monde, se glissent dans nos cœurs.

Les rimes vagabondent, je cueille le bonheur !

 

Sous la voûte des cieux, loin des feux de la ville,

Je rêve, et peu à peu, des images défilent…

Les nuages conversent avec l’astre solaire,

Et les Muses me bercent, pour écrire quelques vers…

 

Timide, la violette dévoile sa beauté :

Le printemps est en fête, et je le vois danser…

Il enfante l’été, sublime gestation,

Chrysalide tissée avant le papillon.

 

Limpide et cristalline, chante l’eau des fontaines,

Tandis que je dessine, en mon jardin d’Eden.

L’oiseau enthousiasmé siffle un joyeux refrain.

La rose veut l’aimer ; il charme son destin !

 

Floraison luxuriante, sur écrin de verdure,

Mille fleurs élégantes parfument la nature…

Fête de la  musique, lorsque s’ouvre le bal,

Tel un moment magique, délicieux festival !

 

Quand l’automne frivole épouse la forêt,

Il habille le sol d’un tapis mordoré !

Bruns et rouges cuivrés, ocres, pépites d’or,

Me feront oublier qu’il fait trop froid dehors.

 

Souriez, mauve, gris et blanc, dignes rois de l’hiver!

«Chanson pour les enfants»*, merci, Monsieur Prévert!

Scintillez, jolie neige, habillez l’horizon !

Sur de nobles arpèges, tourbillonnez, flocons !

 

Saisons, instants précieux, œuvres d’Art, éphémères,

Le peintre, dans ses yeux,  capture vos lumières !

Admirons la montagne, respectons l’océan,

Chérissons la campagne; le plaisir sera grand !

 Monique Renault

* « Chanson pour les enfants l’hiver » - Jacques Prévert

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LES SAISONS

 

au rythme des saisons

l'année s'écoule inexorablement

froide ou sous une chaleur de plomb

dont chacun apprécie la saveur

 

et quand il n'y a plus de saison

on se voit perdre la raison

comment au mois d'août

c'est où c'est quand ?

qu'on quitte le pantalon

l'écharpe autour du cou

 

c'est quoi, c'est rageant

les vacances sans beau temps !

 

Il n'y a plus de saison

pourquoi ?  Comment ?

À cause du réchauffement ?

Je perds la raison

 

c'est étouffant ce changement

sans rythme ni raison

le printemps, l'été l'hiver

sans quitter le pull-over

 

l'an passe trop lentement

nous attendons le réchauffement

au rythme du temps

au fil des ans

 

                il n'y a plus de saison                               

vraiment, c'est navrant

la neige en hiver, c'était avant

les cerises rouges dans les chansons

 le plaisir de quitter les haillons...

 

les feuilles déjà jaunes et marron

tombent silencieusement

 et troublent notre raison

décidément, quel bouleversement !  

 

Danydeb        août 2021

                                               

SAISON  CYBERNETIQUE

 

 

 

Il sera plus difficile de changer l’axe

    Quoi que, quoi que,

Avec  tous ces illusionnistes, ces savants fous

      Qui sait ? Qui sait ?

D’arrondir l’axe de rotation de la terre

       Pour que, pour que,

La terre perde enfin ses climats, ses saisons.

 

 

 

Ce sera autre chose que de falsifier l’heure

            Par ordinateur, par ordinateur,

Que de vouloir contrôler, unifier le climat

           Avec rail chimique, avec rail chimique,

« Ha les ignorants qui se croient savants ! »

          C’est  le paradis qu’ils assassinent

          Et NOUS avec et EUX aussi ! 

 

                                                                                         Danièle MANOURY 

     

         CAEN LE 16 JUIN 2021

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Les saisons.

 

 

Les saisons sur notre planète

sont les otages du climat

avec des Noëls où la fête

reste sans neige et sans éclat.

 

Parfois il faut attendre Pâques

pour voir tomber le blanc manteau,

sans pour autant faire des vagues,

puisqu’en décembre il a fait beau.

 

Des printemps sous la canicule,

des étés froids, des trombes d’eau…

Le temps qui change ne recule

devant rien pour sa Météo.

 

Moi, cheminant dans mon automne,

hélas, j’en connais les raisons :

c’est bien par les fautes de l’Homme,

s’il n’existe plus de saisons !

Michel BARTHA

  

May-sur-Orne, le 21 février 2022.

Les saisons

 

Printemps belle saison

te voilà de retour

sur les jolis gazons

les fleurettes accourent

le cerisier Nippon

est jà tout défloré

allons-nous à grands bonds

vers un torride été

 

Été aux volets clos

ton cagnard nous assomme

courons au bord de l’eau

piquer un petit somme

et la vache et le veau

tandis que le ciel tonne

sous un maigre arbrisseau

pensent-ils à l’automne

 

Automne dans tes vignes

on s’affaire sans cesse

chacun guette les signes

pour le raisin qu’on presse

c’est la saison insigne

pour moi qui suis Balance

Il faut qu’on se résigne

c’est l’hiver qui s’avance

 

Hiver on se calfeutre

et sous le toit qui fume

non pas que l’on soit pleutre

ou qu’on ait peur du rhume

s’il neige ou bien s’il pleut

trouvons un abri cool

les soirs au coin du feu

tranquillement s’écoulent

 

Oh ! mon petit poème

a fait le tour de l’an

sans parler des problèmes

ni des emmerdements

lesquels aux matins blêmes

annoncés sur les ondes

et les télés de même

parlent de fin du monde.

 

© Christian Laballery (03/2022)

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Saisons

 

pleure été

pleure

des langues de feu jusqu'au ciel

apogée des fumées brûlantes

au-dessus d'une terre craquelée

à peine abreuvée de filets amaigris

ou sombrant aux grondements des cataractes

dans l'effondrement des pentes

 

 

cours hiver

cours

aux genoux figés de tes arbres

implorant de leurs mains tordues

aux doigts innombrables

les nuages qui fuient

en longs défilés rageurs

alors que les oiseaux frissonnent

 

 

étouffe automne

étouffe

tous les sons amortis

à l'heure des abois des meutes

sous tes orages de feuilles

mortes en frénésie de couleurs

où sombrent tes fruits

noyés dans un sol bigarré

 

 

passe printemps

passe

des élans avortés aux sursauts fous

empoignades contradictoires

des éclats qui jaillissent et s'effacent

en phares trahissant leurs promesses

manteau trompeur des cicatrices

qui ourdissent le choc des anniversaires

 

 

Daniel-Claude Collin/ avril 2022

                                                            Une Saison tant attendue.      

             

Assis au creux de son sofa,

Il croque pop-corn et bonbons.

Pour retrouver la Saison Trois,

Il tapote le bon bouton.

Netflix déroule le programme,

Lui enfile les tagadas.

Il s’emporte comme les charmes

Qui ondulent au fond des bois.

Au gré du sang, c’est la tempête

Qui fait rage dans son esprit

Lorsque les amants tuent la bête

Son cœur crie, mais ses lèvres rient.

Et ce printemps qui vient de naître !

Pourquoi faut-il parler des fleurs,

Quand la Saison Cinq va paraître ?

Pour lui Dedans, c’est le bonheur !

Avachi sur son canapé,

Du lard au cœur et las de tout,

Il attend la Saison d’été

Pour se prélasser comme un fou.

Fou de TV, accro d’écran,

Les saisons passent et il s’endort

Loin de la vie et du beau temps,

Sans un regard pour le Dehors.

  Brigitte Vivien

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Automne

 

Une lueur diffuse

caresse le parterre

d’un rayon qui s’amuse

à éclairer la terre.

 

 

Le soleil de septembre

jette son pâle éclat

dans sa finesse d’ambre

aux reflets délicats.

 

Mais la couleur des fruits

rehausse ce décor

pour celui qui s’ennuie

de la brise sonore.

 

Un souffle léger sonne

dans la feuille tremblante.

Et sitôt qu’il vente,

surgit le fier automne !

 

Marc REBENA    L’Essence des jours 2011

Déjà !

Sur l’antenne une brochette

D’hirondelles et d’hirondeaux,

Au petit matin s’apprête

À joindre des ciels nouveaux.

J’interroge peu amène

Serait-ce déjà le temps ?

Je n’ai pas qu’il me souvienne

Goûté l’été bien longtemps.

À peine ai-je je à la baignade

Offert un peu ma peau nue,

Il est vrai qu’en chiffonnade

De plus en plus, elle mue.

Ainsi de l’œil l’ouïe

Et du pied, moins guilleret,

Mais ça je ne le confie

Qu’à mon oreiller discret.

Hélas c’est la ritournelle,

Les hivers se font pesants !

Quand reviendra l’hirondelle,

Ou en serais-je du temps ?

Irène Gaultier-Leblond

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Avènement 

Je ne m'en souviens plus

Des anciennes chaleurs d'été 

Du bonheur des corps nus

De la recherche de la paix

 

L'automne était pluvieux

L'humeur triste et morose

Tellement abattu et soucieux

S'imposa une longue pause

 

L'hiver vint un matin 

Bien au chaud sous un plaid

Loin du vice et du vin

La vie était moins laide

 

Enfin arriva le Printemps 

Et ses buissons bien garnis

Était revenu le temps

Des tendresses jolies

 

Le temps a passé depuis

Le ciel chante et danse

Chaque fois que se lève la nuit

A tous une nouvelle chance

 

Kevin Zagni

SAISONS

 

Non, vraiment, il n’y a plus de saisons.

C’est Noël au balcon, Pâques aux tisons.

Ainsi de bien braves gens se lamentent

estimant que les prévisions nous mentent.

 

Est-ce certain ? Je ne le pense pas.

De nos saisons je ne vois le trépas.

Je concède peut-être un décalage

dans les dates, suivant leur étalage.

 

Plus précoce serait le cher Printemps,

mais qui s’en plaindrait ? Tous, on l’aime tant.

Après les tristes brumes hivernales,

il nous gâte en compositions florales.

 

 

Puis vient l’Été, parfois capricieux,

mais il sait quand même nous rendre heureux.

Comment ne pas jouir de sa lumière,

de sa chaleur bienfaisante et coutumière ?

 

Avec l’Automne, un tout autre décor

se déroule, drapé de pourpre et d’or.

Si l’air fraîchit, de belles promenades

s’offrent à nous avec des régalades.

 

Enfin revient l’inévitable Hiver

aimé ou redouté, parfois pervers.

Mais ses paysages souvent féériques

comblent les fervents d’activités ludiques.

 

Elles sont bien là nos quatre saisons.

Pour les accueillir, quittons nos maisons.

Respectons-les, soyons-leur favorables,

elles sont gage d’ères équitables.

 

Jeanne FOUCHER     Avril 2022

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Métamorphoses  

 

   

Quand tourne le manège et que l’hiver s’installe,

Je contemple la neige, majestueuse et royale…

Magnifique prélude à tous les sports d’hiver,

Merveille en altitude, œuvre d’Art éphémère !

 

Spectacle féérique, pour le bonheur des yeux,

En un décor magique, elle arrive des cieux !

Princière, elle s’étend, sur la forêt géante,

Couvre d’un manteau blanc, la campagne et les pentes…

 

Petites étincelles, aux reflets irisés,

Fragiles et rebelles, vous m’avez courtisée !

Vous effleurez ma joue, en divine caresse !

Vous glissez dans mon cou …Ô ! Délicieuse ivresse !

 

Comme des papillons aux doux reflets d’argent,

Autour de la maison, vous réjouissez l’enfant !

Il construit un bonhomme, tout blanc aux grands yeux noirs,

Le coiffant d’une pomme, pour de jolies histoires…

 

La Nature enchantée, noble palais de verre,

Regarde s’embrasser les ombres et la lumière…

Le ruisselet grandit, lorsque tombent du ciel,

Les larmes de la pluie, et les cristaux de grêle…

 

Mais quand vient le Printemps, plus de jolis flocons !

La fantaisie du temps offre un autre l’horizon.

Le grand voile d’albâtre qui semblait immortel,

Transforme ce théâtre en fragile dentelle.

 

Les skis sont ramassés ; adieu luge et traîneau !

Les exquis mots glacés, ensemble, tombent à l’eau !

Qu’importe la saison, au gré des paysages,

Mon cœur, à sa façon, secrètement, voyage…

 

 Monique Renault

                                                         

SAISONS  COMMERCIALES

 

Sans queue,  ni tête ni raison

Ainsi s’égarent les saisons ;

Supermarché suspends  cartables

Pour une  course lamentable ;

Les premiers en bout de console

Pressés d’arriver à l’école.

Nous ne sommes qu’à mi-juillet

Et,  déjà, aurions-nous regret

De cette rentrée de l’automne

A laquelle on nous subordonne ?

Sans queue, ni tête ni raison

Ainsi s’égarent les saisons.

 

                                                                                                                   

Danièle MANOURY    CAEN LE 12 AOUT 2021       

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Saison d'hiver

 

le froid sévère

face à la mer

 

sans père ni mère

ils migrèrent

 

quittant leur terre

pour rejoindre l'Angleterre

 

certains regardèrent

d'autres les aidèrent

 

et les coudes se serrèrent

devant ce froid sévère

 

les gens pourtant amers

les voudraient en Angleterre

 

mais que peuvent-ils faire

comment franchir la mer

 

les larmes sont éphémères

triste enfance, quelle misère !

 

Face à l'Angleterre

à la recherche d’un frère ?

 

Et un avenir moins sévère

sur une autre terre

 

le froid dans leurs chairs

toujours ils espèrent

 

gagner l'Angleterre

le nez en l'air

 

les migrants espèrent

défier la misère

 

 

 Danydeb

L'hiver !

 

 

Au printemps, la vie a chanté,

L'été ? c'est la maturité,

Et l'automne la contemplation.

L'Hiver est-il une saison ?

 

En hiver tout s'est endormi,

La vie paraît s'y être enfuie.

On a peur à juste raison,

C'est un mystère à sa façon.

                   -----

Comment deviner qu'un bourgeon

De ce bois mort va renaître ?

Que le soleil à l'horizon

Va de nouveau apparaître ?

 

Et si vieillesse était seulement

Un hiver d'où l'on se réveille,

Pour retrouver d'autres printemps

Et leurs nouvelles merveilles... ?

 

               ---------

                                                                        Julie - avril 2022

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Printemps

 

En avril,

ne te découvre pas d’un fil

 

 

Ô printemps fallacieux

Aux trompeuses promesses !

Hier un temps radieux

Nous comblait d’allégresse.

 

 

Adieu bonnets, manteaux,

Regagnez le vestiaire !

Changeons ces oripeaux

Pour des tenues légères.

 

Le prunier est en fleur

Je crains la giboulée

Si avril, par malheur

Apporte la gelée.

 

Mais revoici l’hiver :

Bourrasques, grêle et brume

Le déboire est amer

J’ai attrapé un rhume.

Martine Desgrippes Devaux

le renouveau des mains absentes

le cycle métronomique des choses

en substances sensuelles et nuancées

qui se serrent comme sœurs

et dédiées à l'instant mâle

d'une sculpture sans souci

que le gris de ce regard

 

des croques- mitaines réminiscentes

qui distillent le rien d'un œil

qui se bloque dans un miroir

amoureux de ses reflets

(le silence alourdissant la peine)

il se peut même que le désir

revienne plus chaud que la honte

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les va- t- en- guerre désarmés

on a ressorti les maillots

les jumelles tenues au secret

désormais les soldats sont brefs

et puisent en l'eau du lagon

de quoi rêver vers l'éternel

(une caresse sous les corps)

 

la montée des eaux et des terres

quelque murmure dans le désert

à l'air de vivre sans existence

le soleil pèse plus qu'une énigme

il se peut même que s'ennuie

la vie douce dans le miroir

de la belle dénudée sans savoir

Ludovic Duclos

C’est reparti !

 

Bien qu’il ait la goutte au nez

Et du gris plein ses souliers,

Un petit bonheur du temps

A secoué le printemps

Et m’a dit : c’est reparti !!

La jacinthe a refleuri

Avec le crocus béat

Et la jonquille à tout va ;

Il m’a dit viens donc voir comme

Une promesse de pomme

Est venue du paradis

Dans les vergers engourdis.

Alors oui, c’est reparti

Le printemps a rebondi

Et comprenne qui pourra

Je suis encore là.

Irène Gaultier-Leblond

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J'ai demandé au nuage...

 

 

J'ai demandé au nuage

Ce qu'il voyait de là-haut ?

Et il s'est mis à pleurer...

 

J'ai insisté : "Regarde bien !"

 

Alors j'ai vu son visage

D'un sourire s'éclairer...

Et il m'a raconté...

----

Le ver de terre dans les champs

Renouvelant la fertilité,

Sans se soucier des contre-temps

Qui voudraient l'en empêcher.

 

L'eau du ruisseau allant chantant

Sur les cailloux, chahutée.

Et l'arbre la protégeant

De sa ramure enchantée.

 

Des fleurs, vous m'en direz tant,

Qui s'en vont s'épanouir,

Ici ou là, au gré des vents,

Pour notre plus grand plaisir.

 

Pour l'homme c'est plus compliqué,

La grosse tête, il avait pris.

Il semble enfin retrouver

Le chemin de ses vrais amis.

----

Il reste d'énormes ratages

Qu'il faut encore éradiquer.

Mais l'on ne peut sans dommages

Ce qui est beau, oublier !

 

Si ce nuage rencontrez,

Prenez le temps de l'écouter.

Il a encor' plein de beautés

A nous raconter....

 

                                                              Julie - avril 2022

La leçon de lecture

 

Assise au premier rang, Minne a le cœur serré,

Le vent crée, dans la cour, un tourbillon doré.

Devant le tableau noir, ses yeux sont pleins de larmes,

Elle a tout oublié, prête à rendre les armes.

Maîtresse lui sourit, lui parle avec douceur,

L’énigme se dénoue, la petite a moins peur.

 

Assise au premier rang, Minne a les joues trop pâles,

Dans les rues désertées, le vent souffle en rafales.

Chaque jour de travail apporte sa moisson,

Il lui faut reconnaître, isoler chaque son

Et surtout retenir, comme c’est difficile !

Elle hésite souvent, lectrice malhabile.

 

Assise au premier rang, Minne a le cœur léger.

Pétale rose ou blanc, le printemps fait neiger.

Chaque livre à présent, lui chuchote une histoire

Et, très fière, l’enfant savoure sa victoire.

Tous les soirs, au coucher, pour sa petite sœur.

Minne se fait conteuse, elle y met de l’ardeur !

 

Assise dans l’auto, Minne part en vacances

Voici venir enfin le temps de l’insouciance.

Adieu, stylos, cahiers ! En plein cœur de l’été,

Elle verra bientôt l’océan miroiter.

Sa valise est emplie : pour le goûter, des vivres

Son maillot, des jouets, et surtout quelques livres.

 

Martine Desgrippes Devaux

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Nous avons parcouru ensemble les saisons

 

Nous avons parcouru ensemble les saisons,

Le printemps nous a vus en pleine floraison,

L'été nous a bercés de passion et de feu,

L'automne nous a fait moissonneurs amoureux,

L'hiver a déposé dans nos cheveux sa neige,

Il est venu pour nous le doux temps des arpèges.

Un matin tu as vu repasser le printemps,

Blonds étaient ses cheveux les tiens étaient d'argent.

Tu m'as dit cette année ne compte pas sur moi,

Je pars à l'étranger, mon cœur est en émoi.

Lorsque tu es parti sans bruit de la maison,

Mon cœur s'est arrêté et aussi les saisons.

La pomme un peu trop verte a eu raison de toi

Dès l'automne venu, elle a quitté ton toit.

Quand je t'ai aperçu, j'étais à la fenêtre,

Arrosant les pensées que tu m'avais offertes.

 Ému, mon cœur battait, n'osant à peine y croire,

Le temps était venu de finir notre histoire.

 

 

Françoise ANDRE

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Les mains des quatre saisons

 

Sur un oreiller blanc, deux anges ouvraient leurs ailes,

C'était des mains d'enfant, Dieu comme elles étaient belles !

De petites fossettes en séparaient les doigts

Et je m’émerveillais devant ces mains de soie

Sur lesquelles brillaient des ongles de satin,

Elles étaient le printemps s'éveillant le matin.

 

Près d'elles s'affairaient deux jeunes tourterelles

Qui pliaient et rangeaient des robes de dentelle,

C'étaient des mains de femme, elles étaient si fines

Un doux cœur de maman battait dans leur poitrine,

Portant pétale rose en leur extrémité

Parsemé de rosée, c'était le bel été.

 

D'autres mains s'affairaient dans la vaste cuisine

De bons œufs et du lait mêlant à la farine,

Elles avaient la beauté du travail bien fait

Elles étaient vives, leur geste était parfait,

Portant les nervures des feuilles qui frissonnent

Annonçant les prémices d'un si bel automne.

 

Sur un tablier bleu, près de l'âtre posées

Deux pommes poings serrés regardaient rougeoyer

Les bûches du foyer, c'était des mains vieillies,

Chandelles s'éteignant au terme de leur vie.

Était fine leur peau sous des plis souriants

Attendant que l'hiver les croque doucement.

 

On entendait les voix dans toute la maison

De huit mains annonçant l'approche des saisons.

Elles représentaient quatre générations

De femmes remplissant simplement leur mission

De la vie quotidienne elles étaient la chanson,

Le blé devenant pain, passant par la moisson.

 

 

 Françoise ANDRE

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Un air de Printemps

qui m’éveille

Je le sens je le suis

et il m’entraîne

en son Paradis

 

Un air de Printemps

qui chemine tout doux

Je le sens je le suis

au sommet de la montagne

je prends et comprends tout

 

Un air de Printemps

qui me sourit

Je le sens je le suis

Il m’enivre et me séduit

Et j’aime la vie …

Marie-Paule DEMONT

Printemps

 

J’entre en printemps

l’air transparent

pour seul guide

et seule vision

les anémones en buisson

et fouler le tout

avec l’allégresse d’une saison

nouvelle et enivrante

une saison de réveil et d’émotion

 

Je vais par les chemins

tout enivrée

de couleurs, de senteurs

sous un ciel parfois incertain

pleine d’ardeur et de bonheur.

Au diable la pluie et ses grains

qu’importe son eau

elle va au ruisseau

qui chante et s’émeut

de la douceur du temps sur sa peau

et j’irai … j’irai

et je dirai

que tout est beau

que le monde est beau

et que cette paix retrouvée

ce bonheur redonné

il faut les apprivoiser les cajoler

leur donner envie de rester

les donner à partager

et qu’il me faut les écrire

Marie-Paule DEMONT

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L’air du temps 

 

 

Il traîne une inquiétude vague

un peu partout

un peu en chacun de nous

elle se moque des frontières

tout autant que des limites qu’elle méprise

tantôt sournoisement tantôt avec éclat

Arrière-plan des pensées

arrière-plan des élans

qu’elle désoriente ou qu’elle brise

elle nous joue un « air du temps » sans tambours ni trompettes

mais sur une basse d’orgues qui s’amplifie

d’écho meurtri en écho étouffé

Dies irae requiem lamento...

l’air du temps sue la peine de nos incertitudes

et les rues moroses ne cachent plus nos fuites inutiles ...

...Où est la légèreté vaporeuse

le je ne sais quoi insaisissable

qui cambrait les reins et faisait pétiller les yeux

sans qu’on sache pourquoi

mais cela n’importait pas

il y avait promesse

un peu fuyante peut-être

refrains sans consistance mais au fredon joyeux

la lumière dansait au petit matin et le soir

s’allumait d’espace à l’horizon

 

Et pourtant

une fêlure s’entend dans cet actuel désenchantement

quelque chose du trait qui sera aveuglant

laisse percer une lueur timide

par où demain s’irisera

 

Daniel-Claude Collin/ septembre 2017

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             Saison d’enfer

                   UKRAINE

 

Les tirs, la peur, le feu, les bombes,

La guerre est un échec sans fin

Avec partout ses hécatombes

Ses cortèges de froid, de faim.

 

À chaque porte sa misère,

à chaque rue son flot humain

Fuyant la mort et la colère

Et la pénurie de demain.

 

Nul aujourd’hui n’a l’ignorance

Pour s’absoudre ou pour excuser

C’est en absolue connaissance

Que s’aiguise la cruauté.

 

Comment peut-il encore se faire

Qu’un homme puisse, seul, acculer

Des millions d’autres à se taire

Ou bien à mourir ou à tuer ?

 

Peuple russe réveille-toi

Chasse les démons de tes terres,

Ne laisse pas mourir tes frères

Qui luttent aujourd’hui pour leur droit

 

Comme tu as lutté naguère

Avec ta ferveur et ta foi.

Ils sont des fils, ils sont des pères,

Ils ont le même accent que toi.

 

Toi seul peux écraser ce chien,

Qui sème la honte et la rage…

Par ce passé qui t’appartient,

 Aide tes frères dans leur courage

 

Soulève avec eux l’espérance,

Elle est la force, elle est le droit.

Contre la haine et la violence,

 Peuple russe réveille-toi !

 

Irène Gaultier-Leblond    17 mars 2022

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