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La mer en slam

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Quelques citations et textes d'auteurs sur la mer

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Les vagues ont repeint au rouleau une mer d'huile.

Falaise : la mer au pied du mur. 

La mer est la descente de lit des fleuves.  

Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages         Sylvain Tesson

C'est en mer agitée qu'on reconnaît la qualité du bois du bateau.

Proverbe africain

Remède contre le mal de mer :

asseyez-vous sous un arbre.

         Spike Milligan

Le cerveau des poètes est un fond de mer où bien des coques reposent.

Paul Valéry

La mer pesante, ardente et libre

Qui tient la terre en équilibre. 

Émile Verhaeren

C'est lorsque la mer se retire que l'on voit ceux qui nageaient sans maillot.

Warren Buffet

L'amour est une mer dont la femme est la rive. Victor Hugo

Quand je suis sur la mer, je suis chez moi. Plutôt, je suis chez elle.

Olivier de Kersauson

Le Berger et la Mer  

Du rapport d’un troupeau dont il vivait sans soins,
Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite:
Si sa fortune était petite,
Elle était sûre tout au moins.
A la fin, les trésors déchargés sur la plage
Le tentèrent si bien qu’il vendit son troupeau,
Trafiqua de l’argent, le mit entier sur l’eau.
Cet argent périt par naufrage.
Son maître fut réduit à garder les brebis,
Non plus berger en chef comme il était jadis,
Quand ses propres moutons paissaient sur le rivage:
Celui qui s’était vu Coridon ou Tircis
Fut Pierrot et rien davantage.
Au bout de quelque temps, il fit quelques profits,
Racheta des bêtes à laine;
Et comme un jour les vents, retenant leur haleine,
Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux:
« Vous voulez de l’argent, ô Mesdames les Eaux,
Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelque autre:
Ma foi! vous n’aurez pas le nôtre. »
Ceci n’est pas un conte à plaisir inventé.
Je me sers de la vérité
Pour montrer par expérience,
Qu’un sou, quand il est assuré,
Vaut mieux que cinq en espérance ;
Qu’il se faut contenter de sa condition ;
Qu’aux conseils de la mer et de l’ambition
Nous devons fermer les oreilles.
Pour un qui s’en louera, dix mille s’en plaindront.
La mer promet monts et merveilles :
Fiez-vous y ; les vents et les voleurs viendront.

Jean de La Fontaine

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SUR UNE PLAGE  

Les méduses en cristal bleu,
Que laissent les vagues errantes,
Sont des personnes transparentes.
Mais leur cœur ne fait pas d’aveu.

Un peu mortes, un peu vivantes,
Sont-elles de glace ou de feu,
Les méduses en cristal bleu
Que laissent les vagues errantes ?

Quand les varechs nous les présentent,
Miroirs bombés et que l’on peut
Voir encor respirer un peu,
Pourquoi sont-elles si tremblantes,
Les méduses en cristal bleu ?

ROSEMONDE GÉRARD

Marine 

L’Océan sonore

Palpite sous l’œil

De la lune en deuil

Et palpite encore,

 

Tandis qu’un éclair

Brutal et sinistre

Fend le ciel de bistre

D’un long zigzag clair,

 

Et que chaque lame,

En bonds convulsifs,

Le long des récifs

Va, vient, luit et clame,

 

Et qu’au firmament,

Où l’ouragan erre,

Rugit le tonnerre

Formidablement.

Paul Verlaine

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MA FREGATE   

Qu’elle était belle, ma frégate,

Lorsqu’elle voguait dans le vent !

Elle avait, au soleil levant,

Toutes les couleurs de l’agate ;

Ses voiles luisaient le matin

Comme des ballons de satin ;

Sa quille mince, longue et plate,

Portait deux bandes d’écarlate

Sur vingt-quatre canons cachés ;

Ses mâts, en arrière penchés,

Paraissaient à demi couchés.

Dix fois plus vive qu’un pirate,

En cent jours du Havre à Surate

Elle nous emporta souvent.

Qu’elle était belle, ma frégate,

Lorsqu’elle voguait dans le vent !

Alfred de VIGNY

La mer    

Loin des grands rochers noirs que baise la marée,

La mer calme, la mer au murmure endormeur,

Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,

Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.

 

La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,

Au profond de son lit de nacre inviolé

Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,

Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

 

La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,

À l’écart, en secret, son immense tourment,

Que la fauve amoureuse, au large se retire,

Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.

 

Et la brise n’apporte à la terre jalouse,

Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :

L’âme des océans frémit comme une épouse

Sous le chaste baiser des impassibles cieux.

Nérée Beauchemin

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SONNET       

Les algues entrouvraient leurs âpres cassolettes

D’où montait une odeur de phosphore et de sel,

Et, jetant leurs reflets empourprés vers le ciel,

Semblaient, au fond des eaux, des lits de violettes.

 

La blancheur d’un essor palpitant de mouettes

Mêlait au frais nuage un frisson fraternel ;

Les vagues prolongeaient leur rêve et leur appel

Vers la tiédeur de l’air aux caresses muettes.

 

Les flots très purs brillaient d’un reflet de miroir…

La Sirène aux cheveux rouges comme le soir

Chantait la volupté d’une mort amoureuse.

 

Dans la nuit, sanglotait et s’agitait encor

Un soupir de la vie inquiète et fiévreuse…

Les étoiles pleuraient de longues larmes d’or

Renée Vivien

Nos poèmes

Slams et autres poèmes sur le thème de la mer

POUR FAIRE UN SLAM … ?

 

 

Pour faire un slam que faut-il ?

Éviter tout mot futile ?

Exprimer des sentiments,

éviter tout boniment ?

Trouver des sonorités

et des réciprocités ?

Exige-t-il de la rime

ou serait-ce pour la frime ?

L’auteur doit-il être lié

par le choix du nombre de pieds ?

Faut-il qu’à la poésie

s’adjoigne la fantaisie

et que le rythme s’impose

à tous les mots qui s’opposent ?

 

 

Voilà le questionnement

que je livre simplement.

 

J’admire « Grand Corps Malade »

qui joliment nous balade

par l’esprit et sans salades.

À lui, sincère accolade.

 

Jeanne FOUCHER      Mai 2022

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LA MER

Jetant ses vagues

La mer attaque

Cette falaise

Un peu balaise.

Elle l’effrite,

La périclite

Coups de karcher

Mais oui, mon cher !

 

La gouttelette

Qui époussette

Le dur granit

Même au zénith

Festonne écume

Sans amertume

Encapuchonne

La sauvageonne.

 

Jetant ses vagues

La mer attaque

Cette falaise

Un peu balaise.

Elle l’effrite

La périclite

Coups de karcher

Mais oui, mon cher !

 

Danièle MANOURY  CAEN, LE 15 JUIN 2021

Mer sauvage.

 

 

Du vaste horizon gris

où le regard divague,

c’est des spleens infinis

que porte chaque vague

vers les bancs de galets,

les battant à la schlague

avec ses flots salés

sous l’œil du ciel opaque.

 

Des goélands surpris

qui chevauchent les lames

poussent sans fin des cris

à déchirer leurs âmes,

volant contre le vent

et racontant des drames

de marins, en pleurant

dans des versets de slams.

 

Et sous l’embrun amer

qui mouille mon visage,

lorsque, face à la mer,

je m’oppose à sa rage,

toujours je ferai front

à son humeur sauvage

en espérant, sinon,

le calme après l’orage !

 

 

Michel BARTHA  May-sur-Orne, le 28 mars 2022.

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Slam sur la mer

 

Slame la mer

en ses vagues en ses lames

slame la mer

au clapot en repos

qui glisse si lisse

sur l'estran d'apaisement

frisson après frisson

douces caresses sur l'estran assagi

 

Slame la mer

en ses vagues en ses lames

slame la mer

aux orages aux bourrasques

aux embruns éclatés

dans le hurlement brutal des rafales

haros mordants des masses verticales

aux écroulements harassants

écume de fièvre aux enclumes des brisants

affolés de grondements et de fracas sonores

culbutes des souffles dans l'océan

 

Slame la mer

en ses vagues en ses lames

slame la mer

en ses brumes assourdies

où mugissent les cornes lugubres

souvenirs des trépassés avertissement aux égarés

cornes d'horizons hébétés

dans leurs pièges invisibles

brouillards impénitents en leurs voyages dérivants

 

 

 

 

Daniel-Claude Collin/ juin 2022

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Le slam du bord de mer

 

La vague va et vient, la vague vient et va,

Elle suit un destin que l’on ne connaît pas.

On la croit disparue au bout de l’horizon,

On la retrouve émue au pied du galet blond.

Elle est comme un chien fou qui divague au hasard,

S’arrête tout à coup, s’ébroue et puis repart.

Caressant le voilier, lissant le goéland,

Elle avale tout entier le surfer insolent

Et soudain fait la fête avec un crabe vert

Poursuit une crevette et la pousse en travers,

malmène un bigorneau ou bien s’amuse avec

Et le cache à nouveau en brassant   le varech,

La vague va et vient, la vague vient et va,

Elle suit un destin que l’on ne connaît pas.

Elle peut faire claquer, arracher le hauban,

Se creuser et enfler, hurler avec le vent

Comme avancer sans bruit près du château de sable

Où l’enfant applaudit son œuvre impérissable.

Étale ou en furie, métronome savant,

Elle explose la vie, l’enfer, la mort, le temps

Dans le rythme incessant de pause et de retour

Comme la nuit reprend sa place après le jour.

La vague va et vient, la vague vient et va,

Elle suit un destin que l’on ne connaît pas

 

Irène Gaultier-Leblond          22 avril 2022

Effet mer

 

La mer s’en va, la mer s’en vient

C’est aujourd’hui que je reviens.

La mer s’en vient, la mer s’en va

Et toi, pourtant, tu n’es pas là.

 

Je cherche en vain sur cette plage

Le doux reflet de ton visage.

L’écume amère des longues lames

Ne peut m’offrir que vague à l’âme.

 

Voilà le temps qui se détraque

Sur le rocher, la vague claque

Et sous le ciel qui s’assombrit

C’est mon humeur qui vire au gris.

 

Malencontreux malentendu

Amour perdu, cœur éperdu.

Dans l’océan, larmes salées

Mon bel amour s’en est allé.

 

Plage esseulée, morte-saison

Ton souvenir est un poison

Et dans le vent qui le malmène

Un goéland hurle sa haine

 

Comme un bateau qui vogue et tangue

Chavire hagard mon cœur exsangue.

La mer glacée roule ses vagues

Et ma raison vague et divague.

 

L’orage gronde ivre de rage

L’éclair soudain fend les nuages.

Face à la mer qui se déchaîne

Je reste seule avec ma peine.

 

La mer s’en va, la mer s’en vient

C’est aujourd’hui que je reviens.

La mer s’en vient, la mer s’en va

Et toi, pourtant, tu n’es pas là.

 

 

Martine Desgrippes Devaux

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Les messages de la mer

 

 

 

La vague roule et se déroule

Elle caresse mon cœur.

Parfois aussi elle chamboule

Tous mes rêves de langueurs.

 

Elle est douce et puis soudain

Une lionne elle devient.

Comme en réponse à un appel

Elle gronde et se rebelle.

On dirait qu'elle me dit

Que c'est aussi, la Vie.

 

La vague roule et se déroule

Elle bouscule mon cœur.

Je crois qu'elle me chamboule,

Pour m'ouvrir à d'autres bonheurs.

  

 

 

Julie - mai 2022

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EAU «VAGUE» ! EAU «DÉSESPOIR»!

 

J’enrage ! Oh ! Quelle histoire ! Je dois slamer, je dois rimer !

Mais c’est la mer à boire ; pour essayer, je vais ramer !

« Vague »: le mot est vague ; lorsque j’écris ces vers,

Il se moque, il me nargue; il danse et saute en l’air…

 

Il va dans tous les sens, et quand je concrétise,

Il m’échappe et s’élance, riant de ma bêtise.

Alors le mot me dit, sur un ton solennel :

« Écris ta poésie, et ne sois pas rebelle !  

 

Les vagues de la mer, n’offrent point de gageure,

Et ce vocabulaire est un peu réducteur…

Toi, qui prônes l’abstrait et qui montes sa garde,

Mon sens au figuré, vaut que tu t’y attardes.

 

N’aie pas le vague à l’âme, ne crains pas le ressac,

Et lorsque je te blâme, sors les mots de ton sac! »

Ô! Vagues scélérates …Ô! Effroyables ondes …

Lorsque l’orage éclate, vous êtes furibondes !

 

Votre mot vous ressemble, car il m’a torturée…

Les rimes que j’assemble, sont de vagues idées.

Je me suis embarquée; navigue la galère…

Et me voici larguée, au milieu de la mer !

 

Obstinément, je rame, j’affronte dans l’effort,

Les dangereuses lames; arriverai-je au port ?

Divines Néréides*, au regard de velours,

L’eau est si intrépide ; venez à mon secours!

 

Et vous, Poséidon, offrez-moi de l’audace !

Ce voyage est bien long et les Muses sont lasses.

Mon esprit est en veille; mes pensées sont parties…

Et dans une bouteille, vogue ma poésie…

 

Néréides : Nymphes marines- Poséidon : Dieu de la mer (mythologie grecque)

Monique Renault

ODE À LA MER

 

À l’origine de notre monde

Toi, la mer, si vaste et si profonde,

toi si riche et tellement féconde

Qu’en dépit des atteintes immondes

 

que t’imposent les êtres humains

promettant de riches lendemains,

méprisant la supplique des mains

tendues qui réfutent ce dédain,

 

tu t’efforces de donner la vie,

créant un cadre que l’on envie.

Mais tant d’espèces sont en survie

en ces temps de destruction ourdie !

 

Ô mer ! Toi, symbole de grandeur

qui sais nous combler par tes splendeurs,

mais aussi provoquer tant de pleurs

quand tu es linceul dans la douleur.

 

Mer, que l’on pollue, que l’on agresse,

méprisant toutes tes largesses

mer porteuse de tant de détresses

voulues par un monde qui oppresse.

 

Qui saura te rendre ta beauté,

ta sauvage et belle liberté ?

Seul un sursaut de l’humanité

peut rendre sagesse et volonté.

 

Souverains, les voiliers de l’espace

que lutine le vent te feront face.

La nature reprendra sa place

afin que toute offense s’efface.

 

Jeanne FOUCHER     mai 2022

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MAREE MONTANTE

 

La marée montante

S’en vient au galop

Le sable a grand-soif

De tout l’océan.

Vagues en clapotant

Ennoient des îlots

Peuplés de bulots

Broutant des rubans

De laitues de mer

Patelle se décroche

De son coin de roche

La lune et la mer

Dansent en cadence

Vague à l’endroit

Vague à l’envers

La marée montante

Envahit l’estran

De noirs bigorneaux

Raclent les rochers

Et de blonds couteaux

Viennent émerger

C’est le goût du sel

Si universel

Qui réveille chaque

Coquille Saint-Jacques.

 

 

 

Coquille Saint-Jacques

Zieute une étrille

Qui court, qui gambille

Sur ses huit béquilles

Si la moule bâille

Ce n’est pas d’ennui

Elle se ravitaille

Ou se reproduit

La lune et la mer

Dansent en cadence

Vague à l’endroit

Vague à l’envers

La marée montante

S’en vient au galop

Le sable a grand-soif

De tout l’océan.

                                                             

Danièle MANOURY    CAEN, LE 19 AOÛT 2014

Tempête

La vague vient                                                                                                                              

Et puis s’en va.

Elle revient, déferlante et menaçante

Quand l’ouragan s’époumone                                                                                                   

Que les moutons blancs bouillonnent.

Tout au loin, vers le large, ce n’étaient que vaguelettes                                                                        L’énorme vague s’est formée de gouttelette en gouttelette                                                                     Soudain elle enfle et se soulève.                                                                                                       De toutes parts elle se dresse, elle éclabousse                                                                          

C‘est à vous donner la frousse !                                                                                                        On la croyait dans l’abîme, elle s’élance à la cime                                                                             Tout en dentelles d’écume qui t’attirent et te fascinent.                                                                          Sous le ciel noir, le vent te déracine.                                                                                                 Ça résonne tu frissonnes au bruit furieux de ce concert tumultueux qui te fracasse la tête.             

L’eau sur les rochers se jette                                                                                                             Tu affrontes, à grand-peine, les colères du Noroît                                                                                 On n’entend plus que sa voix                                                                                                          Toi pourtant mal aguerri, tu résistes et tu t’obstines, tu t’accroches au bastingage                                   Mais ce garde-fou ne sert de rien, le vent fait rage !

A braver les éléments, matelot de pacotille                                                                                         Le pied marin te manquant, tu vacilles                                                                                                 Comme le grand foc au vent, ton pardessus s’est gonflé                                                                        Alors ta témérité fut dévoilée.

Rentre chez toi,                                                                                                                              Bien à l’abri. Tout le temps que les flots dansent                                                                                 Sache que le dieu Typhon n’aime pas l’outrecuidance                                                                         Parfois la mer engloutit ceux qu’elle a séduits.                                                                                   Les coups de tabac sont bien plus forts que toi                                                                    

Poséidon te le commande :

La mer tu respecteras, humble tu te montreras                                                                                   On ne dicte pas sa loi aux colères du vent                                                                                         On ne dicte pas sa loi aux éléments !

Ne tarde pas, je te dis.                                                                                                                   Protège-toi de la fureur des Cieux                                                                                                       Quand le vent se calmera, si tu vois un ciel d’azur pas de rafales la mer étale                                         Viens respirer.                                                                                                                                 Viens admirer,

Et remercier.

CG

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Slam      La mer

Vent vague va bateau sur l’eau

mon rafiot va sur l’eau

vogue sur mer vogue mon radeau

de l’eau partout

et un vent fou

 

la mer désert la mer en colère

mon bateau qui veut le port

et le vent de plus en plus fort

les lumières de la côte

qui me réconfortent

 

La mer enragée

le vent en rafale

tout secoué

tout dérouté

le bateau râle râle

et la mer roule roule s’enroule

s’enroule sous la coque

et sur nous s’écroule

tout transis tout trempés

nous voilà poules mouillées

 

et le bateau râle râle

en rafale

le vent hurleur le vent fureur

nous voilà coincés

sur cette mer déchaînée

 

et d’un coup étonnamment

l’éclaircie

le vent fléchit le vent s’adoucit

le bateau et ses gréements

tout s’épanouit

et la mer sourit

 

Nous voilà prêts

à recommencer

à repartir en mer

 

vogue vogue mon rafiot

vente vogue sur l’eau

 

Marie-Paule DEMONT

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La mer      

 

la mer qui danse

qui vomit

ses écumes de mer

elle déchante, elle crie

C'est bientôt fini...

vos bouteilles à la mer

vos cochonneries

pour notre malheur

ça tue aussi

les étoiles de mer !    

 

La mer en colère

sur le sable vomit

les détritus salis

entendez-vous ses cris

elle vocifère, la mer

contre sa malchance

due aux hommes en partie

qui continue

 avec ses cochonneries

avez-vous vu ?

il n'a rien compris

 bien qu'elle soit en transe

et vomit ainsi

ses écumes de mer

hurlant, retour à l'envoyeur

refusant son malheur

 

 

 

Danydeb

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Slam à la mer.

La mère Marine est une star.

Mytho, mêlée de mystères où elle s’égare

En Poséidon aux pouvoirs puissants,

Raz-de-marée déferlant, inondé de sang.

Elle puise son mythe et postillonne

Danse, aboie des ordres qui claironnent

Près des golfes pas très clairs

Le cœur abasourdi, les pensées de travers

À regarder la mer,

Qui ne comprend plus rien à ce triste univers.

Tout est couleur de pluie. Tout est couleur d'hiver.

Une masse mouillée d’huile que la terre

Déverse dans ses entrailles

Où chalutier rouillé chahute sous la mitraille

De mille marées de monstrueux magma

Qui claquent et s’entrechoquent

Cognent, contractent et cassent le mât.

La mère Marine au matin, murmure le chant de la mer

Au soleil levant, entre ciel et terre

Il était un petit navire qui n’a qu’une fois navigué.

Au milieu des néréides, le matelot vivait.

Brigitte Vivien

Le sable

Blanc sous l’astre brillant

Argenté sous le globe blafard

Joue avec le vent.                     

Les dunes

Maitresses du temps

Piquetées d’herbes hautes

Verdissent et blondissent.

La mer

Faiseuse de nuages

Obscurateur du soleil

Rabote la falaise.

Les vagues

De leur mouvement lent et rapide

En sourdine

Murmurent de plaisir.

© Krystin Vesterälen – 16 août 2017

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Le port

Les voiles blanches

Posées sur la mer diaphane

Epinglées sur la toile

Eclairent les coques.

Le soleil joue de ses rayons

Où le creux de la vague

Entré en lui-même

Devient ombre.

L’aquilon gonfle les voilures

Les mats se dressent

Fiers de leur résistance

S’épanche le zéphyr.

En traits noirs

Volent en V les oiseaux

Compagnons de voyage

Chante le vent.

© Krystin Vesterälen – 05 août 2017

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Le vent

Le vent dans la forêt de mâts de fer

Murmure, susurre,

Chuchote, marmonne,

Froufroute, ronronne,

Chante, grommelle.

Le vent dans la forêt de mats de fer

Ronchonne, proteste.

Peste, fulmine,

Vocifère, gronde,

Grogne, rouspète.

Le vent dans la forêt de mâts de fer

Hurle, crie

Beugle, aboie,

Ne peut se retenir

Il enrage, tempête.

© Krystin Vesteralen – 19 août 2017

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La marée

Dans un flot

A peine mouvementé

La mer monte

Et noie les rochers.

La falaise s’ouvre

Aux gouffres ténébreux.

La mer y transporte

L’opale de ses couleurs.

Les pas dans le sable

S’enfoncent tel un tapis moelleux.

Se mêlent alors les lapis-lazulis

Du soleil éclairant l‘océan.

© Krystin Vesterälen – 28 août 2017

Les abysses

Sous la ligne d’horizon

En dessous des terres

Immergées par les cieux

Qui, clairs ou sombres

Illuminent les eaux

Multicolores de pierres,

Nids de poissons

Hormis les dauphins

Se querellant avec les requins.

Batailles entre deux mondes

Des abysses

Où profondeurs nocturnes

Se mêlent aux rayons

Diffus du soleil.

Le plongeur, visiteur

Curieux, inopportun

Respire de ses poumons gonflés d’air

En compagnie de l’intelligence.

Une relation intense

La caresse s’offrant aux paumes de la main.

© Krystn Vesterälen – 28 mai 2016

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Autres slams

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Le slam de Machin-Quentin

 

Bonjour chacun ! J’m’appelle Machin,

C’est pas un nom mais c’est le mien.

J’suis pas un dandy c’est certain

avec chichis et tout l’tintouin,

j’ai le poil jaune comme du crin

et le costume en peau d’chagrin,

En plus j’ai ni toit ni turbin ,

Pas toujours du pain ni du vin,

Mais j’ai des jambes et pas de frein,

Le monde immense et les chemins

Et le mieux est toujours plus loin.

Et puis j’ai Quentin, c’est mon chien ;

Quentin-Machin, Machin-Quentin,

Sans pedigree mais si malin

Qu’il sait débusquer un lapin

qu’on va r’vendre au bistrot du coin

pour quelques euros plus ou moins ;

parfois l’dab ajoute un gratin,

C’est bon, c’est chaud, ça fait du bien.

Quentin-Machin, Machin-Quentin,

On va partout où on est bien.

mi fanfarons, mi cabotins,

on fait la paire moi et mon chien.

Mais quelquefois, fichu destin

J’suis obligé de tendre la main

Sinon pour moi mais pour Quentin ;

c’est juste une pierre sur le chemin,

C’est pas mon plaisir croyez bien

Et dès que trois sous sont atteints

Nantis comme de vrais rupins,

Nouveaux abois, nouveaux refrains,

Quentin-Machin, Machin-Quentin,

On reprend à deux le chemin,

À nous les plus beaux lendemains !

 

Irène Gaultier-Leblond 13 février 2022

Et cette guerre qui me désespère

des bombes qui pleuvent

des bébés qui pleurent

des femmes qui prient

un Dieu qui se fait absent

et la Vierge Marie

qui en fait autant

 

Et cette guerre qui me désespère

la paix que l’on torture

la paix que l’on abjure

Une guerre nourrie et pourrie

Une paix qui dépérit

des hommes que l’on tue

et mes frères qu’on assassine

 

Des soldats blessés torturés

des civiles dans les abris

des politiques non concernés timorés

des femmes qui prient

un Dieu absent

Cette guerre pourrie

et la paix qu’on oublie

et mes frères qu’on assassine

 

La paix humiliée

des tanks calcinés

des écoles brûlées

des bombes qui pleuvent

des bébés qui pleurent

des civils dans les abris

la paix avilie et meurtrie

l’enfant gémissant

la paix qui agonise

 

Et cette guerre qui me désespère

mon impuissance ma souffrance

ma désespérance

cette guerre arrogance

cette guerre vengeance

cet enfer qui me désespère

et mes frères qu’on assassine

 

Et mon insistance

à vouloir la paix

pour vivre en paix

à vouloir la paix

pour mourir en paix

 

Marie-Paule Demont

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