Historique du Cercle André Druelle, autrefois appelé Club de poésie
Créé à La Maison de quartier de Venoix par Jean Philippe habitant tout près de cette structure et très vite repris par Claude Le Roy, le club a commencé à réunir des amis de la poésie aux environs de 1990.
Le premier bulletin s’appelait Clin d’œil, il date de juin 1990 et rassemble des poèmes de Claude Le Roy, Jean Philippe, Colette Deschamps, Madeleine Vivan, Hervé Belhaire ; ce bulletin fut rebaptisé Mélusine en harmonie avec l’esprit du quartier dont les noms de rue sont toutes en rapport avec les personnages de La table ronde.
En 2010, le club est rebaptisé Cercle André Druelle en hommage au poète et ami de Claude Le Roy.
En septembre 2015, la maison de quartier de Venoix devenant Pôle de vie des Quartiers centre, Sud-Ouest, et ne devant plus héberger que des associations, le club est rattaché à la Société des Écrivains Normands dont Claude le Roy est le président et fonctionnera ainsi jusqu’à son décès le 3 février 2019.
Irène Gaultier-Leblond et Yves-Marie Hello assureront alors l’intérim jusqu’au 14 juin, date de clôture de l’exercice en cours.
Caen le 17 juin 2019.
A partir de septembre, Martine Desgrippes Devaux assurera la continuité du cercle.
La poésie était partout ici … elle était toi,
Servante au pas nerveux qui trayais d’un doigt brun
Et toi, dryade du ruisseau qui tordais en riant
Au soleil de l’aurore ta chevelure bouclée de songes…
Le rêve de la nuit qui s’éloignait en agitant
Son pâle tambourin d’étoiles qui s’éteignaient
Comme s’effacent dans les yeux du dormeur éveillé
Les rires douloureux, les désirs interdits, absence, votre étreinte…
Oh ! tremble, agite ta nostalgie argentée sur mon âme,
Evanouis-toi sur ma lèvre, baiser de l’aurore,
Quand l’alouette émue embrase, amoureux du soleil, les chaumes,
Les tristes chaumes dispersés par les brumes de l’automne…
Poésie éternelle, amie de la Solitude malheureuse, vois :
Dieu châtie son poète d’avoir trop aimé la féminité de la forme.
La vie était en moi comme un sourd métronome.
André Druelle Florilège poétique
À André Druelle
Il faut revenir à la source, ne voir
Que ce qui fut oublié par le temps,
Un peu de glaise et de mousse des bois
Pétrie du sel de la coulée du front
Quand tu charriais sous le soleil et Tom
Le grand cheval qui t’emboîtait le pas.
Tu disais hue et quoi d’autre peut-être
En évitant la rainette égarée
« Va-t-en plus loin chercher la fosse humide »
Et renfermais les autres mots pour toi
Les mâchouillant au long de la journée
Pour les lisser tout au long des sillons
Hélant à toi les mânes de Verdun
Qui te hantaient jusqu’au soleil couchant.
Irène Gaultier-Leblond
MESSAGE
Tirant de l’oubli la poésie,
Vous étiez le poète historien
Et vous avez créé tant de liens
Entre cet art et ...la fantaisie…
C’est donc pour répondre à votre vœu
Que je vous adresse ce message :
Vous venez d’effectuer ce passage
Redouté parfois, mystérieux,
Vers un monde inconnu, mais sans haine
Sis de l’autre côté du miroir,
Monde que l’on ne peut concevoir
D’où doit être bannie toute peine.
C’est un au revoir que nous, poètes,
Vous disons, pleins de reconnaissance.
Ayant chanté souvent l’espérance,
Lors, continuez là où vous êtes.
Jeanne FOUCHER
Vous nous aviez proposé, Claude, pour la prochaine rencontre du cercle André Druelle que vous avez créé, le thème évocateur de : MESSAGE.
Comment ne pas y souscrire alors même que les circonstances présentes nous parlent de séparation et de peine ?
Détente au quai des arts
Au bout de mes doigts les couleurs
d’un crayon ou de la peinture
et je m’adonne avec ardeur
à quelque fraîche enluminure
De la musique aussi parfois
Bach ou Trenet en compagnie
avec plaisir je les reçois
au bon gré de ma fantaisie.
Enfin couronnant ces deux- là
la détente naît d’une amie
qui me propose le gala
d’un quart d’heure de poésie !
Claude Le Roy
Pour Daniel
Bali sur images
L'album a refermé ses pages,
Le rêve demeure en suspens
Entre indigo et fleurs sauvages,
Entre vieux temples et sampans.
L'émeraude de la rizière
Cède à la pourpre du couchant
Sous une lune singulière
Ourlant la lèvre du volcan.
Et d'un voyage imaginaire
Où je suis allée grâce à vous,
Je ne garde que l'éphémère
Le volatile, le plus doux,
Filigrane imprégné d'audace
Pour qu'un périple inexploré
Me soit plus fort d'être sans trace,
Plus vrai, de n'avoir pas été.
Irène Gaultier-Leblond