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Printemps des poètes : le désir

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Textes d'auteurs

L'IDÉAL

 

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,

Produits avariés, nés d'un siècle vaurien,

Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,

Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien.

 

Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,

Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,

Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses

Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.

 

Ce qu'il faut à ce cœur profond comme un abîme,

C'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,

Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans,

 

Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,

Qui tors paisiblement dans une pose étrange

Tes appas façonnés aux bouches des Titans.

 

Charles Baudelaire Les fleurs du mal  (1857)

LE DÉSIR TRIOMPHAL

Le désir triomphal, en son commencement,

Exige toutes les aisances ;

Il ignore le temps, le sort, l'atermoiement ;

Il exulte, il chante, il s'avance !

 

On serait stupéfait et transi de savoir,

Aux instants où l'amour débute,

Combien seront soudain précaires l'abreuvoir,

Le dur pain et la pauvre hutte !

 

Le cœur éclaterait comme d'un son du cor

S'il entrevoyait dans l'espace

Tant de honte acceptée humblement, pour qu'un corps

Ne nous prive pas de sa grâce.

Anna de Noailles

Extrait de:  Poèmes de l'amour (1924)

AU DÉSIR

Ne meurs pas encore, ô divin Désir,

Qui sur toutes choses

Vas battant de l'aile et deviens plaisir

Dès que tu te poses.

 

Rôdeur curieux, es-tu las d'ouvrir

Les lèvres, les roses ?

N'as-tu désormais rien à découvrir

Au pays des causes ?

 

Couvre de baisers la face du beau,

Jusqu'au fond du vrai porte ton flambeau,

Fils de la jeunesse !

 

Encor des pensers, encor des amours !

Que ta grande soif s'abreuve toujours

Et toujours renaisse !

 

René-François Sully Prudhomme

Extrait de:  Les épreuves (1866)

TABLEAU DE LAQUE

La ville que je veux serait je ne sais où,

Mais loin d'ici, dans l'Inde, ou près d'un fleuve en Chine.

L'air bleuirait sa tour de porcelaine fine,

Portant comme un bouffon des clochettes au cou.

 

La maison que je veux serait celle d'un fou,

Sans chemin pour aller à la maison voisine.

Entre les jasmins blancs et les fleurs d'aubépine

Poindrait un toit luisant de nattes de bambou.

 

La chambre tiède aurait des peintures de laque :

De larges oiseaux d'or, sur le clair mur opaque,

Couvriraient un lac mince ou voleraient autour ;

 

Et la femme aux cils fins que mon désir demande

Aurait les ongles longs et les yeux en amande,

Étoile de beauté dans ce rêve d'amour.

 

Albert Mérat

Extrait de :  Les souvenirs (1872)

LAISSEZ PARLER

Laissez parler tous vos désirs,

Les blancs, les noirs, même les pires;

laissez parler, laisser les dire

vos doux désirs.

 

Désirer un petit café

la p'tite robe bleue qu'on vient de croiser

un ciel de lit, un ciel d'été

Désirs avoués

 

les désirs que l’on n’fera pas

les désirs que l’on n’fera plus

les désirs que l’on ne connaît pas

qu’on ne connaît plus ;

 

désir raté, désirata

désir à faire ou déjà fait

désir parfait ou bien mauvais

désirera

 

Laissez vous faire désirer

par le soleil, par un pompier

par la robe bleue qu'on vient de croiser

désir troublé.

 

une douche, un fruit, une p’tite sieste

Sous un ciel bleu ou sous la couette

Y consumer une cigarette

Désir tempête.

[…]

Philippe Rousseau

Extrait de:  du spectacle "vos désirs sont des/ordres" (2007)

VIENT LE DESIR ...

Vient le désir de ne pas peser sur le jour

plus que le rayon de la lumière sur les livres, la table,

les outils de notre travail.

De vivre devant les choses avec un air d'absence

que donnent les grandes fatigues,

cet air de ne pas y être attaché qui les rend libres.

Amarres lâchées,

c'est alors que le monde paraît généreux, large.

Et la conscience s'allume, çà et là aux angles des meubles,

elle n'a que ce poids, rêvé, de la lumière.

Judith Chavanne

Extrait de: La douce aumône,  Editions Empreintes, 2001

JE NE VEUX QU'UN REVE

Je ne veux qu’un rêve
À demi-flottant,
Que mon âme brève
Passe en voletant,
Que la brume fine
L’enveloppe aussi ;
Qu’elle s’achemine
Sans autre souci
Que celui d’errer
Avec une brise,
Sur l’arbre léger,
Sur la terre grise.

Cécile Sauvage, Fumées 1910

Nos poèmes

Désirer...

Désirer c'est rêver, désirer c'est souffrir...

L'enfant devenu grand, va devoir choisir :

 

Pas de goût de vivre, sans désirs associés,

Désir raisonnable ou bien fou à lier..

 

Ses racines plongent dans l'imagination.

Il rejette les limites de la raison.

 

Le désir est espérance, appétit de vivre

Au delà des leçons apprises dans les livres.

 

Il est indépendant, se moque du concret,

Son obsession n'est pas la vérité des faits.

 

Il peut se projeter dans l'avenir rêvé,

Sans bien toujours chercher à le concrétiser.

 

Car le désir s'éteint s'il est réalisé

Et souvent décevant, ainsi déshabillé.

 

Mais peut-on vivre sans désirer ?

-----

 

Un Sage disait :

                                                                                       -  Julie - mars 2021

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DÉSIR

 

Il est un sentiment que l’on nomme DÉSIR

qui s’attache à l’objet que l’on voudrait saisir,

impérieux parfois ou modéré, plus sage

que peut user le temps, la venue du grand âge.

 

Violente tornade ignorant la raison

ou vœux pieux, constant quelle que soit la saison,

sous de nombreux aspects ainsi se manifeste

ce mouvement intime actant souvent le geste.

 

Soit il est maîtrisé, soit trop assujettis

lui sommes-nous, suivant les faits grands ou petits,

il est signe de vie : sous son action s’affrontent

tendances et pulsions s’avérant les plus promptes.

 

Vecteur d’émotions et de luttes souvent

le désir sollicite notre consentement.

Source de déception et de fâcheux effets

ou donnant du bonheur s’il peut être satisfait.

 

Jeanne FOUCHER mars 2021

                                                                     

DESIR D’UN FUTUR DESIRABLE

 

Désir d’un joyeux avenir

Qui ne plombe pas le futur,

Qui n’écroule pas les étoiles.

 

Désir d’un parfait devenir

Qui ne ternit pas notre azur,

Ni ne le masque dans ses voiles.

 

Monde d’avant, monde d’après

Pourquoi assassiner l’hier

Si le demain n’est que cadavre ?

 

La terre envahie de regrets

Ne fournira que fruits amers

A l’envasement de ses havres.

 

Désirs immenses, désirs d’arbres

Pour  que nul homme ne se navre

De n’avoir plus qu’un cœur de marbre.

 

Désir de vie, désirs d’envies

Même d’envies inassouvies

Pourvu que ça bouge et ça crie.

                                                                                Danièle MANOURY  CAEN LE 27 Février 2021

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Un train (de vie) nommé désir

 

Restaurants étoilés, déjeuners raffinés

C’est délicieux !

Robes de couturier, jolis habits griffés,

C’est fort gracieux !

Bijoux d’or et d’argent, beau diamant ciselé,

Sont très précieux !

Logement trop petit, il faudrait en changer,

C’est judicieux !

Cette belle maison sera un nid douillet

Bien plus spacieux !

Des meubles desing, un élégant coupé,

C’est ambitieux !

Tout ce luxe a un coût et il faut emprunter,

C'est astucieux !

Mais la publicité a souvent des attraits

Bien fallacieux !

Et mordre à ses appâts peut très vite mener

Au contentieux !

Martine Desgrippes Devaux

I

 

après la décence

la lutte instinctive

- puisse la fuite

esquisser l'or

d'une lune pleine                                                                                                                                             

de signes et d'éole

 

ses linges volent

à la molle fenêtre

ses lignes voyagent

- ébauche en exil

de hasard nocturne

liant lune et nuées

 

la lune (un bijou

luisant au miroir)

verse ses ondes

irréligieusement

sur les blancs seins

d'éléonore- jeux

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II

 

comme un parfum de gammes

elle souligne son sourire

de lèvres interdites

comme parfait son sort

la petite ombre qui médite

 

très amoureuse- mais lucide

(son baiser n'offre que possibles)

elle envahit la conscience et le geste

et leurs mirages supposant

des larmes instantanées

(somme et rêve ivre)

 

que virent ainsi toutes les rumeurs

vivantes et pleines d'esthétisme

(comme de la musique éphémère)

qu'inspire le silence

d'un mets indicible

III

 

cette -s-quisse au soleil

pleine d'ivresse et de source

dont les nuances à peine touchent

les courbes infinies

d'un corps émis à l'âme

posant pour la rêverie

 

de la pluie sur la peau tiède

éveille ses paroles à venir

et des caresses mélodieuses

qui s'inspirent d'une musique

durant de s'écouter

 

un jeu de silence dans les gestes

se destinant en un regard

à la pluie cessant- le vent apaise

les ultimes liens du soir

bientôt la nuit l'échange avec l'île

de son exquise lueur

Ludovic Duclos

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Le désir

 

 

désir de vivre

celui d’être libre

ivre de désirs

de tous les plaisirs ?

 

Le désir ?

 

Voltaire, Rimbaud, Baudelaire

des fous d'un autre temps

d'étourdissants poètes

qu'aucune loi n'arrête...

 

Le désir ?

 

dans leurs besoins de conquête

dehors, dedans

libres dans leur tête

mordant à pleine dents

 

le désir,

 

oui, ivres de désirs

et qu'importe l'avenir

des fous, peut-être ?

Mais combien on les regrette

 

le désir,

 

leurs vers sortis d'une tempête

faisaient tourner les têtes

chapeau bas à ces poètes d’antan

qui peut maintenant en dire autant ? 

 

Le désir

 

le désir de vivre

celui d'être libre

le désir, l'homme tuant...

le prix à payer de tous les plaisirs

 

                             danydeb                     

Le désir.

 

Le désir de l’inaccessible

taraude souvent le rêveur

pour un objet qu’il prend pour cible

où pour découvrir l’âme sœur ;

 

désir parfois inavouable

qu’il relègue au fond de son cœur,

mais qui jaillit comme le sable

des dunes sous un vent fugueur ;

 

désir qui le pousse à la quête

d’une chimère à l’horizon,

tel un bagnard qui ne souhaite

qu’à fuir les murs de sa prison.

 

Qu’importe l’effort nécessaire

pour atteindre le but final ?

Il lutte pour gagner sa guerre,

sa force vive mise à mal…

 

Passant ainsi son existence

à vouloir conjurer le Sort,

il rendra l’âme en son errance,

vivant d’espoir jusqu’à sa mort !

 

 

Michel BARTHA       May-sur-Orne, le 19 janvier 2021.

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Le désir de vivre

 

Douce envie de grandir au soleil des beaux rêves

Comme un don du désir au seuil des douces lèvres.

Nulle vie sans eau fraîche pour aimer et partir

Sur les chemins où prêche poésie du plaisir.

 

Vivre, vivre la vie, sans peur des lendemains

Croquer les calories, vivre joyeux et sain.

Vivre avec appétit, avec le goût des autres

Et dévorer d’envie sans crainte de la faute.

 

Vivre à cent à l’heure ou profiter du temps

Qui tisse la tiédeur inlassablement.

Avec esprit et corps, quelle joie d’exister

Contre maux et mortel au festin invité.

 

Vivre sans artifices, loin des masques et sans peine

À l’abri des cannisses, ignorant de la haine,

Le désir est vivant, il aime les éclats

Tous les jeux des enfants, le rythme des salsas.

 

Au cœur de la liesse de cet étonnement

Que l’aube manifeste comme un enchantement,

Nait ce désir d’aimer chaque nuit, chaque jour,

Chavirent au vent salé tous les coups de l’amour.

 

Vrai désir de la vie à jamais ode et chant

N’a de cesse que tari pour se taire un instant.

Mais il revient glorieux, affamé de soleil,

Etonné et heureux, assoiffé de merveilles.

Brigitte Vivien

DESIR

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désir

poignard dans les reins traversé des vents contraires en chimères réticentes

désir

pétard mouillé des velléités fumée éphémère des tisons sans éclats

désir

aiguillon du jour à naître en impatience du renouvellement des promesses toujours à la dérobée

désir

face éclatante du regret ce revers qui ne s'éteint pas

désir

élan lumineux de ce qui n'a pas été et qui n'est pas encore

désir

force au devant de soi dans la poursuite pressée de ce qui s'esquive en obstination

désir

stridence de l'être projeté au-delà de lui-même à la rencontre inouïe de son obsession

 

 

 

désir aux tempes de fièvre harcelant la paresse des lendemains

 

 

Daniel-Claude Collin / février 2021

LES AILES DU DESIR

 

Sur le pont des Soupirs, un masque vénitien

S’ennuyait à mourir, une fée lui dit « Viens,

Abandonne Venise, emprunte mon sillage,

Je m’appelle la Brise, je pars vers le grand large. »

 

Une si jolie noce enchantera sa vie!

Nul besoin de carrosse où règne la magie !

Trêve de carnaval, le masque s’envola,

Il voulait fuir le bal dont il se sentait las…

 

Tel un  noble héros surplombant l’océan,

Il saluait les oiseaux, les mouettes, les goélands !

En nomade du ciel, il avait pris les voiles,

Conjuguant, au pluriel, la joie, dans les étoiles !

 

Sur les voies éthérées, amoureux du silence,

Il savait écouter chaque vague qui danse.

Comme une émoticône de la béatitude,

Il conquit l’Hexagone, gagnant de l’altitude.

 

Grisé par les beautés de la Corniche d’Or,

Il se laissa porter, puis il vira de bord…

Divines sensations, flânerie sublimée,

Il dominait les monts, le vent le caressait.

 

Prodigieux Paradis, ineffables délices,

Il embrassa Paris, au gré de ses caprices…

Les châteaux de la Loire comblèrent ses désirs,

Etincelantes gloires, cascades de plaisirs…

 

Aujourd’hui, il voyage, et, fier de son prestige,

Compagnon des nuages, vers vous, il se dirige…

Le  Vénitien, en fête, s’achemine vers Caen,

Pour saluer les poètes, quand viendra le Printemps.

 

Nul canular, ici, et au diable, les blagues !

Ne croyez pas, amis, que le masque divague,

Le visiteur du soir amorce la descente,

Pour orner nos mémoires, arrivée imminente !

 

Mais « Chut, c’est un secret » ; ne le colportez-pas !

Chantez, rimez, dansez et le bonheur viendra !

La poésie, au cœur, nous lirons quelques vers ;

Et nous dirons, en chœur, au revoir à l’hiver! »

 Monique Renault

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Erotisme

 

Une plume d’aile d’ange juste au creux de mes cuisses

Pierre qui roule sous ma langue

Un caillou de rivière

Mes caresses de reine à votre corps défendant

 

 

 Véronique Garrigou

Désir d'un soir

 

 

Quel songe inavoué saura nous enchanter ?

Une flamme endormie éloigne nos soupirs.

Nous partirons bientôt vers une autre journée.

Un désir assoupi viendra nous réunir.

Un mystère ignoré caressera notre être.

Qui saura égayer nos confuses soirées ?

Nous irons sans tarder au-delà du paraître.

Tu donneras à l'âme un goût de liberté.

                            

Qui nous éloignera de la rive fertile ?

Un rêve de beauté guidera nos plaisirs.

Un rire immaculé se fera indocile

et le songe éploré sera notre élixir.

                                                                

Marc Rébéna      Le sourire des ombres

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Désir

 

Ni vous sans moi, ni moi sans vous

L’a si bien dit Marie de France,

Quand le désir au cœur me danse

De même danse-t-il en vous.

 

Les yeux brûlants, la voix qui tremble, 

Être deux à tout partager :

L’enfant, le temps, chaque projet,

C’est le bonheur du vivre ensemble.

 

Vous êtes de moi par moitié,

Je suis de vous le double même,

N’est-ce point là faveur suprême

Que se fondre pour exister ?  

 

Il en est de vous et de moi

Comme du parfum et la rose,

Réunis dans la même osmose

Enliés dans le même émoi.

 

Irène Gaultier-Leblond

Le désir et la vie

 

Le désir est un diamant

Que l’on ne saurait sertir.

Fait de multiples facettes

Profond ou simple bluette,

 

Léger comme une caresse

Ou brûlant comme un grand feu,

Le désir se fait promesse,

Source de moments heureux.

 

Qu’il soit mûri ou ardent

Il colore nos envies,

Ami de tous les instants

Car le désir est  la vie !

 

CG

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Visage calme,

Regard éteint.

Ils ne demandent rien...

 

Sont-ils malheureux ?

Ils ne le savent pas.

 

Ils ont survécu,

C'est tout !

 

Sont-ils encore là ?

Désirs volés

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On ne peut vivre sans désir...

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Où sont leurs prédateurs ?

- Julie-  mars2021

                                                                        DESIR INTERROGATIF

 

 

Désir de nuit quand il fait jour

Pour un instant, pour un toujours,

Désir de saisir l’impossible,

D’avoir le firmament pour cible,

Tout cela est-il raisonnable ?

 

 

 

Est-ce mystère insondable

Que Christ soit né dans une étable

Et qu’il n’ait eu d’autre désir

Pour nous sauver que d’obéir

Que d’obéir à en mourir ?

 

 

 

Danièle MANOURY           CAEN LE 20 JUIN 2020

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HÉSITATION

 

Un sentiment nommé DÉSIR

cherche un objet à bien saisir.

Serait-ce Amour ou beau voyage,

sujet frivole ou idée sage ?

Il butine, capricieux

tel un papillon insoucieux

et vainement il s’éparpille.

Au petit bonheur il grappille.

Serait-il donc si négligent

ou, trop gâté, inconsistant ?

S’aimerait-il trop, tel Narcisse

fuyant tout même le caprice ?

 

Sans désir l’être est malheureux.

Face à la vie, il est peureux.

 

Soyons donc gourmands de la vie,

à sa table elle nous convie.

 

Jeanne FOUCHER    Mars 2021

Coup de foudre

 

C’était un soir d’hiver, par un froid saisissant,

 

Dans les rues éclairées, se hâtaient les passants.

 

Soudain, je t’aperçus, au coin de l’avenue.

 

Depuis longtemps déjà, j’espérais ta venue.

 

Puis je fus très bientôt dans tes bras protecteurs

 

Respirant sur ta peau de viriles senteurs.

 

Lorsque tu vins enfin pour partager ma vie,

 

J’en fus, jour après jour, infiniment ravie.

 

Et c’est un long chemin que je veux parcourir

 

Avec toi désormais … mon beau fauteuil en cuir.

Martine Desgrippes Devaux

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VOYAGE  SURREALISTE

 

 

Le souffle de ma vie naquit de paysages,

Où jamais il ne pleut, où l’extase s’enflamme…

Cupidon me sourit, fantastique présage !

J’honore ton Eden quand il berce mon âme…

 

Je caresse ton corps, splendide comme une île,

Où plaines et montagnes vibrent en harmonie,

Et je fonde l’espoir d’y partir en exil…

De sa magnificence, il colore mes nuits !

 

L’azur de ton regard, sans l’ombre d’un nuage,

Brille comme un soleil, éclairant mon destin…

Grâce à lui, je m’évade ; fièrement, je voyage.

Je m’envole, ravie, vers d’illustres jardins…

 

Ta douce chevelure où mes doigts se promènent,

Se mêle à nos désirs, tous les deux enlacés.

Je découvre ton ciel et mes rêves m’emmènent ;

Comment pourrais-je, un jour, sans regret, m’en lasser ?

 

Tes routes enchantées m’enivrent de bonheur,

Délicieux paradis, embellie de toujours,

Et  tes milliers d’étoiles illuminent mes heures ;

De leur digne lumière, elles subliment l’Amour ! 

 

Rives sages et calanques s’épousent dans l’Espace;

Mes songes me transportent et je quitte la Terre…

Quand tes lèvres m’invitent et qu’enfin, tu m’embrasses,

En ce magique instant, tu m’offres l’Univers !

 

Ta bouche est une porte ouverte sur le monde,

Où des chemins exquis rayonnent d’élégance !

Dans le bleu de tes yeux, mon esprit vagabonde.

Un astre resplendit, quand la volupté danse…

 

Mon bel imaginaire ne veut plus s’arrêter,

Délicieux Nirvana, bien plus précieux que l’or !

Je m’abandonne, heureuse, à tes nobles beautés.

Je reviendrai souvent aux pays de ton corps…

                                                                          

                                               Monique Renault

C'est presque rien

C’est presque rien, une courbe, de la soie que l’on froisse

L’ample lenteur d’une houle

Au ventre la caresse d’une histoire

Sur le sable mouillé la trace de l’écume

Et les larmes d’un très vieil amour.

 

Véronique Garrigou

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Désir de vivre

 

Dans le désir de vivre, il y a du courage,

C’est un acte d’amour, d’espérance et de foi,

C’est l’action, c’est l’élan, l’espoir et le combat,

C’est engager aussi le chemin du partage.

 

Nul n’est ce qu’il devient qu’à la grâce des autres,

L’école et la famille comme premier besoin

Le maçon, ma maison, le boulanger, mon pain,   

Et la terre pour tous, les miens comme les vôtres.

 

Il en va de la vie comme du quotidien

Un jour traîne l’ennui, l’autre chante un refrain,

C’est à lui, c’est à vous, à nous qu’il appartient

D’en creuser une ornière, ou d’en faire un destin

 

Vivre est le mot sacré, le désir le plus saint,

Il faut se tenir prêt à toutes occurrences,

Acquérir chaque jour outils et connaissances

En se forgeant le cœur et l’esprit de demain.

 

Irène Gaultier-Leblond

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Posséder ?

Désirer ou posséder

Des ennemis jurés ?

 

L'eau de la rivière

file entre mes doigts.

 

Le parfum de la fleur,

le sourire de mon enfant

sont-ils à moi ?

 

Peut-on de l'Univers

Devenir les rois ?

 

L'on pense "posséder",

qu'en est-il en vérité ?

 

Si, en quelque sorte,

désirer n'est qu'illusion,

 

Posséder alors

le serait sans doute

bien plus encore.

 

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                                                                                             Julie - mars 2021

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DONNER
Haïku :

 
Une vie expire
Désire vous offrir son cœur
Une autre respire

Monique Renault

Désir d’enfance

 

Qu’y a-t-il de plus beau

Que le désir d’enfance

Guettant dans l’innocence

L’arrivée du cadeau ?

 

L’œil plein de convoitises,

Et le cœur rayonnant,

La main ouverte attend

Sa moisson de surprises.

 

Peu importe la chose

Qui fait battre des mains

La poupée ou le train,  

Ou le parapluie rose !

 

Qu’y a-t-il de plus beau

Pour l’adulte en puissance,

Qu’un souvenir d’enfance

Aux couleurs de cadeau.

 

Irène Gaultier-Leblond

6 mars 2021

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Désir

 

Désir amoureux pour s’envoler

Désir de douceur pour se consoler

Désir d’ardeur, d’équilibre, de résilience

Désir de combler le vide de l’absence

cette absence qui dévore les entrailles

Désir d’ailleurs qui au cœur de l’hiver nous tenaille

d’un ailleurs plus beau, plus chaud, plus riant

Désir de l’oubli bienfaisant

de luxe pour paraître

de printemps pour renaître

Désir de vivre porteur de guérison

Désir de rêve, de folie, de déraison

d’harmonie, de beauté, de poésie

d’évasion, d’imaginaire, de fantaisie

Désir de créer pour s’accomplir

de nouveautés à découvrir

Désir d’enfant pour se perpétuer

d’un peu vie en plus pour continuer

Désir d’avoir du pain, des gains, des biens

Désir d’être plus fort, meilleur …ou simplement bien

 

Le désir inassouvi bien souvent fait souffrir

Mais l’absence de désir lentement fait mourir

Martine Desgrippes Devaux

Mon Désir ?

J'ai besoin de respirer

l'infini de l'horizon...

 

Mais aussi de déguster

ce qui est à mes côtés.

C'est là ma contradiction.

 

Les étoiles me font rêver

sans désirer y aller...

 

Mais j'ai besoin d'explorer

la richesse des saisons,

la fleur qui s'épanouit

dans toutes les conditions.

 

Toute cette vie cachée

qui est bien trop oubliée.

 

Et que l'on s'en va chercher

comme des désespérés

dans des rêves insensés.

 

Mon désir serait ainsi :

Bonjour la vie... d'ici !

 Julie - avril 2021

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Au cours de ce mois de mars, quelques-unes d'entre nous ont accepté d'envoyer des poèmes pour s'associer au thème de travail du Pôle de vie sur les droits des femmes. Voir le recueil ci-dessous.

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