
La femme

Quelques citation & textes d'auteurs

« La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droit. » Olympe de Gouges
« Il y a des voyages qui se font avec un seul bagage : le cœur. » Audrey Hepburn
« Vous ne devez jamais avoir peur de ce que vous faites, quand vous faites ce qui est juste. » Rosa Parks
« Les femmes sont le plus grand réservoir inexploité de talents au monde. » Hillary Clinton
« Exister c’est oser se jeter dans le monde. » Simone de Beauvoir
« À toutes les femmes : nous pouvons le faire ! » Serena Williams
« La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » Françoise Giroud
« La réussite, ce n’est pas combien d’argent vous gagnez. C’est l’impact que vous avez sur la vie des gens. » Michelle Obama
« Embrassez ce qui vous rend unique, même si cela rend les autres mal à l’aise ». Aretha Franklin
« Les erreurs ne se regrettent pas, elles s’assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L’amour ne se crie pas, il se prouve. » Simone Veil
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… – et dont je me souviens !
Gérard de Nerval
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
La Nymphe endormie
Vous faites trop de bruit, Zéphyre, taisez-vous,
Pour ne pas éveiller la belle qui repose ;
Ruisseau qui murmurez, évitez les cailloux,
Et si le vent se tait, faites la même chose.
Mon cœur, sans respirer, regardons à genoux
Sa bouche de coral, qui n’est qu’à demi close,
Dont l’haleine innocente est un parfum plus doux
Que l’esprit de Jasmin, de Musc, d’Ambre et de Rose.
Ah que ces yeux fermés ont encor d’agrément !
Que ce sein demi-nu s’élève doucement !
Que ce bras négligé nous découvre de charmes !
Ô Dieux elle s’éveille, et l’Amour irrité
Qui dormait auprès d’elle, a déjà pris ses armes,
Pour punir mon audace et ma témérité.
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Femme noire
Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre
Nos poèmes
Dao, fille du Mékong
Dans la baie d'Halong, où l'émeraude brille,
Vit la princesse Dao, rêveuse et tranquille.
Sous le ciel d'azur, parmi les montagnes flottantes,
Elle danse en secret, comme l'eau scintillante.
Elle navigue en silence sur une jonque dorée,
Au milieu des vagues de la mer enchantée.
Le dragon endormi, aux écailles luisantes,
Veille sur elle, protecteur qui l’enchante.
Les pêcheurs chuchotent des hymnes à sa gloire,
Sous la lune, ils se souviennent des histoires.
Dao, douce princesse de la baie immortelle,
Ton nom résonne comme un doux chant de l’éveil.
Les brumes de l’aube, fraicheur voilée sur l'eau,
Cachent ton visage, mystérieux et beau.
Princesse de légende, beau trésor d'Halong,
Ton esprit flotte dans ce royaume en tongues.
Tes cheveux d'ébène flottent comme des voiles,
Tes yeux reflètent la lumière des étoiles.
Dao, fière princesse de la baie d'Halong,
Tu règnes sur des pays où sonne le gong.
Les grottes font écho à ton rire cristallin,
Les îles saluent ton passage sibyllin.
Les dauphins rosés t’accompagnent au crépuscule,
Les oiseaux de paradis t'entourent de ridules.
Lorsque le long Mékong rugit, Dao l'écoute.
Tu ris avec le fleuve qui poursuit sa route
Des plaines fertiles aux hauts sommets embrumés,
Unissant les eaux aux corps d'un monde enchanté.


LA FEMME
LA FEMME L ‘AVENIR DE L ‘HOMME
LA FEMME QUI SE DONNE
ET DONNE NAISSANCE A L ‘ HOMME
LA FEMME LA CHANCE DE L4HOMME
LA FEMME SON RÉGAL
L A FEMME SON ÉGALE
LA FEMME JAMAIS RIVALE
QUE L’HOMME DOIT SUBLIMER
PORTEUSE D‘HUMANITÉ
LA FEMME GENEREUSE
LA FEMME AMOUREUSE
LA FEMME TOUJOURS DONNEUSE
DE SA VIE A L ‘HOMME
DEPUIS L’ETERNITE
CRÉÉE PAR DIEU
DON SI PRÉCIEUX
FAIT A L’HOMME
POUR VIVRE A DEUX
LA FEMME A VOS COTES
MÈRE PORTEUSE
HEUREUSE D’ENFANTER
A TOUJOURS PRÉSERVER


QUAND DEVIENT-ON POÈTE ?
C'est à cinq ans, je crois, que l'on devient poète.
Les lauriers coupés ! Françoise ou Marie-Jo ?
Oh belles que voilà ! Le bébé, la dinette...
C'est si vrai... mais hélas, tout n'est que "pour du faux".
C'est peut-être à dix ans que l'on devient poète...
Quand le maître demande à l'ange embarrassé
Le nom de ce monarque ayant perdu la tête ;
On souffle Louis XVI escomptant un baiser.
C'est sans doute à seize ans que l'on devient poète...
Un geste, une caresse et, sensuellement
Une jupe qui glisse... alors, sur la banquette,
La nuit flambe et rayonne ainsi qu'un diamant.
Pour moi, c'est à vingt ans, que je devins poète,
Quand ses yeux m'ont appris le secret du frisson.
Je jalousais Verlaine et, j'aurais pour Nadette,
Réinventé "Sagesse" et "La bonne chanson".
Grâce à elle aujourd'hui je demeure poète.
J'écris... J'écris pour elle et puis j'écris pour vous,
J'écris pour la nature et les petites bêtes,
Et j'écris pour l'amour, ce mal qui nous rend fous.
C'est la femme toujours qui consacre un poète,
Du regard le plus froid au baiser le plus chaud ;
Elle est l'eau du baptême et la fleur que l'on jette
Pour sceller le printemps au marbre du tombeau.



Femme sacrée
Ô femme inespérée enthousiasmant mon âme,
Tu éclaires mon cœur ainsi qu’un grand flambeau
Et l’éloignes du drame où sanglota Margot
Ainsi qu’une héroïne au triste mélodrame.
Lorsque tu viens vers moi comme un songe nacré,
Tu soulèves mon cœur ignorant l’inertie
Et le rêve divin gonflé de majesté
Attise mon désir et creuse mon envie.
Je te sens palpitant en mon âme éblouie
Attend du plaisir le sublime alibi
Et le léger frisson plein de douce saveur
Enveloppe mon corps tout rempli de tiédeur.
Mais quand tu disparais comme un fantôme ami,
Tu demeures en moi comme un écho sacré
Et le doux souvenir qui s’annonce inouï
Se grave en mon désir ainsi qu’un diamant.
Rêve merveilleux
Ô rêve merveilleux enthousiasmant mon âme,
Viendrais-tu dans mon être ignorant les doux drames
Où l’Amour éloigné rejetant l’inertie
A comblé mon désir espérant l’harmonie ?
Tu transportes mon cœur méprisant l’ironie
Et le guides sans peur vers un souffle béni
Dont la paix infinie recherchant l’unité
Console mon esprit fier et abandonné.
Tu ris à mon mystère où Margot a pleuré
Ainsi qu’une égérie tendrement délaissée
Et ton secret discret aimé des initiés
Éloigne mon chagrin immense et désolé.
Mais quand tu disparais ainsi qu’un son parfait,
J'ignore ton départ plein d’humble volupté
Alors qu’un doux parfum embaumant l’atmosphère
Délivre mon ennui de son goût délétère.


Rêve assagi
Lorsqu’un rêve assagi abordera mon âme,
Un souvenir béni m’offrira son mystère
Et sourira sans peur à de plaisantes femmes
Ignorant mon désir enclin à l’inertie.
Un plaisir frelaté rira de mon malheur
Et un souffle enflammé transcendant mon doux drame
Transportera mon cœur vers d’insignes douceurs
Où s’épanche infini le sombre mélodrame.
Une humble volupté enveloppant mon être
Se fera inouï pour le songe inédit
Qui guidera ma joie vers l’innocent paraître
Où le rire malsain à tout jamais s’enfuit.
Une douce harmonie fièrement s’enhardit
Et recouvre ma vie mollement alanguie.
Un amour éternel ignorant l’inertie
Éloigne ma tiédeur où règne l’apathie.

Je ne suis pas une femme de lettres
Je suis une femme de l’Être.
J’étais, je suis, je serai
Jusqu’à plus rien.



Lhassa au TIBET, la capitale sacrée du Bouddhisme tibétain, était qualifiée de Cité interdite (photo libre de droit)
En avant la vie
« On ne naît pas femme, on le devient » Simone de Beauvoir
Egérie de maman et Muse de papa,
Mon adorable enfant, tu t’avances vers moi…
Afin que tu t’envoles, tu fis tes premiers pas ;
Maintenant, tes paroles nous offrent tant d’émoi.
Au pays des Merveilles, dort ton âme câline…
En ton imaginaire, plus riche qu’une fable,
Tu inventes une histoire ; joyeuse, tu dessines
Des rêves en couleurs, élans intarissables…
Tu connaîtras la joie des matins enchantés…
Scintillera ta flamme, de l’été au printemps.
Tu tisseras les liens de la félicité,
Esquisse féminine, sur les ailes du temps.
Un parfum de gaité s’exhale en maintes places…
Méprise le dépit, honore les défis.
Chéris toujours l’espoir et cultive l’audace ;
De la persévérance tu cueilleras les fruits !
Ecoute le silence ; apprends à méditer…
Cherche, en toi, des ressources et ne les brise pas.
Pour que ton âme danse, sème amour et respect !
Puise ta force à la source et le succès viendra !
Un soleil brillera, si tu le revendiques ;
Fillette, dans ce monde, vogue vers l’infini…
Partout où tu iras, dis-toi « Je suis unique »,
Alors, devenue femme, tu chanteras la vie !

Peinture : Monique Renault
Alexandra David-Néel*
Une femme d’exception… Lorsque l’élan prend vie …
Avide d’expériences, explorant tant de pistes,
Rebelle et animée d’une glorieuse flamme,
Vous parcouriez la France, en première cycliste ;
J’aime votre vaillance qui élève la femme !
Etudiant le piano, fervente et exaltée,
Cantatrice érudite, vous chantiez l’Opéra,
Athènes, Tunis, Hanoï ont pu vous admirer,
Interprétant Carmen ou bien La Traviata !
Toujours, gardant l’espoir, en quête de voyages,
Vos semelles de vent ont chéri tant de voies…
Aujourd’hui, je vous rends un légitime hommage,
Admirant vos prouesses qui me laissent sans voix.
Sportive et enthousiaste, certes, il vous fallait l’être !
Sans briser votre élan, vous poursuiviez la route,
Telle une expédition relatée dans vos lettres,
Avec force et courage, épargnée par le doute…
Fascinant, en tous lieux, toute l’humanité,
Courageuse et stoïque, affrontant l’aventure,
Sur ces Terres lointaines, librement, vous marchiez !
J’aime vous découvrir, au gré de mes lectures.
Italie et Espagne ont gagné votre cœur,
Et sous le ciel de l’inde, vous tentiez autre chose :
Divine Alexandra, d’une noble ferveur,
Vous franchissiez Lhassa, sublime apothéose !
Votre corps et votre âme conjuguaient l’harmonie !
Inspirée d’une fougue, à nulle autre pareille.
En cheminant partout, sans le moindre répit,
Votre esprit audacieux, sans cesse, m’émerveille…
Toujours vous élancer, cultivant le défi,
Brillante aventurière, vous étiez centenaire,
Lorsqu’ après tant d’exploits, s’éteignit votre vie…
Votre littérature a franchi les frontières.
Un appétit de vivre, au gré des émotions,
L’ardeur et la passion, Madame David-Néel,
Votre accomplissement vers d’autres horizons,
Semèrent, humainement, une aura éternelle !
*Alexandra David-Néel (1868-1969)

Peinture : Monique Renault
Femme-Liberté
A New-York, une femme
Domine l’Océan.
Brandissant une flamme
Depuis plus de 100 ans.
Méditons devant elle.
Observons ce chef-d’œuvre.
Que chacun se rappelle
Qu’être libre est une œuvre !
Le bras levé au ciel,
Elle règne, en ce monde …
Fière et universelle,
Pour la gloire qui se fonde…
Bartholdi l’a sculptée,
De son talent précieux,
Symbole, à tout jamais,
Qui éclaire nos yeux.
Femme-liberté que j’aime,
D’une toge vêtue
Et coiffée d’un diadème,
Semez votre vertu !
FLAMME, FLAMME, FEMME…
Qui briguait l’empire des Femmes
D’une notoire suffisance ?
Qu’on me pardonne si je proclame
Qu’il s’agissait des rois de France !
Tant de monarques succombaient,
Sous les armes de Cupidon ;
Rêvant au repos du guerrier,
Ils laissaient Mars à l’abandon…
Souverains à l’âme galante,
Brûlaient de désir pour les dames…
Ils visitaient l’enfer de Dante,
En brandissant leurs oriflammes.
A une reine, en ses atours,
Ils préféraient leurs favorites,
Se chauffant au feu de l’amour,
Priant que le brasier crépite !
Défaite cuisante ou succès,
De règne en règne, ils ont aimé…
Princes et rois se consumaient,
En séduisant leurs dulcinées !
Une vive chaleur vous grise,
Si vous jouez avec le feu,
Mais celui-là, quand on l’attise,
Pourrait bien vous sauter aux yeux.
Toute passion est incendiaire ;
Ce qui couve peut exploser.
N’ayez pas la pensée légère,
Si l’étincelle est allumée.
Ô ! Feu ardent, joyeuse FLAMME !
Qui s’y frotte s’embrasera.
Enlevons « L », brille la FEMME*
Et votre cœur s’enflammera !
*phonétiquement


Fontaine Sirène à Lisbonne (photographie Monique Renault)
Sirène reine
Femme ou poisson ?
Acrostiche
Sur un rocher, je rêve; je chante donc je suis,
Invitant les marins et tous les jeunes mousses…
Rusée, je les envoûte, et le jour, et la nuit,
Ecoutez ma chanson, voyez comme elle est douce !
N’ignorez pas ma voix, matelots égarés,
Et vous viendrez vers moi contre vents et marées !

Elles étaient une fois…
Elles étaient une fois
Blanche Neige, Aurore et Cendrillon
Entités de papier, princesses de fiction
Elles eurent beaucoup d’enfants
Mais furent-elles aussi heureuses
que l’histoire le prétend ?
Belles endormies, réveillez-vous
Inventez votre destin
Suivez votre propre chemin
Plutôt que celui d’un prince, aussi charmant soit-il.
Elles étaient une fois
Lola, Valérie, Johanna, *
Princesses du quotidien,
Héroïnes de tous les jours
Sans paillettes ni atours,
Elles étaient une fois
Marie, Nathalie, Rébecca
Femmes de chair et de sang
Qui reposent en paix
Dans le froid du tombeau
Délivrées à jamais
Des coups de leur bourreau.
Elles étaient une fois
Olympe, Simone, Benoîte, Gisèle,
Marie, Frida, Louise, Aurore **
Scientifiques ou écrivaines
Artistes ou politiciennes
Et tant d’autres qui ont œuvré
Pour changer les mentalités
Un grand merci pour leur combat !
Mais il reste tant à faire…
* Des collectifs féministes collent sur les murs de leurs villes les prénoms des femmes victimes de féminicides. La liste, hélas est loin d’être exhaustive.
** Il s’agit, bien sûr, d’Olympe de Gouges, Simone Veil, Benoîte Groult, Gisèle Halimi, Marie Curie, Frida Kahlo, Louise Michel, Aurore Dupin, alias George Sand.

Peinture : Martine Desgrippes Devaux
très librement inspiré de "La liberté guidant le peuple de Delacroix

Fait divers
Dans la ville animée marche une jeune fille
C’est la fin de l’été, un joli soleil brille.
Sa jupe ondule autour de ses jambes bronzées,
Elle ne pense pas sa mise trop osée,
Mais nul n’est à l’abri de mauvaises rencontres,
Le danger est partout, ce récit le démontre :
Trois hommes qui pourtant ne sont pas capitaines
Ne peuvent s’empêcher de l’appeler vilaine,
Et puis de l’abreuver d’insultes offensantes,
Condamnant sa tenue qu’ils jugeaient indécente
Elle, dans son bon droit, fait l’erreur de répondre.
Un coup de poing s’abat, victime, elle s’effondre.
Les agresseurs s’en vont, et dans l’indifférence,
La fille reste au sol sans la moindre assistance.
Cet odieux fait divers, depuis, me préoccupe,
Quel est donc ce pays où porter une jupe
Expose à des dangers ? Faut-il se l’interdire,
Craindre d’être harcelée, violée ou même pire ?
Ces lâches assaillants méritent qu’on les nomme :
Pour frapper une femme, il faut être un sous-homme !
Naître ou ne pas naître ?
— J’espère ton minois, ô mon enfant à naître,
Car il me tarde tant de te voir apparaître.
— Dans mon logis douillet me parvient la rumeur
D’un monde résonnant de bruits et de fureur.
— Mais j’attends patiemment depuis plus de dix lunes,
La date d’aujourd’hui me paraît opportune.
— Je me sens à l’abri, tout au creux de ton corps,
J’ai peur de découvrir ce qui est au-dehors.
— Mon enfant, mon petit, vraiment tu exagères !
Comment puis-je t’aimer comme le font les mères ?
— Ce que tu me dis là me laisse désarmé,
Car je ne connais pas le sens du verbe aimer.
— Aimer, c’est bel et bien déborder de tendresse
Et offrir sans compter la douceur des caresses…
— Des baisers, des câlins, j’en veux dès maintenant,
J’arrive sans tarder, prépare-toi, Maman !


Oiseau volage ...
Oiseau volage et versatile
Tu n’aimes que ta liberté.
Laissant une peine subtile,
Tu as l’art de t’escamoter.
Quand tu reviens nimbée de grâce
Tu apportes la plénitude,
Mais quand tu te montres fugace,
Ne reste que la solitude.
Ta nature est d’être changeante
Que ce soit la nuit ou le jour.
Parfois en maîtresse exigeante
Tu tiens à prouver ton amour.
A tout jamais fière et rebelle,
Tu es source de bien des maux,
Et, loin de toi, belle infidèle,
Le poète oubliera ses mots.
Il aura pourtant sa revanche
En passionné de création.
C’est pourquoi sur la page blanche
J’écris ton nom : inspiration.



La femme et la mer
Triste les yeux à demi ouverts
tu regardes la mer et ses eaux turbulentes
Ton corps replié en forme de fœtus
se confond avec les dunes du sable
tu sembles vouloir te cacher du monde
Il y a la mer avec son ciel
immense drap bleu déployé à l’infini
et ce soleil qui blesse l’horizon
Presqu’endormie tu écoutes
le bruit du ressac le flux et le reflux
des vagues sur les rochers
La mer à tes narines apporte
l’odeur de l’amour avec la chaleur
les cris des mouettes le vent
Tu rêves de prairies de collines
et d’envol tel un oiseau
Tu vogues hors du temps
comme lorsque tu errais dans le ventre
de maman protégée jusqu’à l’explosion finale
Et tu t’en vas amarrée à tes souvenirs de petite fille
vers ce temps d’avant
où tout était possible
Regain
Je veux t’infuser la vie
comme la mer légère
infuse le sable
à l’heure des marées
Je veux créer pour toi
entre ciel et terre
un espace de bonheur
plein de lumière blonde
Je veux rire
des frissons légers
qui parcourent ta peau
toute bleue dans la nuit
Je veux croquer ton sourire
jailli de la terre
à l’instant où le soleil
chasse la mort sur la montagne nue
Je te veux ruisselante de vie
herbe tendre après l’orage
quand elle ploie
sous les gouttes de pluie
