top of page

  Septembre 2020 : La nature

nature.jpg

Citations et textes d'auteurs

Arbre citations2.jpg

On ne triomphe de la nature qu'en lui obéissant.

 Francis Bacon

L'art fait tout avec art, et la nature fait tout sans art.

Antoine Rivarol

On conduit la nature, on ne la change pas.    Voltaire

HORIZONS : Trouver beaux ceux de la nature et sombres ceux de la politique.     Gustave Flaubert

L'art est un arrosoir, mais la nature a les nuages.

 Johann Paul Friedrich Richter

À Aurore

La nature est tout ce qu’on voit,

Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.

Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,

Tout ce que l’on sent en soi-même.

 

Elle est belle pour qui la voit,

Elle est bonne à celui qui l’aime,

Elle est juste quand on y croit

Et qu’on la respecte en soi-même.

 

Regarde le ciel, il te voit,

Embrasse la terre, elle t’aime.

La vérité c’est ce qu’on croit

En la nature c’est toi-même.

 

George Sand

À une tulipe

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

 

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,
Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

 

Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

 

Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,
Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée, Poèmes divers, 1869

Ambivalence lacustre

Le secret exquis noircit l’horizon lointain

le mouvement représente une courbe

la respiration cache un secret

Concert de vagues redessinant la mer

Les rameuses avancent

ensemble

Deux, Quatre, Huit

Les mouvements s’enchaînent

sémillants, itératifs, opalescents

 

De ma falaise je transperce ce lac

Beauté incendiaire !

 

Le rêve de Lamartine se réalise

Mon regard se remplit d’ondes ambivalentes

pour se dissoudre dans le vent

du Nord

 

Sybille Rembard, 2010

Nos poèmes :

Odelette à la terre

 

Salut à toi, belle nature

Pour moi fruit de la création

Foyer de vie des créatures

Source multiple d’émotions.

 

Nuits de velours peuplée d’étoiles,

Pampilles givrées aux rameaux,

Précieux lacs aux eaux étales

Et vous, charmants petits ruisseaux.

 

Toi, la mer aux humeurs changeantes

Sous les nuages voyageurs

Et toi, bois profond qui m’enchante

Tous, vous me comblez de bonheur.

 

Un bruit furtif sous la futaie ?

-laie, renard ou bien chevreuil-

 Hululement dans la nuitée :

Je tends l’oreille et ouvre l’œil.

 

Mais toutes ces beautés gratuites

Sont fragiles et en danger :

Responsabilités en fuite

L’homme ne sait que gamberger !

 

Il pollue, dégrade et saccage

Le monde sacré du vivant,

Bêtes et humains pris en gage,

Mépris pour ce qui était « avant ».

 

Aux bons artisans de la terre

À ceux qui respectent son sol

Disons MERCI et, solidaires,

Participons à leur envol.

Jeanne FOUCHER     Septembre 2020

ill Jeanne.jpg

Vous avez dit : «  Nature »

 

 

gros mot des gros dictionnaires

à l'instar de « philosophie » ou « être »

de « terre » ou « vie »

déferlements de définitions

criblés d'exemples en italique

qui courent sur les lignes

sautant d'une œuvre à l'autre

à cloche-pied

à cloche-temps

 

nébuleuse au ciel chargé

notions en confusion dans les têtes

sens glissant l'un vers l'autre

l'un sur l'autre

« essence » « existence » « espèce » « entité » 

« réalité » « substance » « caractère » « loi »

gras des mots semés comme des amers

repères-écueils pour tant de gens en rade sur le net

ramant à contresens

suant à la godille dans leurs étroits courants - miroirs

 

 

et les talibans de la « bonne nature »

écolos extatiques exaltés

pratiquant à la hache en bobos bien pensants

la « bonne nature »

et ses relents romantiques

oublieux des massacres du Primaire au Secondaire

et du Secondaire au Tertiaire

oublieux de ses violences ordinaires

et de ses déchaînements

 

écolos en papier bêlant devant la « nature authentique »

ignorant ses paysages façonnés par l'homme depuis des millénaires

bien avant notre anthropocène et ses délires obscènes

 

Vous avez dit « Nature » ?

 

 

    Daniel-Claude Collin  / septembre 2020

ill Daniel C .jpg

Paysages caméléons

 

Timide, la violette montre son bout de nez :
Le printemps est en fête, et je l’entends chanter…
Il enfante l’été, sublime gestation,
Chrysalide tissée avant le papillon.

Floraison luxuriante, sur écrin de verdure,
Mille fleurs élégantes parfument la nature…
Fête de la  musique, naissance de l’été :
Ô ! Festival  magique, en ce jour célébré !

Quand l’automne frivole enchante la forêt,
Il habille le sol d’un tapis mordoré !
Bruns et rouges cuivrés, ocres, pépites d’or,
Me feront oublier qu’il fait trop froid dehors.

Souriez, mauves et blancs, dignes rois de l’hiver!
«Chanson pour les enfants», merci, Monsieur Prévert!
Brodez, jolis flocons, un voile immaculé !
Caressez les maisons, les monts et les vallées …
        
Ô ! Charmantes saisons, ensorcelez nos sens,
Quand le peintre capture la lumière qui danse…
Admire la montagne, respecte l’océan,
Les forêts, la campagne; ton bonheur sera grand ! 

Monique Renault

ill Monique.jpg

Peinture : les quatre saisons

ill%20Brigitte3_edited.jpg

Il pleut… Avant il neigeait…                                                               

Il pleut des cris et des pleurs

Dans le cœur des hommes

Et les champs de fleurs.

Il pleut des larmes de feu

Sur les vastes forêts

Qui brûlent sans adieu.

Il souffle un parfum de peur

Qui menace la terre

D’une étrange douleur.

Il vente des idées noires

Sur la planète bleue

Qui perd tout espoir.

Il grêle des pluies de virus

Dans les bouches et dans les airs

Sombres et cruels cactus.

Il flotte des mots et des maux

Dans les rues et dans les airs

Par monts et par vaux.

Il gronde des voix masquées

Par les ondes impérieuses

Qui noient lumière et vérité.

Il tonne des tonnes de diktats

Dans le cœur des hommes

À la vie délicate.

Il foudroie de violents éclairs

Sur la nature des choses

Et toute la biosphère.

Avant il neigeait un silence tout blanc,

De légers flocons,

Sur la petite maison.

Il neigeait une danse de papillons,

Comme des tourbillons.

Il neigeait de la joie,

Pour tous les enfants

Qui faisaient l’hiver,

Un bonhomme tout rond.

Brigitte Vivien

De l’aube au crépuscule

Gaïa découvre ses secrets

Que bien des hommes

Bien peu dignes d’elle

Saccagent et pillent.

La puissance de l’argent

Dans l’impunité

Détourne ses bienfaits.

La cohabitation violente

Des hommes agresseurs :

Sourde ta colère grandit

Monte le long de ses flancs

Aussi bien marins qu’aériens.

Pauvre Gaïa !

Tu as beau vomir sur les salissures

Des hommes aveuglés,

Sans compréhension.

Pourtant tu souhaites

La paix et le respect.

Mais comment pourrais-tu y rêver ?

En sachant que les hommes profiteurs

Ne pensent qu’à eux.

 

© Krystin Vesterälen 

ill Gaïa.jpg

Nature


Ô toi, Mère Nature, j’ai tant besoin de toi.

De tes fureurs tragiques aux horizons sublimes 
De tes splendeurs offertes aux richesses infimes,
Parfois douce, parfois impétueuse, je te vois.

Des parfums exhalés aux bouquets qu’on aspire,
Des senteurs printanières à l’air que l’on respire,
Parfois suave, parfois torride, je te sens.

Quand l’oisillon s’égaie ou que la source rit,
Quand l’orage menace, quand le roseau frémit,
Parfois onde légère, parfois grave, je t’entends.

Quand l’averse détrempe, quand coupe l’obsidienne
Quand lassé de mes pas je m’adosse au vieux chêne
Parfois hostile ou vivifiante, je te touche

Quand tu nourris de fruits cultivés ou sauvages,
Du corps et de l’esprit te faisant pâturage,
Festin ou mystiques agapes, je te goûte.

Tous les sens en éveil en ta munificence,
Humblement, sans piller, que l’homme avec décence
cherche à étudier et respecter tes lois

Ô toi, Mère Nature, l’homme a besoin de toi !

‌CG

ill CG.jpg

                                                                              LA NATURE

 

La nature ? C’est gratuit.

C’est un hier qui s’enfuit.

Elle passe, se reconstruit

Jour après jour, nuit après nuit,

Très doucement sans aucun bruit.

La nature c’est gratuit !

 

La nature ? C’est gênant.

Ne rapporte pas d’argent,

Car pour faire naître un enfant

Issu de papa, de maman

Il ne faut pas être savant.

La nature c’est gênant !

 

La nature ? C’est précieux.

Ça nous est tombé des cieux,

Ça nous trahit et nous rend vieux.

Jours lumineux ou jours pluvieux

Est-il un homme qui fît mieux ?

La nature c’est précieux !

 

Alors pourquoi ne pas l’aimer ?

Pourquoi vouloir la surpasser ?

N’est-elle pas l’âme de Dieu,

Désir d’un vivre harmonieux ?

 

Danièle MANOURY                     le 7 juillet 2020

ill Danièle.png
Daniel Villeray
00:00 / 01:41
ill Daniel V.jpg

Dame Nature

 

 

Oh ! Dame Nature !

Je redoute tes aventures

Tu me fais peur quand tu es en colère

Avec tes éclairs et ton tonnerre !

 

Tes passions incendiaires en Californie

Durent des jours et des nuits

Veux-tu détruire notre terre ?

Tout mettre par terre !

 

Tu nous fais peur pendant des heures…

Quand tes rivières débordent, inondent,

Champs, villages, tout notre monde.

 

Quoi ! Tu dis les Hommes fautifs

De quelques-uns, leurs excès lucratifs.

Ils ne veulent pas voir

Et se moquent de nos histoires,

 

 Du tragique de la situation !

On tombe dans un puits sans fond…

Toi ! Qui réchauffe nos cœurs pris de panique

Tu nous offres des paysages uniques !

 

Tu fais naître joie et beauté,

Comme un rêve d’été.

Le pire n’est jamais sûr,

Allons-nous droit dans le mur ?

 

Nos belles forêts souffrent de sécheresse

Serais-tu devenue une effroyable maîtresse ?

Daniel Villeray

 

Les éléments.

 

 

L’homme avait cru gérer le monde

en essayant de tout prévoir

pour qu’une haute mer n’inonde

la ville qui broyait du noir.

 

Ça fait des ans que, sur le sable,

il avait planté des épis

afin qu’un courant favorable

y dépose ses galets gris.

 

Il apporta, benne après benne,

puis déversa d’autres galets,

priant pour que l’ouvrage tienne

contre l’assaut des flots salés.

 

Mais en un seul jour de tempête,

la fureur des eaux et des vents

a parachevé la défaite

de l’homme face aux éléments !

 

 

 Michel Bartha   Cayeux-sur-Mer, le 20 août 2020.

ill Michel B.jpg
ill Julie.jpg

Dame nature

 

la   terre, mère nourricière

l'ère   du ciel

l'air dont on se sert

comme moyen de transfert !

 

La terre, ciel et mer

qui forment l'univers

dont l'homme est locataire

d'une nature ou tout est mystère

 

il se sent fier

d'une façon sévère

oui, l'homme la tête perd 

faux héros aux pouvoirs imaginaires

en faisant tout de travers

l'homme croit bien faire !

 

Ses yeux plein de lumière

il détruit la terre

dans sa gloire éphémère

et la nature et ses mystères

le ciel, la terre et mer

il tue sans en avoir l'air ! 

 

La planète, le monde, l'univers

notre mère nourricière

comme un mauvais locataire

il se sert, il se sert

sans respect sans fin sans barrière

il exagère, il exagère

 

mais dame Nature, l'année dernière

et tous avec elle, se vengèrent

en réduisant en poussière

le globe qu'on appelait « terre »

avec son lot de mystères

jusqu'à l'extinction de la lumière

 

seules les étoiles imaginaires

font certainement des commentaires

sur les hommes qui existèrent

par nature, avec une âme guerrière

qui, eux mêmes se condamnèrent

 

malgré quelques visionnaires

 et toutes   leurs prières !     

   

 Danydeb             13/09/2020

ill Danydeb.jpg
ill Irène.jpg

Nature

Dans les filets  du vent se prennent les nuages

Et l’oiseau, en passant, les visite, curieux                       

Il il écoute chacun raconter ses voyages                       

Dont il fera lui-même un récit merveilleux                       

Aux oisillons restés  sous les premiers feuillages

Car le nouveau printemps est encore frileux.

 

Il le dira peut-être au caillou des rivières

Qui voit passer au flux ondulant sur son dos

La truite vagabonde fuyant parmi les pierres

Tandis qu’il se polit, muet entre deux eaux 

Dans l’odeur du cresson dispersant les lumières

Et sous l’ombre des saules argentés et soyeux.

 

Tout est grand, tout est beau quelle qu’en soit l’envergure,

L’arbre, l’herbe, l’insecte, la roche ou le crapaud,

Quand l’homme aura perdu jusqu’au dernier murmure,

Le caillou reviendra raconter le ruisseau.

L’homme ne compte rien, seule un jour la nature

Au balancier du temps, aura le dernier mot.

Irène Gaultier-Leblond

 

                          Paysage

 

Regarde ce beau ciel, joliment pommelé,

Ce rayon de soleil festonnant les nuages,

Qui aurait enchanté le pinceau de Sisley.

C’est toujours pour les yeux un délicieux voyage !                                     

 

Regarde la colline aux doux flancs arrondis

Que le lointain estompe en pâle filigrane,                Eminence boisée que le couchant bleuit,                Qui autrefois peut-être aurait séduit Cézanne.

 

Regarde la rivière au murmure apaisant

Qui serpente, indolente, en capricieux méandres.   Renoir y aurait peint le spectacle plaisant

De jeunes gens venus danser ou se détendre.

 

Regarde la forêt dans l’été finissant,

Ces arbres élancés dont les verts s’enrichissent

D’ambre et de topaze au vent rafraîchissant

Corot aurait aimé cette saison propice !

 

Regarde la nature, admire sa beauté,

Mais ignore ce champ souillé par les ordures          

D’une engeance attardée qui ne sait que gâter

L’harmonie d’un beau site en lui faisant injure.

Martine Desgrippes Devaux

ill Ludo1.jpg

(la rose dissidente

et l'épi épris)

après ivresse neurale-

fi des destins ou des

temp(l)es- du cri

que dansent ces pétales

dont dissertent les vents noirs

moins éminemment las

des sphères que chœur

au tact déviant

                          aux poses

vastes comme suie

d'infinis viraux

ou messages sans signes

ô clash fondamental sûrs

heureux dés bavant de pendre

            comme pures essences

qui rêvez sans visage

d'un baiser sur l'épaule

d'un titan sépulcral

voici que 9 vertiges

de voix désertes

que 9 pages désunis

hurlent à l'anéantissement

de quelques tâches

anciennement lyre

ou effeuillement tardif

à basse vision ou

                              l'un

divaguant entre les sages

au délire et texte éraillé

saupoudré de parfums   

ou de pain nié

ill moi.jpg
ill Ludo2.jpg

un étang égaré

des joncs comme la pluie

étranglant ces nénuphars

noirs comme les nuages

inertes et bavards

(d'impression(s) tristes)

 

(du) flâneur qui fume

(et sa vieille voix)

des formes grises

de la lune qui étrangle le silence

des globes flous des crapauds

qui caressent la brume

et ses formes bizarres

 

sa rêverie qui plane

(une absente voix)

des danses muettes

qui charment les odeurs

d'immobilité verdâtre

que gobent des bizarreries

        de havre odoriférant

 

les traces dans la boue

d'un passant égaré

(et sa belle voix)

son souvenir dans ce miroir

et les volutes floues

d'un nuage capté

sur le flanc de la lune

Ludovic Duclos

ill Irène2.jpg

L’homme 

La nature de l’homme est un profond mystère 

À tout ce qui l’entoure, aux autres comme à lui. 

Pourquoi est-il ici, en ce lieu de la terre, 

Pourquoi dans ce milieu et pourquoi aujourd’hui ? 

 

Qu’il soit ou noir ou blanc, jaune ou rouge qu’importe, 

Il est là pour créer, pour être et pour mourir.  

Il est là pour avoir un jour franchi la porte

De sa vie qui sans lui ne pouvait pas s’ouvrir

 

Il est là simplement parce que c’est sa place  

Et que nul ne peut voir le monde par ses yeux

C’est sa toute puissance et sa suprême audace

D’être un jour à son tour, un, parmi les aïeux

Irène Gaultier-Leblond

bottom of page