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L'espérance

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Citations et textes d'auteurs

Ce qui éclaire l'existence, c'est l'espérance.  Jean D'Ormesson

Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente. Franz-Olivier Giesbert

L'espérance est un aliment de notre âme, toujours mêlé du poison de la crainte.   Voltaire

L'homme de cœur est celui qui se fie jusqu'au bout à l'espérance. Désespérer, c'est lâcheté. Euripide

La Liberté nous prête ses ailes et l'Espérance nous guide par son étoile.  Charlotte Brontë

L'espérance est le seul bien de ceux qui n'en ont plus.  Roger Bussy-Rabutin

La fidélité ? Il ne faut pas oublier que le mariage a été institué à une époque où l'espérance de vie ne dépassait pas trente ans. 

Jacques Dutronc

Une définition de la poésie

Qu’est-ce que la Poésie

Chasser tout souvenir et fixer la pensée,
Sur un bel axe d’or la tenir balancée,
Incertaine, inquiète, immobile pourtant ;
Éterniser peut-être un rêve d’un instant ;
Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ;
Écouter dans son cœur l’écho de son génie ;
Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ;
D’un sourire, d’un mot, d’un soupir, d’un regard
Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme,
Faire une perle d’une larme :
Du poète ici-bas voilà la passion,
Voilà son bien, sa vie et son ambition.

Alfred de Musset

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Espérance

Printemps   

Lève-toi ! lève-toi ! le printemps vient de naître.

Là-bas, sur les vallons, flotte un réseau vermeil.

Tout frissonne au jardin, tout chante, et ta fenêtre,

Comme un regard joyeux, est pleine de soleil.

 

Les larges espaliers, couverts de boutons roses,

De leur haleine douce embaument le ciel pur.

Seule, la vigne est nue, et, près des fleurs écloses,

Comme un serpent transi rampe au long du vieux mur.

 

Du côté des lilas aux touffes violettes,

Mouches et papillons bruissent à la fois ;

Et le muguet sauvage, ébranlant ses clochettes,

A réveillé l’amour endormi dans les bois.

 

Puisque avril a semé ses marguerites blanches,

Laisse ta mante lourde et ton manchon frileux ;

Déjà l’oiseau t’appelle, et tes sœurs les pervenches

Te souriront dans l’herbe en voyant tes yeux bleus.

 

Viens, partons ! Au matin, la source est plus limpide ;

N’attendons pas du jour les brûlantes chaleurs ;

Je veux mouiller mes pieds dans la rosée humide,

Et te parler d’amour sous les poiriers en fleurs !

Louis Bouilhet

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Printemps       

 

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !

Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,

Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !

Les peupliers, au bord des fleuves endormis,

Se courbent mollement comme de grandes palmes ;

L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;

Il semble que tout rit, et que les arbres verts

Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.

Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;

Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,

A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,

Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Victor Hugo Toute la lyre

Un jour un jour  

  

Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime

Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages

Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Louis ARAGON       Recueil : "Le Fou d'Elsa"

L'espérance

Comme une vaine erreur,

Comme un riant mensonge,

S'évanouit le songe

Qui faisait mon bonheur.

Ô douce chimère !

Si tu fuis sans retour,

Dans ta course légère

Emporte mon amour !

 

Ce tendre sentiment,

Cette aimable folie,

Ce charme de ma vie,

Sans toi n'est qu'un tourment.

Ô douce chimère !

Si tu fuis sans retour,

Dans ta course légère

Emporte mon amour.

 

Déjà, pour me punir

D'avoir été trop tendre,

Je consens à te rendre

Un si cher souvenir.

Ô douce chimère !

Si tu fuis sans retour,

Dans ta course légère

Emporte mon amour.

 

Que voulez-vous de moi,

Raison trop inflexible ?

Tourment d'un cœur sensible,

Je cède à votre loi.

Ô douce chimère !

Si tu fuis sans retour,

Dans ta course légère

Emporte mon amour.

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Recueil : Romances (1830).

L’espérance  

J’ai ancré l’espérance

Aux racines de la vie

 

Face aux ténèbres

J’ai dressé des clartés

Planté des flambeaux

A la lisière des nuits

 

Des clartés qui persistent

Des flambeaux qui se glissent

Entre ombres et barbaries

 

Des clartés qui renaissent

Des flambeaux qui se dressent

Sans jamais dépérir

 

J’enracine l’espérance

Dans le terreau du cœur

J’adopte toute l’espérance

En son esprit frondeur.

Andrée Chedid Une salve d’avenir. Mars 2004

Quand je serai guérie 

Filliou, quand je serai guérie,
Je ne veux voir que des choses très belles…

De somptueuses fleurs, toujours fleuries ;
Des paysages qui toujours se renouvellent,
Des couchers de soleil miraculeux, des villes
Pleines de palais blancs, de ponts, de campaniles
Et de lumières scintillantes… Des visages
Très beaux, très gais ; des danses
Comme dans ces ballets auxquels je pense,
Interprétés par Jean Borlin. Je veux des plages
Au décor de féerie,
Avec des étrangers sportifs aux noms de princes,
Des étrangères en souliers de pierreries
Et de splendides chiens neigeux aux jambes minces.

Je veux, frôlés de Rolls silencieuses,
De longs trottoirs de velours blond. Terrasses,
Orchestres bourdonnant de musiques heureuses…
Vois-tu, Filliou, le Carnaval qui passe ?
La Riviera débordante de roses ?
J’ai besoin de ne voir un instant que ces choses
Quand je serai guérie !

J’aurai ce châle aux éclatantes broderies
Qui fait songer aux courses espagnoles,
Des cheveux courts en auréole
Comme Mae Murray, des yeux qui rient,
Un teint de cuivre et l’air, non pas d’être guérie,
Mais de n’avoir jamais connu de maladie !

J’aurai tous les parfums, « les plus rares qui soient » ,
Une chambre moderne aux nuances hardies,
Une piscine rouge et des coussins de soie
Un peu cubistes. J’ai besoin de fantaisie…

J’ai besoin de sorbets et de liqueurs glacées,
De fruits craquants, de raisins doux, d’amandes fraîches.
Peut-être d’ambroisie…
Ou simplement de mordre au cœur neuf d’une pêche ?

J’ai besoin d’oublier tant de sombres pensées,
Tant de bols de tisane et d’heures accablantes !
Il me faudra, vois-tu, des choses si vivantes
Et si belles, Filliou… si belles – ou si gaies !

Nul ne sait à quel point nous sommes fatiguées,
Toutes deux, de ce gris de la tapisserie,
De l’armoire immobile et de ces noires baies
Que le laurier nous tend derrière la fenêtre.

Tant de voyages, dis, de pays à connaître,
De choses qu’on rêvait, qui pourront être
Quand je serai guérie…

Sabine Sicaud

L’aile brisée

 

Elle est venue avec ses cheveux et sa robe,

Sa robe de beau pourpre et ses beaux cheveux d’or !

 

Et mon âme aussitôt a pris un prompt essor

Dans l’ivresse du cher instant que l’on dérobe !..

 

Mon cœur lourd est léger comme une bulle d’or,

Puisque je la revois près de moi revenue !

 

Et comme en un miracle, apparue, advenue,

Une aile de chimère a repris son essor !

Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910

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Le riche et le pauvre  

Penses-y deux fois, je t'en prie ;

À jeun, mal chaussé, mal vêtu,

Pauvre diable ! comment peux-tu

Sur un billet de loterie

Mettre ainsi ton dernier écu ?

C'est par trop manquer de prudence ;

Dans l'eau c'est jeter ton argent ;

C'est vouloir... — Non dit l'indigent ;

C'est acheter de l'espérance.

Antoine-Vincent Arnault (1766-1834)

Fable II, Livre II.

Nos poèmes

ESPÉRANCE

 

Elle avait pour nom ESPÉRANCE

la petite fille chère à Péguy.

Elle œuvre toujours en silence

lorsque l’inquiétude surgit.

 

Sereine, elle combat le doute,

s’infiltre là où le tourment

vient empoisonner notre route

dès lors que le monde nous ment.

 

Elle est l’oiseau de bon augure

qui chasse les appréhensions,

qui nous charme et nous rassure

en clarifiant nos illusions.

 

C’est la brise rafraîchissante,

c’est un doux rayon de soleil

porteur d’une joie renaissante

nous révélant le bleu du ciel.

 

Reste avec nous, douce ESPÉRANCE,

car sans toi nous sommes perdus.

Tu ranimes en nous la confiance.

Par toi nul ne doit être déçu.

 

Jeanne FOUCHER       Mai 2023

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Flamme espérée

 

Qui saura éveiller nos désirs oubliés ?

Une mémoire ailée guidera nos mirages.

Un mystère éclairé bénira nos baisers.

Un miracle enflammé rira de nos outrages.

 

Un sourire embrasé conduira nos désirs.

Une fièvre espérée délivrera l’envie.

Une source oubliée sera notre élixir.

Un rythme étincelant soutiendra nos lubies.

 

Oublierons-nous un jour le premier de nos rêves ?

Une flamme espérée avive nos amours.

Nous cueillerons l’amour et sa première sève

et le rêve ignoré exaltera nos jours.

 

Marc Rébéna

Je rêve chaque soir…

 

Je rêve chaque soir d’une femme intrépide

à l’allure féline et au verbe charmeur,

qui pour me délasser de ma vie insipide

exalterait mon âme et distrairait mon cœur

 

Elle viendrait vers moi dans sa robe moirée

le regard plein de flamme, aux reflets miroitants.

Et je m’approcherais presque déjà comblé

par cette ardente femme à l’aspect engageant.

 

Je lui tendrais la main, rempli de sa présence,

aux portes du plaisir et frémissant d’espoir.

Nous serions deux humains espérant la naissance

d’un amour souverain promis à la victoire.

 

Et comme son désir égalerait le mien,

elle me répondrait sans retard ni soupir

par un baiser fougueux, en m’embrassant pour rien,

comme un amant choyé tout prêt de défaillir.

 

 

Marc Rébéna

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Espérance

 

Ô monde abandonné au fond de ta souffrance,

cueille cette parole au goût de réconfort !

Tu seras restauré dans toute ta confiance,

quand laissant tes idoles, tu quitteras la mort.

 

Argent, sexe et pouvoir, voici tes ennemis.

Tu les chéris pourtant, ils te sont nécessaires.

Ce que tu crois savoir est plein de perfidie :

tu choisis tes savants en fonction des affaires !

 

Tu regorges de mots débordant de puissance.

Le veau d’or à côté est un tout petit dieu.

Et tu cours au galop vers l’ambiante jouissance

qui te fait rassasié, mais désireux des cieux.

 

Sans cesses tu gémis, proclamant ta misère.

Ne sais-tu pas déjà que vient l’ère nouvelle ?

Evite le déni qui t’envoie en enfer !

Cherche le mal en toi et ta vie sera belle !

 

Marc Rébéna

Maël.

 

 

Maël naquit fin février

à l’hôpital de la commune.

On l’entendit soudain crier

sous les yeux de la demi-lune.

 

L’attendant depuis neuf bons mois

à la louable patience,

sa maman portait tout le poids

des soucis et de l’espérance.

 

Après l’épreuve vont venir

les aléas de l’existence

que lui réserve l’avenir :

les luttes pour saisir la chance.

 

S’il peut triompher de cela,

reste le sort de la planète

qui chemine cahin-caha

vers une fin quasi complète.

 

Je voudrais croire toutefois

qu’en dépit de ce qui le guette,

il atteindra, malgré les lois,

l’âge incertain de la retraite !

 

Michel Bartha

May-sur-Orne, le 16 avril 2023.

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Espérance                       

 

Quand soudain le brouillard

Tombe sur toi hagard,

Quand dès l’aube, la pluie

Noie tes pensées d’ennui,

Quand ton pas hésitant

Foule un été tout blanc,

Alors, songe « Espérance »

Pour entrer dans la danse. 

Quand aux fleurs s’entremêlent

Des épines cruelles,

Quand un beau crépuscule

De noir tes yeux macule,

Quand tes forces s’enfuient

Laissant tant de soucis,

Alors, songe « Espérance »

Pour entrer dans la danse. 

 

Quand tes rêves sont noirs

À briser les miroirs,

Quand tu te sens perdu

Possédé, abattu,

Quand la dérive croît

 Vers la rive au de-là,

Alors, songe « Espérance »

Pour entrer dans la danse. 

Quand les notes s’envolent

D’une vie un peu folle,

Quand s’égrènent les heures

Qui sonnent le malheur,

Alors, songe « Espérance »

Pour entrer dans la danse. 

Brigitte Vivien

  Espérance !

 

Elle a pleuré, elle a crié
Croyant tout espoir disparu.

Puis son Dieu, elle a imploré...

Seul un silence a répondu.

 

Tout près d'elle, dans le silence,

Petit ruisseau a murmuré,

Fleurant la paix et l'espérance,

Le doux plaisir à exister.

 

Dans l’herbe tendre, après l’orage

Toutes les fleurs se redressant,

Clamaient en choeur ce bel adage :

"Après la pluie vient le beau temps".

 

Et les oiseaux en abondance,

Leur joie de vivre ont partagée,

En roucoulant une romance

A l’intention du monde entier.

 

Porté par cet élan de Vie,

Cette éperdue, enfin sourit.

Son espoir ne l'a pas quittée,

C'est elle qui l'a oublié.

 

-------

 

                                                                                 - Julie - mai 2023

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Ma vie...

 

Il pleut dans mon cœur

Il pleut dans ma vie...

 

Mais j'aime le rayon de soleil

Qui perce les nuages...

 

J'aime voir des sourires

Illuminer des visages...

 

La vie qui resurgit

Après l'orage...

 

Et ma solidarité

Avec ce monde-là.

 

Il pleut dans nos cœurs

Il pleut dans nos vies...

 

Mais y germent aussi

Des trésors infinis.

 

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Julie - mai 2023

Espoir de vie

 

Vivre dans l'espoir de la vie

Et que se lèvent les beaux jours

Pour qu'en joie soient les petits

Et que les grands portent l'amour

 

Vouloir, puissance démesurée 

Qui nous emporte et nous mène 

Au firmament des destinées

Quand se brisent nos chaînes

 

Croire en chacun et en ses chances

Car nous en sommes capables 

Car tous ensemble dans la danse

L'humanité est adorable 

 

Le 2 mai 2023

Kevin ZAGNI

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L’ESPERANCE

 

Une espérance hésitante

Qui se raccroche, qui balance

Sur la frêle corde de soie

Du patient travail de l’épeire

Et qui s’emperle, qui larmoie

De cette rosée qui flamboie

De l’or ruisselant du soleil.

 

 

Une espérance fulgurante

S’en est allée, glissante

Se réfugier au fond d’un puits

Car au premier jour de la terre

Succéda la première nuit.

L’astre doré qui la nuit luit

Devint le miroir du soleil.

 

Danièle MANOURY

CAEN le 21 AOUT 2022

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Revoir

 

Revoir le muguet et la rose

M'est un si grand bonheur donné

Sans plus de motif ni de cause,

 Rien que pour être heureux d'aimer,

 

Que la moindre métamorphose,

De la semence au grain germé,

La plus petite fleur éclose,

Le gazouillis le plus léger,

 

Sont autant de cadeaux où j'ose

Puiser la joie à volonté.

Et lorsque l'oisillon explose

Un matin son œuf habité.

 

Je sais qu'il revient pour la rose,

Mais je sais aussi que pressé,

Il n'aura de cesse ni pause

Que de voir si j'ai patienté.

Printemps 2009

 

Irène Gaultier-Leblond

Soleil !

 

C’est pour ce soleil douillet de juillet

Que sans le chercher

 J’ai dû décider

Un jour de rester

Encore un été.

C’était pour sentir,

Bleu comme un désir

Glisser le plaisir

Sur mon dos voûté

En regain léger

De vitalité.

3 juillet 2018

 

Irène Gaultier-Leblond

L’espérance

 

Plus qu’une certitude, une promesse, un plan

Un désir, une vue, un souhait, un élan,

L’espérance aujourd’hui, c’est une volonté

Celle d’agir malgré tout ce qu’il faut surmonter.

N’attendre pas demain ni surtout comparer ;

Chaque pas est le bon qui permet d’avancer.

A même âge qu’hier, l’œil est plus averti

Les moyens augmentés le matériel aussi.

Ce qui n’évite ni l’impasse ni l’échec 

L’homme reste faillible et la mémoire avec.

La vie est avant tout un métier qui s’apprend

Aléatoire et beau, cruel et fascinant.

Tous acquis confondus et gestes oubliés,

Chaque matin contient des possibilités

Dont l’homme se nourrit pour hisser l’espérance

Ce don que l’on se fait depuis notre naissance,

Qui est plus qu’un cadeau, un besoin tout puissant

Parce que l’art existe, et l’amour, et l’enfant.

13 / 4 /2023

 

Irène Gaultier-Leblond

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Comme les arbres

 

Etre vieux ne se lit pas dans le regard de cette jeune fille aux yeux clairs qui un jour vous invite à prendre sa place dans un bus

 

Etre vieux c’est se résigner à la marche inexorable du temps

 

Etre vieux c’est envisager comme probable la défaite du corps

 

Etre vieux c’est penser qu’on ne peut plus inspirer l’amour

 

Etre vieux c’est sentir en soi ce grand froid d’un exil intérieur

 

Etre vieux c’est se vêtir mentalement aux couleurs de l’automne puis à celles de l’hiver qui viendra

 

Etre vieux c’est marcher sans fin dans ce tunnel qui mène au pays des morts

 

Etre vieux c’est un univers dans lequel on se sent enfermé comme un condamné

 

Alors au moment où l’on aborde la rive du grand âge on doit se poser avec d’autant plus d’acuité la grande question comment vivre la vie qui reste

 

Commence alors une phase où il s’agit d’entrer en résistance contre soi

 

D’écarter les ombres maléfiques qui rôdent

 

De préserver son élan vital sa puissance de vie

 

De s’engager dans le monde les yeux ouverts

Et surtout de continuer à croître comme le font les arbres tout au long de leur vie

 

Bernard Denouel

De l’hiver au printemps

 

L’hiver c’est le temps immobile

 

Le temps du ciel gris celui des fenêtres fermées

 

Le temps du rien le temps de l’ennui

 

On se recroqueville l’hiver on se replie sur soi

 

Comme au temps archaïque des cavernes

 

On ne vit pas l’hiver on marche sur la pointe des pieds

 

L’hiver c’est le temps du silence le temps

du coton comme un film au ralenti

 

Même les oiseaux ne semblent pas

à leur place dans le ciel ils se cherchent

 

Puis un jour on ne sait pourquoi

il y a un appel du bonheur dans l’air

 

Une sorte de frémissement une couleur

du ciel que l’on avait oubliée

 

Une pluie douce comme un espoir dans

le Sahel

 

Avec l’apparition des premières fleurs

 

Et des filles dans les rues en robes légères qui se promènent bras dessus bras dessous

 

On sent l’odeur de l’amour c’est celle

du printemps

 

Bernard Denouel

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La mer ou l’espérance

 

La mer une obsession je ne saurais dire pourquoi

 

Peut-être parce que chaque vague en soi

est unique

 

On ne sait jamais d’où elle arrive la vague

où elle va se poser c’est l’irruption

de l’inattendu

 

Elle semble aller et venir au rythme même

de l’amour

 

La mer joue aussi avec les couleurs gris bleu vert émeraude elle surprend elle caresse

 

Inconstante elle se montre sombre violente parfois confondue avec le ciel ne fait-elle pas peur alors

 

Puis elle se calme elle chatoie au soleil

elle est douce elle ressemble à un chat se roulant dans le sable

 

A nouveau elle gronde on entend le ressac se fracasser sur les rochers on pense

aux marins disparus en mer

 

A d’autres moments elle murmure à l’oreille

une promesse de vie toujours renouvelée

 

La mer ce serait donc le mouvement l’ombre la lumière la vie tout simplement

 

Quand je ne la vois plus je l’attends encore comme l’espérance la source de l’éternité

 

Bernard Denouel

 Il nous faut apprendre

 

 

Il nous faut apprendre

à ne pas blesser les pierres

à ne pas pleurer sur les jours ordinaires

à regarder l’ombre se déployer lentement

sous les ailes du soleil

 

Il nous faut apprendre

à nous retenir aux aspérités de la nuit

à refuser les mots qui tuent

à regarder la couleur du ciel

comme si c’était la dernière fois

  

Il nous faut apprendre

à retrouver le chemin du rêve

à laisser ce rêve glisser en nous

comme dans un rêve éveillé

 

Il nous faut apprendre enfin

à réenchanter le monde

passer le Léthé sans nous retourner

et remonter de l’Hadès à la lumière du jour

 

Bernard Denouel

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Pris sur le vif

 

Ce matin

 

à huit heures

 

sur mon balcon

 

un rayon de soleil

 

a traversé la fenêtre

 

comme une promesse du jour

 

Bernard Denouel

EXTATIQUE VERTIGE

 

A l’heure où le sportif a franchi l’impossible,

Exténué et happé par la soif de l’exploit,

Après que le Mont Blanc lui imposa sa loi,

L’alpiniste audacieux explore une autre cible.

 

Il rêve à l’Everest : désir incoercible,

Epris d’immensité et guidé par sa foi…

Grisé par la passion qui efface l’effroi,

Il connait sur la roche une extase indicible !

 

Gravira-t-il, un jour, l’auguste Annapurna 

Ou bien conquerra-t-il le fier Aconcagua ?

Vers l’Inde ou l’Argentine, il s’envolera vite …

 

De risques en périls, l’homme, hardiment, avance,

Se livrant corps et âme aux cimes, sans limites…

A son digne courage, se mêle l’espérance !

Monique Renault

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L’EAU DE L’ESPOIR…

Hommage aux héros du débarquement du 6 juin1944, en Normandie

 

Près des hautes falaises, ou marchant sur la lande,

A quoi donc pensez-vous en regardant la mer ?

Promeneur solitaire, sur la Côte normande,

Je voudrais pénétrer en votre imaginaire…

 

Les rochers éternels qui surplombent la Manche,

Paisibles aujourd’hui, invitent au voyage ;

Mais nos cœurs attristés, sur l’Histoire se penchent …

Pour ce temps retrouvé, nul besoin de bagages…

 

La plage d’Omaha qu’on nomma la « sanglante »,

Siège de lourds combats, fut tristement célèbre.

Les obus s’unissaient aux vagues déferlantes ;

Dans les flots, s’élevait une oraison funèbre.

 

L’eau de la mer perdait sa noble transparence,

Quand tout le sang versé, en un voile écarlate,

Au rythme du ressac, accompagnait la danse

Follement effrénée des lames scélérates !

 

Une lutte assassine et des vents en tous sens,

Multipliaient leur force, agressant le rivage…

Tant d’hommes combattaient, implorant l’espérance,

Mais ce fut, en eaux troubles, un sinistre carnage !

 

Bunkers, blockhaus, canons, qu’êtes-vous, à présent ?

Ô ! Souvenirs gravés, effroyables images !

Le mur de l’Atlantique, vestige pertinent,

Répond aux hurlements de tous les vents du large.

 

Seule consolation, mais aussi à quel prix :

La victoire espérée, à l’aube d’un six Juin…

Ce « D-Day » salvateur a coûté tant de vies :

Chant du cygne, souvent, mais liberté, enfin !

 

En regardant la mer, toi, l’enfant bienheureux,

Tu t’empares des flots pour de jolies histoires…

Tu rêves d’aventures et tu fermes les yeux,

Mais sais-tu, qu’un grand Jour, l’eau fut source d’espoir ?

Monique Renault

ESPERANCE

 

 

 

Espérance

                                                          expérience

                                                             rance

                                                    inconscience

                                                      méconnaissance

                                                                              pas de danse pour un pas de côté

 

Espérance

                                                         insistance

                                                              renaissance

                                                             pitance

                                                        assistance

                                                            ignorance

                                                                              non-sens pour un rond-point en agonie

 

Espérance

                                                           en transe

                                                             malchance

                                                         délivrance

                                                          souffrance

                                                                           intolérance pour la nuit qui piétine

 

 

Espérance

                                                            existence

                                                                  relance

                                                                          résistance pour fracasser l'horizon boiteux

                                                                                                        de nos insuffisances

                                                                                             de nos ambivalences

 

 

Daniel-Collin / mai 2023

Naître ou ne pas naître ?

 

 

J’espère ton minois, ô mon enfant à naître,

Il me tarde vraiment de te voir apparaître.

 

— Dans mon logis douillet me parvient la rumeur

D’un monde résonnant de bruits et de fureur.

 

— Mais j’attends patiemment depuis plus de dix lunes,

La date d’aujourd’hui me paraît opportune.

 

— Je suis bien à l’abri, tout au creux de ton corps,

Je crains de découvrir ce qui est au-dehors.

           

— Mon enfant, mon petit, vraiment tu exagères !

Comment puis-je t’aimer comme le font les mères ?

 

— Ce que tu me dis là me laisse désarmé,

Car je ne connais pas le sens du verbe aimer.

 

— Aimer, c’est bel et bien déborder de tendresse

Et offrir sans compter la douceur des caresses,

 

Te serrer contre moi, blotti près de mon cœur,

Partager chaque jour ces instants de bonheur …

 

— Des baisers, des câlins, cela me fait envie

Maman, je veux bien naître, alors vive la vie !

Martine Desgrippes Devaux

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L’espérance

Haïkus

 

 

Quand tombe le vent

Un oiseau chante gaiement

Espoir de printemps

 

 

 

 

Besoin d’évasion

Contretemps à profusion

Et désillusion

 

 

 

Dans son nid douillet

Bébé grandit en secret

Arrive en été

 

 

 

 

Quand tout devient noir

Quand tout s’écroule un beau soir

Il reste l’espoir

 

 

 

 

Vilaine chenille

Sortira de son cocon

En beau papillon

Martine Desgrippes Devaux

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