
Martine Desgrippes Devaux
Septembre 2014
Les Jeux Equestres Mondiaux qui se sont déroulés en Normandie du 23 août au 7 septembre m'ont inspiré ce tableau et ces textes.




Chevaux de légende
Vous m’en voudrez peut-être Ourasi, Jappeloup
Si je tais vos exploits sans vous rendre un hommage.
En cet été de jeux, hurler avec les loups
Aurait certainement été beaucoup plus sage.
Je ne peux évoquer sans un peu frissonner
Les juments de Diomède, ignobles créatures,
Car nul ne réussit à les discipliner,
Bergers et voyageurs étaient leurs nourritures.
Mais comment Héraclès, au cours de ses travaux
Parvint-il à dompter ces bêtes sans pareilles
Et à les ramener comme de simples veaux ?
Je doute qu’il leur ait chuchoté aux oreilles.
D’autres êtres vivaient, tout aussi inquiétants :
Mi-hommes, mi-chevaux, les étranges Centaures
Des monts de Thessalie, farouches habitants.
De leurs tristes exploits, il y avait pléthore !
Buveurs invétérés, violeurs par moment,
Ces bélîtres vraiment n’étaient pas fréquentables.
Les Lapithes outrés par leur comportement
Leur livrèrent alors des combats redoutables.
Mais certains équidés d’un abord plus gracieux
Avaient été dotés de qualités notoires.
Ces superbes juments tiraient les chars des Dieux,
D’albâtre pour Phébus, pour Hadès, toutes noires.
L’hippogriffe étonnant, mi-aigle mi-cheval
Aussi vif que l’éclair tenait lieu de monture
À quelques magiciens ; ce coursier sans rival
Escortait le héros au cœur de l’aventure.
Chevauchés par des Dieux ou bien des magiciens,
Parfois par des humains au courage sans borne,
Qu’ils sont fiers ces chevaux nés de textes anciens !
Parmi eux resplendit la mythique licorne.
Sa corne torsadée éloignait les poisons.
Symbole d’innocence et ami de la vierge,
Ce superbe animal orne certains blasons
La corne haut dressée ainsi qu’une flamberge.
Ce superbe animal orne certains blasons,
Symbole d’innocence et ami de la vierge,
Sa corne qui, dit-on, éloignait les poisons
Se dresse vers le ciel ainsi qu’une flamberge.
Pégase cependant reste mon préféré,
Ce blanc cheval ailé né du sang de Méduse
Fut pour d’âpres combats souvent récupéré,
Mais il sut se montrer complice de la Muse.
J’aimerais quelquefois vivre au temps des héros
Avoir pour compagnon ce coursier remarquable,
Et survoler le monde, accrochée à son dos,
Ce voyage, bien sûr, serait inoubliable.



Pégase

Quand le dieu de la mer, aimant une mortelle
Choisit pour leurs ébats le temple d’Athéna
C’est un sombre avenir qu’il offrit à sa belle
Car le destin cruel sur elle s’acharna.
Sacrilège sans nom, outrage sans excuse !
Profaner cet endroit méritait châtiment.
La déesse changea l’infortunée Méduse
En créature hideuse aux cheveux de serpents.
Il est à remarquer que le mâle adultère
Ne fut pour cet affront ni blâmé ni puni.
Être aimée d’un puissant est souvent délétère
Et l’Histoire en atteste hélas à l’infini.
Pour honorer son roi, l’intrépide Persée
Alla défier le monstre avec l’aide des dieux.
Quand La Gorgone fut mortellement blessée,
Le sang jaillit à flots de son corps disgracieux.
Apparut un cheval aux yeux couleur topaze,
A robe immaculée et possédant le don
De voler dans les cieux ; ainsi naquit Pégase
Rejeton de Méduse et de Poséidon.
Et Persée enfourcha le divin quadrupède,
Se grisant de vitesse avec un bel entrain.
Il aperçut d’en haut la charmante Andromède
Livrée à l’appétit d’un grand monstre marin.
Un oracle l’avait contrainte au sacrifice.
Le héros eut pitié ; de son glaive tranchant
Il tua l’animal, arrachant au supplice
La douce qu’il voulut épouser sur le champ.
Pégase offrit à Zeus l’éclair et le tonnerre
Puis servit de monture au fier Bellérophon
Contraint d’anéantir l’indomptable Chimère,
Créature effrayante engendrée par Typhon.
Il sut faire jaillir la source d’Hippocrène,
Sur le Mont Hélicon, de son sabot vaillant.
Les muses se rendaient près de cette fontaine
Pour se désaltérer à son flot gazouillant.
Par la grâce de Zeus s’arrêta l’épopée,
Le beau cheval ailé devint constellation.
Il brille au firmament non loin de Cassiopée,
Je viens dans sa clarté puiser l’inspiration.
La chevauchée fantastique

Il est au cœur de la bataille,
Au grand galop sur son pur-sang,
Sa bravoure est vraiment sans faille
Dans ce vacarme assourdissant.
Un ennemi est à ses trousses,
Piquant des deux son cheval noir.
Nul ne viendra à la rescousse,
Ne pas céder au désespoir !
Alors, couché sur l’encolure,
Il veut filer comme le vent.
Il éperonne sa monture
Pour distancer son poursuivant.
La faim, la peur, le froid, la neige,
Un vrai guerrier sait l’endurer,
Mais quand s’arrête le manège,
Ne peut descendre sans pleurer.