
Martine Desgrippes Devaux
Bouquet d'antan

Ce livre n'est pas de moi. J'ai simplement mis en page une trentaines de poèmes écrits par ma maman. Nous avons choisi, pour illustrer cet ouvrage nostalgique des dessins qu'elle a réalisés ainsi que des photos anciennes.
Rêvons un peu avec cette Balade dans le midi.


Tel un reflet d’hier et d’aujourd’hui, Bouquet d’antan est un éventail de souvenirs cueillis au fil des jours en feuilletant d’anciens albums peuplés d’êtres et de lieux chers à mon cœur. Le charme et la nostalgie du temps qui s’enfuit sont jetés sur le papier comme une poignée de fleurs un peu fanées réunies dans mes modestes poèmes.
S.D.
Balade dans le midi
Nous approchions enfin ; par les vitres ouvertes
Parvenaient jusqu’à nous les parfums du midi,
Nous admirions déjà les sombres teintes vertes
Que donnent tous les pins aux lointains arrondis.
Je sentais l’air nouveau, frémissant d’impatience
De retrouver bientôt ces lieux chers à mon cœur ;
Pourquoi certains endroits ont-ils cette fragrance
Et charment à jamais rien que par leur odeur ?
Surgit une bastide au toit de tuiles roses,
Avec ses fiers cyprès plantés près du portail,
Ses haies de lauriers-fleurs dont le parfum s’impose,
Ses piquants chamérops, la feuille en éventail.
Traversée d’un village aux étroites venelles
Bordées du mur ocré de ses vieilles maisons
D’où s’échappe l’effluve de la citronnelle
Et dans l’angle accroché en pleine floraison,
Le grand bougainvillier aux corolles violettes
Apporte la splendeur de ses riches couleurs.
Sur le seuil des entrées, couchés dans les bannettes,
S’endorment de gros chats ronronnant de bonheur.

Puis apparaît la mer, indigo, scintillante
Sous l’ardeur du soleil, parsemée de voiliers
Voguant nonchalamment, leurs teintes éclatantes
Rappelant les oiseaux aux vols irréguliers.
Chaque tournant dévoile une superbe crique
Décorée de grands pins inclinés jusqu’à l’eau,
De rochers escarpés, image magnifique,
Plus séduisante encor qu’un habile tableau.
Dans ses anses jolies, la mer lèche le sable
Mélangé aux galets où l’on vient s’étaler,
Profitant d’un moment de paix incomparable,
Goûtant sur notre peau les embruns trop salés.
L’Esterel rouge et mauve aux cimes majestueuses,
Sur la corniche d’or qui surplombe les flots,
Abrite ses villas si riches, si somptueuses
Entourées de jardins florissants et bien clos.
Et moi, je ne suis là que le temps des vacances,
Maudissant le hasard puisqu’il n’a pas permis
Que naissent en ce pays par une immense chance,
Mes parents, mes enfants, mes chiens et mes amis !
2013

Platanes ombrageant les vieux bancs sur la place
Où les gens aimeront venir s’y assoupir
En écoutant bruisser la fontaine vivace
D’où s’écoule sans fin son eau comme un soupir.
Plus loin, sous le soleil, les grappes s’épanouissent
Dans les rangées de ceps aux troncs tout rabougris.
C’est le raisin mûri pour que les hommes puissent
Savourant son nectar, se sentir un peu gris.
Forêts plantées de pins, de noueux chênes-lièges
Qui dans la nuit venue nous feront un peu peur
De leurs branches tordues comme d’étranges pièges,
Souvenir d’anciens films au gré de notre humeur.
Un virage découvre une terre en restanques
Où pousse l’olivier au feuillage bleuté,
Il offrira son fruit aux joueurs de pétanque
Pour un apéritif ainsi agrémenté.
Par-dessus tout cela stridulent les cigales,
Ivres de grand soleil sous l’intense chaleur,
Cachées sur tous les troncs à l’écorce inégale,
Confondues avec eux dans la même couleur.


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