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Duos et débats

 

nouvelles et autres récits

Quel est donc le point commun entre la douce Marjorie, l’étrange Mona Luna, cette chipie de Morgane et Mélisande la battante ? La recherche de l’amour, bien sûr. Mais tout comme Mina dans C’est flou ce qu’on s’est aimé et bien d’autres héroïnes de ces vingt nouvelles, chacune s’apercevra combien cette quête est difficile et à quel point la vie à deux est source de débats plus ou moins épineux.

La preuve avec cette courte nouvelle que je vous offre.

Les douceurs de l’amour

 

 

«  La vie est une fleur. L'amour en est le miel. »

Victor Hugo

 

La jolie Amandine était vendeuse de son état, à la grande pâtisserie du faubourg St Honoré. Un financier venait régulièrement lui acheter des petits fours dont il était particulièrement friand. Fondant d’amour pour la jeune fille, ce dernier l’emmena à la Foire du Trône où il lui offrit une pomme d’amour, puis à l’opéra où il lui fit sa demande. La belle piqua un far mais accepta la proposition.

 

Alors, elle décida de faire le voyage Paris-Brest pour présenter l’heureux élu à ses parents. Sa mère l’entraîna à l’écart, dans son boudoir pour avoir avec elle une petite conversation afin de lui faire part de ses doutes :

 

— Son front se dégarnit, il a déjà de la brioche et bientôt, il sucrera les fraises, alors que toi, tu es fraîche comme un sorbet. Je t’en prie, ma chérie, cet homme n’est pas fait pour toi, oublie-le, cela m’ennuierait vraiment que tu gâches ta vie.

 

— Mais, Maman, il est vraiment trop chou, c’est la crème des hommes et mon amour pour lui va croissant.

 

Amandine  se moka des avertissements maternels et le mariage eut lieu très vite. Ce fut une belle cérémonie, aussi bien civile que religieuse, quoique l’élégance de la mariée fût un peu discutable. En effet, dans sa robe blanche, elle ressemblait à une meringue et la charlotte de dentelle posée sur ses macarons lui donnait l’air un peu tarte.

Ensuite le jeune couple s’envola pour une lune de miel sous les palmiers.

 

Mais l’inconstant alla bientôt cueillir ailleurs les fruits de la passion. Hélas, Amandine s’en aperçut ! Quelle tuile ! Elle était vraiment dans la mélasse, la pauvre gazelle avait des cornes. Elle pleura comme une madeleine et plongea dans la forêt-noire de la mélancolie, puis se ressaisit rapidement et ne tarda pas à lui casser du sucre sur le dos.

 

Quand il revint, tout sucre, tout miel, honteux de ses bêtises, il pensa se montrer diplomate, en lui offrant une boîte de chocolats et un poème de sa composition. La belle resta de glace.

 

— Tu es aussi hypocrite qu’un jésuite ! Remballe tes sucreries bon marché et tes vers de mirliton. Tu pourrais en remplir mille-feuilles que cela ne changerait absolument rien !

 

Alors, il essaya de l’enlacer, mendiant des caresses :

 

— Ne fais pas ta sucrée, accorde-moi au moins une petite gâterie… rien qu’un baiser, solo un bacio di dama… Vive comme l’éclair, la jeune femme se dégagea.

 

— Toi et moi, c’est fini ! Je veux divorcés et tu me verseras une pension alimentaire. J’exige ma part de la galette.

Devant tant de détermination, il en fut tout baba et resta comme deux ronds de flan.

 

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