Martine Desgrippes Devaux
Juin 2014
L'idée de ce texte m'est venue lors d'une visite récente sur les plages du débarquement.
Nous avons reçu des amis toulousains désireux de connaître ces lieux chargés d'histoire. Leur fils âgé de dix-huit ans était vraiment très intéressé et particulièrement ému. Je me suis demandé ce qu'un jeune homme pouvait ressentir en imaginant des garçons de son âge vivant ce cauchemar si loin de leur pays.
Omaha Beach
Il avait dix-huit ans, toi, tu n’existais pas
Sur la terre asservie, il vint dans la tourmente,
Et le danger rôdait à chacun de ses pas,
Sous le poids du barda, la peur était présente.
Tu contemples, songeur, la croix de marbre blanc,
Une question t’obsède : était-il volontaire ?
Loin de son Tennessee, pour un destin sanglant,
A-t-il contre son gré supporté ce calvaire ?
Le calme n’est troublé que par les cris d’oiseaux
Sur le sable doré que la vague caresse.
Comment imaginer qu’un jour de juin ces eaux
Ont connu la fureur, les tirs et la détresse ?
Mais soixante-dix ans déjà , sont révolus
En ces lieux de mémoire où l’on s’étonne et vibre.
Toi, tu as dix-huit ans et lui n’existe plus.
Il a donné sa vie afin que tu sois libre.
Ce poème figure également sur le site de La mer en livre.
Bonne lecture. A bientôt.
