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Le ciel

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Quelques citations

Les grands bonheurs viennent du ciel, les petits bonheurs viennent de l'effort.

Proverbe chinois

Notre corps est au-dessous du ciel, et le ciel est au-dessous de l'esprit.

Léonard de Vinci

L'eau du ciel me met en joie et la joie, d'où qu'elle vienne je la prends toute.

Christian Bobin

Le chant est comme la rosée qui tombe du ciel, il rafraîchit le sentier du voyageur.

Proverbe Ecossais

Les nuages sont comme les pensées, les rêveries, les cauchemars du ciel.

Jules Renard

Les femmes sont cette deuxième moitié du ciel qui constitue, sans discussion possible, la deuxième moitié de la terre.

Bernadette Chirac

Nous sommes tous les deux près

du ciel, Madame, Puisque vous êtes belle et puisque je suis vieux.    Victor Hugo

Si la guerre est une punition du ciel, que d'innocents doivent payer pour les coupables.   Pauline Viger-Bélanger

A qui est demeuré longtemps confiné dans la ville il est doux d'absorber son regard dans le visage ouvert et beau du ciel.

John Keats

En devenant miroir du ciel sans cesse changeant, les plans d'eau impliquent la liberté. Rien de plus éphémère que ces reflets.
Erik Orsenna

Nos poèmes

la paix du ciel qui s'humanise

dessous on égorge son voisin

comme un orage à rase- motte

(ça fait jouir les fleurs

et s'égarer leur parfum)

 

deux mains qui se serrent sous la lune

(on attendra pour le soleil)

qui finissent par s’étriller

une lame rouge sélénienne

qui parle toutes les langues

pourvu qu'elles se taisent

 

la guerre des pots de fleurs

s'achèvera avant l'hiver

on les coupera pour un bouquet

posé au centre exact de la terre

tandis que là- haut appuie l'espace

sur les crânes à poèmes clos

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petit plafond d’aurore mauve

rempli de vents divers

de vieilles prières nocturnes

qui ont gagné l’atmosphère

il trône s’élargissant dans la lumière

ponctionnant la lune

qui va disparaître (je suis

un assez bon devin)

 

puis gigantesque pont

entre l’ouest et l’est

(des anges pourraient y déambuler)

un pont inversé par le temps

et ses pluies comme des hontes

de devoir abreuver

le sens de l’intime

 

enfin le monde à la renverse

lui doit la voix de l’univers

(l’œil qui s’y montre se tait)

car le ciel prospecte

en délitant la brume immense

de secrets et de drames

dont il garde le silence

en absence de rythme

le ciel distance le regard

il a l’instant pour rythme

et se devine dans le silence

la perspective qu’à l’espace

au- dessus il exige

une impatience de violon

que joue le vent pour plier

les exigences solaires

de sa partie intense

qui jouit de son règne

 

l’œil immobile au sublime

de sa rage lorsqu’il arrache

les décors surjacents

qui s’égarent dans le soleil

plaide pour une parade enragée

de tempêtes et de fuites

(ce sont des musiques heurtées)

ce regard est une œuvre d’art

qui peste à l’envers

des nuits et des jours

le ciel déplace les ivrognes

et tous junkies et délabrés

le cœur puissant de révoltés

mais corps absent à la lutte

les figures qu’ils convoquent

par le jeu des images

et des bulles substantielles

ne devant rien aux transcendances

le ciel déplore les formes faibles

qui se distinguent dans les nuages

mais les transcendances sont infectes

et portent noir à l’infini

parole qu’à peine l’on écoute

le vin vicieux cherchant l’écho

d’une vieille chanson paillarde

phosphore jusqu’au silence

déjà la lumière de crépuscule s’unit

aux nuages mauves- balourds

pour piller les formes qui soupirent

de multiples rayons

                                dans les interstices

éveillant à la vie une existence de rêve

jusqu’à ce qu’abdique cette clarté

dans une nuance de paradis

 

au bal des étourneaux

de pas mobiles et immobiles

qui ferait se lever une armée

de la rosée au bord des pétales

            se retenant

avant la brise fatale qui révèle

le spleen de la nature

avant que tu y déposes une larme

il s’est développé sur terre

de la lumière guide les nuages

et leurs pleurs passagers

qui font s’ouvrir les fleurs

aux parfums d’aurore

limités par la distance

de la narine à la robe

éléonore danse sur elle- même

selon les pas appris la nuit

pendant que jules bullait

 

il y a moins de chaos là- haut

que dans son esprit rythmique

qui fait bouger les sens

et vibrer le cours des rivières

pendant qu’elle résume

d’un déhanché le désir d’homme

qui se presse sur son ombre

aux essences parfaites

elle ouvre les yeux vers l’étoile

qu’elle guide intuitivement

plier le ciel et s’endormir

dans des draps de fleurs roses

respirant quelque secret

qui se serait perdu dans l’ombre

d’une chambre sans étoiles

une chiquenaude à la lune

et le rêve se pâme en volutes

 

le sable des marmots dormeurs

se pose sur leurs paupières sensibles

lorsqu’elles s’ouvrent

c’est pour perturber la brume

qui dehors masque l’épouvantail

c’est la réalité des signes

qui déambulent en silence

elle avait égaré son ombre

car le soleil masqué de brume

faisait un ciel intransigeant

de plomb et de mercure

aux morsures inoffensives

aux pensées intempestives

qui fait hurler l’horloge

avant la pente des aiguilles

 

réveillée par la nuit seconde

et révélée par la lumière

d’une lampe inopportune

elle caresse son rêve nocturne

c’est le temps du secret désir

d’une porte ouverte sur le monde

qui crache son absence

à tous les cas d’ambivalence

créer le ciel à coups d’encre

n’amarrer qu’en cas de doute

dans un nuage enveloppant

une suite à la queue d’une comète

oubliée sitôt revenue

sculpter ce nuage au scalpel

qu’un lit émane de ma pensée

ou qu’un poème fasse la maille

comme une masse issue du verbe

qui tient le vent

 

que l’aube déjà sonore

perde à jamais cette âme d’enfant

qui enfle comme une tumeur

jusqu’à la barbe blanche

(un ultime souffle suffirait

à l’ancienne danse des étoiles)

 

s’épuiser l’âme à coups de mots

pour parader dans ce brouillard

qui empêche le soleil

d’en ruiner l’image nocturne

encor savante de ses formes

la nuit du soleil n’existe pas

il en a supprimé le ciel

et ses prétentions à l’évidence

cette boule enflammée roule

comme une bille dans l’univers

n’accueillant que les étoiles

avec un crachat de lumière

 

elle stagne silencieusement

rien ne s’approche- par respect

et dégoût des brûlures

même les séléniens divergent

ils préfèrent oublier l’espace

qui se tend et se détend

comme une toile lucide

 

ô ciel des dieux et des remords

que ne te rature pas toi- même

comme un suicide universel

dédié à l’existence intime

du clown qui essaie de respirer

les dernières heures de son jeu

viendra un dimanche

si tous les hommes avaient la fièvre

ils ne pourraient lever le nez

et amadouer les dons du ciel

et les larmes sous les nuages

qui viennent du temps et des hommes

qui respirent le silence

si absence il y avait

et des choses dans l’espace

 

ils amadouent le christ terrible

de laisser sa trace sur le fleuve

de trafiquer son sang à boire

qui fait chanter vers les étoiles

les hommes tristes d’ivresse

et d’un mur qui séparent

la terre ferme des choses célestes

avant qu’elles n’empirent

une soupe de plomb- et ses théories

prospecte les panses en détresse

les nuages appuient sur leur rêve

d’un départ introspectif

parmi les pensées pures d’attraction

la marâtre tance le poète idéel

qui n’existe que sur papier

ou dans une vague formule

qui traîne sa lumière

 

puis dans le ciel qu’anime l’œil

un mauve égare la création

bientôt les étoiles laiteuses

posent pressées par le soleil

et ses rayons morbides

 

quel poème du ciel à la terre

et de la terre au ciel

manipule ses éléments

à la dérive et ivres

 

de tout un chaos

hargneux et vide

 

l’or sérieux

le ciel a fermé ses portes

le barbu blanc qui a les clefs

récite à demi-inconscient

les choses qui font sa ruine

plutôt un christ sédentaire

vu l’individu très ventru

il exagère ses sentences

afin que partout on le voit

danser avec ses évidences

 

un pdg largement distant

fondant la foi dans les nuages

avec le braiser de son clope

estimant que le paradis

aurait un peu besoin d’enfer

des filles nues à plein désir

du laudanum pour y rester

quelques vers d’un génie mort

(les vivants étant trop suspects)

 

de la musique- plutôt silence

l’errance a succédé aux notes

(une introspection au miroir

tendu vers le plafond)

hors ce visage trop connu

et les pensées qu’il porte

ne restent que nuages

où masquer ses souffrances

si souffrances en danger

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Ciels

 

 

 

jour naissant derrière des nuages

en tentures paresseuses gris et bleu

une déchirure soudaine au ras de l'horizon

paraît alors un soleil bref rouge orangé

 

ciel d'une journée pluvieuse à venir

 

chasse à courre des lourdes nuées

pressées par un vent impatient

chevauchée des gris en déroute

des tons les plus sombres aux tons presque dorés

 

ciel de tempête menant grand train

 

fond bleu  presque transparent gris clair à l'horizon

nuages pommelés nonchalants

ourlés de blanc en franges fragiles

 lestés au cœur parfois d'une perle grisée

 

ciel de beau temps léger

 

 

 

Daniel-Claude Collin / 2024

Cinquante nuances de gris

 

 

Le ciel est au plus bas et mon humeur au gris.

Les brouillards argentés, les nuages grisâtres

Qui endeuillent l'azur de sombres coloris

Donnent à cet été un goût des plus saumâtres.

 

 

Insensible à la pluie, indifférente au froid

Une éolienne au loin cisaille la grisaille.

À la place aujourd'hui des moulins d'autrefois

La plaine est envahie de géants de ferraille.

 

 

Un éclair fulgurant zèbre le ciel mouvant

Qui soudain s'obscurcit et vire à l'anthracite.

Le silence est troublé par la clameur du vent

Surpris, un passant court s'abriter au plus vite.

 

 

Sitôt que se produit l'orchestre assourdissant

De larges gouttes d'eau claquent sur le bitume.

La lueur des éclairs rend le monde angoissant,

Les ruelles mouillées sont couleur d'amertume.

 

 

La pluie cingle les toits, déluge torrentiel,

Et saccage les fleurs en pure malveillance.

Mais dans le ciel obscur, un timide arc-en-ciel

Déchirant la noirceur apporte l'espérance.

Martine Desgrippes Devaux

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Bonheur d’automne

 

Dans un ciel bleu qui resplendit

Quelques nuages s’effilochent.

Le long du canal du Midi

Se promener mains dans les poches.

 

Loin des démences du climat

S’enchanter de la parenthèse

Entre canicule et frimas.

Douceur exquise qui apaise !

 

L’automne pleure en larmes d’or

Qui vont glisser au fil de l’onde.

Et dans ce somptueux décor

L’esprit charmé y vagabonde.

 

Lorsque la fatigue survient

Se reposer près d’une écluse

C’est ici que parfois revient

L’envie de taquiner la muse.

 

Puis revenir main dans la main

Marcher sur les feuilles craquantes,

Sans se soucier du lendemain

Savourer les heures présentes.

Martine Desgrippes Devaux

CAPRI  cieux

Haïku

*

 

 Baie de NAPOLI

CAPRI cieux île de rêve

Joyau d’Italie

 

Monique Renault

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Cavaliers du ciel

Haïku

*

  

   Chevaux et jockeys

   Fougueux aimeraient voler

   Dans le ciel d’été

Monique Renault

Peinture : Monique Renault

Le pinceau arc-en-ciel

 Un conte de faits…

*

Un pinceau arc-en-ciel, armé de ses couleurs,

Voyage  dans le ciel,  au gré de ses humeurs…

 

«  Minute papillon ! » dit l’as de la peinture.

« C’est l’arrêt création : tu auras fière allure… »

 

Lorsqu’il  voit un oiseau, il veut le décorer,

Pour lui offrir bientôt des plumes chamarrées…

 

Mais un poisson volant aperçoit le pinceau.

Il dit en s’approchant : « Veux-tu peindre ma peau ? »

 

Quand la magie opère, chaque instant est précieux.

Une belle lumière illumine les cieux….

 

En artiste inspiré, notre pinceau s’envole.

QuI va-t-il rencontrer, dans les airs, loin du sol?

 Monique Renault

 

Peinture : Monique Renault

Peinture : Monique Renault

                             Sous le ciel d’Honfleur…

 

  

 

          Honfleur en Normandie, lové entre deux quais,

          Vos bateaux endormis vont bientôt s’éveiller…

 

          Champlain a fait l’Histoire, amoureux du grand large.

          Honorant sa mémoire, vous lui rendez hommage …

 

          De valeureux pêcheurs, courageux et hardis,

          Sommeillent en votre cœur, pour un temps infini…

 

          Vous êtes une Muse qui chante dans le vent …

          Les nuages s’amusent, dans votre ciel normand.

 

          S’envolent les années ! Je connais le bonheur,

          D’effeuiller le passé,  la vie rêvée d’Honfleur !

 

          Baudelaire et Satie, corsaires ou historiens,

          Et Delarue Lucie, indéfectibles liens !

 

          Ferme Saint-Siméon, pour que l’amitié vive,

          Vous étiez un grand  pont qui rapproche les rives.

 

          Ce  haut lieu de Bohême, précédant Montparnasse,

          Trônait  comme une reine, sur la Côte de Grâce !                     

 

          Sagan vous a chéri, tel un bijou précieux…

          Embellissant sa vie, vous réjouissiez ses yeux…

 

          De fervents troubadours peintres et musiciens,

          Vous ont hissé au faîte, vous le leur rendez bien !

 

          Nul besoin de l’absinthe, pour marcher sur leurs traces,

          Immortelle est l’empreinte qui  éclaire l’espace…

 

          Bonjour, Alphonse Allais, et Eugène Boudin !

          J’aime votre palais qui m’enchante sans fin…

 

          Dans le ciel des vitrines, les œuvres, sur les toiles, 

          Merveilleuses et divines, brillent comme des étoiles !

                                                                                                           Monique Renault

Le ciel

 

dans un ciel tourmenté

par mille nuages

je lis le temps

qui file emportant le présent

 

les tourments, les ennuis

et tout ce qui s’en suit

demain dans un ciel apaisé

je verrai, je verrai,

 

les images lointaines

les idées incertaines

qui ont pris quelques rides

dans un ciel jamais vide

 

le nez en l’air

le ciel nous éclaire

avec tous ses mystères

dont on se veut fier

 

mais le ciel

n’est jamais pareil

il nous interpelle

et notre petitesse nous rappelle

 

 

Danydeb

2024

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Origine

 

La terre en se donnant au ciel

a engendré la mer

Bernard Denouel

Le ciel

 

Un suaire plein de larmes

dans lequel se reflète la lumière

Bernard Denouel

D’un ciel à l’autre

 

 

Change-t-il l’humeur des prisonniers  

le ciel du bleu rose infini

quand il vire au gris-noir plombé

 

Je les entends ces hommes

s’appeler d’une fenêtre à l’autre

 

Pauvre moyen de rompre leur solitude

ou la promiscuité

 

A quoi rêvent-ils pendant la litanie des heures monotones

 

Peut-être à la mer immense et libre

ou au bruissement des pins dans la forêt landaise

 

Mais bientôt le bruit des clés

accompagné des cris annonciateurs

du repas du soir

Bernard Denouel

Le ciel dans tous ses états

 

chaque matin au réveil

une question sur les lèvres

 

comment sera le ciel ce matin 

 

j’aime en effet le ciel dans tous ses états 

 

le ciel en mouvement le ciel immobile le ciel bas

le ciel des profondeurs insondables

celui du jour celui du soir

le ciel des souvenirs le ciel de mon enfance

le ciel à tous les âges de ma vie

 

quand le ciel ressemble à la mer un ciel de peintre

et que j’aperçois comme si c’était la première fois

 

les nuages aux couleurs pastel qui se faufilent

comme des poissons argentés au milieu des filets bleus

 

je ressens au plus profond de moi

le bonheur indicible de vivre

 

rien de religieux dans ce sentiment

mais une plénitude intérieure

le ciel comme une immense métaphore de la vie

 

et dans ce ciel en mouvement

 

un écho se fait entendre

 

le souffle des vagues sur les rochers

 

les arbres qui s’agitent pareils à des bateaux

amarrés à la jetée

 

leurs troncs ressemblent à des mats échevelés.

 

il arrive parfois qu’à la tombée du soir les nuages

de gris deviennent peu à peu rouges roses ou violets comme si un fleuve de sang se déversait soudain

dans le ciel tout entier

 

ma mère disait autrefois c’est un signe de guerre 

 

je perçois alors comme un chant murmuré à mon oreille

 

celui de la douleur du monde

le chant de l’épouvante humaine

 

avec le temps l’ombre gagne à nouveau sur la lumière

et les nuages sont engloutis comme le reste

dans la pénombre

 

je devrai attendre le matin pour le recommencement

Bernard Denouel

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